Chapitre 5 L'ombre des soupçons

Le bal battait toujours son plein dans la villa des Mbaye, ses invités dansant et se divertissant sous un plafond orné de lustres scintillants. Les éclats de rire et la musique créaient une ambiance festive, mais pour Richard, ce soir n'était pas comme les autres. Dans son bureau privé, un sanctuaire de calme et de luxe, l'inquiétude était palpable.

Le bureau était un espace élégant, avec des murs tapissés de bois sombre et des étagères remplies de livres reliés en cuir. Un grand bureau en acajou trônait au centre de la pièce, couvert de documents et de dossiers importants. Les fauteuils en cuir à dossier haut et les rideaux lourds contribuaient à une atmosphère de gravité. Une grande fenêtre offrait une vue sur les jardins éclairés, mais la lumière tamisée de la pièce accentuait l'air de préoccupation de Richard et Édouard.

Richard, l'air troublé, se tenait derrière son bureau, regardant par la fenêtre avec des yeux pleins d'inquiétude. Édouard, son frère, était assis en face de lui, le visage marqué par une expression qui oscillait entre frustration et détermination.

« Qui aurait pu vouloir enlever Isabelle ? » demanda Richard, le ton empreint d'une inquiétude sincère.

Édouard haussa les épaules, essayant de paraître nonchalant. « C'est probablement à cause de ses enquêtes. Elle s'est fait beaucoup d'ennemis et tu le sais. Mais à mon avis, je crois que c'est à cause de ce que tu sais pertinemment, ce que nous savons tous les deux. »

Richard secoua la tête, l'air préoccupé. Leurs échanges furent interrompus lorsque la porte du bureau s'ouvrit avec un léger grincement. Isabelle entra, accompagnée de Krist. Ses vêtements décolorés et les traces de poussière sur sa robe n'avaient pas terni son élégance naturelle. Sans hésiter, elle se jeta dans les bras de son père, le serrant avec une force émotionnelle palpable comme si elle voulait se convaincre que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Richard, visiblement soulagé, étreignit sa fille avec tendresse.

« Ma chérie, ça va ? Tu es en sécurité ? » Demanda-t-il.

« Oui, je vais bien, papa. C'est grâce à Krist, il m'a sauvé la vie » répondit-elle, la voix encore tremblante.

Richard se tourna vers Krist avec gratitude. « Merci d'avoir veillé sur ma fille. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans vous. »

Krist, avec son habituelle modestie, répliqua. « Je faisais simplement mon travail, Monsieur Mbaye. »

Une lueur de curiosité traversa les yeux de Krist. « Monsieur, si je puis me permettre, pourquoi avez-vous décidé d'engager un garde du corps pour Isabelle maintenant ? Est-ce que vous savez quelque chose que vous ne me dites pas ? »

Richard sembla hésiter, puis il secoua la tête. « Je ne voulais que protéger ma fille, rien de plus.»

Krist n'était pas convaincu et il répliqua.

« Depuis qu'elle est journaliste, elle n'a jamais eu de protection, alors pourquoi maintenant ? ».

Richard échangea un regard inquiet avec son frère. Il écourta la conversation avec Krist.

« Merci encore pour votre aide. »

À ce moment-là, Édouard reçut un appel. Il s'excusa et sortit du bureau pour répondre dans un endroit plus discret. La voix au bout du fil était froide et autoritaire.

« Édouard, avez-vous réussi ? »

Édouard, visiblement contrarié, répondit.

« Non monsieur. Un garde du corps a sauvé ma nièce, mais je vous promets que je vais réussir ma mission. Je trouverai un moyen de faire parler Richard. »

La voix de l'autre côté de la ligne s'adoucit légèrement mais resta menaçante.

« Vous feriez bien de trouver un moyen de le forcer à révéler où est caché l'artefact. Sinon, vous et vos proches pourriez en payer le prix. »

Édouard raccrocha, l'air sombre. Il retourna au bureau, où Richard et Isabelle l'attendaient. La tension était palpable.

Isabelle, épuisée, se dirigea vers sa chambre pour se laver et se reposer. Krist, ayant pris congé, retourna chez lui, son esprit encore tourmenté par les événements de la nuit. Il avait le sentiment que la menace ne faisait que commencer.

Pendant ce temps, Édouard, seul avec Richard, murmura : « Toi et moi savons pourquoi Isabelle a été enlevée. Je crois qu'il est temps qu'Isabelle sache ce qui se passe »

Richard le regarda fixement, une lueur de compréhension et d'inquiétude dans ses yeux.

« Non, absolument pas. Je ne veux pas engager ma fille dans ces histoires. Elle mérite une vie tranquille ».

« Sa vie ne sera plus jamais tranquille et tu le sais tout aussi bien que moi. Elle doit savoir », dit Édouard.

Richard se rendit dans la chambre de sa fille et observa Isabelle endormie depuis la porte entrouverte. Il savait que le danger n'était pas terminé, que les véritables enjeux n'avaient fait que commencer.

Le bal était terminé. La nuit avançait, et le calme apparent était trompeur. Une tempête se préparait, et le pire était encore à venir.

            
            

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