Cependant, alors qu'elle se dirigeait vers l'arrière du bar pour ranger quelques verres, une porte, qu'elle n'avait jamais remarquée auparavant, attira son attention. Elle se tourna instinctivement vers elle, comme si quelque chose l'avait poussée à la regarder. Elle s'approcha lentement, et la porte s'ouvrit sans bruit. Une escaliers en bois sombre menait vers un sous-sol obscur.
Élisa s'arrêta un instant, une étrange énergie l'enveloppant. Son instinct la poussait à ne pas y descendre, à fuir, à écouter les avertissements de Sophie. Mais quelque chose en elle lui disait de ne pas ignorer cette sensation, de comprendre ce qui se cachait dans les ténèbres.
Elle ferma les yeux un instant, inspirant profondément. Puis, d'un geste lent, elle posa sa main sur la poignée de la porte, prête à franchir une étape qu'elle savait dangereuse. Mais avant qu'elle ne puisse pousser plus loin, un bruit soudain, comme un souffle glacé, la fit sursauter. Elle tourna brusquement la tête.
Elle n'était plus seule.
La semaine suivante, Élisa ne pouvait s'empêcher de se sentir sous pression. Chaque moment passé dans ce bar semblait lui retirer un peu plus de sa liberté. Damien, avec sa présence silencieuse et ses regards perçants, occupait ses pensées plus qu'elle ne voulait l'admettre. À chaque interaction, elle sentait que son plan pour soutirer de l'argent à son patron devenait de plus en plus flou, remplacé par une angoisse sourde qui n'avait rien à voir avec l'argent. Il y avait quelque chose de dangereux dans cette relation, quelque chose de plus grand qu'elle ne l'avait imaginé.
Un soir, alors qu'elle était en train de nettoyer le comptoir après une longue soirée, elle sentit une présence derrière elle. Un frisson lui parcourut l'échine avant qu'elle ne se retourne. Damien se tenait là, appuyé contre le mur, les bras croisés. Ses yeux, aussi perçants que toujours, l'observaient avec une intensité qui la mettait mal à l'aise.
-**Damien :** « Élisa, tu es... différente ce soir. »
Sa voix grave résonnait comme une mélodie sombre. Il avait ce regard mystérieux, presque perçant, comme s'il lisait en elle comme un livre ouvert. Mais Élisa ne se laissa pas déstabiliser.
-**Élisa :** « Je suis simplement fatiguée. » Elle essuya un verre avec plus d'énergie qu'il n'en fallait, détournant les yeux.
Mais Damien ne se contenta pas de cette réponse.
-**Damien :** « Vraiment ? » Il s'avança lentement, son regard toujours fixe sur elle. « Parce que je pensais que tu t'habituais à ce rythme. Que tu comprenais ce que c'est que de travailler ici. » Il marqua une pause, comme pour mesurer son impact. « Tu sais, je remarque tout. »
Élisa se figea. Il avait raison. Elle n'avait jamais été aussi consciente de l'effet que chaque geste et chaque parole avait sur lui. La tension entre eux grandissait, et même si elle était déterminée à garder son calme, la présence de Damien semblait s'infiltrer dans ses pensées.
-**Élisa :** « Je comprends. » Elle avait du mal à cacher sa nervosité.
Damien esquissa un sourire, mais ce sourire ne parvint pas à rassurer Élisa. Il n'était ni chaleureux, ni sincère. C'était un sourire énigmatique, un sourire qui suggérait quelque chose de beaucoup plus sombre, de plus effrayant. Il s'approcha d'elle, et Élisa sentit son cœur s'emballer.
-**Damien :** « Tu sais, Élisa, il y a quelque chose de fascinant chez toi. Tu as ce regard... ce regard qui cache bien plus qu'il n'en dit. »
La voix de Damien se fit plus basse, plus envoûtante, et Élisa se sentit envahie par une sensation étrange, entre l'attirance et la crainte. Elle avait l'impression de se trouver sur un terrain glissant, un terrain où chaque mouvement pouvait la faire tomber dans un abîme insondable.
Elle détourna les yeux, une moue de frustration traversant son visage. Elle n'avait pas le temps pour cela, pas maintenant, pas alors qu'elle savait qu'il y avait bien plus à découvrir dans ce bar.
-**Élisa :** « Je pense que vous avez raison. Mais... il est tard. Je dois finir de nettoyer. » Elle se détourna légèrement, cherchant à échapper à son regard pénétrant.
Damien la fixa un instant, son sourire disparaissant, remplacé par une expression plus sérieuse. Il hocha lentement la tête, comme s'il acceptait sa décision.
-**Damien :** « Très bien. Mais n'oublie pas, Élisa... Tout n'est pas ce qu'il semble être ici. »
Les mots résonnèrent dans la tête d'Élisa alors qu'il s'éloignait sans un mot de plus, laissant une lourde atmosphère dans la pièce. Il était comme une ombre, insaisissable et menaçante, mais aussi captivante. Elle sentit son cœur battre un peu plus vite.
Le lendemain soir, après la fermeture, Élisa se retrouva une fois de plus seule dans le bar. Julie n'était pas là, encore une fois partie plus tôt. Elle avait l'habitude de ces moments de solitude, où elle pouvait réfléchir à ce qu'elle avait appris et se concentrer sur ses objectifs. Mais ce soir-là, quelque chose la poussait à explorer davantage.
Elle ne savait pas pourquoi, mais l'avertissement de Sophie résonnait encore dans sa tête. * »Ne va pas dans la pièce interdite, Élisa. »* Pourquoi une simple porte devait-elle être interdite ? Pourquoi un sous-sol ? Une partie d'elle savait qu'elle devait éviter cet endroit, mais une autre partie, plus curieuse, plus téméraire, sentait qu'elle ne pourrait pas avancer sans découvrir ce qui s'y cachait.
Elle se glissa lentement derrière le bar, là où la porte secrète était dissimulée. Elle avait l'impression de commettre un crime, une intrusion dans un monde qui ne lui appartenait pas. Mais sa main trembla d'impatience alors qu'elle posait ses doigts sur la poignée de bois vieille et usée. Un frisson la traversa, mais elle prit une grande inspiration et tourna la clé dans la serrure. La porte s'ouvrit dans un grincement sinistre.
Le sous-sol était froid, l'air lourd et humide. Des rayons de lumière peinaient à pénétrer à travers les petites fenêtres sale, diffusant une lumière faible et macabre. Élisa avança prudemment, la curiosité alimentant chaque pas qu'elle faisait. Il y avait un sentiment étrange dans l'air, une sorte d'énergie qu'elle ne pouvait pas expliquer. Elle se sentit attirée vers une étagère poussiéreuse, où un livre de cuir noir reposait sur une table.
Elle s'approcha et, avec une certaine hésitation, tendit la main pour le saisir. Il était plus lourd qu'elle ne l'avait imaginé, et une vague d'angoisse la submergea alors qu'elle ouvrait les premières pages.
Le livre était rempli de symboles, de dessins et de diagrammes qu'elle ne comprenait pas. Des incantations, des sigles, des formes étranges qu'elle n'avait jamais vues. Il y avait quelque chose de... malsain à propos de ce livre. L'encre semblait briller faiblement sous la lumière de la lampe, comme si les mots eux-mêmes étaient vivants.
Elle parcourut les pages avec une frénésie croissante, attirée par les images qui semblaient la hypnotiser. Soudain, un mot attira son attention. Un nom.
**Damien.**