Car dans les survivants, dans la poignée d'humains encore debout, après tout ce que la nature leur avait infligé, restait encore le pire, leur propre espèce, leur propre démons.
Pour certain, quitte à ce qu'il n'en reste qu'un , autant que ce soit eux, surtout maintenant, alors les plus vile facette de l'humanité se montrer à la face du monde, de ce besoin de chaire quitte à dévorer les siens, de cette envie de sexe qu'importe le partenaire, de ce rêve de meurtre qui restera impuni.
La fin apporte toujours le renouveau qu'importe qu'il soit bon ou mauvais, après la nuit, le soleil finit par se lever, irrémédiablement, que ce soit sur la plus magnifique rose du jardin ou encore sur la mauvaise herbe à peine naissante à ces pieds qui résistera tant qu'il lui reste une mince racine enterré dans le sol.
C'est ainsi que le monde tourne, sans se soucier de la moralité, un jour après l'autre. La proie tentant sans cesse d'échapper à son prédateur alors que ce dernier essaye sans fin d'attraper le premier.
Certains se sont découverts, une fois les tabous tombé, une fois l'innommable réalisé, mais pour d'autre, ce ne fut qu'une délivrance, une douce délivrance.
Dommage pour les survivants qu'ils ont croisé.
Sa mère n'avait jamais rien fait de mal. Pas encore à la retraite mais s'en rapprochant doucement, elle travaillait dans une école, avec des enfants en difficultés physique ou mental. Une femme douce qui avait consacrée sa vie à son mari, à sa famille.
Dès que les tremblements de terres s'étaient calmés, Pauline s'était précipité chez sa mère, priant pour que sa sœur et son frère s'y trouve aussi mais rien que le voyage fut une épreuve et lorsqu'elle arriva dans cette maison qui la vit grandir au bout d'une longue semaine, elle comprit que le pire restait à venir.
La porte était ouverte, et bien que la maison devait résonner des cris de ces animaux, elle s'avança. Dans ces souvenirs, ces pas étaient lents, très lents, un peu comme dans un rêve, mais en réalité, tout c'est passé très vite, trop vite.
Les pièces qu'elle connaissait par cœur défilait devant elle, mais elle avançait, encore et encore comme si elle savait déjà où elle devait se rendre, où elle allait la trouver. Ce monde et sa nouvelle face lui avait déjà montrer bien des atrocité mais aussi ces dérives et ces pas, sans aucune hésitation la guidèrent vers sa chambre ou elle les trouva, tout les trois.
Il ne s'agissait pas de sa famille comme elle l'avait espérait mais plutôt comme dans ces pires crainte, sa mère à l'agonie aux mains de deux hommes dont l'un se déhanchait encore en elle quand elle pénétra dans la pièce.
Aucun d'eux n'eut le temps de réagir, pas plus que de se saisir de leurs armes.
Ce fut la première fois qu'elle tua un homme, à vrai dire elle tua les deux, sans même sourciller et sa mère, couverte de plaies, tremblante de fièvre et de douleur lui sourit une dernière fois avant de s'éteindre dans ces bras.
Elle laissa les corps de ces barbares à la merci d'autres animaux et enterra sa mère dans leur jardin, près de ces massifs de fleurs qu'elle aimait tant regarder, puis laissa un mot au cas où son frère et sa sœur repasserai par chez eux.
Après avoir vu ce qu'il restait de l'humanité, après avoir vu ces mains tachées de sang, elle retourna, là où ils partaient en vacances lorsqu'elle était petite, tout en espérant que le chalet soit encore intact et quand elle le trouva, toujours debout, elle sut que c'était là son seul refuge.
Mais depuis, personne ne l'avait trouvé, ni son petit frère, John , pas plus que sa grande sœur Julie, personne, sauf quelques créatures sans âmes que l'on ne pouvait même pas appeler homme et cet inconnu Lucas.
Ça faisait presque un an et demi maintenant qu'elle était seule, se tenant loin de tout, continuant à vivre sans vraiment en comprendre la raison.
Un an et demi à se demander pourquoi l'humanité en était arrivée là. Pourquoi malgré toute leurs sciences, leurs savoir, personne n'avait pu prédire que tout les volcans allaient s'éveiller en même temps, pourquoi après déjà autant de morts la nature à cru bon de continuer avec des tremblements de terre de plus en plus violent, sans parler des Tsunamis puis des tempêtes de neiges ou encore des températures si élevées que les constructions finissaient par fondre. Pourquoi aucun gouvernement n'avait su protéger sa population ? Pourquoi en quelques semaines, le peu d'humains encore en vie ne se résumait plus qu'à un pourcent de la population mondial.
- L'équilibre réconfortant qu'ils avaient pu connaître avant n'était plus qu'un doux souvenir.
- Ne restait plus qu'une zone de guerre impossible à dompter.
Le septième jour, Pauline s'accorda une cigarette. Elle en avait mit quelques cartouches de côtés au fur et à mesure de ces expéditions. Sur le pas de sa porte, face à cette forêt dans laquelle elle allait jouer avec ces frères et sœurs étant enfant, elle profitait des premiers rayons de soleil qui s'était fait bien timide ces derniers jours. Dénouant ces cheveux, elle ferma les yeux, profitant de cette douce caresse invisible, savourant ce plaisir simple devenu indispensable. Un fin sourire étira ces lèvres, le chant des oiseaux venaient parfaire le tableau. Finalement, le bonheur ressemblait peut être à ça.
