Elle portait une robe d'un blanc éclatant, étincelante sous la lumière douce des vitraux. Le corsage est finement travaillé, incrusté de dentelle délicate et de perles, s'ajustant parfaitement à son buste pour accentuer sa silhouette élégante. Les manches, longues et transparentes, sont également ornées de dentelle, s'étirant jusqu'aux poignets, tandis que ses épaules sont légèrement couvertes, lui donnant une allure gracieuse et intemporelle.
La jupe, volumineuse mais fluide, descendait en cascade jusqu'au sol, se déployant en une longue traîne qui semblait presque flotter derrière elle. La légèreté du tissu se devinait à chacun de ses pas, tandis qu'un voile délicat couvrait partiellement son visage, ajoutant une touche de mystère. Il était fixé par un petit diadème qui captait la lumière et crée des reflets scintillants, tel un halo autour de son visage.
Son regard était empreint d'émotion et de sérénité, et un sourire léger éclaira son visage, irradiant d'une joie palpable qui semble envahir chaque personne présente.
Elle avance avec une grâce naturelle, son pas mesuré et assuré, tandis que la foule la contemplait , émue.
J'étais , assis devant, ressantant l'intensité de ce moment et je pouvais s'empêcher d'être touché par cette scène saisissante. Le foulards couvrait son visage j'arrivais pas à l'identifier clairement. Mais son sourire était bien remarquable.
À chaque pas, elle se rapprochait du prêtre, et le murmure des invités se faisait plus rare, comme si la pièce entière retenait son souffle. L'air était chargé d'une douceur et d'une solennité indescriptibles, témoins de ce moment unique, et alors qu'elle s'arrêtait devant l'autel, on sentait tous qu'on assistait à quelque chose d'infiniment précieux.
J'étais là devant, regardant ce jeune couple avec avidité.
Mais lorsque le marié ouvrit le voile qui couvrait le visage de son épouse, mon regard se fixa, mon cœur s'accéléra, et mes yeux s'écarquillèrent sous le choc.
C'était elle. La fille de l'hôtel, Rose. Celle avec qui j'avais passé une nuit seulement quelques jours plus tôt, pensant qu'elle était simplement une escorte pour la soirée. J'avais été envoûté par son sourire, ses yeux malicieux, tout bleu et l'intimité inattendue qu'on avait partagée dans cette chambre d'hôtel.
Et maintenant, elle était là, devant moi, debout vers l'autel, vêtue d'une robe immaculée, magnifique dans toute sa splendeur de mariée.
J'ai sentit ma respiration se bloquer, un mélange de confusion et de culpabilité traversant mon esprit. Mes mains se mirent à trembler légèrement, et je jetai un regard autour de moi pour m'assurer que personne n'avait remarqué son malaise. J'ai lutté pour contenir mon expression, mais l'étonnement ne pouvait être dissimulé. C'était comme si le monde entier s'était figé, centré autour de cette seule révélation.
Elle avait le regard baissé mais lorsque le prêtre prit la parole, elle leva les yeux, et nos regards se croisèrent. Son sourire se figea, puis s'effaça brièvement, alors que la reconnaissance éclairait ses yeux. Elle aussi parut stupéfaite, comme si elle venait de voir un fantôme. Le voile de mystère et d'assurance qu'elle portait jusque-là sembla vaciller.
Elle serra machinalement le bouquet dans ses mains, essayant de garder une contenance, mais son regard trahissait une panique contenue.
Elle détourna les yeux, tentant de se ressaisir, de reprendre son sourire et de continuer la séance . Mais son regard était maintenant moins sûrs, sa démarche moins gracieuse, comme si un poids invisible l'accablait.
Je ne savais plus où se mettre, me sentant envahi par un étrange sentiment de malaise et d'incrédulité.
Chacun d'entre nous savait que l'autre se souvenait de cette nuit. Une tension palpable flottait entre nous , bien que nous soyons séparés par les rangs de bancs et les regards des invités.
J'étais là, le cœur serré, me demandant si j'étais en train d'assister à une farce cruelle du destin, ou si j'étais tout simplement pris dans une ironie qui allait nous hanter pour toujours.
Je comprends maintenant pourquoi elle me disait que son cœur n'était pas à vendre.
Mais ce que je n'arrivais pas comprendre c'était: pourquoi était-elle dans ces rues le jour où je l'ai prise pour l'hôtel, d'escorte à mariée.
Mon esprit était troublé.