La Fille de L'Alpha
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Chapitre 4 4

Un matin, alors qu'elle était à genoux dans la boue,

frottant les pierres d'un chemin sous les ordres hargneux d'une femme

imposante, elle sentit son corps céder. **La fatigue accumulée, les nuits sans

sommeil, la faim qui la rongeait constamment – tout cela l'écrasait.** Elle

s'effondra, sa vision se brouillant, le monde autour d'elle se rétrécissant

jusqu'à ce qu'il ne reste que l'obscurité. Mais même là, au plus profond de son

inconscience, elle pouvait encore sentir le poids de leurs regards, l'écho de leurs

rires cruels résonnant dans sa tête.

Elle se réveilla dans la cabane, allongée sur le sol dur et

froid. Sa tête bourdonnait, et chaque muscle de son corps lui faisait mal. Elle

tenta de bouger, mais la douleur était trop intense. Des images floues lui

revenaient, des bribes de conversations qu'elle avait perçues avant de sombrer

dans l'inconscience. **Ils avaient ri d'elle, l'avaient insultée, lui avaient

craché dessus.** À leurs yeux, elle n'était rien de plus qu'une bête de somme,

quelque chose qui pouvait être utilisée, jetée et remplacée à volonté.

« Tiens, regarde qui est réveillée. » La voix de

cette même femme résonna dans la cabane, coupante et méprisante. Jennifer

tourna la tête, grimaçant sous l'effet de la douleur. La femme était là, debout

dans l'encadrement de la porte, les bras croisés. « Tu as dormi assez

longtemps, paresseuse. Debout. Il y a encore beaucoup de travail à

faire. »

Jennifer tenta de se lever, mais ses jambes flageolaient

sous elle. La femme soupira bruyamment, exaspérée par ce qu'elle voyait.

« Tu crois vraiment que tu peux te permettre d'être faible

ici ? » Elle s'approcha de Jennifer, et avant que cette dernière ne

puisse réagir, la gifla violemment, la faisant tomber à nouveau sur le sol.

« Si tu veux survivre, tu ferais bien de te ressaisir. Sinon, tu n'auras

pas à t'inquiéter de la fatigue ou de la douleur, parce que tu seras morte

avant la fin de la semaine. »

Jennifer sentit le goût métallique du sang sur sa langue,

mais elle ne répondit pas. **Elle se força à se relever, chaque mouvement lui

arrachant des gémissements de douleur.** Elle savait que répliquer ou montrer

sa colère ne ferait qu'aggraver les choses. Ici, elle devait se plier à leurs

règles, se soumettre à leurs caprices, aussi humiliants soient-ils. C'était la

seule façon de rester en vie.

Les jours se suivaient et se ressemblaient, remplis de

corvées éreintantes et d'humiliations incessantes. Les membres de la meute ne

manquaient jamais une occasion de la rabaisser, de lui rappeler sa position

d'esclave. Chaque tâche qu'elle effectuait était surveillée, chaque erreur,

aussi petite soit-elle, était sévèrement punie. **Les insultes volaient,

accompagnées parfois de coups, des coups qui laissaient des marques sur sa peau

déjà meurtrie.**

Un jour, alors qu'elle portait un seau d'eau, ses forces la

trahirent une fois de plus. Le seau glissa de ses mains, se renversant sur le

sol poussiéreux. Le liquide se répandit rapidement, s'infiltrant dans la terre,

et Jennifer resta figée, horrifiée par ce qu'elle venait de faire. Le silence

qui suivit fut lourd de menaces.

L'instant d'après, un homme surgit derrière elle,

l'attrapant par les cheveux pour la forcer à se retourner. C'était l'un des

guerriers de la meute, un colosse à l'air féroce qui avait toujours un sourire

sadique aux lèvres. « Regardez-moi cette idiote, » grogna-t-il en la

secouant violemment. « Elle est incapable de faire quoi que ce soit

correctement. »

Il la jeta au sol, et elle s'écrasa durement sur la terre.

Avant qu'elle ne puisse se relever, il se pencha sur elle, son visage si proche

du sien qu'elle pouvait sentir son souffle chaud et fétide. « Tu crois que

tu peux gaspiller de l'eau comme ça, hein ? » cracha-t-il, sa voix

basse et menaçante. « Tu crois que tu as le droit de faire des

erreurs ? »

« Je... Je suis désolée... » balbutia-t-elle, sa voix

tremblante. Elle savait que ses excuses ne serviraient à rien, mais c'était

tout ce qu'elle pouvait faire.

« Des excuses ? » Il éclata de rire, un rire

cruel et moqueur. « Les excuses ne te sauveront pas. Pas ici. »

Jennifer ferma les yeux, anticipant le coup qu'elle savait

imminent. Et il vint, un coup de pied brutal dans les côtes, qui lui coupa le

souffle. **La douleur explosa dans son corps, irradiant à travers chaque nerf,

chaque muscle.** Elle s'effondra, recroquevillée sur elle-même, essayant de se

protéger autant que possible des coups qui pleuvaient sur elle.

« Tu n'es qu'une esclave, » lui rappela l'homme en

la frappant encore. « Tu n'es rien ici. Tu n'as aucun droit. Tu ferais

bien de t'en souvenir. »

**Chaque mot, chaque coup renforçait cette réalité

dévastatrice.** Jennifer se sentait de plus en plus petite, de plus en plus

insignifiante. Elle avait l'impression d'être broyée, réduite en poussière par

cette vie de servitude, de souffrance.

Le soir venu, quand elle fut finalement libérée de ses

corvées, Jennifer retourna à sa cabane, le corps endolori, l'esprit brisé. Elle

s'effondra sur le sol, trop épuisée pour même penser à manger. **Ses mains

tremblaient, et des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues, se mêlant à la

saleté et au sang qui maculaient son visage.**

« Pourquoi... » murmura-t-elle dans l'obscurité, sa

voix à peine audible. « Pourquoi est-ce que je dois vivre ça ? »

Mais elle savait qu'il n'y avait pas de réponse à cette

question. Elle était prisonnière d'un monde qui ne connaissait que la loi du

plus fort, où la pitié n'avait pas sa place. **Ses rêves de vengeance, de

justice pour sa famille, semblaient de plus en plus lointains, presque

irréels.** Comment pouvait-elle espérer se venger, elle qui n'était même pas

capable de protéger sa propre vie ?

Une nuit, alors qu'elle s'apprêtait à sombrer dans un

sommeil agité, la porte de sa cabane s'ouvrit brusquement. Jennifer se

redressa, le cœur battant, craignant une nouvelle série d'humiliations. Mais ce

n'était pas un membre de la meute de Dark River qui se tenait là. C'était une

jeune femme, à peine plus âgée qu'elle, avec des cheveux bruns en cascade et

des yeux remplis de compassion. Elle portait une petite lanterne, dont la

lumière vacillante créait des ombres dans la pièce.

« Tu dois être Jennifer, » dit-elle doucement,

s'approchant d'elle. « Je m'appelle Emma. Je suis venue t'aider. »

            
            

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