Chapitre 4 Chapitre 4

Chapitre 4

Maxime s'était perdu dans les rues, un inconnu parmi tant d'autres, son visage dissimulé sous une capuche, ses pas guidés par une vérité qu'il n'osait encore croire. Il s'était éloigné de son propre royaume, cherchant quelque chose qui échappait à sa compréhension. À chaque détour, chaque ruelle qu'il traversait, la tension dans son corps se faisait plus grande. Le nom de la guérisseuse ne quittait pas ses pensées. Il avait appris qu'elle était la clé, que son savoir pourrait l'aider à comprendre ce qui s'était vraiment passé, et ce qui se passait encore.

Il l'avait cherchée partout, mais la rumeur disait que cette guérisseuse vivait en marge, que son savoir était réservé aux rares élus et que peu de gens avaient la chance de la rencontrer. La trouver était un pari risqué, mais Maxime n'avait pas d'autre choix que de suivre cette piste incertaine. Il devait savoir si elle avait quelque chose à voir avec le sort de la femme qu'il avait perdue. La guérisseuse pouvait être le seul pont entre le passé et ce qu'il espérait être un futur où il pourrait réparer ses erreurs.

Il se faufila à travers une porte basse, dans une ruelle sombre, l'air empli d'une humidité stagnante. Derrière la porte, une vieille femme l'attendait, assise sur un tabouret en bois. Ses yeux semblaient lire dans l'âme de Maxime avant même qu'il ait eu le temps de parler. L'aura de mystère autour d'elle était palpable. Elle n'était pas simplement une guérisseuse. Il le sentait, cette vieille femme en savait beaucoup plus que ce qu'elle laissait paraître.

« Vous cherchez des réponses, » dit-elle sans même qu'il ne prononce un mot, sa voix rauque résonnant dans l'air lourd.

Il hésita, déglutissant. « Je suis à la recherche de la guérisseuse... celle qui pourrait... soigner. »

Elle le scruta de la tête aux pieds, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. « Tu cherches bien plus que de la guérison, mon garçon. Mais veux-tu vraiment savoir ce que tu cherches ? Ou est-ce que tu as peur de ce qui pourrait se cacher dans l'ombre ? »

Maxime sentit un frisson traverser son échine. La vieille femme n'avait pas besoin de prononcer les mots de façon explicite. Il savait qu'elle faisait allusion à ce qu'il avait longtemps refoulé, à ce qu'il avait fait et à ce qu'il n'avait pas fait. Il baissa la tête un instant, avant de se ressaisir. Il ne pouvait pas reculer.

« Je cherche à comprendre. Elle est en vie. La femme que j'ai perdue... elle vit toujours. Je dois la retrouver. »

La vieille femme leva un doigt, comme si elle venait de capturer une vérité, une vérité qu'elle avait attendue. « Tu te crois seul dans cette quête, mais tu n'es pas le seul à la chercher. L'ombre de cette femme est bien plus grande que tu ne l'imagines. »

Maxime se força à ne pas laisser son esprit se perdre dans les souvenirs. « Je n'ai pas le temps pour les énigmes. Dis-moi ce que tu sais. »

« Le temps, le temps, » marmonna-t-elle en se penchant plus près, « Tu crois qu'il t'est encore donné, mais le temps peut se tordre. La guérisseuse que tu cherches a fait des choix, et ceux qui l'ont protégée en ont fait d'autres. Elle ne t'est pas complètement accessible, pas encore. » Elle marqua une pause avant de reprendre. « Mais il y a un prix à payer. Si tu veux vraiment savoir, sois prêt à l'accepter. »

Maxime se força à contrôler son impatience. « Quel prix ? »

Elle ne répondit pas tout de suite, ses yeux se perdant dans le vide comme si elle voyait quelque chose que lui ne pouvait pas comprendre. « Ce que tu vas découvrir, Maxime, te changera à jamais. Si tu veux vraiment ce savoir, il te faudra sacrifier plus que ta quête. Il te faudra sacrifier ce que tu crois être juste. »

Il serra les poings, cette vieille femme semblait vouloir le détourner de son chemin, mais il savait qu'il n'avait pas le luxe de s'arrêter. « Je n'ai pas peur. Montre-moi le chemin. »

Elle le fixa un instant, puis se leva lentement, comme si chaque mouvement était un effort. « Le chemin que tu veux prendre ne s'ouvre que pour ceux qui peuvent comprendre les ombres. Et toi, tu portes une ombre très lourde, Maxime. Sois préparé à ce que tu verras. »

Elle tendit la main vers une étagère poussiéreuse et en sortit un petit rouleau de papier. Elle lui tendit l'objet, le regardant droit dans les yeux. « Voici ce que tu cherches. Mais il est préférable de ne pas trop en savoir... parfois, la vérité pèse plus que ce que l'on peut supporter. »

Maxime prit le rouleau, une sensation étrange envahissant son esprit. Il savait que ce qu'il allait découvrir serait une vérité qu'il ne pourrait plus ignorer, un miroir de ses erreurs passées et de son impuissance. Il n'avait pas le choix. Il dénoua le rouleau avec précaution.

Les mots inscrits étaient cryptiques, un mélange de symboles anciens et de phrases que seul un initié pouvait comprendre. C'était un message codé, mais quelque chose dans la manière dont les symboles s'entrelacaient lui donnaient l'impression que cette guérisseuse avait joué un rôle bien plus important dans son histoire que ce qu'il imaginait. Elle avait peut-être même connu l'homme qu'il était avant, celui qui avait fait des choix qu'il regrettait désormais.

Il sentit un poids sur son cœur, comme si un voile se levait lentement, mais que ce voile dévoilait une réalité qu'il n'était pas prêt à affronter. « Elle est bien plus qu'une simple guérisseuse, » murmura-t-il, comme une certitude s'installant dans ses pensées.

« Oui, » répondit la vieille femme, sa voix maintenant plus douce. « Elle est l'ombre d'une reine disparue, et cette ombre n'a pas disparu. Elle marche toujours parmi nous, mais tu n'as pas encore compris qu'elle porte le fardeau de secrets que tu n'es pas prêt à connaître. »

Maxime sentit l'air se refroidir autour de lui. L'instant était venu. Le danger, il le savait, s'était déjà installé autour de lui, insidieux. Une force invisible, mais palpable, s'approchait. Il tourna les talons pour quitter la pièce, mais une tension sourde s'était emparée de son esprit. Il n'était plus certain de pouvoir faire marche arrière.

« Tu t'engages dans un jeu dangereux, » murmura la vieille femme derrière lui. « Certains savent déjà que tu es en route. Ceux qui ont caché la vérité ne te laisseront pas la découvrir sans lutter. »

Maxime ne répondit pas. Il savait qu'elle avait raison. Mais il ne pouvait pas revenir en arrière maintenant. La recherche de la vérité n'avait pas de retour, et il n'avait aucune intention de reculer.