LA VIERGE SOUS CONTRAT
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Chapitre 2 Chapitre 2

Chapitre 2 : L'Accord Scellé .

_Point de vue d'Aurélia_

La maison Delacroix était à la fois majestueuse et oppressante. Ses murs semblaient renfermer des secrets que je n'étais pas prête à découvrir. Une partie de moi espérait que tout cela n'était qu'un mauvais rêve, mais le poids de ma réalité était bien trop lourd pour être ignoré. Je détestais l'idée de ce mariage, cette union arrangée, ce contrat imposé.

Assise dans l'une des pièces, un salon richement décoré où chaque détail reflétait l'opulence et le contrôle de Maxence, je me demandais comment ma vie avait pu en arriver là. Ma mère m'avait poussée dans cette situation, aveuglée par son obsession de maintenir notre famille à flot. Mes frères et sœurs vivaient leur quotidien sans comprendre l'ampleur du sacrifice que j'allais faire, et mon père, qui aurait pu empêcher tout cela, avait disparu depuis des années, emporté par la maladie. Je me sentais seule, piégée dans un rôle que je n'avais jamais voulu jouer.

Alors que je tentais de calmer le tumulte de mes pensées, la porte s'ouvrit. Maxence entra, vêtu d'un costume parfaitement taillé, son regard toujours aussi intense et implacable. Je sentis mon estomac se nouer.

- Aurélia, commença-t-il en s'installant sur un fauteuil en face de moi. Il est temps que nous parlions de notre mariage.

Je le fixai sans un mot, mon cœur battant plus vite.

- Vous ne pensez pas que c'est un peu tard pour en discuter ? répliquai-je, ma voix froide. Vous avez déjà tout décidé sans moi.

Un sourire effleura ses lèvres.

- Vous avez raison. Mais même si les détails sont réglés, il est important que nous soyons clairs sur certaines choses.

- Clairs ? répétai-je avec amertume. Je crois que tout est déjà clair, Maxence. Je n'ai pas le choix. Je suis ici parce que vous l'avez voulu.

Il posa son verre sur la table basse, son regard s'adoucissant légèrement.

- Vous pensez peut-être que tout cela n'est qu'une question de pouvoir ou de contrôle, dit-il. Mais ce mariage est plus complexe que vous ne l'imaginez.

Je me levai, incapable de rester immobile face à son calme irritant.

- Complexe ? Vous voulez dire que je dois abandonner ma vie, mes rêves, parce que ma mère n'a pas su gérer nos affaires ? Vous appelez ça "complexe" ?

Il se leva à son tour, son imposante stature me rappelant à quel point il dominait chaque situation.

- Vous n'êtes pas la seule à faire des sacrifices, Aurélia, murmura-t-il, son ton grave mais calme. Je comprends que vous me haïssiez, que vous rejetiez cette idée. Mais croyez-moi, ce mariage n'est pas seulement pour moi.

- Alors pour qui ? lançai-je. Certainement pas pour moi.

Il me fixa longuement, comme s'il cherchait les mots justes.

- Pour ce que nous pouvons construire ensemble.

Je secouai la tête, exaspérée.

- Construire ? Je suis une prisonnière dans ce mariage, Maxence. Rien de ce que vous direz ne changera cela.

Il s'approcha, réduisant la distance entre nous, et je sentis mon cœur s'accélérer malgré moi.

- Peut-être qu'avec le temps, vous verrez les choses différemment, dit-il doucement.

- Et peut-être pas, rétorquai-je en le défiant du regard.

Un silence lourd s'installa, rempli de tout ce qui n'était pas dit. Je savais qu'il avait l'habitude d'obtenir tout ce qu'il voulait, mais il semblait aussi accepter ma colère, presque avec une patience inquiétante.

Après son départ, je me laissai retomber dans le fauteuil, épuisée par cette confrontation. Qui était cet homme vraiment ? Derrière son calme et son assurance, je sentais une complexité, un poids qu'il ne partageait pas. Mais cela ne changeait rien. Dans quelques jours, je serais sa femme, liée à lui par un contrat dont je ne voulais pas.

Je pensais à ma mère, à son visage crispé lorsqu'elle m'avait annoncé cet arrangement. Elle n'avait montré aucune émotion, aucune hésitation. Pour elle, cela semblait être la solution idéale, le seul moyen de sauver notre famille. Mais moi, j'avais perdu bien plus qu'un héritage. J'avais perdu ma liberté.

