Chapitre 5 Chapitre 05

Résidence de Franck (ex de Monique)...

Franck est assis dans son salon, un verre de whisky à la main, quand il entend quelqu'un sonner. Intrigué, il jette un coup d'œil par la fenêtre et aperçoit la voiture de Monique. Sans plus tarder, il se lève, ouvre la porte et se retrouve face à elle et à leur fils, Junior.

D'un ton sec, Monique prend la parole :

- Voilà ton enfant. Je viendrai le récupérer demain dans la soirée.

Junior entre aussitôt dans la maison, laissant Monique et Franck seuls devant l'entrée. Franck la dévisage longuement, une lueur d'envie dans le regard, puis finit par rompre le silence :

- Je ne comprends pas... Tu ne vas même pas entrer, ne serait-ce que pour boire quelque chose avant de repartir ?

Monique soupire et recule légèrement.

- Je sais très bien où tu veux en venir, et je refuse que tu me refasses ce que tu m'as fait la dernière fois. Puisque tu ne veux pas comprendre que j'appartiens à un autre homme, mieux vaut garder nos distances.

Franck esquisse un sourire et s'approche lentement.

- Arrête, s'il te plaît... Tu sais très bien que je t'aime encore, et malgré tout ce que tu dis, tu ne peux pas nier que tu es toujours folle amoureuse de moi. Alors pourquoi lutter contre ce que tu désires autant revivre ?

Monique détourne les yeux, visiblement troublée.

- Arrête de me faire ça, Franck... Arrête.

Il lève les mains, feignant l'innocence.

- D'accord, d'accord, j'ai compris... Mais au moins, est-ce que tu peux entrer et nous préparer quelque chose à manger avant de repartir chez ton cher mari ? Je ne veux pas que notre fils et moi restions affamés. S'il te plaît, fais-le au moins pour lui.

Monique hésite un instant, puis, résignée, elle pénètre dans la maison. Franck esquisse un sourire satisfait avant de refermer la porte. Il la suit du regard alors qu'elle se dirige vers la cuisine, puis murmure intérieurement, un sourire carnassier aux lèvres « Ce soir, il ne sera pas seulement question de baisers et de caresses comme la dernière fois... Je vais la savourer en profondeur. Maxwell a vraiment pris soin d'elle... Il a fait ressortir sa beauté, ses formes... Je dois goûter à ça. Après tout, elle est et restera ma femme, la mère de mon fils. Qui sait ? On peut toujours profiter de ce riche naïf pour réaliser quelques projets avant de s'en débarrasser. Il est vraiment blindé... Ha ha ha !!!» Suite à ces mots, Franck se dirige lui aussi vers la cuisine.

Résidence de Grâce ...

Sabine est assise dans le salon, fixant l'écran de la télévision en compagnie de Bénédicte. Pendant ce temps, Grâce, épuisée et submergée par la tristesse, s'est profondément endormie. Son sommeil est cependant interrompu par la sonnerie insistante de son téléphone. Lentement, elle émerge de son état de torpeur, attrape son téléphone et constate qu'il s'agit de son patron. Sans attendre, elle décroche et porte l'appareil à son oreille.

- Bonsoir, patron.

- Bonsoir, Grâce. J'espère que je ne te dérange pas.

- Non, monsieur, tout va bien. Y a-t-il un problème ?

- Je sais que c'est ton jour de repos, mais j'aurais besoin de ton aide au restaurant. Catherine est malade et a dû rentrer chez elle. Et comme c'est le week-end, les clients...

Il n'a même pas le temps de terminer sa phrase que Grâce l'interrompt.

- Vous voulez que je vienne vous aider, c'est bien ça ?

- Oui, et ne t'inquiète pas, tu seras payée pour ce service.

- D'accord, je me mets en route tout de suite, monsieur.

- Merci beaucoup, je savais que je pouvais compter sur toi.

Le patron raccroche et Grâce se lève immédiatement pour se préparer.

Pendant ce temps, Maxwell vient de récupérer son frère à l'aéroport. Assis dans la voiture, les deux frères discutent tout en se taquinant.

- Frérot, il faut absolument que tu m'emmènes dans ce restaurant où on déguste nos bons plats africains. Ça m'a trop manqué !

- Aucun souci, on ira là-bas, mon Américain !

- Américain, toi-même ! Je travaille là-bas, oui, mais je reste un vrai Africain.

Les deux éclatent de rire, savourant ces retrouvailles après tant de temps.

