Je file sous la douche sans attendre et m'apprête très vite. J'ai cours à 7h et normalement mon réveil devrait sonner à 5h30 mais je crois que je ne l'ai pas réglé.
Je ne prends même pas la peine d'aller demander les sous de petit déjeuner à ma mère parce que je sais déjà d'avance qu'elle ne me le donnera pas parce que je me suis réveillée tardivement en plus de n'avoir pas fait mes travaux domestiques. Même étant très riches mes parents pouvaient prendre même jusqu'à cinq domestiques mais maman n'a jamais voulu. Elle me fait faire tout les travaux domestiques sous prétexte qu'elle n'avait pas mis au monde une paresseuse. Que je devrais me former ici avant d'aller épouser un homme pour pas qu'on dise après qu'elle a mal éduqué ses enfants. Pffffff.
Par chance je rentrais à peine dans le collège que le gardien vient fermer le portail.
Ouff. Je l'ai échappé belle sinon j'allais avoir de sérieux problème avec mon prof d'anglais avec qui nous avons cours ce matin. À chaque fois qu'on s'absente à son cours il faut venir avec un papier justificatif de la surveillance sinon ça chauffe.
Le prof là m'énerve trop didon. Pas que je minimise le travail des autres mais il a plus la tête d'un vulcanisateur ou mécanicien que celui d'un enseignant. Il est là à nous sortir son anglais à deux balles en faisant les monsieurs je sais tout.
Tsuip.
Je rentre dans la salle de classe telle une reine et pars m'asseoir à ma place.
Merry : Salut Akankê.
Moi : Hum salut.
Merry : Comment vas-tu ? Bien dormi ?
Moi (levant les yeux au ciel): Si je n'avais pas bien dormi tu n'allais pas me voir ici.
Merry : Je suis désolée.
Je ne lui répond pas et me mets à sortir mes affaires. Merry est ma voisine de table. Une petite obèse qui a eu brillamment son CEP et depuis lors elle a gagné une bourse lui permettant de fréquenter cette prestigieuse école privée depuis la sixième.
C'est une bonne fille à ce que je vois mais je la trouve trop timide, trop vieux jeu et son poids n'est pas pour arranger les choses. Si vous voyez les fringues qu'elle porte en dehors des cours, tsuip, personne ne porte plus ses choses là de nos jours. Et même la manière dont son uniforme d'école a été cousu, ce n'est pas la peine d'en parler.
Comment moi Akankê ELISHA, la digne fille de Salewa ALI, brillante styliste connue un peu partout en Afrique et de Liam ELISHA, grand homme d'affaires de son état peut me permettre de fréquenter les filles de basse classe comme Merry ?
Je restais sur le même banc avec ma meilleure amie Rose mais il a fallu que ce prof de philo de malheur me fasse changer de place pour me mettre à côté de cette fille sous prétexte que Rose m'empêchait de suivre et a signalé à tous les autres profs de me maintenir cette place. Je l'emmerde mille fois là où il se trouve.
Alors depuis que je suis à côté de cette fille, elle ne fait qu'essayer de discuter avec moi comme si je lui avais dit que j'étais en manque d'amis. Tchrummm.
- Hey salut baby.
Je lève la tête pour sourire à Rose qui était venu devant ma table.
Moi : Bonjour ma cocotte. Comment tu vas ?
Rose : En forme. Et toi ?
Moi : Idem.
Rose : Bon, je voulais juste te saluer je retourne à ma place.
Moi : D'accord ma coco.
Au même moment le prof d'anglais entre dans la classe et nous nous levons tous pour le saluer.
Le cours commence et ce ne fut qu'après trois heures de temps qu'il sort pour laisser le champ libre au prof d'histoire et c'est encore parti pour trois autres heures.
Que c'est chiant d'aller à l'école !
J'ai souvent envie de tout plaquer et d'aller me chercher une formation à suivre mais est-ce que je peux alors oser ? Madame et Monsieur ELISHA vont seulement m'envoyer six pieds sous terre. Grrrrrrr.
Les cours s'enchaînent et on ne nous libère qu'à dix neuf heures.
Dès que je mets pieds dehors, mes yeux croisent ceux de Jerry, un mec de la Terminale D qui me courtise depuis un long moment déjà. Je soupire d'exaspération et fais de mon mieux pour vite filer à la maison avant qu'il ne quitte son groupe d'amis pour m'ennuyer avec son baratin habituel.
Une fois à la maison je vis mes parents devant un débat politique dans le salon. Ces deux là sont vraiment fait l'un pour l'autre.
