- Marlène, vient t'asseoir près de moi et dis moi qui est ce garçon qui te fait bouger les fesses dans la ville
- Oh maman, de quoi parles-tu ?
- J'ai été moi aussi une jeune femme, j'ai rencontré ton père et ma vie est devenue chanson. Ce que vous faites là en croyant le cacher, on l'a fait avant vous
- Je ne sais pas de quoi tu parles maman. L'année tire à sa fin, il ne me reste qu'un seul devoir et c'est fini, je suis contente de mes résultats et me sens légère
- Continue à me prendre pour une maboule. Tu as intérêt à ne pas m'amener un raté, encore moins les sorciers des sectes qui pullulent dans la ville. Tu n'es plus une enfant, sois honnête pour qu'au moins des ainés puissent te guider et t'aider à faire les bons choix
- T'inquiète maman, je gère
- Tu gère hein ? heu, excuse-moi ma fille, j'ai déjà fini ma vie et je rougis pas d'elle, j'attends seulement l'heure à laquelle le seigneur décidera de me prendre, si tu ne sais pas profiter de mes conseils pendant que je suis encore là, je ne sais pas chez qui tu iras les prendre une fois que je serai partie
- Ne parle pas comme ça maman, tu auras encore de très belles années avec moi. N'oublie pas que tu dois être présent à mon mariage et que mon fils doit te faire danser avant que tu n'aille rejoindre les anges, tant que cela n'est pas fait, tu es encore là, cimentée, bétonnée pour moi
- Continue à fuir le sujet et l'éloigner, je saurai ce que tu caches. J'espère seulement que tu n'es pas en train de faire une bêtise ou de te vautrer avec le mauvais garçon. Tu as intérêt à bien garder les pauvres enfants, ne fait pas comme les jeunes de ta génération qui laissent les enfants seuls et vont voir leur copain en calculant le temps et revenir avant l'arrivée du chef
- Toi aussi, ta fille ne peut pas faire de telles choses
- Tu as intérêt ma fille, suis bien l'éducation que je t'ai donnée et ne déçois pas ta grande sœur, elle est la seule qui se soucie de toi
- Yep. Bisou maman, à ce soir
Je lui fais une bise bien fait et je pars.
J'espère que ma journée sera belle et que comme les jours et les semaines précédentes j'aurai droit à une leçon.
Depuis deux semaines tout est noir pour moi, elles ont été un supplice pour mes sens, j'étais un vrai brasier mais je n'avais pas le droit de le toucher, même pas un baiser, il ne m'en a pas donner mais n'a pas arrêter de m'effleurer telle une plume douce caressant mon corps.
Les effleurements n'ont pas cessé, durant plus de trois jours, tel un vent soufflant, une brise du matin, il a séduit ma peau.
Mes doigts ont voulu aussi le chercher, mais un regard sévère était la réponse.
Je ne savais plus ce que ce Monsieur voulait, il soufflait le chaud et le froid en même temps.
Je n'avais toujours pas eu le courage de faire cette vidéo qu'il m'avait demandé, c'est peut-être pour ça qu'il se limitait à des effleurements, m'enlevant le bonbon sous la langue. Je n'étais pas assez courageuse de la faire et plusieurs idées traversait ma pensée. Et si la vidéo se trouvait entre des mauvaises et mains et faisait le tour de la ville, comme ça été le cas pour certains ?
J'imagine, une vidéo salace tombée entre les mains de mes frères, je crois qu'ils me referont le portrait avec plaisir.
Mado sera tellement déçue, non je n'ai pas envie de la voir pleurer...
J'ai retourné la question longtemps dans ma tête et je me suis dit que je pouvais la faire sans montrer mon visage...
Je me contenterai de très peu, mais il faut que j'éveille à nouveau l'intérêt de cet homme.
Ses yeux ! seigneur, magnétiseurs, j'avais l'impression qu'ils pouvaient me faire tout dès qu'ils se posaient sur moi. Ils avaient quelque chose de mystérieux, d'hypnotiseur et je n'arrivais pas à m'en défaire.
J'avais d'ailleurs l'impression de les voir me fixer dans la nuit noire, lorsque toutes les lumières étaient arrêtées dans ma chambre et ils remplissaient mon corps de chaleur.
J'avais fini avec les enfants, elles avaient pris leur bain et étaient en pyjama.
Je suis allée préparer leurs assiettes, au moins je laisserai tout prêt, il préfère être celui qui donne à manger aux enfants, il dit que ça lui permet de passer un moment de qualité avec elles et renforcer les liens.
Il était derrière moi et regardait par-dessus mon épaule ce que je faisais, rrh j'avais envie de sauter dessus, le prendre et le forcer à m'embrasser et me caresser comme ces fois. C'est comme si elles n'avaient jamais eu.
Je devais rester digne, j'étais quand même une fille bien éduquée.
- Voila, tout est prêt, elles ont pris leur bain. Tout s'est très bien passé aujourd'hui
- Tu me fuis Marlène ?
- Vous fuir ? pourquoi le ferais-je ?
- Pourquoi j'ai l'impression que tu ne me regardes pas dans les yeux depuis un temps, je te fais peur ?
- Même pas
- Alors lève ton visage et regarde-moi lorsque tu t'adresses à moi. Une femme porte fièrement sa tête, elle ne la baisse pas devant les gens, surtout pas devant les hommes. Le caractère, peut changer une vie
- Vous ne me faites pas peur, si je m'écoutais je vous aurais dévoré depuis longtemps mais je respecte les distances que vous-même avez établis durant ces derniers
- Tu viens d'apprendre une des leçons : l'effleurer, susciter son intérêt pour être son unique obsession.
-
C'est juré, cet homme n'avait pas toute sa tête, quelque chose ne tournait pas rond chez lui, il avait peut-être passé un séjour en hôpital psychiatrique, il me fallait fourrer mon nez quand même dans cette maison pour savoir ce qui n'allait pas chez William Owanlélé.