Résister au charme du Milliardaire
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Chapitre 5 Chapitre 5

Réfléchis, Gabie, réfléchis ! Le travail ! Voilà la réponse ! Je mets rarement ma bague au boulot par peur de l'abîmer ou de la perdre. Et s'il me demande pourquoi je la porte aujourd'hui, je lui dirai que j'ai tout simplement oublié de l'enlever.

Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ça me met dans tous ces états de penser que je pourrais plaire à Maxwell Chroos. Est-ce que lui aussi me plaît ? Non, jamais de la vie ! Alors pourquoi est-ce que le moindre geste de sa part me perturbe autant et me fait ressentir des émotions contradictoires ? Si ce type ne m'intéresse pas, pourquoi est-ce que tout ce qui vient de lui ne me laisse pas indifférente ? Hein ?

Bon, j'arrête de me prendre la tête ! J'attends de voir ce qu'Angela va dire ! J'ai le pressentiment qu'elle ne va pas me ménager. Comme d'habitude, elle va me donner son avis sans filtre.

- Hey ! Salut, Gabie. Merci pour l'invitation.

Oh ! Voici Elena qui entre dans le vestibule suivie d'Angela. Elle me fait une bise sur la joue et me tend une bonne bouteille de Bordeaux et un paquet de gressins à l'ail et aux herbes.

- Les enfants sont là ? demande-t-elle sans me laisser le temps de la remercier, jetant un coup d'œil autour d'elle en suspendant sa veste en cuir au porte-manteau devant elle.

Elle se dirige ensuite vers le salon et je lui réponds en élevant la voix pour qu'elle m'entende, un grand sourire aux lèvres :

- Probablement dans leurs chElenas, en train de finir leurs devoirs.

Ça y est ! Mes deux amies sont là et je me sens déjà beaucoup mieux. L'optimisme d'Elena est vraiment contagieux, c'est un vrai rayon de soleil !

Je ferme la porte et me tourne vers Angela, que je serre dans mes bras et embrasse sur les joues.

- Je suis tellement contente que vous ayez pu venir, je lui confie avec un soulagement évident dans la voix. J'ai du lourd à vous raconter.

Angela comprend immédiatement à quoi et à qui je fais allusion, et elle lève les yeux au ciel en grimaçant. Ça commence bien ! Elle enlève sa veste en jean tout en me regardant du coin de l'œil, curieuse. Je l'invite à passer dans la salle à manger où Elena nous attend déjà. Tout en l'accompagnant, je lui murmure à l'oreille :

- J'ai besoin de tes conseils avisés, en urgence. Cette fois, c'est du sérieux !

- J'ai bien compris. Qu'est-ce qu'il a encore fait, ton monsieur-je-me-la-pète préféré ?

Soudain, Angela s'arrête net, me prend fermement par les bras, fronce les sourcils et plonge ses yeux dans les miens avec une intensité qui me déstabilise toujours. Je déteste quand elle fait ça.

- Sérieusement, Gabie ? lance-t-elle soudain avec son tact légendaire, me faisant sursauter, car j'étais perdue dans ses yeux envoûtants. Ne me dis pas que ce crétin te plaît ?

Quoi ? Elle est folle ? Je n'ai encore rien dit et elle pense déjà que je craque pour ce type ! C'est incroyable ! Comment Angela peut-elle même envisager une telle chose ? Elle lit l'avenir ou quoi ? Parce que moi, à cet instant précis, à part dire que Maxwell m'insupporte, je ne peux pas affirmer grand-chose. Et voilà que ma meilleure amie me demande si j'ai des sentiments pour lui !

Sans perdre une seconde, je m'empresse de lui faire savoir que sa question me scandalise.

- T'es malade ou quoi ? Mais qu'est-ce que tu vas t'imaginer ?

Angela me lance un regard appuyé et je sens une présence derrière moi. Je comprends immédiatement le message. Je me retourne, un sourire forcé sur le visage.

Mon fils, à quelques centimètres de moi, un bol de chips dans une main et une grosse chips dans l'autre, qu'il mâche bruyamment, nous observe, Angela et moi, d'un œil suspicieux.

- C'est qui, monsieur-je-me-la-pète, maman ? me demande-t-il innocemment, plantant ses grands yeux marron dans les miens.

