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Quelques jours après, Abi se trouve dans les plantations de sa famille. Sous ce soleil ardent en plein milieu de la journée, la jeune fille coupe du bois à l'aide d'une machette tout en essuyant la sueur qui dégouline de son visage à l'aide son vêtement. Une fois les morceaux de bois coupés, elle les rassemble et les attache en un fagot. C'est en ce moment qu'elle se rend compte du volume de ce fagot qu'elle ne pourra certainement pas transporter jusqu'à la maison. « Et merde ! Comment je fais pour transporter tout ça jusqu'à la maison ? Qui va m'aider pff ».
Alors qu'elle s'apprêtait à défaire le fagot, elle entend une voix derrière elle lui répondre : « moi ». Lorsqu'elle se retourne, elle hurle de joie et va embrasser son ami Lionel. Le jeune homme porte une combinaison bleue en jeans et un chapeau large bord sur la tête.
_ Quelle belle surprise ! Tu es arrivé quand ?
_ Hier soir. Comment tu vas ?
_ Je vais bien comme tu le constate, toujours dans mes champs. Ton patron t'a libéré ou ton chantier est fini ?
_ Ni l'un ni l'autre. J'ai pris une permission de deux semaines pour venir assister Mabelle.
_ Ah oui, je l'ai vu dernièrement, son ventre touche les genoux, tu es sur qu'elle n'attend pas les jumeaux ?
_ hahahaha non c'est un enfant, un garçon. Je suis stressé.
_ J'imagine, tout va bien se passer, notre femme va bien accoucher. Tu étais dans tes champs ?
_ Oui j'y ai fait un tour pour vérifier si ma sœur s'en occupe comme je lui avais demandé. Et dis-moi pourquoi tu attaches un fagot si grand ?
_ Laisse-moi comme ça, je n'ai pas envie de faire deux tours ici et j'ai besoin de beaucoup de bois. Tu m'aides ? A moins que tu sois pressé.
_ J'ai tout mon temps. Allons-y je vais t'accompagner jusqu'à la maison.
Lionel porte le fagot de bois sur sa tête et les deux amis cheminent ensemble en direction de la maison.
_ Alors Abi, quelles sont les nouvelles de ce quartier ?
_ Euh Natacha est là ainsi que ton ex Marlène.
_ Ah bon ? Elles sont en vacances ou quoi ?
_ Je crois qu'elles ont fini en ville. Du moins, Natacha n'a plus envie de continuer, elle m'a dit qu'elle cherche du travail.
_ C'est super, elle a quand même eu un diplôme. Je n'ai pas envie de croiser Marlène, tu te rappelles de la dernière fois qu'on s'est vu, lors des grandes vacances, elle voulait carrément me sauter dessus malgré le fait que je lui ai dit que je suis déjà fiancé. Une folle cette fille.
_ Ne t'inquiète pas pour ça, je ne pense pas que tu sois encore au niveau de cette fille, en si peu de temps elle a beaucoup changé. Elle fréquente des personnes de son niveau, tu vois un peu.
_ Elle a toujours voulu avoir la vie des grandes personnes et c'est tant mieux pour moi, je veux la paix.
Abi chemine avec son ami tout en discutant. Lionel fait partie des camarades de classes avec qui Abi a fait ses études et tout comme elle, après l'obtention de leur baccalauréat, il a arrêté les études pour se lancer à la recherche des petits jobs pouvant lui permettre de s'occuper de ses parents malades. C'est pendant l'exercice de ces nombreux jobs qu'il a fait la rencontre de Mabelle, celle qui porte son fils. Abigaëlle et Lionel arrivent dans la cour de la maison, ce dernier jette le bois en soufflant.
_ Grand merci Leonel sans toi j'allais certainement faire deux tours.
_ Il n'y a pas de quoi.
Papa Georges arrive derrière eux.
_ C'est ton retour Abi ?
_ Oui papa, ce n'était pas facile de transporter tout ce bois, heureusement que Lionel m'a aidé.
_ Bonsoir papa, salut Leonel.
_ Bonsoir mon fils, tu vas bien ? Ça fait longtemps qu'on ne te voit plus.
_ Je vais bien papa. J'étais dans un chantier dans un village voisin et je suis revenu hier pour assister ma femme.
_ Ah d'accord, c'est bien tu es un battant. Je vais m'allonger un peu.
Papa Georges entre, il trouve Brice au salon qui feuillette une bande dessinée.
_ Et toi là va aider Abi à mettre le bois derrière.
_ Mais papa elle est avec son ami non, il ne peut pas l'aider.
_ Si tu ne sors pas dans les minutes qui suivent je vais te botter le derrière. Tu vas donner raison à ta mère qui dit que tu es un feignant. Allez, sort !
Brice se lève rapidement et sort. Leonel est déjà parti, il voit sa sœur tirer le fagot de bois et va l'aider ce qui la surprend. Elle veut bien le taquiner mais de peur de devoir le voir l'abonner à cette tâche difficile l'oblige à se taire. Après avoir rangé le bois, Abi va prendre une douche, elle porte un pantalon et un t-shirt qui a vu d'œil a déjà fait son temps. Elle s'en va au beignetariat voir sa mère.
_ Maman ça se passe bien ?
_ Ah tu es là enfin je vais pouvoir aller me reposer je ne me sens pas très bien.
_ Oh désolée. Vas-y alors je me charge de tout.
_ Merci ma chérie. Tu as coupé du bois ? On n'en a plus à la réserve.
_ Oui et c'est Lionel qui m'a aidé à le transporter.
_ Ah Leonel, j'ai vu sa femme ce matin elle est à terme. J'ai toujours un pincement dans la poitrine lorsque je la vois, je me dis que c'est toi qui devrais être à sa place. J'ai toujours voulu vous voir en couple.
_ Eh maman mais qu'est-ce que tu racontes, Leonel c'est mon ami nous avons pratiquement grandi ensemble.
_ C'est ça le problème avec toi, tout le monde est ton ami, même celui qui te vois comme une femme tu le prends comme ton frère, ce n'est pas avec ce comportement que tu vas attirer les hommes.
_ Maman tu m'étonnes, franchement tu m'étonnes. C'est toi qui me parle d'homme alors qu'il y a peu tu m'interdisais d'en fréquenter. Je vais faire comme si tu n'avais rien dit c'est mieux. Allez, va te reposer.
Abigaelle prend la place de sa mère derrière la friteuse. La petite conversation qu'elle vient de tenir avec elle la bouleverse, elle n'avait jamais pensé au fait que sa mère souhaitait la voir en couple avec Lionel alors qu'elle connaît bien les rapports qui les lient depuis qu'ils se sont connus. Sa petite conversation avec ses pensées vient de s'interrompre après l'entrée de Marlène.
_ Ah ma puce, j'ai vu ta mère elle m'a dit que tu es ici, je suis venue te tenir compagnie.
_ Merci même si je sais que c'est parce que tu t'ennuies.
_ Oui c'est vrai mais je pouvais aller chez Natacha ou chez mon frère, j'ai préféré venir ici. Ça t'arrive de te coiffer normalement ?
_ Je n'ai pas le temps ni de l'argent pour me rendre dans un salon de beauté.
_ Décidément !
_ Leonel est là.
_ Ah qu'est-ce que j'ai à faire de lui. Ma chérie je vise loin maintenant, qu'il reste avec sa villageoise de femme. Ma copine, le fils du député est en ville, j'ai vu sa voiture passer devant moi il était dedans comme un petit Dieu, eh seigneur on peut être beau comme ça.
_ Tu parles de qui ?