Chapitre 2 L'offre impossible à refuser

Velmara, Espagne – 21h45

Naïa Vesper était allongée sur son lit, les bras croisés derrière la tête, fixant le plafond de son petit appartement avec une expression contrariée.

Elle aurait dû se sentir soulagée après avoir envoyé balader Elio Vasquez et son idée ridicule de fausse relation, mais au lieu de ça, une tempête de pensées tourbillonnait dans son esprit.

Cinq cent mille euros.

C'était une somme qu'elle n'osait même pas imaginer. Une somme qui réglerait toutes les factures médicales de sa mère, qui lui permettrait de souffler, d'arrêter de compter chaque centime, de ne plus se demander si le mois prochain serait un cauchemar financier.

Elle roula sur le côté, soupirant d'exaspération.

Ce n'est pas une option. Ce serait vendre mon âme au diable.

Mais ce diable avait des yeux perçants, une présence magnétique et une offre trop alléchante pour être ignorée.

22h10 – Un appel inattendu

Son téléphone vibra sur sa table de chevet. Elle attrapa l'appareil et plissa les yeux devant l'écran. Numéro inconnu.

Un doute la traversa, mais elle décrocha.

- Allô ?

- Vous avez réfléchi à ma proposition ?

La voix grave et maîtrisée d'Elio envahit ses oreilles, lui donnant un frisson incontrôlable.

Elle se redressa brusquement.

- Comment avez-vous eu mon numéro ? siffla-t-elle.

- Je suis un homme organisé, Vesper.

Bien sûr qu'il l'était. Il devait probablement savoir où elle habitait, ce qu'elle mangeait au petit déjeuner et combien d'heures elle dormait par nuit.

- Vous espionnez toujours vos employés comme ça ?

- Seulement ceux qui m'intéressent.

Naïa sentit un frisson la parcourir, mais elle se reprit immédiatement.

- J'ai déjà refusé votre proposition, Vasquez. Fin de la discussion.

Un silence s'étira, pesant. Puis, d'un ton mesuré, il lâcha :

- Et si je vous offrais un million d'euros ?

Son cœur rata un battement.

- Quoi ?!

- Un million d'euros. Six mois de contrat. Une fausse relation parfaitement orchestrée. À la fin, vous reprenez votre vie comme si rien ne s'était passé.

Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit.

Un million.

C'était une somme irréelle. Un chiffre qui dépassait l'entendement. Avec cet argent, elle pourrait non seulement payer les soins de sa mère, mais aussi acheter un appartement, lancer son propre projet artistique, assurer son avenir.

Elle déglutit difficilement.

- Pourquoi moi ?

- Parce que vous êtes déjà dans mon environnement. Je ne veux pas de complications. Avec vous, il n'y aura pas de scandale, pas de paparazzis fouillant dans mon passé.

Elle se mordit la lèvre. Il est trop calme, trop sûr de lui.

- Et quelles seraient les règles ? demanda-t-elle d'une voix plus ferme.

- Un contrat clair. Nous aurons des apparitions publiques ensemble, quelques voyages à organiser, des dîners avec des investisseurs. Vous jouerez le rôle de ma petite amie en public. En privé, nos vies restent séparées.

Il marqua une pause avant d'ajouter :

- Je ne vous toucherai pas. Pas sans votre consentement.

Naïa sentit sa gorge se serrer.

Tout cela était insensé. Elle ne pouvait pas accepter.

Mais pouvait-elle vraiment refuser ?

Elle pensa à sa mère, à ses la voix d'Elio lorsqu'il répondit :

- Bonne décision, Vesper.