À vingt ans, je me sentais déjà éteinte. Une vierge offerte à un homme que je n'aimais pas. Une femme sacrifiée pour des intérêts qui n'étaient pas les miens.

Mes frères et sœurs vivaient leur insouciance, et je les enviais. Ils ne portaient pas ce poids, ils ne comprenaient pas la douleur de devoir grandir trop vite. Mais ce n'était pas leur faute. C'était la mienne, peut-être... ou celle de ma mère... ou celle d'un monde injuste.

Je levai les yeux vers le plafond, essayant de trouver une issue à ce labyrinthe de désespoir. Mais il n'y en avait pas. Pas pour moi. Pas pour la femme que j'allais devenir.

La salle à manger était un mélange d'opulence et de froideur. Une longue table en bois massif trônait au centre, ornée de chandeliers en argent et de vaisselle si parfaite qu'elle semblait n'avoir jamais été utilisée. Je m'assis à l'une des extrémités, consciente que chaque détail de cette soirée avait été soigneusement orchestré par Maxence.

Il entra quelques instants plus tard, vêtu d'un costume sombre qui semblait absorber la lumière. Il s'installa à l'autre bout de la table, son regard perçant me scrutant comme s'il cherchait à lire dans mes pensées.

- Bonsoir, Aurélia, dit-il calmement, sa voix grave résonnant dans la pièce.

- Bonsoir, répondis-je, tentant de masquer la tension dans ma voix.

Un serveur entra, déposant devant nous des assiettes parfaitement dressées. Je n'avais pas faim, mais je savais que refuser de manger serait vu comme un affront.

- Alors, commença Maxence en coupant délicatement sa viande, comment trouvez-vous votre séjour ici jusqu'à présent ?

Je relevai les yeux vers lui, cherchant à déceler une intention derrière cette question.

- Confortable, répondis-je simplement.

Il esquissa un sourire, mais il n'atteignit pas ses yeux.

- Confortable, répéta-t-il. Voilà un mot intéressant. Mais je suppose que vous ne vous sentez pas encore... chez vous.

- Est-ce que je suis censée me sentir chez moi ? demandai-je, incapable de cacher l'amertume dans ma voix.

Il posa ses couverts, croisant les mains devant lui.

- Vous le serez bientôt, dit-il. Après tout, ce sera votre maison une fois que nous serons mariés.

Je serrai les poings sous la table, luttant pour garder mon calme.

- Vous parlez comme si tout cela était normal, dis-je. Comme si ce mariage était une évidence.

- Ce mariage est une nécessité, répondit-il, son ton toujours aussi posé. Mais cela ne signifie pas qu'il ne peut pas être... agréable.

Je laissai échapper un rire amer.

- Agréable ? Vous pensez vraiment que je vais trouver cela agréable d'être mariée à un homme que je ne connais pas, dans des circonstances que je n'ai pas choisies ?

Il me fixa longuement, son regard insondable.

- Vous êtes plus forte que vous ne le pensez, Aurélia, dit-il finalement. Et je crois que vous le savez.

Le silence s'installa, seulement troublé par le bruit des couverts. Puis, contre toute attente, il parla à nouveau, mais cette fois, son ton était différent.

- Vous savez, dit-il en fixant son verre de vin, je n'ai pas toujours été cet homme que vous voyez devant vous.

Je relevai les yeux, surprise par cette confession inattendue.

- Oh ? dis-je, incapable de cacher ma curiosité.

Il hocha la tête, un sourire presque nostalgique effleurant ses lèvres.

- J'ai grandi dans un environnement où la faiblesse n'était pas une option. Chaque décision, chaque action, devait être calculée. J'ai appris très jeune que pour protéger ce qui m'était cher, je devais devenir quelqu'un que les autres craignaient.

- Et c'est ce que vous êtes devenu, murmurai-je.

Il me regarda, et pour la première fois, je crus voir une lueur de vulnérabilité dans ses yeux.

- Oui, répondit-il. Mais cela a un prix.

Je ne savais pas quoi répondre. Cet homme, que je voyais comme un monstre, semblait soudain plus humain. Mais cette humanité ne faisait que compliquer les choses.

Alors que le dîner touchait à sa fin, je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à ses paroles. Était-il possible que Maxence soit plus qu'un simple tyran ? Que derrière cette façade froide et calculatrice se cache un homme marqué par ses propres blessures ?

Mais même si c'était le cas, cela ne changeait rien à ma situation. Dans quelques jours, je serais sa femme, qu'il soit humain ou non. Et je devrais trouver un moyen de survivre dans ce monde qu'il avait créé.

            
            

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