L'héritier au trône
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Chapitre 5 Chapitre 5

Marcus sentit une tension s'installer dans sa poitrine.

- Que veux-tu dire ?

Le général sourit et se pencha légèrement en avant, autant que ses chaînes le lui permettaient.

- Tu crois vraiment que c'est Aldric qui a tout orchestré ? Qu'il a monté son coup d'État tout seul ?

Le silence s'abattit dans la pièce.

Elias jeta un regard à Marcus, inquiet.

- De quoi tu parles ?

Roderic rit doucement.

- Oh, petit prince... Tu es tellement naïf. Tu ne t'es jamais demandé comment Aldric a pu réunir assez d'hommes et d'or pour renverser un roi légitime ? Il n'était qu'un conseiller, pas un souverain.

Marcus serra les poings.

- Continue.

- Aldric n'était qu'un pion, expliqua Roderic. Un pion dans un jeu bien plus vaste. Quelqu'un d'autre tire les ficelles dans l'ombre.

Marcus sentit un frisson parcourir son échine.

- Qui ?

Roderic pencha la tête, savourant son effet.

- Ça, je pourrais te le dire... mais pourquoi le ferais-je ?

Marcus s'accroupit devant lui, son regard brûlant de colère.

- Parce que si tu ne parles pas, tu mourras ici, seul et oublié.

Le général éclata de rire.

- Je suis déjà un homme mort, Marcus. Mais toi... toi, tu n'as aucune idée de ce qui t'attend.

Marcus échangea un regard avec Elias.

- On ne peut pas le tuer. Il en sait trop.

- Il ne parlera jamais, répondit Elias à voix basse.

Marcus le savait. Mais il sentait au fond de lui que Roderic disait la vérité. Quelque chose d'autre se cachait derrière la trahison d'Aldric.

Il se releva et fixa l'ancien général.

- Tu resteras ici jusqu'à ce que tu sois prêt à parler.

Roderic sourit de nouveau, mais cette fois, quelque chose dans son regard trahissait une ombre d'inquiétude.

- Fais attention à qui tu fais confiance, prince. Parfois, les traîtres se cachent parmi les visages les plus familiers.

***

La nuit tomba sur le camp rebelle. Marcus s'était isolé dans sa tente, perdu dans ses pensées. Qui pouvait être ce mystérieux ennemi dont parlait Roderic ?

Il repensa à tous ceux qui l'avaient aidé depuis son retour : Elias, Orlan, Elena... Non. Il secoua la tête. Il ne pouvait pas commencer à douter d'eux. Pas maintenant.

Mais si Roderic disait vrai, cela signifiait qu'Aldric lui-même n'était peut-être pas le véritable ennemi.

Marcus ferma les yeux un instant, essayant de calmer le tumulte de son esprit.

Un bruit de pas à l'extérieur le fit rouvrir les paupières.

- Entre, dit-il d'une voix fatiguée.

Elena passa sous la toile de la tente.

- Tu as l'air troublé.

Il la fixa un moment avant de répondre.

- Roderic m'a dit quelque chose.

Elle attendit.

- Il prétend qu'Aldric n'est pas l'instigateur de la chute de mon père.

Un éclat d'intérêt brilla dans son regard.

- Et tu le crois ?

Marcus soupira.

- Je ne sais plus quoi croire.

Elle s'approcha, posant une main légère sur son bras.

- Ne laisse pas ses mots t'empoisonner. Un ennemi capturé cherchera toujours à semer la discorde.

Il hocha la tête, mais au fond de lui, le doute s'était déjà insinué.

Quelque part dans l'ombre, une force plus grande manipulait tout ce qui se jouait dans ce royaume.

Et il devait la découvrir avant qu'il ne soit trop tard.Le matin se leva froidement sur la vallée. Les premières lueurs du jour effleuraient les montagnes, projetant des ombres longues et sinistres sur le camp des rebelles. Marcus, debout près du feu, scrutait l'horizon, une lourde pensée sur le cœur. Ils avaient remporté des victoires, c'était certain, mais quelque chose dans l'air avait changé. Le royaume était en feu, et malgré tout, l'ennemi semblait plus insaisissable que jamais.

