Elle se réveilla dans la cabane, allongée sur le sol dur et
froid. Sa tête bourdonnait, et chaque muscle de son corps lui faisait mal. Elle
tenta de bouger, mais la douleur était trop intense. Des images floues lui
revenaient, des bribes de conversations qu'elle avait perçues avant de sombrer
dans l'inconscience. **Ils avaient ri d'elle, l'avaient insultée, lui avaient
craché dessus.** À leurs yeux, elle n'était rien de plus qu'une bête de somme,
quelque chose qui pouvait être utilisée, jetée et remplacée à volonté.
« Tiens, regarde qui est réveillée. » La voix de
cette même femme résonna dans la cabane, coupante et méprisante. Jennifer
tourna la tête, grimaçant sous l'effet de la douleur. La femme était là, debout
dans l'encadrement de la porte, les bras croisés. « Tu as dormi assez
longtemps, paresseuse. Debout. Il y a encore beaucoup de travail à
faire. »
Jennifer tenta de se lever, mais ses jambes flageolaient
sous elle. La femme soupira bruyamment, exaspérée par ce qu'elle voyait.
« Tu crois vraiment que tu peux te permettre d'être faible
ici ? » Elle s'approcha de Jennifer, et avant que cette dernière ne
puisse réagir, la gifla violemment, la faisant tomber à nouveau sur le sol.
« Si tu veux survivre, tu ferais bien de te ressaisir. Sinon, tu n'auras
pas à t'inquiéter de la fatigue ou de la douleur, parce que tu seras morte
avant la fin de la semaine. »
Jennifer sentit le goût métallique du sang sur sa langue,
mais elle ne répondit pas. **Elle se força à se relever, chaque mouvement lui
arrachant des gémissements de douleur.** Elle savait que répliquer ou montrer
sa colère ne ferait qu'aggraver les choses. Ici, elle devait se plier à leurs
règles, se soumettre à leurs caprices, aussi humiliants soient-ils. C'était la
seule façon de rester en vie.
Les jours se suivaient et se ressemblaient, remplis de
corvées éreintantes et d'humiliations incessantes. Les membres de la meute ne
manquaient jamais une occasion de la rabaisser, de lui rappeler sa position
d'esclave. Chaque tâche qu'elle effectuait était surveillée, chaque erreur,
aussi petite soit-elle, était sévèrement punie. **Les insultes volaient,
accompagnées parfois de coups, des coups qui laissaient des marques sur sa peau
déjà meurtrie.**
Un jour, alors qu'elle portait un seau d'eau, ses forces la
trahirent une fois de plus. Le seau glissa de ses mains, se renversant sur le
sol poussiéreux. Le liquide se répandit rapidement, s'infiltrant dans la terre,
et Jennifer resta figée, horrifiée par ce qu'elle venait de faire. Le silence
qui suivit fut lourd de menaces.
L'instant d'après, un homme surgit derrière elle,
l'attrapant par les cheveux pour la forcer à se retourner. C'était l'un des
guerriers de la meute, un colosse à l'air féroce qui avait toujours un sourire
sadique aux lèvres. « Regardez-moi cette idiote, » grogna-t-il en la
secouant violemment. « Elle est incapable de faire quoi que ce soit
correctement. »
Il la jeta au sol, et elle s'écrasa durement sur la terre.
Avant qu'elle ne puisse se relever, il se pencha sur elle, son visage si proche
du sien qu'elle pouvait sentir son souffle chaud et fétide. « Tu crois que
tu peux gaspiller de l'eau comme ça, hein ? » cracha-t-il, sa voix
basse et menaçante. « Tu crois que tu as le droit de faire des
erreurs ? »
« Je... Je suis désolée... » balbutia-t-elle, sa voix
tremblante. Elle savait que ses excuses ne serviraient à rien, mais c'était
tout ce qu'elle pouvait faire.
« Des excuses ? » Il éclata de rire, un rire
cruel et moqueur. « Les excuses ne te sauveront pas. Pas ici. »
Jennifer ferma les yeux, anticipant le coup qu'elle savait
imminent. Et il vint, un coup de pied brutal dans les côtes, qui lui coupa le
souffle. **La douleur explosa dans son corps, irradiant à travers chaque nerf,
chaque muscle.** Elle s'effondra, recroquevillée sur elle-même, essayant de se
protéger autant que possible des coups qui pleuvaient sur elle.
« Tu n'es qu'une esclave, » lui rappela l'homme en
la frappant encore. « Tu n'es rien ici. Tu n'as aucun droit. Tu ferais
bien de t'en souvenir. »
**Chaque mot, chaque coup renforçait cette réalité
dévastatrice.** Jennifer se sentait de plus en plus petite, de plus en plus
insignifiante. Elle avait l'impression d'être broyée, réduite en poussière par
cette vie de servitude, de souffrance.
Le soir venu, quand elle fut finalement libérée de ses
corvées, Jennifer retourna à sa cabane, le corps endolori, l'esprit brisé. Elle
s'effondra sur le sol, trop épuisée pour même penser à manger. **Ses mains
tremblaient, et des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues, se mêlant à la
saleté et au sang qui maculaient son visage.**
« Pourquoi... » murmura-t-elle dans l'obscurité, sa
voix à peine audible. « Pourquoi est-ce que je dois vivre ça ? »
Mais elle savait qu'il n'y avait pas de réponse à cette
question. Elle était prisonnière d'un monde qui ne connaissait que la loi du
plus fort, où la pitié n'avait pas sa place. **Ses rêves de vengeance, de
justice pour sa famille, semblaient de plus en plus lointains, presque
irréels.** Comment pouvait-elle espérer se venger, elle qui n'était même pas
capable de protéger sa propre vie ?
Une nuit, alors qu'elle s'apprêtait à sombrer dans un
sommeil agité, la porte de sa cabane s'ouvrit brusquement. Jennifer se
redressa, le cœur battant, craignant une nouvelle série d'humiliations. Mais ce
n'était pas un membre de la meute de Dark River qui se tenait là. C'était une
jeune femme, à peine plus âgée qu'elle, avec des cheveux bruns en cascade et
des yeux remplis de compassion. Elle portait une petite lanterne, dont la
lumière vacillante créait des ombres dans la pièce.
« Tu dois être Jennifer, » dit-elle doucement,
s'approchant d'elle. « Je m'appelle Emma. Je suis venue t'aider. »