Krist se trouvait au cœur d'une forêt dense et étouffante, la région de Gorag, un lieu où la végétation luxuriante semblait se refermer sur elle-même, créant un labyrinthe naturel. Les arbres centenaires, aux troncs épais et tordus, s'élevaient vers le ciel, leurs cimes se mêlant en une canopée impénétrable. Des fougères géantes et des lianes serpentines obstruaient chaque chemin, offrant un refuge parfait pour ceux qui cherchaient à se cacher, comme les rebelles qu'ils traquaient.
L'humidité pesante et l'odeur de terre humide imprégnaient l'air, tandis que les bruits de la forêt – cris d'animaux inconnus, bruissements de feuilles – ajoutaient une tension palpable à l'atmosphère. La région de Gorag, avec ses clairières rares et ses sentiers invisibles, était l'endroit idéal pour une embuscade.
Krist, un homme à la stature imposante et à la peau d'ébène, avançait prudemment, son regard acéré scrutant les environs. Ses traits, d'une beauté virile, étaient marqués par l'expérience et le devoir. Des muscles saillants témoignaient des années passées à entraîner son corps à endurer l'inimaginable. Ses yeux, sombres et perçants, reflétaient la détermination d'un commandant habitué à mener ses hommes au combat.
« Restez sur vos gardes, » murmura-t-il à travers son micro en fixant ses hommes, dispersés autour de lui, chacun prêt à répondre à la moindre menace.
« Reçu, commandant. Rien à signaler pour le moment, » répondit l'un d'eux.
« Ça semble trop calme ici, chef. »
« Exactement. Restez vigilant. Quelque chose cloche. »
Le silence de la forêt fut soudain rompu par une détonation. Des balles fendirent l'air, tranchant la quiétude trompeuse de la forêt. Les rebelles les avaient piégés.
« À couvert ! Repliez-vous ! » Cria-t-il.
Les balles sifflaient autour de lui, frappant les arbres et le sol, éclatant en éclats mortels. Krist fit tout ce qu'il pouvait pour protéger ses hommes, ordonnant un repli stratégique tout en ripostant. Mais ils étaient encerclés, et les rebelles avaient l'avantage du terrain.
« Chef, grenade ! » Cria un de ses hommes.
Il y eut un instant de panique. Krist tenta de repousser ses hommes, criant des ordres pour éviter la déflagration imminente. Mais c'était trop tard. La grenade explosa dans un bruit assourdissant, projetant Krist au sol, la douleur traversant tout son corps.
Il se réveilla en sursaut, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. La sueur perlait sur son front, et son esprit était encore embrouillé par les images du cauchemar. Il prit une profonde inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur. La lumière du matin filtrait à travers les rideaux de sa chambre, contrastant avec l'obscurité oppressante du rêve.
« Seigneur, donne-moi la force... » murmura-t-il en fermant les yeux, cherchant du réconfort dans la prière. Puis, lentement, il se leva de son lit, se dirigeant vers la salle de bain pour se rafraîchir.
La douche froide sur son visage apporta un soulagement bienvenu, dissipant les dernières traces de son cauchemar. Son appartement, un bel espace de trois chambres et un salon, était impeccablement décoré avec des meubles modernes. Les murs étaient ornés de photographies en noir et blanc, capturant des paysages lointains et des souvenirs de son passé militaire. La cuisine, ouverte sur le salon, était lumineuse, avec des appareils en acier inoxydable et un îlot central en marbre.
Krist sortit de la salle de bain, habillé sobrement mais avec élégance. Il se dirigea vers la cuisine où sa mère, Elara, préparait le petit-déjeuner.
« Encore un mauvais rêve, n'est-ce pas ? » dit-elle en posant une assiette d'œufs brouillés et de bacon sur la table.
« Oui, toujours le même. » Il s'assit en face d'elle, essayant de cacher son inquiétude derrière un sourire.
« Un jour, ces souvenirs finiront par te laisser en paix. En attendant, mange. Tu as besoin de reprendre des forces. »
« Tu sais, maman, tu devrais écrire un livre de recettes. Ces œufs sont encore meilleurs que dans mes souvenirs. »
« Tu plaisantes, mais si je devais écrire un livre, il serait rempli de conseils pour les mères d'anciens militaires insomniaques. »
Ils échangèrent un sourire complice avant de continuer leur repas. Après avoir mangé, Krist se leva, remerciant sa mère d'un baiser sur la joue avant de se diriger vers la porte.
Krist quitta l'appartement pour se rendre à son travail, une agence de sécurité privée située dans un bâtiment moderne au centre-ville. L'agence, dirigée par un homme nommé Anton Blake, était réputée pour ses services d'élite, offrant protection et sécurité à des clients prestigieux.
En entrant dans l'agence, il salua quelques collègues avant de se diriger vers le bureau de Blake, un homme à l'allure sévère, aux cheveux grisonnants, mais dont l'esprit vif trahissait une carrière remplie de décisions difficiles.
« Krist, entre. J'ai quelque chose pour toi. Un riche homme d'affaires du nom de Richard Mbaye cherche un garde du corps pour sa fille. C'est un client de haut niveau. Tu es l'homme qu'il nous faut. »
« Une fille à protéger ? Qu'est-ce qui le préoccupe ? »
« Apparemment, il craint pour sa sécurité. C'est tout ce que je sais pour le moment. On va le rencontrer pour plus de détails. Prépare-toi, on part dans cinq minutes. »
Krist acquiesça et suivit Blake jusqu'à l'imposant siège de la société de Richard Mbaye. Le bâtiment, tout en verre et acier, dominait le quartier des affaires, symbolisant le pouvoir et la richesse.
Ils furent accueillis dans un bureau somptueusement décoré, où Richard Mbaye les attendait. Richard, un homme d'une cinquantaine d'années, arborait un costume parfaitement taillé. Ses cheveux, légèrement grisonnants, ajoutaient à son air distingué.
« Messieurs, merci d'être venus. J'ai besoin de vos services pour ma fille, Isabelle. Je crains que des gens malintentionnés ne s'en prennent à elle. »
Il leur montra une photo de sa fille, une jeune femme d'une beauté saisissante, aux traits délicats mais au regard perçant.
Krist était immédiatement captivé par son image. « Elle est... incroyable. »
« Krist, je veux que vous commenciez demain soir. Je donne un bal masqué à ma villa, et j'aimerais que vous soyez à ses côtés pour veiller sur elle. »
Krist accepta la mission, impressionné par la stature et la richesse de Richard. Il savait que ce travail serait différent de ce qu'il avait fait jusque-là.
De retour à l'agence, Blake donna à Krist la journée pour se préparer. Krist enfourcha sa moto, un engin puissant qui rugissait sous lui tandis qu'il se dirigeait vers chez lui.
Mais sur le chemin, il remarqua une voiture noire qui le suivait de près. Le moteur grondait sous lui alors qu'il accélérait, mais la voiture restait sur ses talons.