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J'ai supplié ma mère, lui demandant de m'accorder la grâce pour continuer l'école. Elle m'a dit jamais en ajoutant : « l'école n'est pas faite aux prostituées ».
Entendez-vous ça ? Donc, à cause de cette erreur brusque que j'ai commise, ma mère m'a classée sur la bande des prostituées.
Or, je connaissais bien ma mère. Elle et mon père ont pratiquement le même principe. Lorsque chacun d'eux décide le non, retenez que peu importe ce qui va advenir, ils ne changent jamais leur première décision.
Devant moi, maman a téléphoné à papa au lever du jour parce que papa était en voyage. Ce jour où maman téléphonait à papa, c'était le jour connu de tous que papa devrait être de retour. Mais la colère avait tellement emporté ma mère si bien qu'attendre le retour de son mari lui paraissait une perte de temps.
Ce jour-ci, maman a dit à mon père lorsqu'il a décroché l'appel : « Ta fille m'a déjà honnie ; elle est déjà allée se faire baiser par un Imbécile et a déjà choppé une grossesse depuis trois mois ».
C'est lorsqu'elle a précisé "trois mois" qu'un sourire m'a traversé les lèvres sans que je ne m'y rende compte.
Au fait, ça m'a étonné le fait que, depuis trois mois que je sois tombée enceinte, je ne sentais absolument rien si ce n'est pas la perte de mes menstrues. Au contraire, je mangeais beaucoup. En mangeant, je remarquais que mes deux gros seins prenaient plus de volume. Mais innocente que j'étais, je me disais que c'était le moment d'être Eudoxie Yao, madame P.
Bon, c'étaient des parenthèses.
Ce jour-là comme, mon père, recherchait déjà des alternatives pour me chier de son anus, a dit calmement au bout du fil : « Et qu'attend-elle pour se vider de la maison ? ».
À entendre la réponse de mon père, j'ai eu un pincement au cœur.
Ma mère, à la suite de cette question, a répondu à mon père : « Elle va le rejoindre maintenant et tout de suite ».
– Il faut qu'elle s'en aille rapidement avant mon retour sinon, je risque de la découper en morceaux, a ajouté mon père.
Et, maîtrisant bien mon père, je sais qu'il en est capable. C'est un monsieur très rigoureux et très sévère.
Pour éviter le diable, je me suis calmement retournée dans ma chambre pour aller enlever ma tenue scolaire et ai ensuite porté une très jolie robe. J'ai ensuite vidé ma garde-robe dans ma valise et l'ai traînée jusqu'au salon où ma mère travaillait les documents.
– Qu'est-ce que c'est ? m'a-t-elle demandé en doigtant ma valise.
J'ai regardé la valise et l'ai regardée ensuite. Une deuxième fois, j'ai regardé encore la valise et ai regardé de nouveau ma mère.
Intérieurement, je me demandais si je m'étais trompée à prendre quelque chose d'autre.
– N'est-ce pas à toi que je m'adresse ?
– Aï, c'est ma valise non ? ai-je répondu vu que c'était ma bouche qu'elle attendait.
– Tu es folle ! Tu me retournes ça rapidement...
– Comment, maman ? Et qu'est-ce que je vais porter là-bas ?
Je suis courageuse non ? Ha ha ha. On dit que je vais rejoindre le toit de l'homme qui va tout le temps me baiser. Alors, pourquoi me négliger encore en laissant mes vêtements que j'ai achetés !
– C'est à moi que tu demandes ça ?
– Aï, maman, ce sont mes vêtements et je ne peux pas les laisser.
Ma mère m'a regardé une première fois et une deuxième fois puis a secoué la tête.
– Sais-tu que tu es impolie ?
À cette phrase, j'ai gardé mon silence et n'ai plus rien dit parce que ça devenait vraiment sérieux.
– Tu as commis un grand danger et au lieu d'exprimer ton mécontentement, tu fais le contraire. Tu vas le regretter un jour.
Ma mère s'est levée d'un bond et a attrapé la clé de sa voiture sur la table et s'est dirigée vers la sortie.
– Suis-moi, m'a-t-elle dit.
