/0/23244/coverbig.jpg?v=f434a87d2b1837969d65ff1a8c1254bd)
Maxwell ne sait plus quoi dire. On aurait dit que Monique lui avait jeté un sort, car c'est toujours elle qui impose ses décisions sans jamais tenir compte de son avis. Pourtant, cela n'a rien à voir avec la sorcellerie. Ce n'est que de l'amour. Oui, l'amour. Il aime Monique profondément, malgré son passé, malgré son enfant, et malgré l'opposition de sa propre mère, à qui il a tenu tête pour pouvoir l'épouser.
Il se laisse tomber sur le sofa, perdu dans ses pensées. Peu à peu, toutes les mises en garde de sa mère refont surface dans son esprit. « Non, cela ne peut pas être vrai... Monique n'oserait pas me tromper après tout ce que j'ai fait pour elle... Non, je dois penser positivement... »
Pendant ce temps, Monique a déjà sorti la voiture que Maxwell lui a offerte et s'apprête à refermer le portail lorsqu'une autre voiture fait son apparition. C'est celle de sa belle-mère. Elle s'arrête immédiatement, laisse le portail ouvert et attend que le chauffeur de Chantal, la mère de Maxwell, fasse entrer le véhicule.
Une fois le portail refermé, Monique attend par politesse que sa belle-mère descende de la voiture pour la saluer. Mais Chantal ne lui accorde même pas un regard et, sans répondre à son salut, lui demande directement :
- Mon fils est là ?
- Oui, maman, il est à l'intérieur. Je ne savais pas que vous alliez venir...
- Ok.
Sans un mot de plus, Chantal entre dans la maison, son sac à la main. Monique, elle,quitte la cour, murmurant pour elle-même « Je me demande bien ce que j'ai fait à cette vieille femme pour qu'elle me traite toujours ainsi... Quel est son problème ? Après tout, je n'ai pas forcé son fils à m'épouser ! Elle me regarde comme si j'étais la seule mère célibataire au monde, comme si j'ai forcé son fils à se marier avec moi... »
Une fois installée dans la voiture, elle attache sa ceinture, jette un regard tendre à son fils et lui adresse un sourire avant de démarrer. Direction chez Franck.
Je m'appelle Monique Kakpo, je suis cuisinière pâtissière et j'ai 26 ans. Orpheline de père et de mère, je résidais chez ma tante paternelle. Après l'obtention de mon BEPC, j'ai décidé de suivre une formation en cuisine et pâtisserie. Ma tante n'a pas refusé et m'a inscrite dans un centre de formation. Elle faisait de son mieux pour que je ne manque de rien, son seul souci étant que j'obtienne un diplôme professionnel et un travail afin de devenir indépendante.
Pendant ce temps, j'étais en couple avec Auriol, un garçon avec qui j'avais étudié. Après le BEPC, il avait poursuivi ses études tandis que moi, je me lançais dans la cuisine. J'avais 17 ans, et avec lui, j'avais déjà découvert le sexe. Il m'avait déflorée, et dès que l'occasion se présentait, nous allions au sexe.
Mais tout a basculé entre nous avec l'arrivée de Franck dans ma vie. Il est beau, charmant et suivait la même formation que moi. Très vite, nous avons commencé à nous fréquenter, et une véritable flamme est née entre nous. Je n'arrivais plus à me contrôler, j'étais follement amoureuse de lui. Nous vivions une histoire d'amour parfaite jusqu'au jour où j'ai découvert que j'étais enceinte.
J'en ai parlé à une amie du quartier dans le but de trouver un moyen d'avorter, mais cette dernière, incapable de garder un secret, a tout raconté à ma tante. Furieuse, ma tante, qui m'avait déjà mise en garde plusieurs fois, m'a chassée de chez elle après avoir dit à Franck qu'elle ne va jamais entendre parler d'un avortement, surtout devant son mari, qui est commissaire.
N'ayant nulle part où aller, j'ai rejoint Franck dans la petite chambre qu'il avait louée. Malgré son âge, il était toujours sous la dépendance de ses parents, qui lui envoyaient de l'argent depuis le village pour subvenir à ses besoins. Mais nous avions du mal à nous nourrir correctement, et parfois, je devais demander de l'argent aux hommes qui me faisaient la cour par le passé.
La situation s'est encore compliquée lorsque le père de Franck, apprenant ma grossesse, a décidé de couper toute aide financière à son fils. Selon lui, il ne lui avait pas envoyé suivre une formation pour qu'il aille enceinter une fille.
Mais malgré ces difficultés, Franck continuait de draguer d'autres filles, et il allait jusqu'à coucher avec elles dans des chambres de passage. Il ne restait que quelques mois avant mon accouchement quand, du jour au lendemain, Franck a disparu. Je l'ai cherché partout, mais il était introuvable.
Heureusement, Becca, la fille du propriétaire de la maison où nous vivions, m'a soutenue et m'a aidée à mettre au monde mon fils, Junior. Elle tenait un petit restaurant dans lequel je travaillais avec elle.
