Le monde d'après
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Chapitre 4 Les survivants 2

Le silence se fit l'espace d'une minute, puis après une nouvelle inspiration, elle reprit :

- De Paris à ici, il y a quoi, cinq cent kilomètres ? J'en ai fais environ trois cent avant d'arriver ici. Ce que tu as vu, je l'ai vu, mais j'ai aussi vu, que dans ce monde sans règles, sans lois, les femmes pouvaient se montrer être l'égale des hommes dans la cruauté. Tu me laisses le bénéfice du doute en te disant que je suis une femme, mais j'aurai pu te laisser mourir dehors, voir même te laisser entrer pour t'achever et te manger, morceaux par morceaux ou encore j'aurai pu te droguer et profitez de toi encore et encore jusqu'à ce que je me lasse et que je te tue. Avant tout ça, je n'avais jamais pris de vies humaines mais depuis, j'ai moi aussi contribuer à l'extinction de notre espèce.

- Par choix ?

- On a toujours le choix, qu'importe les raisons qu'on se donne, on l'a toujours. J'aurai pu me contenter de blesser l'homme qui ravageait ma mère agonisante et m'enfuir avec elle, même si je n'aurai jamais pu la sauver. J'aurai aussi pu mettre en joue cette femme à califourchon sur un gamin d'une dizaine d'année, il m'aurait suffit de l'attacher et de sauver l'enfant, bien qu'il était trop tard pour lui. J'avais d'autre choix, d'autre possibilités, plusieurs fois, de nombreuses fois même.

- Tu as sûrement raison, on a tous le choix. En tout cas merci de ne pas m'avoir tué ou tout autre chose.

- Y a pas de quoi, je ne mange pas de chair humaine et j'ai des stocks de piles pour des jouets si je m'ennuie un peu. T'inquiètes pas, tu ne crains rien.

- C'est pour ça que tu n'as pas regardé dans mon sac ? Parce que tu sais que tu peux te défendre ?

- Surtout parce que ce que tu transportes t'appartiens. Je ne suis pas une voleuse et c'est ta vie privée, tes affaires. Je n'aimerai pas qu'on vienne fouiller chez moi, il n'y a donc aucune raison que je le fasse moi même et tu m'as prévenu que tu avais une arme, j'estime donc que tu as été honnête. Une part de moi à envie d'y croire, de penser que tout le monde n'a pas changé et si je me trompe, je sais me défendre.

- Je crois que je pourrais repartir d'ici demain.

- Si tu veux, mais si tu le fais, il y a des chances que je retrouve ton corps à à peine une centaine de mètres. Visiblement, des chiens sauvages se sont associés à une meute de loups. Les clôtures les tiennent à l'écart en général mais après être sortie pour récupérer ton sac, ils ont essayés de creuser pour entrer dans la propriété. J'ai été obligée de rediriger une partie du courant pour les éloigner. Il y en a un qui a cramé depuis il reste à distance mais sans s'éloigner. Tu es plus lent, plus fragile. Si tu forces sur tes blessures, elles vont se rouvrir et l'odeur ne fera que les attirer un peu plus.

Lucas soupira, abattu, il savait qu'elle avait raison. Même armé, si il devait prendre appui pour marcher il ne pourrait pas viser correctement et ainsi serait une cible facile. Il referma les yeux alors qu'elle écrasait sa cigarette pour en rallumer une.

- Tu en veux une, lui proposa t'elle ?

- Je veux bien. Je t'avoue que j'en ai pas grillée une depuis un moment.

- Je ne voulais pas t'effrayer en te disant tout ça. Pour ma défense, ça fait longtemps que je n'ai parlé à personne d'autre qu'à Charlie.

À l'entente de son nom, l'animal émit un miaulement paresseux qui la fit rire. Lucas, fut une nouvelle fois frapper par ce son, cette douceur dans ce rire, cette finesse sur ces traits. Il sourit à son tour et tenta même une approche vers l'animal en tendant une main pour le caresser et contre toute attente, Charlie ne le chassa pas.

- C'était déjà ton chat avant ?

- J'aurai bien aimé mais non. Je vivais en ville avant, à Nantes. J'y ai suivis des études dans le commerces et j'ai tout de suite trouvé du travail dans une agence de publicité. Des journées de dix heures, puis des soirées entre amis, pas de place pour une boule de poile qui a besoin d'affection.

- T'étais donc aussi une citadine, dit t'il d'un ton moqueur.

- J'ai grandit en pleine campagne, jusqu'à mes seize ans, après l'internat et à vingt ans j'ai pris mon appartement.

- Je t'avoue que je suis bluffé par tout ce que tu as fais. Je crois que j'aurai été incapable d'en faire autant.

Et pour la première fois depuis le début de leur conversation, elle ouvrit les yeux et son regard azur, si clair, si limpide, le troubla un instant.

- Merci.

- Alors tu veux bien que je reste un peu, le temps de ne plus être un kebab sur pâte pour les loups ?

- Je veux bien.

