Le soleil perçait à peine les rideaux tirés de la chambre de Krist, projetant des rayons dorés qui effleuraient doucement les murs et le lit. Il se réveilla comme à son habitude, le visage encore marqué par les traces du sommeil, les souvenirs de son cauchemar déchirant effleurant sa conscience. Il s'assit au bord du lit, laissant la lumière du matin l'envelopper, cherchant à chasser les ombres de la nuit précédente. Le calme du matin était une bénédiction après la tumultueuse nuit qu'il avait vécue.
Après avoir pris un moment pour prier, Krist se rendit à la salle de bain. La douche tiède offrit un répit agréable à ses muscles endoloris, l'eau coulant sur lui comme une douce caresse. Il sortit de la douche, se sécha rapidement et enfila des vêtements décontractés avant de descendre à la cuisine.
Sa mère, Elara, se tenait devant la cuisinière, ses mains habiles préparant le petit déjeuner. La cuisine était un espace accueillant, avec des meubles en bois clair, des étagères remplies de pots et de bocaux, et une grande fenêtre laissant entrer la lumière du matin. Le parfum du café fraîchement préparé se mêlait aux arômes du pain grillé et des œufs.
« Bonjour, maman, » dit Krist en s'asseyant à la table. « J'ai eu une nuit agitée encore une fois. »
Elara se tourna avec un sourire rassurant, bien que ses yeux trahissaient une inquiétude profonde. « Oh, Krist, ces rêves te tourmentent encore. Que s'est-il passé cette fois ? »
Krist expliqua les récents événements avec une sincérité qui ne laissait pas de place à l'illusion. Il parla de son agression par les deux hommes, de l'enlèvement d'Isabelle et du symbole infini marqué sur les épaules de leurs agresseurs. Sa voix était empreinte de perplexité et de gravité.
« Et donc, ces hommes avaient ce symbole... Qu'est-ce que ça signifie, maman ? » demanda-t-il, cherchant des réponses.
Elara fit un effort visible pour paraître détendue. « Je ne suis pas sûre, Krist. Peut-être est-ce lié à des groupes que tu ne connais pas encore. Ces choses peuvent être très compliquées, tu sais. »
Krist la regarda avec une lueur de doute, mais ne poussa pas plus loin. Après le petit déjeuner, il laissa sa mère en proie à ses propres pensées. Elara, le visage grave, se rendit discrètement dans sa chambre. Elle ouvrit un tiroir secret dans la commode et en sortit une petite clé en argent, la regardant avec une inquiétude palpable. Cette clé, si insignifiante en apparence, semblait porter un poids immense.
« Pourquoi maintenant ? », Dit-elle les yeux remplis d'inquiétude.
Du côté de la villa des Mbaye, Isabelle se réveilla en même temps que le soleil, les rayons chauds de l'aube réchauffant son visage. Sa beauté naturelle semblait encore plus éclatante à la lumière du matin. Elle se leva lentement, ses mouvements gracieux mais fatigués. Elle se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche chaude, laissant l'eau apaiser ses muscles et effacer les traces de la nuit agitée.
Une fois prête, Isabelle rejoignit son père et Édouard dans la salle à manger, où le petit déjeuner avait été préparé avec soin par les servantes. La pièce était baignée de lumière, avec des tables élégamment dressées et des chaises en velours moelleux. Les discussions étaient légères, mais l'air restait tendu, marqué par les événements de la veille.
Après le repas, Édouard se leva en prétextant une affaire urgente, laissant Richard et Isabelle seuls. Isabelle en profita pour se rendre dans sa chambre et chercher quelques dossiers importants, pendant que son père regagna son bureau. Elle trouva un document caché dans un tiroir et retourna au bureau de son père, où elle trouva Richard qui s'apprêtait à partir au travail.
« Papa, regarde ça, » dit-elle en montrant le symbole infini à son père. « Ce symbole était marqué au fer à l'épaule des gens qui m'ont enlevé. Sais-tu ce que ça signifie ? »
Richard examina le symbole, son expression se durcissant. Il connaît bien le symbole, mais il ne veut pas que sa fille sache la vérité.
« Non, je ne sais pas ce que c'est mais ça appartient certainement à une secte. Il pourrait s'agir de quelque chose de dangereux. »
Juste à ce moment, Krist entra dans la pièce.
« Bonjour, monsieur Richard. Comment allez-vous ce matin ? » Demanda-t-il.
Richard se leva et salua Krist.
« Merci encore pour hier soir. Je vais au travail maintenant. Vous pouvez discuter avec Isabelle en attendant. »
Krist salua Richard alors qu'il quittait le bureau. Il se tourna vers Isabelle, un sourire amical aux lèvres. « Alors, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? »
Isabelle le regarda avec une froideur mesurée.
« Je vais bien, mais ne vous faites pas d'illusions. Sauver ma vie ne fait pas de vous mon ami. Nous ne sommes pas proches pour autant. »
Krist hocha la tête, comprenant le message. « Je comprends. Que prévoyez-vous de faire aujourd'hui ? »
Isabelle leva les yeux vers lui. « Ça ne vous regarde pas. Contentez-vous juste de me conduire où je veux aller et quand je veux. Rien de plus. »
Krist acquiesça, « D'accord, c'est noter ».
« Bien. Conduisez-moi sur une piste ! », Ordonna-t-elle.
Mais Krist ne bougea pas. Alors Isabelle se tourna vers lui, perplexe et le gronda.
« Vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit ? »
« Si, je vous ai entendu mais il y a longtemps que j'ai arrêté de suivre des ordres alors demandez-moi gentiment de vous amener ».
« C'est votre travail de me conduire où je veux alors faites ce que je vous dis », répliqua-t-elle.
Mais Krist était déterminé à ne pas céder.
« Si vous voulez y aller seule, allez-y, je ne vous retiens pas ».
Isabelle était obligée de céder. « Très bien, vous avez gagné. Voulez-vous bien me conduire sur une piste votre Altesse ? » Demanda-t-elle gentiment.
« Bien sûr, avec plaisir » dit-il avec un petit sourire aux lèvres.
Krist ouvrit la porte pour la laisser sortir. Il la suivit et ils se regagnèrent la voiture. Isabelle monta et ils partirent. Elle semblait inquiète, du secret que pourrait révéler cette piste qu'elle s'apprêtait à explorer.