Grâce entre dans le restaurant en toute hâte, encore un peu troublée par la soudaine demande de son patron. Elle salue brièvement ses collègues, attache son tablier autour de sa taille et ajuste quelques mèches de cheveux qui s'échappent de son chignon. Inspirant profondément, elle récupère son carnet de commande et se dirige vers la salle, prête à affronter le rush du week-end.

Au même moment, Maxwell et Amour entrent dans l'établissement. L'odeur alléchante des épices et des plats mijotés les enveloppe instantanément, ravivant chez Amour des souvenirs.

- Ah, ça sent tellement bon ! J'ai vraiment manqué cette cuisine » s'enthousiasme-t-il en fermant brièvement les yeux pour savourer l'instant.

- Tu vois, je t'avais dit que ça n'avait pas changé » rétorque Maxwell avec un sourire satisfait.

Ils s'installent à une table près de la fenêtre, et pendant qu'ils feuillettent le menu, une silhouette s'avance vers eux. Grâce, concentrée sur son carnet, ne lève pas encore les yeux.

- Bonsoir, messieurs. Vous avez fait votre choix ?

Le son de sa voix fait lever Amour instinctivement. Il s'attendait à voir une serveuse quelconque, mais son regard se fige en découvrant Grâce devant lui. Son souffle se coupe un instant. La lumière tamisée du restaurant caresse son visage avec douceur, mettant en valeur la délicatesse de ses traits. Son teint lumineux, ses yeux pleins de douceur mais légèrement fatigués, la manière dont elle mordille inconsciemment sa lèvre en attendant leur réponse... Tout en elle le captive immédiatement.

Il sent un frisson parcourir son échine, comme si une force invisible venait de le secouer de l'intérieur.

Grâce, absorbée dans ses notes, finit par relever la tête et son regard croise le sien. À cet instant, tout autour d'eux semble disparaître.

Ses yeux s'écarquillent légèrement, troublés par l'intensité du regard d'Amour qui la scrute avec une fascination évidente. Elle ressent un léger vertige, comme si son corps réagissait avant même que son esprit ne comprenne ce qui est en train de se passer. Elle déglutit discrètement et tente de garder contenance, mais ses doigts crispés sur son carnet trahissent son trouble.

Amour, lui, ne bouge plus. Il est figé, totalement absorbé par la vision qui s'offre à lui. Son cœur bat plus fort, une chaleur étrange envahit sa poitrine, une sensation qu'il n'a jamais vraiment connue auparavant. Il ne comprend pas encore ce qu'il ressent, mais une chose est certaine : cette femme l'intrigue et l'attire d'une manière inexplicable.

Maxwell, qui observe la scène avec amusement, brise finalement le silence.

- Amour ? Tu comptes répondre ou tu vas juste la dévorer des yeux toute la soirée ?

Amour cligne des yeux, comme s'il sortait d'un rêve éveillé. Un sourire en coin étire lentement ses lèvres, un sourire à la fois charmeur et sincère.

- Oh... hum... je crois que je vais prendre un peu plus de temps » répond-il en la regardant toujours avec cette intensité troublante.

Grâce, elle, détourne légèrement les yeux, essayant d'ignorer la chaleur qui monte sur ses joues. Elle se force à se concentrer sur Maxwell, qui passe rapidement sa commande, mais son esprit reste perturbé par la manière dont Amour l'a regardée.

Après avoir noté la commande de Maxwell, elle s'empresse de refermer son carnet.

- Très bien, je vous apporte ça tout de suite » dit-elle d'une voix qu'elle espère neutre.

Elle tourne les talons et s'éloigne vers la cuisine, mais elle sent toujours le regard perçant d'Amour suivre chacun de ses mouvements.

Lorsqu'elle disparaît derrière les portes battantes, Amour laisse échapper un léger rire, presque incrédule.

- Wow...

Maxwell arque un sourcil.

- Ne me dis pas que tu es déjà sous le charme ?

- Ce n'est pas que ça... C'était bizarre. Comme si... je l'avais déjà connue, quelque part.

- Ou alors c'est juste le coup de foudre » plaisante Maxwell en buvant une gorgée d'eau.

Amour secoue la tête, mais un sourire flotte toujours sur ses lèvres. Il ne sait pas ce qui vient de se passer, mais une chose est sûre : cette serveuse vient d'éveiller en lui quelque chose qu'il n'a jamais ressenti auparavant. Et il compte bien découvrir ce que c'est.

Résidence d'Éric...