Perdu dans ces pensées, elle ne remarqua pas Lucas dans son dos et sursauta quand elle entendit le son de sa voix.
- Je peux prendre un peu le soleil à côté de toi.
- Profites en, lui dit en en tirant sur sa cigarette, c'est l'une des rares choses dont on peut encore profiter dans ce monde.
Il s'installa, un peu maladroitement à cause des blessures sur sa jambe mais à son tour, sourit en se trouvant envahi d'une bouffée de bien être. Il ferma les yeux lui aussi et inspira profondément cet aire saturé d'odeur de bois, de végétations et d'humidité.
Lucas était un citadin depuis sa naissance et si on avait regardé son arbre généalogique, on se serait sûrement aperçu qu'aucun membre de sa famille n'avait mit un pied en dehors d'un pavé de la ville depuis des siècles. Pur produit de l'évolution, il avait grandit entouré de technologie et avait surfé sur la vague en devant créateur de jeux vidéos.
Jusqu'à ce que tout ne change, il n'avait rien connu d'autre que la pollution, les espaces saturés en population, le bruit perpétuel des véhicules, klaxon, la lumière discontinue des éclairages publique ou des devantures de magasins. Rien qui n'aurait pu le préparer à tout ça et pourtant, ces quelques minutes, assis sous le soleil, auprès d'elle lui faisait dire, que finalement, tout n'allait pas si mal.
La fièvre était enfin tombée, et l'infection maîtrisée. Il lui devait la vie, il le savait. Elle l'avait nourrit comme un enfant, s'était occupée de lui même si il devait bien avouer qu'il aurait préféré qu'elle n'ait pas à le changer et à lui faire sa toilette. De toute façon, ça n'avait pas vraiment d'importance, bientôt, il ne la reverrait plus. Il allait devoir partir, il le savait, elle s'était montrée claire sur le sujet.
Lucas avait un peu de mal à comprendre pourquoi elle souhaitait à tout prix rester seule mais d'un autre côté, lui aussi avait pu voir de ces yeux ce dont l'homme était capable. Pire que des animaux, des êtres assoiffés de sang, de femmes, de violence.
Il tourna lentement la tête et entrouvrit les yeux pour l'observer. La peau légèrement halée, la tête basculée en arrière, la fumée s'échappant de ces lèvres à peine entre ouverte. C'était sans conteste une très belle femme avec des formes harmonieuses et il n'eut aucun mal à imaginer que d'autre de son espèce aurait aimé y goûter sans lui demander sans qu'elle en pensait.
Il avait toujours détesté ce genre d'homme, ceux incapable d'essuyer un refus, ceux incapable de comprendre ce que veux dire non, ceux incapable d'envisager à quel point ils sont dévastateurs car bien trop focalisé sur leur propre plaisir.
Il soupira doucement avant de lui dire
- Merci, je te dois la vie.
- Y a pas de quoi. Tu te sens comment ?
- Beaucoup mieux, mais ce crois que je vais devoir utiliser un bâton durant quelques temps pour me déplacer plus facilement.
J'ai retrouvé ton sac il y a deux jours. J'ai préféré attendre un peu avant d'aller le chercher histoire d'être sûr de pas faire de mauvaise rencontre. Il est dans le salon. Je n'y ai pas touché.
- Merci, mais tu n'as pas pris l'arme ?
- Pourquoi ? Tu m'as dis que tu ne me voulais pas de mal il me semble. Tu as changé d'avis ?
- Non, aucun risque. Mais ça aurait été normal. Avant tout ça, je vivais à Paris,..
- Paris ? Sérieux ? T'étais déjà en enfer avant que ça commence alors, dit elle en riant doucement.
- On peut dire ça, mais ce que je veux dire c'est que j'ai traversé la moitié du pays Pauline, j'ai vu ce qu'il se passe dehors, tu aurais été dans ton droit si tu l'avais prise.
Son rire cristallin déclencha une envolée d'oiseaux alors que Charlie vient se blottir contre elle. Lucas ne comprenant pas vraiment sa réaction reprit,
- ça faisait une éternité que je n'avais pas entendu quelqu'un rire.
Je te trouve bien crédule monsieur le Parisien. En tant qu'homme, tu crois que tu m'es supérieur parce que tu as plus de force physique que moi. Tu te dis que je peux me sentir menacée mais regarde autour de toi. Je venais ici en vacances avec ma famille, deux fois par année, en plein été et pour Noël. Une résidence perdue en pleine forêt, sans aucune protection contre la nature, les prédateurs. J'ai montée des clôtures, réussit à ramener deux panneaux solaires pour alimenter des détecteurs de mouvements ainsi que le frigo et le ballon d'eau chaude. J'ai appris à chasser et il s'avère que je suis très douée avec un arc. La dernière personne en vie que j'ai croisée, mise à part toi, je l'ai tué. J'ai découverts les propriétés des plantes qu'elles soient médicinales où toxiques.