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Chapitre 3
Elle ne savait pas pourquoi elle était là. Pourquoi elle avait accepté. Une partie d'elle s'était détestée dès qu'elle avait quitté son appartement pour le rejoindre. Elle avait voulu fuir, mais une autre partie d'elle, la plus tenace, avait insisté. Elle était là, à cet instant précis, face à lui, avec ce regard qui la transperçait comme une lame.
Il s'était assis tranquillement, l'air décontracté, les bras croisés, mais chaque geste de lui semblait maîtrisé, calculé, comme une danse silencieuse. La tension entre eux était déjà palpable, invisible mais pourtant si évidente. Elle avait tout d'un coup une envie irrépressible de partir, de disparaître avant qu'il ne la voie perdre pied. Elle se redressa, tentant de maîtriser son souffle, de maîtriser ce qui grondait en elle.
Il la fixait. Pas un mot. Juste ses yeux, si noirs, si intenses. Et pourtant, quelque chose dans ce regard la forçait à ne pas détourner les yeux. Un défi silencieux. Un défi auquel elle n'avait aucune envie de répondre. Mais ses lèvres, ces lèvres qui se soulevaient à peine pour sourire, son regard, cette confiance en lui, tout cela la poussait à avancer, à accepter ce qui semblait pourtant être une erreur.
Elle s'assit, enfin. Elle croisa les jambes, s'éloignant de lui de quelques centimètres, mais pas assez pour échapper à la pression silencieuse de sa présence.
- Tu penses encore fuir ?
La question le sortit de sa bouche comme une promesse. C'était évident. Il savait déjà. Elle haussait les épaules, bien trop tôt pour en parler. Il la poussa dans ses retranchements, et elle le sentait. Leurs corps se touchaient presque, mais aucun geste n'avait encore été fait. Il la testait, la poussait à le repousser ou à céder. Elle savait que si elle cédait, il aurait gagné, mais elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas jouer ce jeu éternellement.
- Tu n'as pas le courage, Ella.
Elle détestait cette phrase. C'était plus qu'un défi, c'était une provocation. Un moyen pour lui de la coincer. Elle se leva brusquement, se dirigea vers la fenêtre. Il n'avait pas tort. Elle n'avait pas le courage de le repousser. Pas maintenant, pas ici. Elle le sentait là, dans la pièce avec elle, ses yeux rivés sur son dos. Mais elle ne voulait pas se tourner. Si elle se tournait, elle savait qu'elle finirait par céder.
- Tu crois vraiment que j'ai peur de toi ?
Il se leva lentement. Elle sentit son regard se poser sur elle comme une caresse brûlante. Elle allait tourner la tête, mais il la devança.
Il était là, juste derrière elle. Ses doigts effleurèrent sa nuque, puis glissèrent sur sa peau avec une douceur qu'elle n'aurait pas cru possible venant de lui. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Elle inspira profondément, mais ses jambes vacillèrent. Elle n'avait pas le choix, elle n'avait plus le choix. Ses mains se posèrent sur ses hanches, la poussant doucement vers lui. Elle n'eut même pas le temps de réagir avant qu'il ne la force à se retourner.
Son corps s'écrasa contre le sien, et elle sentit la chaleur de sa peau à travers ses vêtements. Le monde disparut autour d'eux. Elle voulait lui dire de s'arrêter, mais elle ne parvint pas à articuler un mot. Tout ce qu'elle ressentait à ce moment précis, c'était la brûlure de son toucher. Elle ferma les yeux. La tentation était trop forte. Il se pencha et captura ses lèvres. Elle céda à cet instant précis, sans résistance. Les lèvres de Lorenzo étaient comme un poison, et elle n'était pas prête à en sortir indemne.
Ils se dévorèrent dans un silence total, aucun mot, juste leurs corps qui se répondaient avec urgence. Les gestes se faisaient de plus en plus frénétiques. Elle sentait son cœur battre plus fort à chaque caresse. Elle savait que, au fond, elle se perdait dans ce désir qu'elle n'aurait jamais voulu assouvir. Mais elle ne voulait plus réfléchir, juste sentir, juste vivre cette folie. Ses mains cherchèrent les siennes, elles les saisirent avec une telle force qu'elle en perdit l'équilibre. Ses lèvres se posèrent sur son cou, et il grogna d'un plaisir brutal qui la fit frissonner de désir.
Elle le repoussa contre le mur, ses mains glissèrent sur ses côtes, remontant rapidement vers son torse. Ils se déshabillèrent avec une rapidité inouïe, comme si chaque geste était une nécessité. Les vêtements volèrent au sol. Elle le regarda enfin, les yeux remplis de désir, mais aussi de peur. Parce qu'elle savait ce qui allait se passer. Elle savait qu'elle ne pourrait pas revenir en arrière.
Lorenzo, lui, n'avait aucune hésitation. Il la poussa sur le canapé. Ses mains fouillèrent dans ses cheveux, les enroulèrent autour de ses doigts. Il la regarda avec cette expression intransigeante, comme s'il contrôlait déjà tout. Et à ce moment-là, elle perdit le contrôle. Elle lui appartint.
Les minutes s'étiraient, mais elle n'avait plus de notion du temps. Il était tout. Elle se battait contre elle-même, mais c'était inutile. Son corps répondait à ses désirs, à sa domination. Elle avait abandonné toute résistance. Ils se possédaient dans un enchaînement de gestes désespérés. Elle se sentait vivante comme jamais, prise dans un tourbillon dont elle n'avait pas les moyens de s'échapper.
Et puis, au matin, tout s'arrêta. Le réveil sonna, brisant la magie de la nuit. Elle ouvrit les yeux, se sentant prise au piège. Il était là, à côté d'elle, dans ce lit où elle ne voulait pas être. Il la regardait, sans rien dire. Elle se redressa rapidement, attrapa ses vêtements éparpillés sur le sol et se vêtit en silence.
Elle savait. Elle savait qu'elle avait fait une erreur. Mais la vérité, c'était qu'elle n'avait pas le courage de l'affronter, de lui faire face. Elle n'avait pas le courage de supporter ce qu'elle venait de vivre.
Sans un mot, sans un regard, elle s'éclipsa. Elle le laissa là, dans ce lit qui ne lui appartenait plus, emportant avec elle cette sensation de vide, comme si une partie d'elle était restée là, avec lui.