Tandis que les femmes comme elle sont fan de feuilletons et autres, ma mère accompagne son mari dans tout. Ils regardent les mêmes canaux, documentaire, débat, foot, etc.
Moi : Bonsoir mon papa d'amour, maman.
Eux(concentré):....
Ils hochent juste la tête sans quitter des yeux leur émission. Je roule les yeux puis pars me changer dans ma chambre pour ensuite aller dans la cuisine voir ce qu'il y a à manger. Riz au poulet. Pas mal.
Je me sers et m'installe sur le plan de travail pour me remplir le ventre tout en discutant avec Evan sur WhatsApp. Evan, c'est mon meilleur ami virtuel.
On ne s'est jamais vu en vrai. Juste des photos échangés mais nous nous entendons bien comme si nous avons pratiquement grandi ensemble. Evan est un allemand de 21 ans, beau comme un Dieu, riche trader avec une vie amoureuse tellement instable.
On s'est connu sur Facebook depuis deux ans déjà. J'avais alors 16ans et lui 19ans.
Au début de nos échanges il m'irritait tellement avec son extrême arrogance (un peu comme moi je conviens) mais au fil du temps nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. Des frères je dirai même.
Nous discutions en égaux malgré notre différence d'âge.
Après mon dîner, je souhaite bonne nuit à mes parents, ensuite à ma grande sœur Nikê (19 ans) et ma petite sœur chérie Funka (17 ans) qui fait ses exos dans sa chambre et pars me coucher pour pouvoir vite me réveiller demain pour éviter un retard.
Oh zut, j'oubliais de me présenter. Je m'appelle Akankè ELISHA, jeune belle femme de 18 ans en classe de Terminale A. C'est bon maintenant je crois. (sourire)
*
*
*** MERRY TOUMO***
- Merry, sers moi du jus d'Orange.
Je laisse la serpillière avec laquelle j'essuyais le carrelage pour servir le jus à Miss monde.
- Merry, donne moi la télécommande.
Je soupire d'agacement et me relève pour lui donner la télécommande qui était juste sur la table basse devant elle.
- Merry, redonne des croquettes à Lulu .
Non, mais, elle essaie de me provoquer ou quoi? J'essais tant bien que mal de contenir la colère qui bouillonnait en moi. Depuis que sa mère est sorti, elle ne fait que me commander tout et rien, me retardant sur le même travail alors qu'il me reste à faire la lessive ,la vaisselle de la veille, la cuisine et les courses.
Moi : Hanna, j'ai plein d'autre trucs à faire, donc s 'il te plait laisse moi terminer le ménage. Il reste encore des croquettes dans le bol de ta chienne.
Hanna : C'est à moi que tu parle ainsi ? Hein, Merry ? Tu traite Lulu de sauvage ?
Moi : Je n 'ai rien dit de tel Hanna. Tu sais bien où se trouve le sachet de croquette non ? Sers-la si tu juge nécessaire de lui en redonner mais de grâce, laisse moi finir . Maman ne tardera pas à revenir et je ne veux pas qu'elle me voit sur la même tâche.
Sans lui accorder une minute de plus, je continue le ménage. Je pris seulement de vite terminer avant l'arrivé de ma mère avec qui je vis depuis dix ans, juste après le décès de ma grand mère. Je fréquente dans le prestigieux collège où je suis grâce à l'obtention de ma bourse de CEP. Je fais de mon mieux pour toujours être compté parmi les meilleurs de ma promotion car un seul échec peut me coûter la suspension de ma bourse.
Hanna me commandait tellement que j'ai perdu au moins deux longues heures avec le ménage. Elle prenait le vilain plaisir de me provoquer, se promenait avec ses chaussures pendant que j'essuyais le carrelage ou verssait exprès du jus d'Orange. Je prenais énormément sur moi pour ne pas la battre copieusement comme elle le mérite. Mais je lui touche un cheveux et je serai battu à mort. Je me demande souvent si ma mère est-elle vraiment ma mère. Elle se comporte d'une telle manière avec moi que j'ai souvent des doutes sur nos liens de sang. Mais ce n'est pas non plus très étonnant car elle m'a bien abandonné chez sa mère quand j'avais à peine cinq ans. Si ça ne tenait qu'à elle, j'allais grandir à l'orphelinat mais cela lui aurait coûté son héritage alors elle n'a plus eu d'autres choix que de me prendre sous sa tutelle même si ce n'était pas de gaieté de cœur.
