Chapitre 4 Chapitre 4

Chapitre 4

Il ne l'avait pas oubliée. Cela, il le savait. Il y avait des choses qui, malgré la distance, restaient ancrées, impossibles à effacer. Ella. Elle le hantait. Chaque fois qu'il pensait à elle, il voyait cette lueur dans ses yeux, cette résistance qui l'avait excité, cette façon dont elle s'était fermée après. Elle avait disparu après leur nuit. Il n'avait pas réussi à comprendre pourquoi. Mais il savait qu'il ne la laisserait pas s'échapper aussi facilement.

Il avait tenté de la joindre, mais les appels étaient restés sans réponse. Aucun message n'avait traversé le mur qu'elle avait dressé autour d'elle. Rien. Il n'était pas du genre à insister, mais avec elle, c'était différent. Il se sentait... captif. Il n'avait pas l'habitude de cette situation, et ça l'agaçait autant que ça l'attirait. Elle le perturbait. Il avait compris qu'il ne pourrait pas la sortir de sa tête tant qu'il ne saurait pas pourquoi elle fuyait. Alors, il avait décidé d'en avoir le cœur net. Elle finirait par revenir. Il n'en doutait pas.

De son côté, Ella faisait tout pour l'éviter. Chaque appel, chaque message la plongeait dans une spirale de culpabilité et d'émotions qu'elle ne voulait pas gérer. Elle s'était menti à elle-même, s'était dit qu'elle avait fait une erreur. Que tout ça n'était qu'un moment de folie. Mais elle savait que ce n'était pas aussi simple. Il y avait cette attraction. Cette alchimie qu'elle n'avait pas vue venir. Elle n'était pas prête à l'affronter. Elle ne le pourrait pas.

Elle s'était dit qu'ignorer ses messages et ses appels serait suffisant. Mais ça ne l'était pas. Pas avec Lorenzo. Elle sentait chaque tentative de sa part. Il était là, partout, dans ses pensées, dans ses souvenirs. Elle savait que sa vie deviendrait une mer calme si elle pouvait simplement l'oublier. Mais ce n'était pas possible. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle voyait son regard. Chaque fois qu'elle se perdait dans ses pensées, c'était lui qui l'envahissait.

Alors, elle s'était créée des barrières. Elle avait dit à son amie journaliste qu'elle n'irait plus à ces soirées mondaines. Elle s'était éloignée de son cercle social, évitant les endroits où il pourrait la retrouver. Mais, peu importe où elle allait, il était là, invisible, mais présent. Elle le sentait dans chaque regard qu'elle croisait, dans chaque conversation qu'elle avait. Et tout cela l'épuisait.

Un jour, sans prévenir, ils se retrouvèrent. Comme un mauvais rêve qui se réaligne sans crier gare. Ils étaient là, face à face, dans une situation aussi imprévisible que frustrante. Il était toujours aussi magnétique, toujours aussi assuré. Mais il n'avait plus le même sourire de défi. Cette fois, il y avait un air de curiosité, de recherche.

- Tu ne peux pas m'éviter éternellement, Ella.

Il n'avait même pas l'air en colère. Plutôt... amusé. Ce sourire qui la brûlait quand elle l'avait vu pour la première fois. Elle aurait voulu dire quelque chose, mais aucun mot n'arrivait à franchir ses lèvres. Il l'avait vue, et elle le savait. Il la connaissait trop bien. Elle détourna le regard. Ses mains se serrèrent autour de son sac, mais elle ne bougea pas.

- Ce n'est pas ce que tu crois.

Sa voix était faible, presque une tentative de justification. Mais elle savait que ça ne suffirait pas. Elle ne pouvait pas effacer ce qu'il s'était passé entre eux, même si elle en avait très envie. Il la capturait, de plus en plus.

- Et tu crois vraiment que je vais te laisser dire ça ?

Il s'avança d'un pas, l'espace entre eux diminuant. Ses yeux n'avaient pas quitté les siens. La chaleur de sa présence l'envahit à nouveau. Elle avait baissé les armes. Elle savait qu'il était impossible de le repousser cette fois-ci. Il la tenait.

- On ne peut pas revenir en arrière, Ella. Ça ne se passe pas comme ça.

Elle n'avait pas de réponse. Ce qu'il disait avait du sens. Elle l'avait déjà compris. Mais accepter ce qu'il offrait, accepter ce qu'il était, c'était au-delà de ses forces. Elle voulait fuir, mais elle savait que, peu importe la direction qu'elle prendrait, il finirait par la retrouver. Elle n'était pas prête. Elle n'était pas prête à céder à nouveau.

Il s'approcha encore, et elle n'eut pas la force de reculer. Ses doigts effleurèrent son bras, une touche qui n'avait rien de maladroit, mais qui la fit frissonner. Elle sentit son cœur se serrer, une guerre intérieure qui faisait rage en elle.

- Je n'ai pas envie de te forcer à quoi que ce soit.

Ses mots la frappèrent comme un éclair. C'était tellement direct, tellement honnête. Et ça la perturbait d'autant plus. Il avait toujours été ce genre d'homme, celui qui savait ce qu'il voulait et qui l'obtenait, mais cette fois-ci, il y avait cette retenue. Cette intensité qui laissait entrevoir qu'il ne se contenterait pas de jouer avec elle.

- Alors, qu'est-ce que tu veux ?

Elle n'aurait pas dû poser cette question. Elle savait très bien qu'il avait l'intention de l'attraper. Mais elle était épuisée par son propre corps, par cette attraction qu'elle n'avait pas demandé. Elle se sentait prise au piège, et elle le sentait sourire sans le voir.

- Toi. Juste toi.

Les mots étaient là, simples, presque trop simples. Elle rougit sans pouvoir s'en empêcher. Elle aurait voulu fuir encore, disparaître, mais elle était coincée.

- Et qu'est-ce que tu attends de moi ?

Il ne répondit pas tout de suite. Il la scrutait avec une intensité qu'elle n'avait jamais vue, une intensité qui lui hérissait la peau. Elle n'avait pas la force de détourner les yeux. Ses lèvres se tendirent. Et avant qu'elle ne puisse réagir, il se pencha pour déposer un baiser, une pression douce et imposante. Ce baiser brisa l'espace qu'il y avait entre eux.

Elle se sentit envahie. Elle se sentit vivante de manière brute, comme si la seule chose qui comptait à cet instant était lui. Ses bras se fermèrent autour de lui, son corps s'étant déjà abandonné à l'inéluctable. Elle savait qu'elle n'avait pas les moyens de lutter. Mais au fond, elle n'en avait même plus envie.

            
            

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