Me dirigeant vers la salle de bain, j'ai sentit mes mains trembler en ouvrant l'eau. Chaque goutte semblait emporter un peu de mes forces, me laissant en proie à un mélange de tristesse et de résignation.
Je n'avait jamais rencontré cet homme, du moins, je le connaissais depuis peu de temps , cet "époux" qui m'attendait, et le mariage n'était rien de plus qu'une transaction : un échange pour acheter enfin ma liberté.
Mais une lueur d'espoir apparut en moi. 3 années à faire semblant d'aimer. C'était pas le plus dur à faire. Je pourrais m'en sortir.
Après mon bain, j'ai pris place devant mon miroir, regardant mon reflet avec des yeux rougis et une expression de fatigue. Je me maquillais doucement, mais mes gestes manquaient de l'enthousiasme et de la fierté qu'une future mariée aurait dû ressentir.
C'était une couverture pour masquer les émotions qui me rongeaient, pas un moyen d'exprimer de la joie.
Alors que je terminais de coiffer mes cheveux, deux de mes amies entrèrent dans la pièce. L'une posa la main sur mon épaule, l'air encourageant. "Rose, écoute... peut-être que tout ça n'est pas si mal. Trois ans, c'est long, oui, mais peut-être que ça te donnera l'occasion de te libérer pour de bon."
Emma , plus enjouée, sourit. "Et qui sait ? Peut-être que ce neveu, il n'est pas si terrible. Parfois, des choses inattendues arrivent. Un mariage arrangé, ce n'est pas idéal, mais tu pourrais y trouver quelque chose de beau, même si c'est difficile à imaginer maintenant."
J'ai inspiré profondément, les mots de d'Emma résonnant en moi. Peut-être que ce mariage, même sans amour, pourrait au moins m'offrir un futur différent.
J'ai enfilé ma robe de mariée, ressentant une étrange combinaison de poids et de libération.
Alors que je me tenais prête, je réalisai que m'engageais dans une nouvelle étape de ma vie. Ce mariage sans amour ne serait peut-être pas la fin de mes sacrifices, mais la première pierre pour construire quelque chose qui, m 'espérait, finirait par me donner la paix que je cherchais depuis des années.
LE POINT DE VUE DE Marc Elster
J'ai ajusté mon col avec un sourire satisfait, me contemplant dans le miroir. J'étais impeccable dans mon costume, le reflet parfait de l'homme qu'il voulait montrer au monde : confiant, sûr de moi, et prêt à obtenir ce que je désirais .
Et aujourd'hui, ce que désirais, c'était Rose. Je la connaissais depuis peu, mais cela n'avait pas d'importance à mes yeux. Elle était d'une beauté rare, une beauté que, je pensais mériter tout seul. Elle méritait d'être exposée, admirée, comme un joyau rare dans une vitrine.
Pas d'être une escorte de nuit. C'était la raison pour laquelle je l'ai demandé à mon oncle David.
Mes garçons d'honneur, rassemblés autour de moi dans la chambre, écoutaient avec une attention mi-amusée, mi-ironique alors que je parlais de Rose d'un ton désinvolte.
"Rose," dis-je en souriant de façon narquoise, "elle va être magnifique, vous verrez. Elle est parfaite pour être à mes côtés. Enfin quelqu'un qui embellira ma maison et qui attirera les regards partout où nous irons." j'ai lâché un petit rire, satisfait de ma propre description.
Un de mes amis leva un sourcil, essayant de comprendre s'il y avait plus derrière cet enthousiasme apparent. "Mais... tu l'aimes vraiment, Marc ? Vous ne vous connaissez que depuis quelques mois."
J'ai haussé les épaules, un sourire en coin. "L'amour ? Ça viendra peut-être. Ou pas. Ce qui compte, c'est qu'elle soit là pour m'accompagner, pour me représenter. Elle est parfaite pour ça. Et puis... l'amour, c'est secondaire, non ?"
Mes amis échangèrent des regards, certains mal à l'aise avec l'arrogance et la froideur de mes paroles.
Mais j'en n'avait cure. Rose était comme une œuvre d'art, quelque chose qu'on admire, qu'on expose et qui rehausse le standing. Je ne lui demandait rien de plus, et je m'attendait à ce qu'elle accepte cette place, comme si elle était faite pour ça.
"Allez, les gars, le mariage m'attend !" lançai-je en riant, ajustant une dernière fois ma cravate.
Alors que je me dirigeais vers l'église, mes amis me suivaient, certains plus silencieux, d'autres encore amusés. Cette journée n'était qu'une étape, un symbole de succès personnel plus qu'une union sincère. J'avais choisi Rose pour sa beauté, pour l'image qu'elle projetait, et peu m'importait le reste.