Je me présente. Merry TOUMO. Je suis béninoise à cent pour cent (bon je crois hein). Je suis âgé de 19 ans même si j'en paraît 23 ou 24 avec mon surpoids. Je suis élève en classe de Terminale A et je mets toute ma force en œuvre pour pouvoir décrocher mon baccalauréat haut la main et quitter cette famille. Ma relation entre soeur avec Hanna reste à désirer et je ne lui en veux point. C'est la faute à notre qui n'a jamais cherché à nous rapprocher. Hanna a 14 ans, elle est donc ma cadette de cinq ans mais se comporte toujours comme si elle était mon aîné et croit qu'elle est le centre du monde. Je n'ai jamais connu mon père et je crainsne jamais le connaître un jour. D'après la version de ma mère pendant ses crises de colère envers moi, je serais le fruit d'un viol. Pfff. Je ne m'attarde pas trop sur ces propos au risque de me faire souffrir pour rien.
Du côté sentimentale, je suis célibataire. Pas de petit ami en vue. C'est vrai que je me fais souvent draguer mais la plupart du temps c'est par des hommes âgés plus que par des hommes de ma génération. Et je comprends très bien ces garçons. En plus d'être très grosse, je n'ai pas le minois d'un mannequin comme Akankê par exemple. La première fois où j'étais tombé amoureuse d'un garçon du collège, ça s'était terminé en catastrophe alors qu'il n'y avait même rien eu entre nous. J'ai fini par me résigner en me disant que l'amour n'était pas pour moi. Le moment venu j'épouserai un vieux papi qui voudra bien de moi comme épouse comme le dit souvent ma mère.
Pour le moment, seul mes études m'importe.
Bref, voilà un peu mon univers. Après avoir fini le ménage, je monte faire la vaisselle et cours au marché pour les courses.
En temps normal, j'ai déjà tout fait mais avec ma chipie de sœur dans les parages,ce n'est pas facile. Une fois la cuisine terminé, je m'attaque à la lessive. Je faisais la lessive lorsque Miss monde alias Hanna vient déposer une pile de linge devant moi. C'est toujours comme ça. Elle est même incapable de préparer le thé. Je plains celui qui la prendra pour femme d'avance. Elle est tellement fainéante ! Son seul centre d'intérêt à son âge est le téléphone, le make up et l'esthétique.
*
*
Une fois la lessive terminée, je monte prendre une douche pour ensuite me reposer un peu mais c'est sans compter sur Hanna qui débarqua sans prendre la peine de frapper à la porte.
Sérieusement, ça ne me deplairait pas lui donner une correction un de ces quatre.
Hanna : Ma mère t'appelle.
Sur ce, elle quitte la pièce. "Ma mère t'appelle" ! Comme si sa mère n'était pas aussi la mienne ! Plus impolie qu'hanna n'existe pas. Sérieusement ça ne me déplairait pas vraiment de l'écraser avec mon poids un de ces quatre.
Prenant une profonde inspiration, je partis au salon ou Miss monde se limait les ongles au côté de ma tante qui regardait une série novelas. Telle mère telle fille. Toutes deux faineantes.
Moi : Maman, tu as demandé à me voir ?
Maman (sans quitter des yeux le poste Téléviseur): Oui, j'ai demandé à te voir. Assieds-toi je t'en prie.
Inquiète, je prend lentement place au accoudoir d'un des fauteuils. C'est la première fois que ma mère semblait si sérieuse et m'invitait en plus à m'asseoir. Chose qu'elle n'avait jamais faite auparavant.
Moi : Maman, tout va bien ?
Maman (glaciale): Rien ne va idiote. Tu ne m'apporte rien dans cette maison. Tu pars le matin et reviens le soir comme une dame pour profiter du fruit de mon dur labeur. Si je parle maintenant, tu vas me dire que c'est l'école. Je suis fatigué de te prendre en charge.
Moi (le coeur battant): Ce qui veut dire?
Maman (impassible): Ce qui veut dire que tu va commencer à travailler pour m 'aider dans les dépenses de la maison.
Moi (interloquée): Mais je ne peux pas travailler maintenant. Je suis en classe d'examen raison pour laquelle je n'ai pas trop d'heures libres. Je te promets qu'après les examens, je chercherai du travail pour t'aider dans les dépenses.
Maman : Je ne peux pas attendre tes compositions qui sont encore très loin. Tu me vois te nourrir encore pendant 5 mois? Ah non non. Je te donne deux semaines pour trouver un travail. Arrange toi comme tu peux et n'oublie pas que le salaire me sera versé.
Moi (fatiguée et ne cherchant pas à faire durer la discussion): D'accord aman. C'est compris.
Tante : Bien. Maintenant dégage de ma vue.
Je me lève sans demander mon reste pour aller me réfugier sur mon petit lit en fer et laisser libre cours à mes larmes.
Décidément, cette femme me surprendrait toujours !
À SUIVRE...