Il serra les poings en repensant aux paroles de Roderic. Aldric n'était peut-être pas le seul à tirer les ficelles. Quelqu'un d'autre, dans l'ombre, observait et manipulait chaque mouvement. Un frisson parcourut son échine, mais il tenta de se concentrer. Il n'avait pas le temps de se perdre dans des spéculations.

Soudain, une silhouette familière apparut dans la brume du matin : Elena. Elle s'approcha de lui, son visage marqué par les heures de veille et de réflexion. Elle savait lire en lui comme personne d'autre.

- Tu es pensif, murmura-t-elle.

- Roderic a semé le doute, répondit-il sans la regarder.

Elle s'assit à côté de lui, son regard aussi sombre que le sien.

- C'est une tactique classique des prisonniers, Marcus. Il cherche à te déstabiliser.

- Et ça marche, souffla-t-il. Mais il y a quelque chose qui cloche. Pourquoi Aldric serait-il un simple pion ? Qui d'autre aurait intérêt à voir mon père tomber ?

Elle haussa les épaules, incertaine.

- Peut-être quelqu'un d'encore plus haut placé, mais il n'est pas temps de nous laisser guider par des fantasmes. Le plus important, c'est ce que nous faisons maintenant.

Marcus la regarda, puis tourna son regard vers le campement. Tout autour de lui, les rebelles s'activaient, préparant leurs armes, leurs provisions.

- J'ai reçu un message ce matin, dit-elle enfin.

- Un message ?

Elle hésita, choisissant ses mots avec soin.

- Aldric offre la paix.

Un silence lourd suivit ses mots. Marcus se redressa, écarquillant les yeux.

- La paix ?

Elle hocha la tête, les sourcils froncés.

- Oui. Il dit qu'il est prêt à négocier, à mettre fin à cette guerre, si tu acceptes de venir en personne à la capitale.

Marcus éclata de rire, un rire amer.

- Il veut que je tombe dans un piège, c'est évident.

Elena le regarda attentivement.

- Tu en es certain ?

- Bien sûr que j'en suis certain, répondit-il d'un ton froid. Aldric n'offre jamais rien sans en attendre quelque chose en retour. C'est une manœuvre pour me détruire, et pour détruire tout ce qu'on a construit ici.

Un silence pesant s'installa entre eux. Puis, Elena prit une grande inspiration.

- Mais et si... et si c'était sincère ? Si c'était vraiment la fin des hostilités qu'il cherche ?

Marcus la fixa. Elle semblait réellement hésitante. Il secoua la tête, rejetant cette idée.

- Non. Il est trop intelligent pour cela. Et trop perfide. Nous devons nous préparer à l'affrontement.

Elle acquiesça, mais une petite lueur d'inquiétude traversa ses yeux.

- Je vais préparer nos hommes, dit-elle finalement. Mais tu sais que je te suivrai, quoi qu'il arrive.

Marcus la regarda partir, une étrange sensation d'incertitude dans son ventre. Il avait pris sa décision, mais le doute persistait, comme une ombre insidieuse. Il avait fait le choix de la guerre, mais cette guerre finirait-elle par le détruire ?

***

Le campement se vida rapidement, les rebelles s'équipant et se préparant à ce qui serait sans doute un affrontement décisif. Marcus sentait l'adrénaline monter, mais aussi une tension sourde. Il savait que quelque chose de terrible allait arriver. Et cette fois, il avait le sentiment que le piège était plus rusé que tout ce qu'il avait affronté jusque-là.

Lorsque l'heure de partir arriva, Marcus monta à cheval, accompagné d'Elias et de quelques-uns de ses meilleurs hommes. La route vers la capitale était longue, mais il savait que ce n'était pas la distance qui comptait, mais ce qui les attendait à l'arrivée.

Ils avancèrent prudemment, les paysages défilant sans qu'aucune menace immédiate ne se fasse sentir. Tout semblait calme, presque trop calme. Mais Marcus savait qu'Aldric n'avait pas pour habitude de se montrer dans les moments cruciaux. Tout autour d'eux, des éclaireurs parcouraient les bois, cherchant à repérer toute menace éventuelle. Le calme n'était que l'avant-garde d'une tempête.

