Chapitre 4 03_B

C'est ainsi que ce dimanche, supposé être le jour du Seigneur, je fus initié dans une pratique qui enleva mon humanité.

Elle m'apprit aussi ce jour comment embrasser et comment caresser.

Elle avait 20 ans, j'en avais 7.

Lorsque nous eûmes terminé, elle me regarda et me fit promettre une fois de plus de ne jamais parler de ça à quelqu'un.

--- tu sais que ce qu'on vient de faire ce n'est pas bien pour ton âge parce que tu n'es pas encore adulte nor ?

--- Oui tantine je sais

--- Voilà. C'est une autre raison de plus de ne dire à personne. Car tu sais ce qu'on va te faire si tu dis. Ta mère t'avait dit que c'est quand tu vas grandir que tu vas apprendre. Pourtant on vient de le faire. Ne dit à personne. Si tu gardes notre secret on va le faire chaque fois.

--- Je ne vais pas dire.

--- C'était bon ?

--- Jusqu'à

--- Tu veux encore ?

--- Oui tantine

--- Petit gourmand. Non c'est bon pour aujourd'hui. Bientôt tes parents vont rentrer. Quand ils sont là, tu ne t'approches pas de moi hein... tu restes au salon comme s'il y'a rien. On va se voir seulement dans la chambre.

Mes parents étaient rentrés ce soir-là fatigués et après la douche et après avoir mangé, ils s'étaient rendus dans leur chambre pour se reposer sans me demander les nouvelles.

J'étais petit. Mais je n'étais plus très petit. Je devais un grand.

Aujourd'hui je continue de subir les conséquence de tout cela. Il a fallu des années pour que je me rende compte que tout cela me changeait. Je pouvais voir le niveau de négligence de mes parents. Je comprenais par là que tous les nounous ne sont pas simples. Plusieurs sont des agents de Lucifer envoyé pour détruire les enfants porteurs d'avenir. Oui j'ai été détruit. Détruit par mes parents. Détruit par ma nounou. Détruit par le sexe. Mon zizi m'a détruit.

Ma relation avec la nounou continua. En l'absence prolongé de mes parents, ce tonton venait toujours à la maison pour faire des choses avec Tantine Olivia. Mais je ne me plaignais pas parce que je savais qu'après tout, j'allais avoir mon tour avec elle. Et j'avais constamment envie de faire ces pratiques avec elle. Et il me semblait qu'elle aussi aimait bien. Dans la nuit, dormant dans la même chambre, elle m'appelait très régulièrement pour qu'on se touche les parties. J'aimais. J'aimais beaucoup.

J'avais alors 9 ans lorsque ma vie prit encore une autre tournure. J'étais à la cuisine avec a mère lorsqu'elle m'annonça que tantine Olivia devait quitter la maison pour s'en aller. Je reçu cette nouvelle comme une flèche me transperçant.

--- Maman Elle part où ?

--- Elle a beaucoup travaillé ici Papou. Elle m'a dit qu'elle a trouvé un travail dans une autre ville.

J'avais laissé ma mère là et j'avais couru dans la chambre où était Tantine Olivia. Elle avait sursauté lorsque j'entrai brusquement.

--- Papou qu'est-ce qu'il y a ? c'est quoi cette brutalité ?

--- Mama dit que tu pars ? que tu ne seras plus dans cette maison ?

--- Oh Oui. J'ai trouvé un autre travail dans une autre ville mon chéri. Je dois gagner beaucoup d'argent

--- Mais si ton argent était petit il fallait dire à mama elle ajoute. Je peux parler elle ajoute. Je ne veux pas que tu partes.

--- Oh non ! elle ne peut pas ajouter et même si elle le fait, ça ne va pas atteindre ce qu'on me propose à Douala. Ici à Yaoundé c'est un peu difficile avec les activités.

--- Non je ne veux pas que tu partes.

J'étais devenu tout triste. Je voyais comme une partie de moi qui allait s'en aller pour toujours. Je commençais à ressentir du vide. Je ne savais quoi faire sans elle prêt de moi. A 9 ans, je crois que j'étais probablement tombé fou amoureux d'elle. Je voyais nos « jeux d'adultes » prendre fin. Je n'allais plus l'embrasser, la toucher. Elle n'allait plus me sucer mon « zizi ». J'avais appris ce nouveau mot en grandissant.

Elle avait remarqué ma tristesse.

--- Pourquoi tu es triste Papou ? je sais que je vais te manquer mais ça va aller

Le plus difficile est que j'avais l'impression qu'elle ne ressentait pas la même peine que moi. Moi qui me croyais déjà adulte faisant les choses d'adultes. Je venais d'être doublé et déjoué.

--- Non ça ne va pas aller. Je vais rester avec qui maintenant ? Non je ne veux pas que tu partes

--- Ecoute papou, les adultes ne restent pas sur place. Ils viennent et partent. Je ne devais pas rester ici pour toujours. Je devais partir un jour où un autre. Et je devais même partir depuis c'est parce que je n'avais pas encore trouvé un bon travail. Mais ne te dérange pas un jour on va se rencontrer d'accord ? et ce jour-là, ce que tu veux je vais te donner. Même si tu veux encore que je monte sur toi comme maintenant. Et je sais que le jour-là tu seras déjà grand. Tu auras une grande force pour faire ça bien.

Je ne lui avais donné aucune réponse. Je gardais ma tristesse en moi. Je ne voyais aucune autre issu pour qu'elle reste.

--- Ok est-ce que tu veux qu'on fasse encore pour la dernière fois cette nuit ? je pars demain.

---Je veux qu'on fasse toujours chaque fois.

--- Je te comprends mais ça sera difficile. Voire impossible. Mais je te promets que ce soir je vais bien te sucer ton bon bonbon là. Tu aimes quand je te suce ou tu aimes quand tu enfonces dans moi ?

Elle m'avait piégé. Je devais choisir. Ce goût, même pour une dernière fois j'étais prêt.

--- J'aime les deux.

--- Ok tu auras les deux ce soir promis d'accord ? et si je pars je vais souvent venir te saluer et on va encore faire.

Ce fut la seule promesse qui calma mon cœur. Le fait de savoir qu'elle reviendra pour moi.

Cette nuit-là, elle fit ce qu'elle avait promis et le lendemain, elle partit. Tantine Olivia s'en alla sous mes yeux.

Je tombai malade le lendemain. Elle me manquait grandement et je ressenti le vide en moi. Pendant des jours, des semaines et des mois. J'étais devenu subitement très calme et renfermé. Celle qui m'avait possédé, était partie sans me délivrer.

            
            

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