J'ai regardé la valise et ai regardé la sortie. Je me suis demandé ce qu'il fallait faire. Emporter la valise avec moi ou l'abandonner.
Pour ne pas subir une prochaine injure, j'ai tiré de côté ma valise et me suis précipitée vers la cour.
Avant mon arrivée dans la cour, ma mère avait déjà sorti sa voiture et l'ai garée sur le portail. Elle était trop rapide. Elle refermait le portail lorsque j'arrivais dans la cour. Marchant très vite, je suis arrivée à la hauteur de sa voiture et ai touché à la portière côté passager.
– Va-t-elle venir s'asseoir devant ? m'a-t-elle demandé.
Eh oui, ma place était devant afin de lui indiquer la maison de Frédéric.
Ma mère a démarré et nous avons pris une direction. Coûte que coûte, ma mère roulait et moi, par mon index, je lui faisais prendre des chemins qu'elle n'avait jamais vus de toute sa vie. De temps en temps, je la voyais secouer la tête. Est-ce que je comprenais même ce que cela signifiait.
Elle roulait et moi, j'étais calme à ses côtés.
Enfin, nous voici arrivées sur le vieux portail d'une maison.
– C'est ici.
Ma mère a ralenti et a bifurqué à sa droite puis a coupé le moteur du véhicule. Je suis rapidement sortie et me suis dirigée vers le portail.
– Va-t-elle m'attendre ? m'a lancé ma mère.
C'est en ce moment que j'ai réalisé que je n'étais pas venue seul voir mon mari et que nous étions deux.
Ma mère, après avoir enlevé sa ceinture, a ouvert la portière et m'a rattrapée sur la terrasse du portail.
– Allons-y ! m'a-t-elle dit.
Ensemble, nous sommes montées sur la cour de la maison où il y avait des chambres construites par-ci par-là.
Nous avons traversé cinq portes et enfin, nous sommes arrivées sur une qui était fermée.
– Voilà sa chambre, ai-je dit à ma mère.
– Et où est-il ?
– Il est sûrement allé au cours !
– Quelle classe fait-il ?
– Il ne fait plus les classes, c'est un étudiant.
– Un étudiant ? a crié ma mère.
Elle s'est déplacée pour me regarder correctement dans les yeux.
– Donc c'est d'un étudiant que tu es tombée enceinte ?
Intérieurement, je me suis demandé ce que ma mère avait contre les étudiants pendant que je croyais qu'il allait être content de l'apprendre.
– Un étudiant qui ne mange pas correctement à sa faim, c'est de ce genre de personne que tu es tombée enceinte ? Oh, c'est dans cette emmerde que ta matrice t'a conduite ?
J'ai pris un petit moment pour rire d'abord. Sinon, comment ma mère peut me dire que ma matrice m'a conduite dans une emmerde ! Ma matrice tenait le volant de ma vie ?
Je riais encore lorsque j'ai entendu "paaa" sur ma joue gauche. C'était une gifle comme ça.
– C'est moi qui parle et tu ris ? Vilaine et sale fille.
Ah oui ! Selon ma mère, je ne devrais pas rire même si ce qu'elle disait était empreint de rire.
Ma mère m'avait honnie devant quelques colocataires de la maison.
Oui, Frédéric était en location. Ils dépassaient dix dans la maison.
Ma mère me grondait encore lorsque le puissant homme qui enceinte a fait surface.
– Bonjour madame ! a-t-il dit.
– Oui bonjour ! C'est lui l'homme qui t'a mise enceinte ?
Dans la cour de la maison, les gens étaient sortis de leurs chambres respectives pour venir étendre leurs oreilles pour écouter ce qui faisait l'objet de la présence de ma mère.
Oh, en bref, ma mère m'avait livrée à la honte ce jour-là.
– Allons dans la chambre, maman ! avait dit Frédéric.
– Je ne veux entrer dans aucune chambre. Je t'ai emmenée Aïcha. Tu prends bien soin d'elle. Gare à toi si je reviens ici dans quelques jours et remarque qu'elle a perdu du poids ; c'est là que tu vas me méconnaître. Puisque c'est ton pénis qui sait comment mettre la fille des gens enceinte, assume la responsabilité sinon, je te jure que tu vas pourrir en prison.
