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Élodie se tenait là, dans la lumière tamisée du bureau de Julien, son cœur battant à toute allure, tandis que lui, implacable, semblait avoir anticipé chaque réaction. Il se tenait de l'autre côté du grand bureau en bois massif, les bras croisés, son regard perçant fixé sur elle. Son visage, habituellement si impassible, portait une expression presque dure, une détermination froide qui la déstabilisait au plus haut point. Elle se sentait piégée, et elle ne pouvait se résoudre à comprendre ce qui l'attendait.
« Je veux que tu m'épouses, » dit-il soudainement, la voix basse mais tranchante. « Pour protéger notre enfant, pour préserver son héritage. »
Les mots frappèrent Élodie comme un coup de poing. Son souffle se coupa, et une vague d'incompréhension la submergea. Il n'y avait pas de douceur dans sa demande, rien d'une proposition basée sur des sentiments. C'était une exigence, une exigence froide et déterminée, presque brutale.
« Je... je ne comprends pas, Julien, » balbutia Élodie, ses mains serrant ses bras comme pour se donner du courage. « Pourquoi tu veux ça ? Pourquoi maintenant ? »
Elle se sentait perdue, comme si elle se trouvait dans un tourbillon, son esprit saturé par un chaos de pensées contradictoires. Ses émotions se bousculaient, entre colère et confusion. L'idée qu'il puisse exiger quelque chose d'aussi sérieux après ce qui s'était passé entre eux, après leur rencontre si intense, la perturbait profondément. Il ne s'agissait pas simplement d'une demande en mariage ; c'était une exigence, une pression.
Julien s'approcha lentement, sans lâcher son regard de fer. Chaque mouvement de lui semblait calculé, chaque mot qu'il prononçait lourdement chargé de sens. Il s'arrêta juste devant elle, assez près pour qu'Élodie sente l'énergie qui émanait de lui, une énergie que seul un homme tel que lui pouvait déployer.
« Tu comprends très bien, Élodie. Il s'agit de notre enfant, » répondit-il d'une voix sans émotion. « Il doit être protégé. Il est une partie de mon héritage, et sans toi à mes côtés, il n'aura pas cette sécurité. Il n'aura pas de place dans ma famille. »
Un frisson glacial parcourut le dos d'Élodie, une sensation de vertige la frappant brusquement. Il ne parlait pas de leur relation, de leur avenir ensemble. Non, il parlait de quelque chose de plus sombre, de plus stratégique. Il parlait d'un héritage qu'elle ne comprenait pas encore entièrement. Son regard sur elle n'avait pas changé : froid, impénétrable, mais aussi, dans une certaine mesure, possessif.
Elle secoua la tête, incertaine de pouvoir encore lui faire face. « Je... je n'ai pas demandé tout ça, Julien. Je ne sais pas si je suis prête. Je n'ai pas confiance en ce que tu dis. C'est trop soudain. Je ne sais pas ce que tu attends de moi. »
Un silence lourd s'installa entre eux, seulement brisé par les bruits subtils du vent venant de l'extérieur. Julien ne répondit pas immédiatement, mais la tension dans la pièce était palpable, presque électrisante. Ses yeux se durcirent encore davantage, et son corps se redressa, comme une machine prête à se mettre en marche.
« Tu ne vois pas que c'est la seule option ? Si tu n'acceptes pas, notre enfant grandira sans protection, sans avenir. » Il se rapprocha encore d'un pas, cette fois plus pressant. « Je suis l'Alpha, Élodie. Mon héritage est tout ce qui compte pour moi. Et toi, tu es désormais liée à ça, liée à moi. Nous n'avons pas le choix."
Élodie ne parvenait toujours pas à saisir la réalité de ce qu'il lui proposait. Ses mots se mêlaient dans son esprit, mais elle sentait la vérité derrière chacun d'eux, cette idée qu'elle ne pouvait plus fuir. Elle, qui n'avait jamais voulu être mêlée à ce genre de monde, était maintenant prise au piège d'un destin qu'elle n'avait pas choisi.