- Je sais ce que ça implique pour toi. Tes vivres que tu partages, ton énergie. Je ferais ce qu'il faudra pour t'aider. Je ne suis pas aussi débrouillard que toi mais j'apprends vite.

- Tu as réussis à survivre Lucas, tu dois donc avoir tes propres capacités.

- Hé bien déjà je ne mange pas non plus de chair humaine, ni les chats d'ailleurs, et je n'ai jamais violenté une femme, bien que j'ai compris que tu sois en mesure de te défendre. Je travaillais dans les jeux vidéos, je suis peut être pas très bricoleur mais je m'y connais en électricité et en électronique, même si on dirait que tu as su gérer ça visiblement.

En fait pas tout à fait.J'ai réussis à connecté les panneaux solaires à une batterie mais je pense que je pourrai optimiser mon installation pour réussir à chauffer et éclairer une neurcerie pour des animaux. Plus je sors et plus je prends de risque. Les animaux sauvages se rapprochent de plus en plus, les proies se font rares visiblement. J'ai réussis à récupérer deux poules et un coq ainsi que deux cochons mâle et femelle mais si je veux pouvoir vivre grâce à eux, ils doivent se reproduire et donc les mères doivent être protégées des intempéries ainsi que des prédateurs.

- C'est ambitieux comme projet.

- Je ne vais plus avoir le choix. J'ai réussit à lancer des récoltes et j'ai utilisé des méthodes trouvé dans les livres pour les conserver mais je n'en n'ai pas fais assez, je dois produire plus pour être en auto suffisance complète. Il y a une source d'eau potable, la terre est bonne et il n'y a personne. Si je devais repartir, je ne sais même pas vers où j'irai, la forêt s'étend sur des dizaines, voir des centaines de kilomètres et sa topographie à forcément changée et si je reviens en arrière, si je retourne sur mes pas, je devrais me confronter à nouveaux aux autres et j'avoue que je n'en n'ai pas trop envie. J'ai l'air d'une proie pour les prédateurs extérieurs mais ici je suis le chasseur et je ne veux pas quitter cette sécurité.

- Très bien, je vais t'aider. Je ferais ce qu'il faudra.

Les grondements de l'estomac de Lucas clore la conversation et alors que Pauline lui signifiait qu'il y avait une vague ressemblance avec le félin, elle l'aida à se relever et l'invita à le suivre à l'intérieur pour se préparer à manger.

Lui qui n'avait pas encore eu l'occasion de quitter sa chambre, découvrit le reste du chalet, la cuisine ouverte sur le salon avec une large cheminée servant presque de séparation entre les pièces. De l'entrée, il distinguait deux autres portes en plus de celle de la chambre, probablement les toilettes et la salle de bain.

Alors qu'elle commençait à sortir divers aliments, Lucas réalisa qu'il n'y avait qu'une seule chambre et comprit que durant toute la semaine, elle lui avait laissé.

- Je pourrais dormir dans le fauteuil, tu m'as laissé ta chambre assez longtemps.

- Je ne dors pas dans la chambre, quand j'étais petite, avec mon frère et ma sœur, on dormait dans le salon, devant la cheminée. Mes parents n'avaient pas les moyens de louer un grand chalet mais c'était notre bouffée d'oxygène, à nous cinq. Quand je suis arrivée ici, j'ai fais la même chose. Tu peux garder la chambre, elle ne sert pas sauf quand Charlie veut un peu de paix, ou peut être qu'il en a juste marre de me voir.

Elle commença à cuisiner, sortant de la viande de lièvre qu'elle avait ramené de son expédition sac à dos et ajouta quelques haricots verts ainsi que des aromates. Pour l'occasion, elle sortit une bouteille de vin et ils s'installèrent, sur la table qui n'avait plus eu cette utilité depuis des mois.

Pauline trouva presque ça étrange de partager un repas avec quelqu'un d'autre mais ils parlèrent, de tout et de rien. De leurs anciennes vies, ainsi elle réalisa quand sans jamais l'avoir rencontré, elle avait déjà joué à ces jeux. Qu'elle y avait passé des heures même et ce qui ne devait être qu'un simple déjeuner, s'éternisa au grès de leurs histoires.

Lucas s'avéra plus drôle qu'elle ne l'aurait cru, il lui expliqua sa vie d'avant, sa passion pour les figurines de ces séries préférées ou encore des personnages qu'il avait lui même créé pour un de ces jeux. Il s'était même demandé si il devait en prendre une ou deux pour son grand voyage comme il l'avait appelé mais finalement, la logique avait prit le pas sur ces besoins frivoles.

Alors elle lui avoua son penchant pour la littérature ainsi que la collection qu'elle avait gardé avec elle.

S'en suivit un long débat sur leurs auteurs favoris, du style de leurs écritures, du sens de leurs histoires, de leurs manières de faire réfléchir une fois la dernière page tournée.

L'ambiance commença à se détendre et même Charlie s'y mit en grimpant sur la table pour venir récupérer quelques reste de nourriture. L'animal, une fois rassasié, s'allongea entre eux tout en se laissant caresser.

            
            

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