Je me racle la gorge, mal à l'aise. Je me sens prise en flagrant délit.

- Euh...

- Hey ! Salut, Sam ! intervient Elena en venant à ma rescousse, s'approchant de lui. T'as encore grandi, toi, non ?

Merci, Elena ! Je te revaudrai ça !

Son intervention me donne quelques secondes pour me ressaisir et reprendre contenance devant mon fils.

- Bonjour, Elena ! Bonjour, Angela ! répond Sam avec une politesse exemplaire, tout sourire, visiblement ravi de les voir.

Bon, au moins, il est bien élevé, ce gamin ! Je me dis intérieurement que je n'ai pas tout raté.

Avec la nonchalance typique des adolescents et son bol de chips toujours à la main, Sam s'approche des filles et les embrasse, avant de revenir vers moi avec une expression sérieuse. Il attend toujours une réponse à sa question.

Hum ! Il ne lâche jamais le morceau, hein !

Voilà ce que ça donne quand on apprend à ses enfants à être persévérants et à ne jamais abandonner avant d'avoir ce qu'ils veulent.

- Personne ! je réponds rapidement, encore un peu gênée. Un type du boulot. Et je t'interdis de dire des grossièretés !

- Pourquoi ? réplique-t-il immédiatement. Angela en dit bien, elle !

Il ricane et j'entends Elena étouffer un rire. Je la fusille du regard.

- Parce que c'est comme ça ! Voilà pourquoi ! je réplique, croisant enfin le regard de Sam.

OK, ma réponse n'est pas des plus brillantes, mais qu'est-ce qu'ils peuvent être pénibles avec leurs questions ! Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ?... Et pourquoi

vous ne posez pas une autre question, tiens ?!

Angela éclate de rire en voyant mon regard désemparé. Elle semble apprécier le fait que je perde parfois le contrôle sur Sam, car c'est rare que ça arrive.

- T'es un vilain garnement ! me fait-elle remarquer. Un jour, Gabie, c'est lui qui mènera la danse, tu verras.

Garnement ? Non mais sérieux ! En 2024, qui utilise encore ce mot pour désigner un enfant insolent ? Un garnement, c'est ce petit bonhomme qui chaparde des bonbons à l'épicerie de l'oncle Émile ! Sam, lui, c'est un ado de presque quinze ans avec son lot de préoccupations et d'interrogations.

Je souris, me sentant un peu soulagée malgré tout.

- Va finir tes devoirs, Sam, je lui ordonne gentiment en le poussant hors de la salle à manger. Et pas de "monsieur-je-me-la-pète" dans la conversation. C'est une expression d'adulte et tu n'as pas encore l'âge pour ça. D'accord ?

Il me fait un clin d'œil tout en croquant une autre chips.

- D'accord, maman.

Puis, après avoir croisé Angela du regard, il quitte la pièce avec un sourire malicieux, me laissant dépitée.

Je me tourne vers mes amies, secouant la tête en soupirant.

- Vous voyez ce que c'est d'avoir un ado à la maison ! Parfois, je me demande si ce n'est pas lui qui me mène par le bout du nez !

Angela et Elena éclatent de rire de concert. C'est contagieux et je finis par les imiter. Ah, que ça fait du bien de se lâcher un peu !

Nous passons le reste de la soirée à discuter de tout et de rien, entre amies, en mangeant des gressins et en sirotant un bon verre de vin. Mais dans un coin de ma tête, les événements de la matinée me reviennent sans cesse, et je n'arrive pas à m'empêcher de penser à ce que Maxwell Chroos pourrait bien me réserver la prochaine fois que nos chemins se croiseront.

Je lève les yeux au ciel. Ces jeunes d'aujourd'hui, sérieusement ! Ils sont même plus capables de s'exprimer correctement ! Plus le temps passe, plus ils communiquent avec des rébus et des gestes. M.D.R. pour : mort de rire. T.G. pour : ta gueule. (J'ai appris ça il n'y a pas longtemps.) Et maintenant, S.T.P... Et puis quoi encore ! Bientôt, il faudra faire appel à des scientifiques spécialisés dans le déchiffrage de codes secrets, ou à des ingénieurs de la NASA, pour comprendre leurs discussions !

                         

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