« Et si je ne suis pas d'accord ? » demanda-t-elle d'une voix presque désespérée, sa respiration rapide et irrégulière. « Que se passera-t-il si je refuse ? »
Julien la fixa longuement, son regard s'assombrissant, et pendant un instant, Élodie cru voir une pointe de frustration, ou de colère, quelque part dans son regard. Mais cela ne dura qu'un instant. Il ne laissa rien paraître, et sa voix, lorsqu'il parla à nouveau, était dénuée de toute émotion.
« Tu n'as pas le luxe de refuser, Élodie. » Il marqua une pause, laissant ses mots s'imprégner dans l'air. « C'est une obligation. Pour toi, pour notre enfant, et pour moi. Si tu n'acceptes pas, je devrai prendre des mesures. Je ne peux pas risquer de perdre ce que j'ai construit. Tu n'as aucune idée des conséquences. »
Elle se sentit soudainement toute petite sous la pression qu'il exerçait, comme une marionnette dont les fils étaient manipulés par un maître invisible. Un sentiment d'étouffement s'empara d'elle. Elle n'avait pas vu venir la violence de cette demande, ni la froideur dans son regard. Elle était face à un homme dont les désirs étaient inflexibles, et ses propres sentiments n'avaient que peu d'importance.
« Tu... tu veux tout contrôler, n'est-ce pas ? » dit-elle enfin, un éclat de révolte dans la voix. « Tu veux que tout soit comme tu l'as décidé. Mais est-ce que tu m'as seulement écoutée ? Est-ce que tu t'es seulement soucié de ce que je ressens ? »
Julien n'eut pas l'air surpris par ses paroles. Il se contenta de la regarder, une étrange lueur dans les yeux. Il savait déjà ce qu'elle pensait, savait déjà ce qu'elle ressentait, et il avait anticipé sa réaction. Mais sa réaction à elle, à sa résistance, était tout autre. Il n'était pas là pour écouter ses plaintes ou ses doutes. Il avait pris une décision, et il comptait bien qu'elle la suive.
« Je ne suis pas comme toi, Élodie, » répondit-il d'un ton plus calme mais ferme. « Je ne me laisse pas submerger par des émotions ou des hésitations. Il n'y a pas de place pour cela dans ce monde. Tout ce qui compte, c'est la sécurité de l'héritage. La sécurité de notre famille. »
Élodie sentit un malaise s'insinuer dans son ventre, une sensation que quelque chose de bien plus grand, de bien plus dangereux, se mettait en place. Elle avait l'impression d'être en train de sombrer dans un abîme dont elle ne pourrait pas sortir.
« Je... » Elle hésita, le regard fuyant, perdue dans ses pensées. « J'ai besoin de temps. J'ai besoin de réfléchir. Ce n'est pas une décision que je peux prendre à la légère. »
Julien haussait à peine les sourcils, comme si cette demande lui paraissait futile. « Tu as 48 heures, Élodie, » dit-il lentement, chaque mot marqué d'un poids particulier. « Après cela, il sera trop tard pour changer quoi que ce soit. Tu as jusqu'à la fin de cette semaine pour accepter ma proposition, ou il y aura des conséquences. Je n'attendrai pas plus. »
Le souffle d'Élodie se coupa un instant. Cette pression, cette force de sa décision, la faisait vaciller. Comment pouvait-elle faire face à cela ? Elle était entrée dans un monde dont elle ignorait tout, un monde où ses propres désirs et hésitations ne comptaient pas. Tout ce qui comptait était la règle de Julien, et il imposait ses conditions sans pitié.
Elle n'eut pas le courage de lui répondre immédiatement. Elle resta là, fixant son regard vide devant elle, son esprit assiégé par mille pensées contradictoires. Puis, finalement, elle détourna les yeux et s'éloigna lentement. Ses pas résonnèrent dans la pièce silencieuse, laissant derrière elle un air lourd, presque suffocant.
Dans les heures qui suivirent, Élodie se retrouva seule, plongée dans ses pensées tourmentées. Elle se sentait plus perdue que jamais.