L'héritier au trône
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Chapitre 4 Chapitre 4

Le nom lui fit l'effet d'une claque. Valoria, le royaume voisin. Une puissance militaire qui avait toujours maintenu une relation neutre avec le sien.

Il se redressa difficilement, grimaçant sous la douleur.

- Pourquoi une princesse valorienne s'intéresserait-elle à un prince déchu ?

Elle sourit légèrement, un sourire teinté de mystère.

- Parce que nos intérêts convergent, Marcus.

***

Ils s'étaient installés près d'un feu de fortune, à l'abri des arbres. Marcus avait toujours un œil méfiant sur elle, mais la chaleur du feu et la fatigue finissaient par l'apaiser un peu.

- Comment saviez-vous où me trouver ?

Elena étudia les flammes un instant avant de répondre.

- Nos éclaireurs ont intercepté des rumeurs sur votre retour. Quand j'ai appris que vous aviez échappé aux Fils du Fer, j'ai deviné où le courant vous mènerait.

Marcus serra les dents.

- Alors vous saviez que j'étais traqué.

- Tout le monde le sait, répondit-elle sans détour. Aldric est enragé. Il ne tolérera aucune menace à son règne.

Marcus resta silencieux un moment.

- Et vous ? Pourquoi venir à moi ?

Elle prit une inspiration, comme si elle mesurait ses mots.

- Parce que Valoria a ses propres raisons de vouloir voir Aldric tomber.

Marcus haussa un sourcil.

- Vous avez toujours été neutres dans ce conflit.

- Par obligation, pas par choix, admit-elle. Mais Aldric a changé les règles. Depuis qu'il est au pouvoir, il accumule des ressources, forge des alliances douteuses... et nos frontières commencent à sentir la menace.

Marcus croisa les bras.

- Vous voulez donc me voir reprendre le trône pour assurer la paix ?

Elle le fixa intensément.

- Je veux que vous repreniez le trône parce que c'est votre droit. Et parce que je peux vous aider à y parvenir.

Il y avait quelque chose de sincère dans sa voix, mais Marcus n'était pas encore prêt à lui faire confiance.

- Comment ?

Elle sourit, satisfaite qu'il pose enfin la question.

- J'ai des informations que vous pourriez trouver... utiles.

Marcus attendit.

- Aldric a une faiblesse, poursuivit-elle. Il a peur des révoltes. Il sait que son règne est fragile. Et pour garder son pouvoir, il s'est entouré d'hommes loyaux non pas par respect, mais par l'or.

Marcus fronça les sourcils.

- Des mercenaires...

- Exactement. Et l'or ne dure pas éternellement.

Il comprenait où elle voulait en venir.

- Vous savez où il garde sa fortune.

Elle hocha lentement la tête.

- Une grande partie de ses réserves d'or et de ravitaillement est stockée dans la forteresse de Blackthorn, à la frontière. Il ne fait pas confiance à la capitale pour protéger son trésor.

Marcus sentit l'excitation monter en lui. Si la résistance pouvait frapper là... Cela affaiblirait considérablement Aldric.

Mais quelque chose l'intriguait encore.

- Et qu'attendez-vous en retour ?

Elle ne détourna pas le regard.

- Une alliance.

Marcus pencha légèrement la tête.

- Une alliance politique ?

- Un mariage, précisa-t-elle sans détour.

Il écarquilla les yeux, surpris par sa franchise.

- Vous ne perdez pas de temps...

Elle eut un léger rire.

- Le temps est un luxe que nous n'avons pas. Mon père est malade, et je ne tarderai pas à monter sur le trône. Je veux un allié fort à mes côtés, et vous avez besoin de l'appui d'un royaume puissant.

Marcus réfléchit un instant. Ce qu'elle proposait était logique. Il n'était pas dupe ; ce mariage n'avait rien de romantique. C'était une alliance stratégique.

- Vous demandez à l'héritier d'un trône volé d'épouser une princesse ennemie pour récupérer son royaume.

Elle sourit.

- Je vous propose une opportunité.

Il la fixa, cherchant une faille dans son raisonnement. Mais elle était intelligente, et elle avait déjà tout calculé.

Finalement, il hocha lentement la tête.

- J'accepte votre aide. Mais le mariage... Nous verrons cela après la guerre.

Elle sourit, satisfaite.

- Très bien, prince. Alors commençons par faire tomber Blackthorn.

Et dans les flammes du feu de camp, l'avenir du royaume se redessinait.La nuit était froide et silencieuse, une chape d'ombre pesant sur la vallée où se dressait le poste militaire de Blackthorn. De loin, on pouvait voir les torches vaciller sur les remparts, les soldats montant la garde avec l'assurance de ceux qui ne s'attendent pas à être attaqués.

Dissimulé derrière un épais fourré, Marcus observait la forteresse avec une attention minutieuse. À ses côtés, Elias et Orlan attendaient ses ordres. Plus loin, cachés dans l'obscurité, les rebelles retenaient leur souffle. C'était leur première grande attaque, le moment où ils allaient prouver que la résistance n'était pas qu'un murmure dans l'ombre.

- Il y a combien d'hommes ? demanda Elias à voix basse.

Marcus plissa les yeux.

- Une trentaine, peut-être plus à l'intérieur.

Orlan renifla.

- On est à peine vingt.

- On a l'avantage de la surprise, répondit Marcus calmement.

Il regarda une dernière fois la forteresse, repassant son plan en tête. Une attaque frontale serait un massacre. Mais une diversion...

