Chapitre 6 L'appel de Myla

Reid a ouvert la porte de la voiture et y est entré.

Une mine triste et inquiète était attachée à son visage et ses yeux magnifiques se plissaient en regardant la chambre bien éclairée du troisième étage.

Ses doigts longs et minces caressaient avec douceur ses lèvres fines et sensibles, sur lesquelles flottait encore une odeur de son arôme.

Ses yeux ont clignotés, et un léger sourire s'est dessiné au coin de ses lèvres.

Après une observation de près d'une demi-heure, un regard de sûreté s'est allumé dans ses yeux noirs et intenses. Après avoir jeté un dernier regard à l'appartement, il a démarré la voiture et est parti.

Terrifiée, Kira s'est étalée sur le sol. Son esprit était en désordre.

Ce n'était que lorsque le téléphone dans sa poche a sonné qu'elle a repris ses esprits.

Elle a pris son téléphone, assommée, et sans regarder l'écran pour savoir qui lui téléphonait, elle a bafouillé en disant d'une voix grossière : « Allô? »

« Kira! Tu veux m'enerver exprès? Qu'est-ce qui s'est passé pendant le rendez-vous d'aujourd'hui? L'homme m'a informée que tu sortais avec un pantin. Si tu ne me le dis pas tout de suite, je vais couper les relations avec toi! », a crié Myla. Sa voix était si fort que même les voisins l'entendaient.

Sa voix musclée a suffi à ramener Kira à la réalité.

Le visage de Kira était encore teinté de peur à cause de ce qui venait de se passer. Lorsqu'elle a finalement repris ses esprits, elle a secoué la tête et tenté de garder le dessus sur son esprit brouillé.

« Kira, qu'est-ce qui ne va pas chez toi? Tu es dingue ou quoi? Raconte-moi les détails de ton rendez-vous d'aujourd'hui! », a pressé Myla impatiemment.

Voyant que sa fille qui était proche de sa trentaine sans petit ami, elle s'est sentie dépassée. En tant que mère, comment pouvait-elle ne pas être inquiète?

Kira a pris une profonde inspiration, essayant de rendre sa voix normale, et a dit : « Maman, j'ai écouté ta proposition, et je suis allée au rendez-vous d'aujourd'hui. Laisse-moi te demander une chose. As-tu une idée du genre de personne qu'est cet homme? Tu ne peux même pas imaginer quel genre de personne il est. »

« Alors, explique-moi. On m'a dit que l'homme travaillait dans une unité gouvernementale et qu'il était honnête et loyal. Elle a dit que l'homme méritait un engagement à vie », a déclaré Myla.

A ces mots, Kira a roulé les yeux. Elle a tout de suite compris que cet homme avait encore trompé sa mère.

« Oui, cet homme est un employé d'une unité gouvernementale, et il gagne sept à huit mille par mois. De plus, il me méprise parce que je travaille dans une agence de publicité, encore que je suis mal payée. »

Kira a lutté pour trouver les bons mots qui décriraient le mieux l'homme. Après une pause, elle a continué malgré le mal à sa tête : « Il a dit que si nous nous marions, je devrais payer pour notre maison. Selon lui, le cadeau de mariage n'est qu'un signe symbolique et je dois le lui rendre après la cérémonie.

Et le plus important, il a affirmé qu'une fois que nous nous serons mariés, je devrais non seulement bosser, mais aussi être une bonne épouse et une bonne mère qui s'occuperait non seulement de lui, mais aussi de ses parents âgés. »

Kira se moquait bien de l'argent ou du cadeau de mariage, mais elle ne pouvait pas supporter le point dernier.

Elle ne supportait pas un homme aussi dictateur. À ses yeux, les deux parties devraient s'occuper ensemble de leurs parents.

Et le ton de cet homme donnait l'impression qu'il ne voulait pas une femme mais une domestique.

« Maman, tu m'as élevée pour devenir une femme correcte. Veux-tu me marier à quelqu'un qui me traite comme sa domestique? », a demandé Kira.

Myla s'est mise en colère au téléphone. « C'est quoi ce bordel! Quel homme sans scrupules! Tu as marqué un point, Kira. Comme tu l'as décrit, il ne cherche pas une femme. Je crois que c'est une servante qu'il cherche! »

Mais l'instant d'après, Myla a ramené le sujet au présent.

