La Fille de L'Alpha
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La Fille de L'Alpha

Dumas
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Chapitre 1 1

Le souffle court, les jambes tremblantes sous l'effort,

Jennifer glissait à travers les ombres de la forêt, chaque muscle de son corps

tendu par l'adrénaline. Le froid de la nuit mordait sa peau, mais elle n'avait

pas le temps de s'en soucier. Les branches griffaient ses bras et son visage,

mais elle ignorait la douleur, une douleur bien moindre que celle qu'elle avait

endurée dans sa cellule. Les cris des gardes résonnaient encore dans ses

oreilles, mais ils s'éloignaient peu à peu, perdus dans la cacophonie de la

nuit.

Elle ne savait pas comment elle avait réussi à s'échapper.

Tout était flou, une succession d'images et de sensations mêlées, comme dans un

rêve fiévreux. Le tintement des chaînes qui s'entrechoquaient, le goût

métallique du sang sur ses lèvres, et puis cette force soudaine, cette rage

indomptable qui avait éclaté en elle, lui donnant la force de briser ses liens,

de se libérer de l'étreinte glaciale de ses geôliers. Tout ce qu'elle savait,

c'était qu'elle devait fuir, s'éloigner de cet enfer qui avait été sa prison

pendant des mois.

Le souvenir de son emprisonnement était gravé dans sa

mémoire, un fardeau qu'elle portait avec elle dans chaque pas qu'elle faisait.

Chaque jour passé dans cette cellule était une torture, chaque heure une

agonie. Ses geôliers n'avaient montré aucune pitié, la réduisant en esclave, la

maltraitant sans relâche, cherchant à briser sa volonté, à éteindre cette

flamme qui brûlait encore en elle. Mais ils avaient échoué. Malgré la douleur,

malgré l'humiliation, Jennifer avait tenu bon, refusant de céder à la désespoir.

La forêt était dense, sombre, mais elle offrait une

cachette, un refuge contre les ténèbres qui la pourchassaient. Jennifer savait

qu'elle ne pouvait pas s'arrêter, pas encore. Elle ne pouvait pas laisser la

peur la rattraper, la paralyser. Chaque ombre, chaque bruissement dans les

feuilles lui faisait serrer les dents, son cœur battant à tout rompre. Mais

elle ne s'arrêtait pas. Ses pieds nus foulaient le sol avec une détermination

implacable, malgré la douleur des cailloux qui s'enfonçaient dans sa chair.

Elle trébucha soudain, s'effondrant dans un amas de feuilles

mortes, haletante. La fatigue la submergeait, mais elle se força à se

redresser, à continuer. **Elle ne pouvait pas se permettre de faiblir.** Si

elle s'arrêtait maintenant, si elle laissait la douleur et l'épuisement prendre

le dessus, elle savait qu'elle ne se relèverait jamais. Elle devait aller de

l'avant, trouver un endroit où elle pourrait se cacher, se reposer, au moins un

moment.

Les arbres semblaient se refermer autour d'elle, leurs

branches se tordant dans la pénombre, comme pour la protéger des regards

indiscrets. Le ciel était couvert, obscurci par des nuages lourds qui

menaçaient de déverser leur pluie sur elle. Mais pour l'instant, la nuit était

silencieuse, seul le murmure du vent dans les feuilles rompait la quiétude

oppressante. Jennifer s'enfonçait de plus en plus dans la forêt, espérant que

cette mer d'arbres la dissimulerait aux yeux de ceux qui la cherchaient.

Les heures semblaient s'étirer à l'infini, chaque minute une

bataille contre le froid et la peur. La lune, cachée derrière les nuages,

jetait des ombres fantomatiques sur son chemin, transformant la forêt en un

labyrinthe de noirceur. **La fatigue pesait sur elle comme une chape de

plomb**, mais elle continuait à avancer, poussée par une détermination

farouche.

Soudain, un craquement fit bondir son cœur dans sa poitrine.

Elle s'immobilisa, retenant son souffle. Avait-elle été suivie ? Les

gardes l'avaient-ils retrouvée ? Le bruit venait d'à peine quelques

mètres, quelque chose, ou quelqu'un, se mouvait dans l'obscurité. Jennifer

scruta les ténèbres, tous ses sens en alerte, prête à réagir au moindre signe

de danger.

Une silhouette se détacha finalement des ombres, se révélant

peu à peu dans la faible lumière filtrant à travers les arbres. C'était un

loup, imposant et majestueux, ses yeux brillant d'une lueur étrange dans

l'obscurité. Jennifer sentit son cœur se serrer. Les loups étaient omniprésents

dans cette forêt, mais celui-ci n'était pas ordinaire. **Il semblait la fixer,

comme s'il comprenait ce qu'elle venait de traverser**.

Les deux se regardèrent pendant ce qui sembla une éternité.

Le loup ne bougea pas, et Jennifer non plus. Elle pouvait sentir le pouvoir qui

émanait de lui, une force brute, sauvage. Mais au lieu de la craindre, elle

sentit un lien se former entre eux, fragile mais réel, comme une reconnaissance

mutuelle de leurs souffrances respectives. Finalement, le loup inclina

légèrement la tête avant de s'éloigner dans les ténèbres, disparaissant aussi

soudainement qu'il était apparu.

Jennifer se permit de respirer à nouveau, les mains

tremblantes. Le loup avait disparu, mais elle sentait encore sa présence, comme

une ombre protectrice qui veillait sur elle. Ce bref moment de connexion lui

avait redonné un peu de courage. Elle n'était pas seule dans cette forêt, même

si tout semblait vouloir la terrasser.

Elle reprit sa marche, ses pas plus légers, mais toujours

prudents. La forêt s'ouvrit enfin sur une petite clairière, baignée d'une

lumière pâle. Au centre, une vieille cabane en bois, à moitié effondrée, se

tenait là, comme un vestige d'un autre temps. Jennifer s'approcha avec

précaution, vérifiant chaque recoin avant de pénétrer à l'intérieur. La cabane

était délabrée, mais elle offrait un abri, un lieu où elle pourrait enfin

reprendre son souffle.

Elle referma la porte derrière elle, s'adossant contre le

mur de bois froid. Le silence était presque écrasant, seulement interrompu par

le martèlement de son cœur. La cabane était vide, mais une étrange paix

l'habitait, comme si les murs portaient encore les souvenirs d'une vie passée,

loin des souffrances qu'elle avait endurées.

Jennifer se laissa glisser au sol, les larmes coulant enfin

sur ses joues. C'était la première fois qu'elle se permettait de pleurer depuis

longtemps, depuis qu'elle avait été capturée. **Ces larmes étaient une

libération, un exutoire pour toute la douleur et la terreur qu'elle avait

accumulées au fil des mois.** Ses sanglots secouaient son corps, mais elle ne

les retenait pas, laissant enfin sa peine s'exprimer librement.

La réalité de sa situation la frappait de plein fouet. Elle

était seule, perdue dans une forêt inconnue, sans nulle part où aller, sans

personne vers qui se tourner. Son père, sa mère, sa meute... Tout avait été

arraché, détruit par des traîtres qui avaient trahi leur propre sang. Et

maintenant, elle n'était plus qu'une fugitive, traquée comme une bête, tentant

de survivre dans un monde qui lui avait tout pris.

            
            

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