Il se tourna vers un jeune rebelle à sa droite.

- Tu te rappelles ce que je t'ai demandé ?

Le garçon hocha la tête, serrant contre lui une sacoche remplie de poix et d'huile.

- Je vais mettre le feu aux réserves.

- Parfait. Dès que tu vois les flammes, Elias, tu mèneras le premier assaut par la porte arrière.

Elias esquissa un sourire.

- Avec plaisir.

Marcus expira lentement. Tout reposait sur la coordination. Une erreur, et ce serait un massacre.

- Allons-y.

***

L'attente fut une torture. Chaque seconde semblait s'étirer, chaque bruissement du vent devenait une menace. Marcus sentit son cœur battre à un rythme soutenu. Puis, soudain, une lueur orangée jaillit à l'intérieur du poste militaire.

Un cri retentit.

- Au feu !

C'était le signal.

- Maintenant !

Les rebelles surgirent de l'ombre comme une vague, profitant du chaos qui régnait dans la cour. Elias fut le premier à escalader le mur arrière, sa dague glissant silencieusement sous la gorge d'un garde. Derrière lui, d'autres grimpaient à leur tour, éliminant les sentinelles une à une.

Marcus, lui, menait l'attaque principale par la grande porte. Lorsque les premiers soldats se précipitèrent pour éteindre l'incendie, ils furent accueillis par un barrage de flèches tirées depuis les hauteurs de la colline. Certains tombèrent aussitôt, les autres hésitèrent, cherchant d'où venait l'attaque. C'est à ce moment-là que Marcus chargea avec le reste de ses hommes.

Le combat fut brutal.

L'acier rencontra l'acier, les cris se mêlèrent au crépitement des flammes. Marcus para un coup de hache, pivota et planta son épée dans le ventre de son adversaire. Il se redressa juste à temps pour éviter une lame qui sifflait vers son cou. Il repoussa son assaillant d'un coup de pied, lui tranchant la gorge avant qu'il ne puisse se relever.

À travers la fumée et la poussière, il vit Elias se frayer un chemin vers les bâtiments principaux. Il abattait ses adversaires avec une précision chirurgicale, sa lame dansant sous la lumière vacillante des torches.

- On les repousse ! hurla Orlan.

Et c'était vrai. Pris au dépourvu, les soldats d'Aldric cédaient du terrain. Certains tentaient de s'enfuir, mais les rebelles les encerclaient peu à peu.

Marcus savait que c'était le moment de frapper fort.

Il leva son épée vers le ciel.

- Pour notre royaume !

Les rebelles répondirent par un cri de guerre, et dans un dernier assaut, ils écrasèrent la résistance ennemie.

***

Lorsque le silence retomba enfin, Marcus se redressa, le souffle court. Son armure était couverte de sang, une coupure brûlait sur son bras, mais il était debout. Et ils avaient gagné.

Elias s'approcha, essuyant sa lame d'un revers de la main.

- On a réussi.

Marcus hocha la tête, observant le poste militaire en flammes. Cette victoire, ils la devaient à leur stratégie, à leur unité.

Orlan apparut à son tour, un large sourire sur le visage.

- Tu sais ce que ça veut dire, pas vrai ?

Marcus le savait. Ce n'était pas juste une bataille. C'était un message envoyé à tout le royaume.

Le roi usurpateur n'était plus intouchable.

L'espoir venait de renaître.Le vent soufflait fort sur les remparts de Blackthorn, dispersant les cendres encore chaudes de la bataille de la veille. Marcus, debout sur une des tours en ruine, observait la vallée en contrebas. La victoire était à eux, mais il savait que ce n'était que le début. Aldric ne resterait pas silencieux après une telle humiliation.

Il était plongé dans ses pensées quand Elias le rejoignit.

- On a trouvé quelque chose, dit-il d'un ton grave.

Marcus tourna la tête vers lui, intrigué.

- Quoi donc ?

Elias fit signe de le suivre, et ils descendirent ensemble vers une pièce souterraine que les rebelles avaient découverte lors de l'inspection du poste. C'était une ancienne salle d'interrogatoire, aux murs froids et humides. L'odeur de moisissure et de sang séché flottait encore dans l'air.

Au centre de la pièce, attaché à une chaise, un homme enchaîné les regardait avec un sourire narquois.

Marcus sentit son estomac se nouer en reconnaissant ce visage.

- Général Roderic...

L'homme était plus vieux qu'il ne s'en souvenait, mais son regard n'avait rien perdu de sa cruauté. C'était un ancien officier du royaume, autrefois fidèle à son père, mais qui l'avait trahi en rejoignant Aldric peu avant le coup d'État.

Roderic ricana.

- Je me demandais quand tu allais me reconnaître, garçon.

Marcus s'approcha lentement, le cœur battant plus fort.

- Qu'est-ce que tu faisais ici ?

- Je dirigeais ce poste militaire, évidemment. Mais tu as tout réduit en cendres... comme ton père l'aurait fait.

Marcus le fixa sans ciller.

- Mon père te faisait confiance.

- Et c'est bien pour ça qu'il est mort, répondit Roderic avec un sourire froid.

Elias s'avança d'un pas, dégainant son poignard.

- Tu devrais mesurer tes paroles.

Mais Marcus leva la main pour l'arrêter.

- Pourquoi Aldric t'a-t-il mis ici et non à la capitale ?

Roderic haussa un sourcil, amusé.

- Parce qu'il ne me fait pas confiance non plus. Personne ne devrait faire confiance à un homme qui sait trop de choses.

            
            

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