À mesure qu'ils approchaient de la capitale, Marcus commença à sentir une tension grandir dans l'air. Il savait qu'il n'allait pas simplement rencontrer Aldric, mais que la bataille, le combat à venir, ne se limiterait pas à une confrontation. Ce serait une question de survie.

Ils arrivèrent à une zone boisée, un petit chemin escarpé menant directement à l'entrée de la ville. Là, Marcus s'arrêta.

- Nous devons être prêts. Quelque chose ne va pas. Je le sens.

Elias, à ses côtés, jeta un regard inquiet autour de lui.

- Vous croyez qu'il nous attend ici ?

Marcus hocha la tête.

- Oui. Mais pas d'une manière évidente. Il faut rester sur nos gardes.

À peine ces mots avaient-ils quitté ses lèvres qu'un cri retentit dans la forêt, suivi par le bruit sinistre de cordes tendues. L'instant d'après, les arbres autour d'eux se remplirent de soldats en armure, surgissant des ombres comme des spectres.

- Traîtres ! hurla une voix dans la brume.

Marcus sentit son cœur s'arrêter un instant. Ils étaient piégés.

Les archers s'étaient déjà mis en place, leurs flèches prêtes à fondre sur eux. Les soldats en armure chargeaient, bloquant toute retraite.

Marcus réagit rapidement, ordonnant à ses hommes de se mettre en position de défense. Mais tout autour d'eux, les bruits de pas se multipliaient. C'était une embuscade bien orchestrée, comme il l'avait prévu. Et au milieu de cette scène de chaos, une silhouette se détacha de la brume. Aldric.

Il s'avança, un sourire froid sur les lèvres, son regard perçant.

- Marcus, tu m'as déçu. Je pensais que tu aurais plus de sens de l'honneur que de jouer à ce petit jeu de guerre.

- Vous avez joué à ce jeu bien avant moi, Aldric ! répondit Marcus d'un ton tranchant.

Mais avant qu'ils ne puissent échanger davantage, une flèche fendit l'air. Elias, qui se trouvait à côté de Marcus, se pencha pour éviter le tir, mais la flèche le frappa en plein torse. Il tomba au sol, un cri de douleur déchirant l'air.

- Elias ! cria Marcus, se précipitant vers lui.

Elias était pâle, du sang coulant de la blessure.

- Ça va... ça va, c'est juste... une égratignure...

Mais Marcus savait que ce n'était pas une simple égratignure. Il attrapa Elias sous les bras et le soutint, son cœur battant à tout rompre.

- On va te sortir de là, c'est promis.

La bataille faisait rage autour d'eux, mais Marcus ne pouvait plus se concentrer sur autre chose que la vie de son ami. La trahison était complète, la guerre sur le point d'engloutir tout.La douleur de la flèche enfoncée dans le torse d'Elias ne semblait pas vouloir disparaître. Marcus, les bras tremblants sous le poids de son ami, se battait pour garder son calme alors que les soldats d'Aldric encerclaient lentement le groupe. Il ne pouvait pas perdre Elias, pas maintenant. Le bruit des flèches sifflant autour d'eux était devenu sourd, un brouhaha étouffé par la panique qui montait dans la poitrine de Marcus.

- Va-t-en, Marcus ! s'écria Elias, la voix brisée par la douleur. Fuis !

Marcus secoua la tête, refusa de le laisser.

- Non ! Je ne te laisse pas ici !

Il regarda autour de lui, cherchant une issue, une solution. Les hommes d'Aldric étaient partout, leurs armures cliquetant sous la pression de leur avance. Il devait fuir, mais comment ? L'idée de laisser derrière lui ce qui restait de son groupe, de son dernier espoir, le paralysait.

- Il faut y aller, Marcus, insista Elias, sa main crispée sur l'épaule de son ami. Ils nous ont piégés. Il n'y a pas d'autre choix.

Un hurlement retentit dans l'air, celui d'un soldat d'Aldric qui fonçait sur eux. Marcus leva son épée, mais il savait que ce n'était qu'une question de secondes avant qu'ils ne soient submergés.

Alors, d'un geste brusque, il souleva Elias contre lui, l'aida à se redresser et, ensemble, ils se mirent à courir.

                         

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