Résister au charme du Milliardaire
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Chapitre 3 Chapitre 3

J'étais sur le point de lui répondre, abasourdie par son culot, mais aucun mot ne sortait de ma bouche. Comme si ça ne suffisait pas, il a ajouté, exaspéré :

- Peut-être pourriez-vous faire l'addition vous-même ? On gagnerait du temps. Ça devrait être à votre portée, non ?

Rouge de colère, j'ai pensé : « Mais quel crétin ! Il se prend pour qui ? »

Depuis cet épisode, chaque fois que monsieur « je-me-crois-meilleur-que-les-autres » entre dans la boulangerie, je perds mes moyens.

Premièrement, je perds la parole. À part un « bonjour » timide, le prix de ses achats et un « bonne journée », je ne parviens pas à articuler autre chose, me contentant de sourire bêtement.

Deuxièmement, ma vue semble aussi se troubler. Dès qu'il me fixe de son regard perçant pour passer commande, je ne peux m'empêcher de baisser les yeux. Et quand je me rabats sur ses lèvres parfaites, c'est encore pire. Combien de fois me suis-je imaginée les embrasser pour fuir son regard ? Même si je sais qu'il est insupportable, ça n'empêche pas qu'il soit attirant. Je sais, c'est ridicule, mais que voulez-vous, je ne peux m'empêcher de rêvasser.

Troisièmement, mon ouïe aussi se fait défaillante en sa présence. Combien de fois ai-je dû lui demander de répéter ce qu'il avait dit ? Trop occupée à fixer sa bouche pour éviter de croiser son regard, je ne capte souvent rien de plus que son « bonjour ». Et là, il répète, visiblement agacé, sans sourire.

Ah, son absence de sourire ! C'est ce qui me déstabilise le plus. Cet homme ne sourit jamais. Quand il me regarde, il a toujours cette moue boudeuse et renfrognée, sauf quand il se moque de moi. Ce qui arrive de plus en plus souvent, vu le nombre de gaffes que j'accumule.

Mais ce matin-là, il s'est produit un miracle. Un sourire. Bon, ce n'était qu'un rictus, mais c'était déjà ça. Je me suis demandée s'il avait une maladie incurable qui l'aurait poussé à être plus gentil avec la vendeuse de la boulangerie.

Enfin, en parlant de parties du corps qui flanchent en sa présence, mes bras et mes jambes semblent perdre toute coordination dès qu'il est là. Et c'est là que mon patron, Gégé, alias Gérôme Fulbert, entre en jeu.

Gégé, c'est un homme désordonné qui laisse traîner des obstacles un peu partout dans la boutique. Un jour, il a laissé une panière à pain vide juste derrière moi, et quand j'ai voulu servir Chroos, j'ai trébuché et fini les quatre fers en l'air, coincée dans la panière.

Imaginez la scène ! Heureusement que je ne portais ni jupe ni robe ce jour-là ! Sinon, la situation aurait été encore plus humiliante. Déjà que c'était assez mortifiant de me retrouver le derrière coincé dans cette panière avec mon visage coincé entre mes genoux.

Chroos, bien sûr, n'a pas manqué l'occasion de se moquer de moi. Il est même venu m'aider, hilare. Oui, hilare ! Il riait aux éclats en me sortant de là, avec l'aide de Gégé.

Depuis, il circule une rumeur à Vouvan-les-Forêts. On dit que, chez Gégé, la petite vendeuse un peu enveloppée assure aussi l'animation gratuite. La honte, vous dis-je !

Aujourd'hui, ma journée a été encore pire que d'habitude, si c'est possible. Un lundi vraiment pas comme les autres, où j'ai encore eu la malchance de tomber en pleine action devant le brun ténébreux qui me fait perdre tous mes moyens. Tout ça en essayant de lui servir ses éternelles chouquettes, qui commencent sérieusement à me sortir par les yeux. Cet incident ridicule, avec la chute et tout ce qui s'en est suivi, y compris ce geste où il a frôlé mes cheveux, me met encore hors de moi en repensant à cette matinée.

Je devrais vraiment me calmer avant que les enfants ne rentrent de l'école.

- Angela, j'ai besoin de toi !, je m'exclame, séchant mes cheveux avec une serviette devant le miroir de la salle de bain. Elle saura bien me dire ce qu'elle pense de tout ça.

Ce matin, après le départ de ce monsieur ponctuel à 7h57, j'ai dû encaisser, en prime, les blagues lourdes de mon patron, qui n'a pas manqué de me rappeler l'incident à chaque occasion. Ce genre d'humour devient presque une habitude dès que je fais une bêtise. Et, une fois de plus, le bougre a une part de responsabilité dans cette histoire...

Entre 7h et 8h, Gégé fait des apparitions éclair dans la boutique, couvert de farine, et se jette sur ses potes pour leur serrer la main et lancer des blagues salaces, toujours en laissant derrière lui une traînée de farine que je m'efforce de balayer à chaque passage, si le temps me le permet. Mais ce matin-là, avec tout ce qu'il y avait à faire, je n'ai pas eu une minute pour m'occuper du sol. Et bien sûr, quand Maxwell Chroos est arrivé, pile à l'heure comme d'habitude, le sol était une vraie patinoire.

