Le souffle court, elle finit par se redresser, essuyant ses larmes d'un revers de main. Elle ne pouvait pas laisser la peur la dominer. **Elle devait être forte, pour elle-même, pour ceux qu'elle avait perdus.** Sa mission n'était pas terminée, et tant qu'elle avait la force de se battre, elle continuerait. C'était la promesse qu'elle se faisait, une promesse silencieuse, faite dans l'ombre de cette cabane délaissée.
Elle se leva, rassemblant ce qu'il restait d' son courage. Son regard parcourut la petite pièce, cherchant quelque chose, n'importe quoi qui pourrait lui être utile. Ses yeux tombèrent sur un vieux couteau rouillé, abandonné dans un coin. Elle s'en saisit, sentant le poids familier de l'arme dans sa main. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était mieux que rien. Un symbole, peut-être, de sa volonté de se battre, de ne pas céder.
La forêt était silencieuse à présent, comme si elle retenait son souffle, en attente de ce qui allait suivre. Jennifer savait que ce répit ne durerait pas longtemps. Ses ennemis la traquaient toujours, déterminés à la retrouver. Mais elle ne les laisserait pas gagner. Pas cette fois.
Elle jeta un dernier regard à la cabane avant de se tourner vers la forêt, prête à affronter ce qui l'attendait. **Son chemin était encore long, parsem
E d'obstacles, mais elle ne reculerait pas.** Elle ne pouvait pas se permettre de faiblir. Chaque pas qu'elle faisait la rapprochait un peu plus de sa vengeance, de la justice pour ceux qu'elle avait aimés.
Et alors qu'elle disparaissait à nouveau dans les ténèbres de la forêt, le couteau serré dans sa main, Jennifer ne pouvait s'empêcher de penser à ce loup qui l'avait observée, à la force tranquille qu'il avait dégagée. Peut-être, pensait-elle, n'était-elle pas si seule que cela, après tout.
Le soleil commençait à peine à se lever lorsque Jennifer émergea de la forêt, les rayons dorés perçant à travers le feuillage dense. Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, marchant sans relâche pour mettre le plus de distance possible entre elle et ses poursuivants. Le terrain sous ses pieds devenait de plus en plus accidenté, les arbres clairsemés laissant place à des collines rocheuses. Elle savait qu'elle approchait des frontières d'un autre territoire, mais elle n'avait d'autre choix que de continuer. Sa fatigue la rongeait, ses muscles étaient endoloris, mais son instinct de survie l'obligeait à avancer.
Ses vêtements étaient en lambeaux, et elle était couverte de boue et de sang séché. Ses cheveux, autrefois soigneusement coiffés, pendaient en mèches sales autour de son visage, et ses yeux, autrefois si brillants, étaient maintenant ternes, marqués par des cernes profondes. Jennifer ressemblait à une ombre de ce qu'elle avait été, mais malgré tout, sa volonté restait intacte. Elle se battait encore, même si son corps semblait prêt à la trahir à tout instant.
Soudain, elle sentit une présence, quelque chose de menaçant, comme si elle était observée. Son instinct l'alerta immédiatement, et elle se figea, retenant son souffle. **Les ombres semblaient se resserrer autour d'elle, et une tension palpable remplissait l'air.** Elle n'était plus seule. Jennifer savait que son arrivée sur un territoire inconnu attirerait des regards, mais elle n'était pas prête à faire face à ce qu'elle ressentait maintenant. Un grondement sourd résonna à travers la vallée, un son grave et terrifiant, qui fit frissonner la jeune femme.
Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, ils étaient là. Les membres de la meute de Dark River apparurent de toutes parts, des silhouettes sombres et imposantes, se fondant dans le paysage comme des prédateurs rôdant autour de leur proie. Ils la cernèrent rapidement, formant un cercle autour d'elle. Jennifer sentit la panique monter en elle, son cœur battant à tout rompre, mais elle tenta de garder son calme. Elle devait réfléchir, trouver un moyen de s'échapper, mais les chances étaient minces. Ils étaient trop nombreux, trop puissants.
« Qu'avons-nous là ? » Une voix glaciale brisa le silence. Un homme s'avança, se détachant du groupe. Il était grand, musclé, avec une prestance qui trahissait son rang élevé dans la meute. Ses yeux étaient d'un bleu perçant, presque inhumain, et son sourire, bien que poli, n'atteignait pas ses yeux. « Une étrangère sur notre territoire... Ce n'est pas très prudent, tu ne trouves pas ? »
Jennifer ne répondit pas, se contentant de le fixer, tentant de cacher la peur qui la rongeait. Elle savait qu'elle n'avait aucune chance de fuir. Ces hommes et ces femmes qui l'entouraient étaient des loups, des prédateurs aguerris, et elle n'était qu'une proie épuisée. Pourtant, elle refusa de montrer sa faiblesse. Elle se redressa autant que possible, malgré la douleur lancinante dans ses membres.
« Je ne veux pas d'ennuis, » dit-elle finalement, sa voix rauque après des jours de silence. « Je ne fais que passer. »
Le chef de la meute éclata de rire, un rire sans joie qui résonna dans l'air glacé du matin. « Passer ? » répéta-t-il en secouant la tête. « Tu crois vraiment que tu peux simplement traverser notre territoire sans en payer le prix ? »
Jennifer savait que ses paroles étaient vaines, mais elle n'avait pas d'autre choix que d'essayer. « Je vous en prie, je suis seule... Je ne cherche pas de conflit. »
Mais ses mots ne firent qu'accentuer le mépris dans le regard de l'homme. Il s'approcha d'elle, ses pas lourds écrasant les pierres sous ses bottes. « Personne ne traverse Dark River sans l'autorisation de notre Alpha, » dit-il en la toisant. « Et certainement pas une fugitive, aussi misérable soit-elle. »
Il fit un signe de tête, et avant qu'elle ne puisse réagir, deux membres de la meute s'élancèrent sur elle. Jennifer tenta de se défendre, de repousser leurs assauts, mais elle n'avait plus la force de se battre. Ils la maîtrisèrent facilement, la plaquant au sol avec une brutalité qui lui coupa le souffle. **Des mains rugueuses s'emparèrent de ses poignets, les tordant dans son dos tandis qu'une corde grossière les liait fermement.**
« Non ! » Jennifer se débattait, sa voix brisée par le désespoir. « Lâchez-moi ! »
Mais ses cris furent ignorés, étouffés par la terreur qui pesait sur elle. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle les refoula avec rage. Elle ne leur donnerait pas la satisfaction de la voir pleurer. Elle refusait de se montrer faible, même si tout en elle hurlait de terreur. Le chef de la meute s'agenouilla à côté d'elle, attrapant son menton pour l'obliger à le regarder dans les yeux.
« Tu aurais mieux fait de rester là où tu étais, petite, » murmura-t-il, son sourire cruel s'élargissant. « Ici, tu n'es rien de plus qu'une esclave. Tu ferais bien de t'y habituer. »