Chapitre 5 Chapitre 5

Le lendemain de sa rencontre avec Léo, Claire errait dans son appartement, troublée par la proposition absurde qu'il lui avait faite. « M'épouser immédiatement ? » Ces mots résonnaient en boucle dans son esprit, chaque répétition la plongeant davantage dans le chaos de ses pensées. Elle passa la journée à éviter le sujet, s'occupant l'esprit avec tout ce qu'elle pouvait : nettoyer frénétiquement, répondre à des mails sans importance, même tenter de préparer un risotto qu'elle finit par brûler.

Quand la nuit tomba, son téléphone vibra sur la table basse. Le nom de Léo s'afficha. Elle le fixa un moment avant de décrocher, la gorge serrée.

- « Claire, » dit-il d'une voix douce. « J'ai réservé un dîner privé pour nous demain soir. Juste toi et moi. Je pense qu'on doit parler, sérieusement. »

Elle hésita. Une partie d'elle voulait refuser, couper court à tout cela, mais l'autre savait qu'elle avait besoin de réponses.

- « D'accord, » murmura-t-elle finalement.

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Le lendemain soir, Claire se tenait devant un restaurant luxueux, caché dans une ruelle discrète du 7ᵉ arrondissement. Elle resserra son manteau autour d'elle, hésitant une dernière fois avant de pousser la porte. Léo l'attendait à l'intérieur, un sourire charmant sur le visage, vêtu d'un costume sombre qui semblait taillé sur mesure pour lui.

- « Tu es magnifique, » dit-il en se levant pour l'accueillir.

Claire esquissa un sourire forcé. Elle portait une robe sobre mais élégante, noire avec des touches de dentelle, choisie en dernière minute.

- « Merci, » répondit-elle simplement.

La salle était vide à l'exception de leur table, éclairée par une lumière tamisée et entourée de bougies. Tout avait été méticuleusement organisé, comme d'habitude avec Léo. Il lui tira sa chaise avant de s'asseoir en face d'elle.

Le repas commença doucement. Léo fit la conversation, abordant des sujets légers : ses souvenirs d'enfance, quelques anecdotes sur son travail. Mais Claire remarqua rapidement le but de son manège. Il cherchait à la détendre, à regagner sa confiance avec son charme naturel.

- « Tu sais, » dit-il en versant un peu de vin dans son verre, « je t'aime, Claire. Et ça me tue de voir que tu doutes de moi. »

Elle posa son verre sur la table, le regardant fixement.

- « Et moi, ça me tue de ne pas savoir si je peux te croire. »

Léo parut blessé, mais elle savait que c'était un masque. Il s'approcha légèrement, son ton devenant plus pressant.

- « Claire, pourquoi est-ce que je mentirais ? Pourquoi est-ce que je détruirais tout ce qu'on a construit ensemble ? »

Elle ne répondit pas. Elle sentait le piège se refermer, mais elle ne savait pas encore comment y échapper.

Le plat principal venait d'arriver lorsqu'un mouvement à l'entrée attira son attention. Elle leva les yeux, et son cœur manqua un battement.

Vincent se tenait là, le regard froid, son trench habituel légèrement froissé.

- « Ah, la grande réunion de réconciliation, » lança-t-il d'un ton sarcastique.

Claire se figea, tandis que Léo se levait lentement, les mâchoires serrées.

- « Que fais-tu ici, Arnault ? » demanda-t-il d'un ton glacial.

Vincent haussa les épaules, avançant vers eux sans se presser.

- « Oh, tu sais, j'étais juste dans le quartier. Et puis, il se trouve que j'ai un intérêt particulier pour ce qui se passe ici. »

Il se tourna vers Claire, un sourire moqueur sur les lèvres.

- « Alors c'est comme ça que tu obtiens la vérité, Claire ? Un bon dîner et du vin hors de prix ? »

- « Vincent, qu'est-ce que tu fais ? » murmura Claire, à la fois furieuse et déstabilisée.

- « Moi ? Je te protège, voyons. »

- « Je pense qu'elle n'a pas besoin de ta protection, » intervint Léo, s'approchant de Vincent avec une expression menaçante.

- « Et toi, tu penses qu'elle a besoin de tes mensonges, peut-être ? » répliqua Vincent sans reculer d'un millimètre.

L'air semblait électrique. Claire regardait les deux hommes se confronter, incapable de prendre la parole.

- « Je te conseille de partir, » dit Léo d'un ton tranchant.

Vincent éclata de rire.

- « Pourquoi ? Parce que je risque de dévoiler quelque chose que tu préfèrerais cacher ? »

- « Dégage, Arnault. »

La tension monta encore d'un cran. Vincent finit par reculer, levant les mains en signe de reddition.

- « Très bien. Je vais partir, pour l'instant. Mais souviens-toi de ça, Claire. Léo est peut-être un charmeur, mais ça ne veut pas dire qu'il est sincère. »

Et sur ces mots, il quitta la salle, laissant Claire et Léo dans un silence pesant.

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Le retour à l'appartement fut un cauchemar. Claire ne cessa de rejouer la scène dans sa tête, cherchant des réponses là où il n'y avait que des questions. Elle se sentait trahie par Vincent, manipulée par Léo, et complètement seule au milieu de cette tempête.

Alors qu'elle se changeait pour enfiler un pyjama confortable, son téléphone vibra sur la table de nuit. Un message, d'un numéro inconnu.

Elle hésita avant d'ouvrir, mais la curiosité l'emporta.

« Vincent Arnault n'est pas celui qu'il prétend être. Méfie-toi. »

Claire sentit une sueur froide couler le long de sa nuque. Elle fixa l'écran, ses pensées s'emballant. Qui était derrière ce message ? Et surtout, pouvait-elle encore faire confiance à quelqu'un ?

Les doutes, comme des ombres, s'insinuaient toujours plus profondément.

Le message cryptique reçu la veille résonnait encore dans l'esprit de Claire alors qu'elle fixait son café refroidir sur la table. Les mots semblaient danser devant ses yeux, s'incrustant dans ses pensées comme des échardes impossibles à retirer. « *Vincent Arnault n'est pas celui qu'il prétend être.* » Elle relut encore et encore cette phrase, cherchant un indice dans les moindres recoins de son téléphone, mais le numéro restait masqué, et l'auteur du message demeurait une énigme.

La question l'obsédait. Devait-elle confronter Vincent ou garder le silence, attendre qu'il se trahisse lui-même ? Cette dernière option aurait été la plus sage, mais la patience n'avait jamais été son fort.

Finalement, elle céda. Elle envoya un texto bref et direct à Vincent : « On doit parler. Urgent. »

Quelques minutes plus tard, son téléphone vibra.

**Vincent** : « Ce soir. Mon bureau. Pas avant. »

Le ton sec du message renforça la tension qu'elle ressentait déjà. Mais au fond, c'était typiquement Vincent : fermé, contrôlé, et toujours sur ses gardes.