Ce jour-là, ma mère n'avait même pas demandé si c'était lui l'auteur de ma grossesse ou non.
Après avoir donné ses consignes, elle a repris son chemin sans demander quoique ce soit.
Après son départ, Frédéric m'a fait entrer dans la chambre et s'est assis sur sa table et m'a invitée à m'asseoir sur son unique chaise. Visiblement, il avait l'air triste. Quand on le voit, on sent immédiatement qu'il était triste. Eh bon, le vin était déjà tiré et il ne restait qu'à le boire bien sûr !
– Pourquoi t'attristes-tu, chéri ? lui ai-je demandé.
– Ah, cette histoire est très compliquée à digérer.
– Et comment ?
– Je ne suis pas encore autonome et voilà ta mère t'emmène.
– Je suis désolée, je ne savais pas que les choses allaient prendre cette tournure.
– Ah, là, ce sera très compliqué !
– Ne t'inquiète pas, on ne mourra pas de faim...
– Nous allons mourir de faim bien sûr ! Hier nuit par exemple, je n'ai pas mangé avant d'aller au lit. Ce matin, je suis allée voir une dame auprès de qui je prends les choses à crédit. Malheureusement, elle m'a demandé de rembourser mes anciennes dettes sinon, il n'y a rien à acheter dans sa boutique. Depuis deux jours quand je téléphone à mon père, il ne décroche pas. Ma mère, elle autre, son téléphone ne passe même pas. Je n'ai même pas trouvé l'argent de taxi pour me rendre au village.
En bref, Frédéric racontait sa vie et moi-même, sans aucune explication, je pressentais ce qui m'attendait.
Je regardais le plafond et me demandais intérieurement si j'allais m'en sortir.
Et voilà, je vous ai raconté un peu ce qui a précédé mon arrivée sous le toit de Frédéric. Maintenant, nous allons démarrer l'histoire de ma vraie vie.
***
Six jours après mon arrivée sous le toit de Frédéric, j'ai commencé par lire l'air.
Oui, j'entendais les gens prononcer ce slogan à l'école et moi je croyais que c'était "l'heure" qu'ils prétendaient lire sauf lorsque je suis venue sous le toit de Frédéric, j'ai réalisé que c'étaient eux qui ne prononçaient pas correctement les expressions. Je les entendais dire : "tu vas lire l'heure". Or en réalité, c'est l'air qu'on lit.
Exactement le sixième jour de mon arrivée, j'ai commencé par regarder en l'air, lisant la nature. C'est-à-dire que j'étais découragée. En quittant ma chambre ce matin-là, j'avais empoché un billet de cinq mille francs ; c'était ma seule économie. À mon arrivée chez Frédéric, j'ai acheté du spaghetti, des choux, de la salade et des œufs. J'ai acheté d'autres ingrédients encore et j'ai fait une bonne pitance. J'avais oublié que je devrais faire doucement avec l'argent ou carrément, faire du ravitaillement qui allait nous pousser un peu.
En cinq jours seulement, j'ai fini tous les cinq mille francs et bienvenue la galère.
Mon téléphone portable, je n'avais pas le courage de le garder avec moi à cause de la colère ardente qui se manifestait dans les veines de ma mère.
En ce sixième jour, j'avais tellement faim que même dans la chambre, il n'y avait rien ; même pas une poignée de farine pour dire qu'on allait tourner au moins la pâte et manger sans piment ni sans sauce. Abandonnant Frédéric dans la chambre, je me suis dirigée vers le portail, espérant un miracle de Dieu.
Arrivée sur le portail, je me suis assise sur une petite brique et observais les passants. Mon ventre réclamait ce qui lui était de droit mais moi, je nourrissais mes yeux.
Oui, mon estomac réclamait de la nourriture mais j'observais les gens qui passaient. En regardant les passants, je faisais semblant d'oublier que j'avais faim et cela marchait. C'est alors que par à coup, j'ai vu un jeune homme quitter d'une von.
Ce jeune homme ressemblait à cent pour cent à Frédéric. Il avait la même démarche que Frédéric ; même corpulence ; même taille. C'était malheureusement le teint qui se différait. Frédéric est d'un teint bronzé tandis que le jeune homme que je voyais venir était d'un teint clair. Il est très mignon, le jeune homme. Je me suis demandé si c'était le sosie de Frédéric.