« Ne t'inquiète pas, Kira. Tu n'as pas à t'inquiéter de quoi que ce soit. Tu rencontreras quelqu'un d'autre demain. Ça pourrait même être le meilleur rendez-vous aveugle de tous les temps. J'ai entendu dire qu'il venait de rentrer au pays. Il est directeur d'une grande entreprise. J'ai vu des photos de lui, et il est plutôt élégant et séduisant! »

« Maman! », a crié Kira en coupant Myla.

« Oh, maman! S'il te plaît, donne-moi une pause. J'ai assisté à huit rendez-vous aveugles cette semaine! », s'est lamentée Kira.

Myla a immédiatement grogné son mécontentement et a dit : « Et alors? Où est le problème? N'oublie pas que tu as presque trente ans. Si tu ne te maries pas, tu vas finir par devenir une vieille fille, et personne ne veut ça!

Kira a froncé les sourcils en disant : « Maman, je n'ai que vingt-sept ans maintenant. Je suis encore à trois ans de la trentaine. De plus, une femme de cet âge aura un autre type de charme, et je ne suis pas encore pressée de marier. »

« Pas si pressée? Mais de quoi tu parles? Reprends-toi, Kira! Comment tu oses dire ça? Trois ans pourraient passer en un éclair. Et que veux-tu dire, un autre charme? Laisse tomber. Si tu ne t'efforces pas, tu finiras seule pour toujours! »

Kira était muette de rage et de désespoir. « Suis-je vraiment sa fille? », a-t-elle pensé.

« Maman, je suis inondée de travail ces derniers temps. Peux-tu me donner quelques jours de repos et de tranquillité? À partir de demain, je serai en voyage d'affaires, alors je te supplie de ne pas organiser de rendez-vous à l'aveugle. De plus, il se fait tard maintenant, et tu devrais te coucher tôt. Bonne nuit! Au revoir, maman! »

« Kira, tu... »

Avant que sa mère ne finisse de parler, Kira a déjà raccroché et éteint son téléphone.

Sinon, sa mère recommencerait à la déranger avec son discours.

Après avoir posé le téléphone, Kira a calmé ses nerfs avant de rassembler un peu de force pour se lever.

Elle s'est approchée de la porte et a jeté un regard effrayant par le petit trou. Quand elle a constaté que le couloir extérieur était vide, elle a poussé un léger soupir de soulagement.

Elle craignait de voir un homme à l'air féroce debout devant la porte.

Elle a ensuite vérifié si la porte était bien fermée en vérifiant le verrou à plusieurs reprises. Après avoir tout assuré, elle s'est lentement dirigée vers le canapé du salon.

Fatiguée, elle s'est couchée sur le canapé en décrochant son téléphone. Son esprit a alors pensé, sans le faire exprès, au baiser qu'elle avait reçu plus tôt dans le noir.

« Qui pourrait bien être ce gars? Un étranger? Il était ivre ou quoi? Il l'a fait exprès? »

La seule chose dont elle se souvenait du baiser était l'odeur amère de la fumée.

Plusieurs questions ont surgi dans son esprit. Mais lorsqu'elle a penché le cou inconsiemment, elle a immédiatement ressenti un certain malaise.

Elle s'est précipitée vers le miroir de la salle de bain et a remarqué une marque de morsure sur celui-ci. Alors qu'elle frottait furieusement la zone avec ses doigts, elle a juré intérieurement : « Merde! »

Au fond de son cœur, elle continuait à jurer contre l'étranger avant d'aller se coucher.

Le baiser a fait tourner Kira en rond sans arrêt, et la scène a répété dans son rêve toute la nuit.

Au milieu de la nuit, elle a senti le corps énorme d'un homme l'étouffer. Il était presque impossible pour elle de se débarrasser de lui. « Argh! » Kira s'est redressée sur le lit, encore sous le choc.

Après avoir été stupéfaite pendant un moment, elle a réalisé que ce n'était qu'un cauchemar.

Elle a pris de grandes respirations et a essuyé la sueur sur son front. Quand elle a regardé par la fenêtre, le ciel était déjà un peu clair.

Elle savait qu'elle ne pouvait plus dormir. Au lieu de retourner au lit, elle a décidé de prendre une douche et de se préparer pour le travail.

Après s'être habillée et avoir pris un petit-déjeuner rapide, Kira a étudié les traces sous ses yeux qui étaient comme ceux d'un panda, et a juré à voix basse.

Elle a mis un maquillage léger qui couvrait à peine ses traces. Puis elle a pris son sac à main en mettant ses hauts talons pointus avant de sortir.

Kira était la directrice du département de création de JY, une petite société de publicité.