img

Mafieux Milliardaire en Quête d'Amour

Nova
img img

Chapitre 1 1

John Corleone était un homme que l'on ne pouvait ignorer. Même dans une salle remplie de monde, sa simple présence attirait les regards. Il incarnait la puissance, une force brute enveloppée dans une élégance parfaitement maîtrisée. Ses cheveux noirs corbeau, toujours impeccablement coiffés, et ses yeux sombres qui semblaient pouvoir percer n'importe quel secret, faisaient de lui une figure intimidante, presque inhumaine. Mais derrière cette façade de contrôle absolu se cachait un tourment intérieur, une douleur sourde qui le rongeait depuis des années.

John venait d'une lignée de mafieux siciliens, une famille qui avait bâti un empire sur des affaires peu scrupuleuses. Son père, Don Corleone , était l'incarnation même de ce monde impitoyable, un leader respecté, voire craint, dont les ordres ne souffraient d'aucune contestation. John avait toujours su que son destin était de prendre sa place, de devenir cet homme que son père espérait qu'il soit. Mais il n'avait jamais imaginé que cette passation de pouvoir se ferait dans un tel bain de douleur.

Ce jour-là, tout avait basculé. Il se souvenait encore du goût amer de l'air chaud sicilien sur ses lèvres alors qu'il se tenait aux côtés de son père, sur le toit de l'imposante villa familiale. Le soleil déclinait à l'horizon, projetant une lumière dorée sur la mer, un tableau presque trop paisible pour la tempête qui grondait dans son esprit. Les affaires, comme toujours, étaient au centre de la conversation. Un deal crucial, des alliances à protéger, et des trahisons à prévoir. Son père, implacable, lui donnait des conseils qu'il savait nécessaires pour survivre dans ce monde sans pitié.

Soudain, une ombre traversa son regard. John plissa les yeux, cherchant l'origine de cette silhouette fugace. Une jeune femme, au loin, marchait sur une plage déserte. Sa chevelure dorée scintillait sous le soleil couchant, et même à cette distance, il pouvait deviner la grâce de ses mouvements. Son cœur rata un battement, une sensation qu'il ne comprit pas sur le moment, mais qu'il serait incapable d'oublier. C'était comme si, pendant une fraction de seconde, l'univers s'était arrêté pour ne laisser exister qu'elle.

« John , tu m'écoutes ? » La voix grave de son père le ramena brutalement à la réalité.

Il hocha la tête, tentant de dissimuler son trouble, mais l'image de la jeune femme s'était gravée dans son esprit. Il ne savait pas qui elle était, d'où elle venait, ni pourquoi elle l'avait capturé ainsi, mais il savait que quelque chose venait de changer en lui. C'était un sentiment aussi inexplicable que soudain, comme une obsession naissante qui refusait de se taire.

Ce fut pourtant quelques minutes plus tard que son monde s'effondra réellement. Alors qu'ils descendaient du toit pour rejoindre la voiture qui devait les conduire à une réunion d'affaires, une explosion retentit avec une violence déchirante. Le bruit fut assourdissant, le souffle de la déflagration projeta John contre un mur, lui coupant le souffle. Le temps sembla se ralentir alors que des morceaux de verre et de métal volaient autour de lui. Des cris perçaient l'air, mais son regard était fixé sur une seule chose : le corps inerte de son père, gisant à quelques mètres de lui, le visage tourné vers le ciel.

Il se précipita vers lui, le cœur battant à tout rompre. « Papa ! Non, non, non ! » cria-t-il, sa voix brisée par la panique. Mais il savait, au fond de lui, que c'était fini. Don Corleone , l'homme invincible qui avait dominé la scène criminelle sicilienne pendant des décennies, n'était plus.

Le monde de John s'effondra en cet instant. La perte de son père fut un coup qu'il ne pensait jamais devoir encaisser aussi tôt. La douleur le submergea, mais elle ne se manifesta pas en larmes. Il ne pleura pas, même pas une seule fois. À la place, il se jura de se venger. Il se jura que ceux qui avaient osé s'en prendre à sa famille, à son père, payeraient le prix fort.