Je regardais incessamment le jeune homme qui, à son tour, m'a aussi fixée. Oui, je vous avais dit que je suis une belle fille n'est-ce pas ? Je suis très belle et à cause de ma beauté, que vous vouliez ou non, vous allez me regarder. Donc cela ne m'effrayait pas. Je reconnaissais en moi et au plus profond de moi, la raison de ce regard incessant.
J'étais là, assise, à regarder si le jeune homme allait me surpasser.
C'est alors que je l'ai vu ralentir devant le portail de notre maison et, par une voix calme, il m'a saluée.
– Oui, bonne arrivée tonton, comment allez-vous ?
– Je vais bien, m'a-t-il répondu en se dirigeant dans la cour.
C'est alors que j'ai conclu qu'il n'était pas un sosie mais plutôt, un frère à Frédéric.
L'ayant vu entrer dans la maison, je n'avais plus besoin d'aller voir dans quelle chambre il était entré. Le réponse était claire.
Je n'ai pas perdu mon temps à quitter la devanture du portail parce que j'attendais un miracle.
Dix minutes ; quinze et puis vingt minutes environ, le jeune homme est ressorti tout seul de la cour de la maison et m'a dit : « Mademoiselle, à la prochaine ».
– Excusez-moi, tonton, ai-je dit en me levant en sursaut pour lui montrer clairement ma belle poitrine et mon gros derrière.
Arrivée tout près de lui, j'ai dit :
– Excusez-moi pour le dérangement. Je suis venue voir une sœur dans la maison et malheureusement, je ne l'ai pas trouvée. Je l'attends et elle ne revient pas alors que je dois rentrer. J'ai un billet de cinq mille francs et je doute fort que le taximan puisse trouver la monnaie à la destination. Puis-je avoir deux cents francs avec vous ou si vous pouvez me faire la monnaie de cinq mille francs, ça me fera plaisir.
Après mes propos, j'avais peur au plus fond de moi. J'avais peur parce que si par malheur, le monsieur me demandait de donner le billet de cinq mille francs pour la monnaie, ce que j'allais faire. Mais en l'observant, je m'imaginais quand même qu'il ne pouvait pas trouver cette monnaie.
– Je n'ai pas la monnaie de cinq mille francs mais je peux vous trouver deux cents francs.
– Oh, merci beaucoup !
Le monsieur a sorti son portefeuille et l'en a ouvert. De ça, il m'a tendu un billet rouge sur lequel on pouvait lire "1000f".
Au lieu de sauter de joie, j'ai demandé calmement : « Vous me demandez d'aller chercher la monnaie ? ».
Mon interlocuteur m'a regardée et a murmuré : « Je vous donne les 1000f ».
– Oh, merci infiniment ! On m'appelle Aïcha.
– Wouah, quel joli prénom ! Vous avez un prénom qui reflète à votre apparence.
– Merci tonton !
– Sinon moi, c'est Fred ! Je suis un journaliste rédacteur web.
– Wouah ! J'admire votre profession !
– Merci ! Puis-je avoir votre numéro de téléphone ?
Je savais que cette phrase allait sortir de sa bouche. C'est ma mère qui me disait : Quand garçon te donne une pièce de cent francs, rassure-toi que c'est pour te demander ton numéro.
Et voilà !
– Oh, mon téléphone n'est pas actuellement accessible. Mais vous pouvez me laisser votre contact.
– Dans ce cas, je vous laisse ma carte de visite.
Et Fred, plongeant la main dans la poche de son pantalon, a ressorti son portefeuille et m'a tendu une carte de visite.
À cause de 1000f seulement, je suis tombée fan du prénom et de l'apparence de Fred.
– Merci tonton...
– Appelez-moi Fred !
– Au temps pour moi ! Merci Fred.
– Je vous en prie !
Fred m'a tendu la main et je lui ai tendu aussi la mienne. On s'est salué et on s'est souhaité bonne journée.
En le regardant s'éloigner, j'ai réalisé que Frédéric ne me méritait pas.