« Pile à l'heure ! », ai-je pensé, sarcastique, en jetant un coup d'œil à ma montre. 7h45. Pas une minute de plus ! Il est vraiment régulier, ce gars-là.

Le jour où Prof ne pointera pas son nez à l'heure, je devrai sans doute lancer un avis de recherche...

Ce matin, donc, il est arrivé comme tous les jours, et moi, je venais juste de finir de placer les gâteaux dans la vitrine. J'ai levé les yeux vers lui, essayant de garder un air détaché, mais comme toujours, ma bouche est devenue sèche et une boule a commencé à se former au fond de ma gorge, avant de dégringoler jusqu'à mon estomac. Une vraie sensation de yo-yo qui me secoue chaque fois qu'il est là.

- Bonjour, m'a-t-il dit, avec un sourire timide, l'air plus détendu que d'habitude. Comment ça va ce matin ?

J'ai frissonné. Pourquoi se soucie-t-il de ma santé tout à coup ? Et il a vraiment souri, ou j'ai rêvé ?

- Bonjour !, ai-je balbutié en me redressant. La même chose que d'habitude, je suppose ?

Petit clin d'œil pour montrer que je ne me laisse pas faire.

- Oui, merci !, a-t-il répondu, sérieux, sans même relever l'ironie.

Je me suis retournée, fière de moi, et me suis dirigée vers la vitrine des viennoiseries. J'ai attrapé un sac en papier, pris une pince, et commencé à remplir le sachet avec ses éternelles chouquettes. Mais en voulant faire vite, j'ai oublié la farine que je n'avais pas balayée plus tôt. Et là, j'ai glissé, perdant l'équilibre comme une débutante, et je suis partie en vrille, sous les yeux écarquillés de Maxwell-je-me-la-pète.

Pendant que je tentais de m'accrocher à quelque chose, le sac en papier a pris son envol, et les chouquettes ont jailli comme des boulets de canon, retombant sur moi et recouvrant mes cheveux de sucre.

- Vous allez bien ? Vous vous êtes fait mal ?, m'a demandé Maxwell, l'air inquiet.

Inquiet ? Je n'y crois pas une seconde. Il a juste voulu être poli, surtout avec les deux autres clients qui venaient d'entrer.

- Ça va, merci !, ai-je répondu sèchement, essayant de ne pas paraître trop embarrassée.

En me relevant, nos regards se sont croisés brièvement. Maxwell me fixait d'un air étrange, sourcil levé, la tête légèrement penchée sur le côté. Mais je n'ai pas cherché à comprendre ce qui se passait dans sa tête à ce moment-là. Blessée dans mon amour-propre, j'ai épousseté mon jean et mes cheveux, tandis que Gégé, dans le fournil, éclatait de rire.

- Si tu continues à saccager le matos, je vais te retenir ça sur ton salaire !, a-t-il plaisanté entre deux éclats de rire.

Mais bien sûr, il n'en fera rien. Après toutes ces années, je suis devenue plus qu'une simple employée pour lui et Maria, surtout depuis qu'ils ont perdu leur fille.

Angie, une amie proche, est décédée dans un accident de voiture six ans après mon arrivée ici. Depuis, je veille sur ses parents, en plus de travailler pour eux, comme elle m'avait aidée à décrocher ce job.

Depuis ce moment-là, ils n'ont cessé de me répéter qu'ils n'auraient pas pu traverser cette épreuve sans mon aide. Cela me touche beaucoup et, je l'avoue, ça me rend heureuse. Pourtant, je reste persuadée qu'ils s'en seraient sortis sans moi, car ils sont bien plus solides qu'ils ne l'imaginent.

Je suis vraiment contente d'avoir pu soutenir les Fulbert dans ce moment si difficile, en les réconfortant autant que possible. J'ai pris en charge les démarches administratives dont ils n'avaient pas la force de s'occuper. Je passais aussi chez eux pour leur préparer de bons petits plats... J'ai même géré la boutique pendant les quinze premiers jours, avec l'aide de Boris, un cousin retraité de Gégé. Lui aussi, ayant travaillé dans le domaine, a volontiers pris la place du boulanger pour s'occuper du fournil, heureux de pouvoir rendre service.

Depuis, je rends visite aux Fulbert régulièrement avec mes enfants : Mia, seize ans, et Samuel, onze ans, que Gégé et Maria ont eux aussi adoptés comme leurs propres petits-enfants. Ils sont devenus une famille pour nous, et cette épreuve a véritablement renforcé nos liens.

- Excuse-la, Prof ! a lancé Gégé en direction de Maxwell Chroos, tout sourire. Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais notre Gabie n'est vraiment pas dans son assiette. Je ne l'ai jamais vue aussi maladroite ! Quelque chose doit vraiment la chambouler...

            
            

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