Des années se sont écoulées, et toujours aucune nouvelle de Franck. J'ai fini par décider de passer à autre chose, mais tous les hommes avec qui je me mettais ne s'intéressaient qu'à ce que j'ai entre les jambes. Alors, je faisais avec, jusqu'au jour où j'ai rencontré Maxwell Johnson.
Maxwell est l'aîné et premier héritier d'une famille très riche. Ils ne sont que trois enfants : lui, son frère Amour et leur petite sœur Clarisse. Leur père n'est plus de ce monde, et c'est Maxwell et son frère qui gèrent les entreprises familiales, bien que son frère ne s'intéresse pas vraiment à la fortune qu'ils ont héritée.
Ma vie a pris un nouveau tournant lorsque j'ai laissé Maxwell entrer dans celle-ci. Mais sa mère, Chantal s'est farouchement opposée à notre union lorsqu'elle a découvert que j'étais mère célibataire. Malgré cela, je suis devenue sa femme, et il m'a ouvert un restaurant ainsi qu'une pâtisserie. J'ai une belle voiture, et mon fils fréquente l'une des meilleures écoles de la ville. Il a maintenant six ans et est au CP. Maxwell prend bien soin de lui, comme s'il était son propre fils.
Mais aujourd'hui, je me sens de plus en plus confuse. Franck est réapparu, et il me dit qu'il veut toujours de moi. Il veut que nous formions une famille, lui, notre fils et moi. Il travaille désormais dans une entreprise de construction et s'en sort plutôt bien.
Le problème, c'est que malgré tout ce qu'il m'a fait subir, il y a cette flamme qui continue de brûler en moi pour lui.
Résidence de Grâce ...
Grâce arrive enfin à la maison dans laquelle elle et son amie Sabine ont loué un appartement de deux chambres et un salon. En entrant dans leur chambre, elle voit Sabine en train de s'amuser avec Bénédicte, sa fille.
Dès que Sabine pose les yeux sur Grâce, elle est surprise de la voir si tôt, surtout qu'elle avait dit qu'elle passerait tout le week-end chez Pascal. Elle laisse alors la petite avec ses jouets et suit Grâce dans leur chambre, tout en lui demandant ce qui ne va pas.
Une fois dans la chambre, Grâce s'assoit sur son matelas, et les larmes commencent à couler de ses yeux.
- C'est sérieux ça, ma chérie ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que Pascal t'a fait ?
- Il m'a brisé le cœur, Sabine. Il jouait avec moi depuis le début... Je suis rentrée avec mes affaires parce qu'il part chercher sa fiancée à l'aéroport. Pascal est fiancé ! Et d'après ce qu'il m'a dit droit dans les yeux, leur mariage est dans quelques semaines.
- Quoi ? C'est une plaisanterie ou quoi ?
- Pourquoi est-ce que je plaisanterais avec quelque chose qui me fait aussi mal ? J'ai mal, Sabine, j'ai vraiment mal... Il m'a regardée dans les yeux et m'a dit qu'il n'a jamais envisagé de faire sa vie avec une mère célibataire, que je ne suis pas assez bien pour lui. Pascal m'a dit qu'un jeune homme comme lui ne peut pas se battre pour réussir sa vie et finir avec une mère célibataire... Il a dit que quelqu'un d'autre m'a déjà dégusté au point d'avoir un enfant avec moi, et qu'il ne veut pas d'un camion avec bagages.
- Il a vraiment osé te dire tout ça ?
- Je n'arrive toujours pas à y croire...
- Et tu es rentrée juste comme ça, avec tes affaires, sans lui rendre la monnaie de sa pièce ? Pourquoi tu te laisses marcher dessus comme ça ?
- Je devrais faire quoi ?
- Tu allais rester là à attendre qu'il aille chercher sa fiancée. Non mais tu sais quoi, on y va tout de suite ! C'est quoi cette foutaise ?
- Je ne sais pas ce que ça va m'apporter... Et je ne vais pas obliger un homme à rester avec moi. On n'ira nulle part. Je sais maintenant que je n'aurai jamais de chance en amour, qu'aucun homme ne voudra faire de moi sa femme à cause de mon statut de mère célibataire. Alors, je vais juste me concentrer sur mon travail et ma fille.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu vois, c'est pour ça que je t'ai toujours dit de ne plus avouer à ces hommes qui te draguent que tu as un enfant !
- C'est plus simple de dire la vérité dès le début, pour éviter de se créer des problèmes plus tard. Je ne suis pas si désespérée que ça pour cacher l'existence de ma fille juste pour plaire à un homme. Et puis, tu le sais bien : la vérité finit toujours par éclater.
- Tu as toujours raison... Je ne sais même plus quoi dire. Je suis désolée, ma chérie. Mais s'il te plaît, ne renonce pas à l'amour. Ton prince charmant, celui qui t'acceptera comme tu es, existe quelque part. Tu le rencontreras un jour. Alors, arrête de pleurer...
Sur ces mots, Sabine prend Grâce dans ses bras et la serre très fort contre elle, tout en essayant de la consoler.
Résidence d'Éric...
Éric est assis dans son salon et attend Natacha. Cette dernière entre dans la pièce après avoir toqué à la porte, sans attendre une seconde de plus, elle se jette sur Éric. Ils commencent à s'embrasser, et les caresses suivent aussitôt.