Les jours suivants furent flous, baignés dans la douleur et l'adrénaline. Les funérailles furent grandioses, dignes d'un roi. Tous les grands noms de la mafia sicilienne étaient présents, offrant leurs condoléances à un John devenu soudainement le nouveau Don Corleone . Mais tout cela n'avait aucun sens pour lui. Il ne voyait que des visages hypocrites, des hommes qui, au fond, se réjouissaient peut-être de la chute de son père. Il ne leur faisait pas confiance. À personne.

Chaque nuit, lorsqu'il fermait les yeux, l'image de la plage revenait. Celle de cette jeune femme qu'il avait aperçue juste avant l'explosion. Son visage, flou et indistinct, hantait ses rêves. Qui était-elle ? Pourquoi cette vision lui semblait-elle si importante ? Il n'en avait aucune idée, mais il savait qu'il devait la retrouver.

John se plongea alors dans les affaires de la famille avec une détermination glaciale. Il avait hérité non seulement de la richesse et du pouvoir de son père, mais aussi de ses ennemis. Les affaires, le sang, la violence, tout cela faisait partie de sa vie, et il était prêt à s'y consacrer corps et âme. Mais malgré cela, l'image de cette inconnue persistait.

Il la cherchait, de manière obsessionnelle. Il envoya ses hommes pour recueillir des informations, fouillant la région pour retrouver la moindre trace de cette femme qui, il en était convaincu, détenait les réponses à des questions qu'il n'arrivait pas à formuler. Chaque piste semblait s'évaporer sous ses doigts, comme un mirage insaisissable.

La Sicile, malgré sa beauté, était devenue une prison pour lui. Partout où il allait, il voyait les traces de son père. Ses anciennes propriétés, les bureaux de ses entreprises, même les rues où ils avaient marché ensemble quand il n'était qu'un enfant. Tout le rappelait à la responsabilité qui pesait sur ses épaules, mais au fond de lui, c'était autre chose qui le tourmentait. Quelque chose de plus profond, de plus personnel.

Alors que les semaines passaient, une forme de vide s'installait en lui. John n'était plus l'homme insouciant qu'il avait été avant l'accident. Il n'était plus simplement le fils héritier, il était devenu le maître d'un empire, mais un empire qui ne faisait qu'attiser sa solitude.

C'était lors d'un voyage à Varsovie, plusieurs mois après la mort de son père, que son monde bascula à nouveau. Il était là pour affaires, une transaction importante qui scellerait une nouvelle alliance. Le cadre était formel, professionnel, mais son esprit vagabondait toujours. Et puis, il la vit. Là, au milieu de la foule, comme un mirage revenu du passé. La même chevelure dorée, les mêmes mouvements gracieux. C'était elle. La femme de la plage.

Son cœur s'accéléra. Il l'observa un instant, n'osant pas croire que ce qu'il voyait était réel. Mais cette fois, elle était à portée de main. John n'hésita pas une seconde. Il envoya immédiatement ses hommes pour enquêter sur elle, découvrir qui elle était, où elle vivait, tout ce qu'il y avait à savoir. Son nom, Ursule Biel, résonna dans son esprit comme une révélation.

L'obsession qui l'avait habité pendant des mois venait de prendre forme. Il ne savait pas encore pourquoi, mais il devait l'avoir. Elle. Ursule .

Ursule Biel regardait son reflet dans le miroir, observant chaque détail de son visage fatigué. Ses longs cheveux bruns tombaient en vagues sur ses épaules, et bien que ses traits soient encore ceux d'une jeune femme pleine de vie, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer la lassitude qui pesait sur ses paupières. Les cernes sous ses yeux semblaient s'être installés là de manière permanente, et son regard, autrefois pétillant de joie, lui semblait maintenant terne, éteint.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022