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Chapitre 5
Elle le regardait, un peu perdue, un peu sur ses gardes. Chaque parole qu'il prononçait l'amenait plus près du précipice. Chaque sourire qu'il lui offrait, chaque regard intense, ne faisait qu'alimenter ce feu qu'elle avait du mal à éteindre. Il s'approcha, comme toujours, avec une confiance implacable.
- Ce que je te propose, c'est simple. Pas de promesses, pas d'engagement. Juste nous deux, comme on l'entend.
L'innocence de sa proposition semblait absurde. Il savait très bien ce qu'il faisait. Ces mots-là, il les avait déjà prononcés mille fois. Pas de sentiments, pas de complications. Seulement le plaisir, le désir. Mais elle n'était pas comme les autres. Pas comme ces femmes qui se contentaient de suivre son jeu sans se poser de questions.
Elle le fixa, une étrange sensation la traversant. Elle savait qu'il était un homme d'affaires, un homme qui contrôlait tout. Elle savait qu'il ne la proposait pas par pitié, qu'il n'attendait rien de plus qu'une acceptation de sa part. Elle aurait dû dire non, repousser cette offre comme elle l'avait fait si souvent avec les autres hommes. Mais il n'était pas comme les autres. Il avait ce truc, ce pouvoir qui la captivait, la déstabilisait.
- C'est tentant, je l'avoue. Mais tu crois vraiment que ça peut marcher ?
Elle n'avait pas envie d'admettre qu'une part d'elle-même, une part profondément enfouie, était prête à céder. Mais il fallait qu'elle garde le contrôle, qu'elle tienne ses positions. Il fallait qu'elle lui montre qu'il ne pouvait pas l'avoir aussi facilement.
Il haussait les épaules, imperturbable, et un sourire presque moqueur se dessina sur ses lèvres.
- C'est simple. C'est juste toi et moi. Si tu veux qu'on cesse, on cesse. Mais pas de prise de tête. Pas de questions. Juste... nous.
Il ne comprenait pas. Pour lui, c'était un jeu, une transaction. Pour elle, c'était plus complexe. Son passé la rattrapait à chaque instant, chaque geste, chaque parole. Elle avait vécu trop de déceptions pour se lancer dans une histoire sans fondement. Mais elle sentait cette chaleur, cette attraction irrésistible, qui la rendait vulnérable, qui lui donnait envie de briser ses règles.
Elle prit une profonde inspiration, le fixant droit dans les yeux. Il avait ce regard indomptable, celui qui cherchait à tout contrôler. Il pensait peut-être qu'il pouvait lui dicter ses choix. Elle allait lui prouver qu'il avait tort.
- Je vais accepter, mais à mes conditions. Pas de surprises. Pas de mensonges.
Lorenzo sourit. Cette femme ne le laissait jamais indifférent. Il n'aurait pas cru qu'elle cèderait aussi facilement, mais sa réticence l'excitait. Elle n'était pas du genre à se laisser faire, il le sentait. Elle avait son propre tempérament, une force qu'il avait envie de percer à jour.
- Je suis tout ouïe. Dis-moi ce que tu veux.
Elle se leva, franchissant l'espace qui les séparait d'un pas décidé. Ses yeux ne quittaient pas les siens, mais elle n'était pas sûre de savoir ce qu'elle attendait de lui. Il fallait qu'elle tienne bon, qu'elle reste ferme dans ses convictions.
- Pas de promesses, Lorenzo. Pas de souvenirs. Pas de futur.
Elle sentit l'intensité de son regard augmenter. Il n'avait pas bougé, mais il attendait quelque chose de plus. Elle savait que ce qu'elle venait de dire ne suffisait pas à apaiser ses ardeurs. Mais elle n'avait pas l'intention de céder. Elle devait garder son équilibre, même si tout en elle voulait tout lâcher.
- Pas de futur, donc. Et pas de souvenirs. Mais nous pouvons tout de même nous donner ce que nous avons besoin, n'est-ce pas ?
Elle baissa les yeux, trop consciente du défi qu'il lui lançait. Elle aurait pu le repousser, partir en claquant la porte, mais au lieu de ça, elle se retrouva à répondre, d'une voix basse, presque en défi.
- Juste ce qu'on veut. Et rien de plus.
Lorenzo s'approcha, son regard devenant plus sombre, plus intime. Il savait qu'elle venait de poser des limites, mais il n'avait pas l'intention de les respecter. Il voulait la connaître, il voulait l'explorer, voir jusqu'où il pouvait la pousser. Mais il savait qu'il devait y aller doucement. Ce n'était pas une proie facile. Et c'était ce qui le fascinait.
- Alors, on commence. Ce ne sera pas facile, Ella. Tu ne peux pas jouer avec moi sans en subir les conséquences.
Elle frissonna, son corps réagissant à chaque mot qu'il prononçait. Mais elle ne devait pas flancher. Elle n'était pas prête à tout donner, à s'abandonner à lui. Elle n'avait pas l'intention de se laisser engloutir dans ce tourbillon qu'il promettait.
- Je n'ai jamais dit que ça serait facile. Mais tu sais aussi bien que moi que c'est ce que tu veux.
Elle tourna les talons, laissant une dernière réplique s'échapper, un défi muet, comme un avertissement. Ils étaient désormais liés dans ce pacte qu'elle avait accepté, mais dont elle n'était pas sûre de pouvoir sortir indemne.
Elle se sentait prise au piège, piégée dans ses propres désirs et dans ce qu'il lui proposait. Ce n'était pas une relation. C'était une transaction, un compromis. Un jeu dangereux. Et elle savait que, peu importe ce qu'il se passait, il y aurait des conséquences. Mais elle était prête à en assumer le prix. Il n'y avait plus de retour en arrière.
Ils avaient posé les bases. Des bases incertaines, instables, mais qui les maintiendraient prisonniers de cette attraction folle, de cette passion incontrolable. Une relation sans engagement, c'était ça qu'il avait proposé. Mais tout ce qui naissait entre eux, tout ce qui s'était déjà instauré, n'était pas aussi simple.