Chapitre 4 Chapitre 4

Chapitre 4

Lorenzo sentait la pression monter à chaque minute qui passait. Le téléphone ne cessait de vibrer, les informations s'empilaient, mais aucune d'elles ne semblait le mener là où il voulait aller. Chaque tentative de retrouver Valeria était un échec. Des fausses pistes. Des murs. Des numéros qui ne correspondaient à rien. Elle n'était pas seulement un fantôme. Elle était une ombre qui changeait de forme, disparaissait dès qu'il croyait la tenir. Chaque source qu'il sollicitait devenait un autre voile de mystère. Elle était inatteignable.

Il se tenait dans son bureau, les poings serrés sur le bureau, l'air figé. Il n'arrivait pas à comprendre comment elle arrivait à faire ça. Un nom. Une organisation. Des preuves. C'était ce qu'il avait toujours utilisé pour détruire ses ennemis. Mais là, face à elle, il se retrouvait dans un labyrinthe de fausses identités, d'adresses qui n'étaient jamais à la bonne place, de trajets qu'elle avait déjà effacés avant même qu'on puisse les tracer.

« Elle est inapprochable, Lorenzo », lui dit Stefano, un de ses associés de confiance. « On a vérifié ses mouvements pendant des semaines. Elle change d'identité comme de chemise, et les gens qu'elle fréquente ne savent même pas qui elle est vraiment. C'est une ombre, Lorenzo. Il faut... »

Lorenzo l'interrompit d'un geste de la main. « Je sais ce qu'elle est. Une ombre. Et je vais la faire sortir de l'obscurité. Vous pensez qu'elle est invincible ? Elle n'est qu'une femme, une femme qui joue à un jeu dangereux, et je vais le lui faire payer. »

Stefano soupira. « Tu veux l'écraser, d'accord. Mais peut-être qu'on peut encore la récupérer avant que ça devienne incontrôlable. Peut-être qu'on peut négocier. L'approcher. Lui proposer quelque chose. Je sais que tu n'aimes pas ça, mais on n'est pas dans un simple jeu de pouvoir ici. Elle a des alliés dans des endroits où tu ne peux pas aller. Elle est plus forte que tu ne le crois. »

Lorenzo lança un regard à Stefano. « Tu penses vraiment qu'une négociation va l'arrêter ? Elle veut ma tête sur un plateau. Elle veut mon empire, pas un accord de paix. »

Il s'arrêta, se concentrant sur la pensée qui traversait son esprit. Peut-être que Stefano avait raison, quelque part. Peut-être qu'avant de partir en guerre, il fallait comprendre ce qu'elle voulait réellement. Mais il n'était pas prêt à se laisser faire. Pas comme ça. Pas avec une simple proposition.

« Non. Elle m'a déjà eu une fois. Ça ne se reproduira pas. Je vais la confronter. C'est la seule chose qu'il nous reste. »

Stefano haussait les sourcils, hésitant. « Lorenzo... »

« Fais-le », coupa-t-il net. « Je veux que tu organises une rencontre. Directe. Ce soir. Pas de médiateur. Je veux lui parler en face. »

Il attendit un instant, fixant le plan des actions à venir. Il n'avait pas le temps de jouer avec des faux-semblants. Ni lui ni son empire. Valeria Moretti ne pouvait pas continuer à se faufiler dans les recoins sombres sans qu'il en paie le prix.

« Je sais où elle se trouve », dit Stefano en baissant la voix. « Mais tu sais... cette femme, elle a des dents. Et pas seulement des dents. Elle mord. »

Lorenzo sourit froidement. « Et je vais lui montrer que je sais mordre aussi. »

Le soir arriva vite, et tout était prêt. Lorenzo savait qu'il ne pouvait pas prendre de risques. Il avait ordonné que personne ne parle de cette rencontre, que personne ne sache où il allait. Même ceux de son propre cercle. S'il voulait avoir le dessus sur Valeria, il devait la surprendre. Le jeu qu'elle lui avait imposé ne serait pas aussi facile pour elle cette fois. Elle pensait qu'elle était plus maline. Plus subtile. Mais Lorenzo savait que les hommes comme lui ne se laissaient pas surprendre deux fois.

Quand il arriva sur le lieu de la rencontre, un sentiment étrange l'envahit. Il n'était pas nerveux. Non, ce n'était pas ça. Mais un mélange de colère et de désir l'embrasait. Il avait vu cette femme, il l'avait touchée, et maintenant elle était son ennemie. L'adrénaline pulsait dans ses veines. Il ne savait pas exactement ce qu'il attendait de cette rencontre, mais il savait qu'elle marquerait un tournant. Ce serait sa dernière chance de prendre l'avantage. Il se détestait pour ça, pour l'attirance qu'il ressentait encore pour elle, pour cette chose en lui qu'il n'arrivait pas à contrôler. Mais il n'avait pas le temps de se perdre dans ce genre de réflexion.

Il la vit finalement. Elle était là, sans prétention, mais avec une aura de danger qui flottait autour d'elle, comme une brume prête à engloutir tout sur son passage. Valeria Moretti. La seule personne capable de le détruire, et peut-être la seule qui pourrait le sauver. Parce que, quelque part au fond de lui, Lorenzo savait qu'il n'était pas qu'un ennemi pour elle. Il était aussi un défi. Un piège. Et elle avait toujours été plus dangereuse que quiconque.

Elle ne souriait pas. Elle le regardait, ses yeux aussi impitoyables que la première fois qu'il l'avait vue. Il s'approcha d'elle, sans hésiter. Il n'y avait pas de recul dans ses gestes, pas d'angoisse. C'était une confrontation brutale, mais il n'avait pas peur.

« Alors, tu veux jouer à ce jeu-là ? » Il n'y avait pas de douceur dans sa voix, juste une menace sous-jacente. « Tu penses que tu peux voler tout ce qui m'appartient et repartir comme ça ? »

Elle le fixa un moment, puis ses lèvres se soulevèrent légèrement. « Je n'ai jamais eu l'intention de repartir. Mais tu as raison sur une chose, Lorenzo. Tu as bien ce qui m'intéresse. Et tu vas devoir me le donner. Ou je le prendrai, peu importe ce que tu en penses. »

Lorenzo la regarda fixement. Elle n'avait pas changé. Ni dans sa froideur, ni dans sa détermination. Elle voulait le faire tomber. Mais lui aussi, il avait décidé qu'il ne se laisserait pas faire.

« Je t'avertis, Valeria », dit-il en se rapprochant encore. « Tu as joué avec le feu, et maintenant c'est moi qui tiens les allumettes. »

Elle le scruta sans ciller. »Et moi, je suis prête à brûler avec toi. »

            
            

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