« C'est mon mec. Il m'a frappé avec un bâton, et m'a cassé le tibia. Et toi tu fais quoi là ? Tu cherches un truc ? On prend ensemble et on va chez moi. J'habite une petite chambre à côté. »
Silas lui donne 20 euros et l'attends. Elle revient dix minutes plus tard.
Elle montre les cailloux qu'elle a achetés pour lui et les cache dans sa culotte.
« Là ils sont au chaud. Tu les enlèveras toi-même », lui dit-elle avec un sourire et la langue passée sur ses lèvres.
Katarina fait 1,58 m, mais son corps est parfait. Elle a un visage souriant et de beaux yeux marrons.
Des taches de rousseur sont voisins d'un nez légèrement épaté.
Silas n'a jamais couché avec elle. Elle le lui avait proposé pourtant deux fois ces derniers mois.
Il ne savait pas si elle était une prostituée.
Les filles qu'il a rencontrées depuis octobre sont noires, pour être bien loin du milieu brésilien d'Andreana.
Mais Katarina a l'air d'être câline et Silas en a vraiment besoin.
Une femme commence à lui manquer.
Andreana allait peut-être trouver cette femme dans sa maison à son retour.
Silas raconta à Katarina sa vie dans la soirée qui avait débuté à 1 h 00, et nous étions lundi soir.
Silas savait qu'il n'allait pas dormir.
Pas grave, il dormirait mieux le lendemain.
Ils fumèrent du crack avec sa pipe à elle, et ensuite elle se déshabilla devant lui.
Elle avait un corps parfait malgré sa petite taille. Pas grave. Allongée, cela ne se voyait pas.
Ils firent l'amour et Silas aima ça.
Cette petite femme savait y faire, et elle ne lui demandait pas d'argent.
Elle lui expliqua comment son mec l'avait quitté pour une autre.
Cela ne l'avait pas empêché de lui casser la jambe quand elle l'avait engueulé.
Il était violent et prenait de la coke.
Elle voulait le quitter et trouver un homme plus gentil, peut-être comme Silas ?
Il rentra chez lui à 5 h 00 et dormit un peu. Enfin, se reposa pour être plus exact.
Le crack ne lui aurait pas permis de dormir de toute manière.
À 7 h 00, il prépare les enfants pour l'école, et va au travail pour 7 h 30.
Son idylle avec Katarina durera jusqu'au jeudi soir.
Le jeudi soir, elle lui présenta son ex-mec lorsqu'il vint à son domicile. Silas et lui se reconnurent comme des ennemis.
Katarina expliqua à Silas qu'ils étaient soi-disant séparés, mais encore amis.
Silas quitta les lieux. Mais c'était trop tard. Silas ne le savait pas encore.
Silas l'appela pour lui dire qu'il ne voulait plus la voir. Il ne voulait pas de problème avec son mec.
Le samedi, Silas zonait dans le secteur de cité Brutus pour voir son dealer Tyson.
Un autre vendeur de crack lui demanda un service : Pouvait-il accompagner sa femme en ville acheter un landau pour leur bébé et acheter des vêtements ?
Silas qui n'avait rien à faire accepta.
À leur retour des courses, la femme qui avait été très gentille dans l'après-midi lui proposa de l'argent ou du crack pour le remercier. Silas dit non.
Par contre, pouvait-elle lui faire rencontrer une amie à elle, majeure, noire, pour sortir avec lui le soir même ?
Elle dit oui, et rendez-vous fût pris à 21 h 00.
Jessie était comme Silas aime les femmes noires : plantureuse, jeune, 24 ans, et un visage d'ange.
Ils partirent chez lui d'abord car elle voulait savoir où il habitait.
Il pensait qu'elle voulait faire l'amour, mais non, elle voulait simplement uriner.
Il lui dit qu'il lui donnerait 50 euros pour passer la soirée avec lui, qu'elle veuille faire l'amour ou non.
Ils iraient au « Domino », danser, et après c'était elle qui décidait de la fin de soirée.
Au dancing « Le Domino », elle ne se sentait pas à l'aise dans cette ambiance brésilienne, aussi lui demanda-t-elle de rentrer chez elle, tous les deux, au bout d'une heure.
Ils allèrent acheter du shit pour elle à la crique, et une bouteille de black label pour lui.
Silas entra dans l'impasse et se gara.
Quand tout à coup, deux jeunes hommes vinrent côté conducteur pour crier sur Silas.
Silas ne comprenait pas ce qu'ils disaient.
Jessie sortit du véhicule mais laissa la porte ouverte côté passager.
Silas sort de l'habitacle du véhicule avec 2 bières dans la tête, et en ayant fumé un peu de crack en début de soirée. Il est chaud, et pas d'humeur à se faire crier dessus sans répondre.
Le plus jeune reste en retrait et se tait, et ce que Silas a pris pour un adolescent est en fait une jeune femme, une des pires bandits du secteur, et elle est souvent armée d'un flingue.
Silas en a marre qu'elle lui crie dessus dans son patois mi-créole, mi-guyanien (Guyana).
Silas pose sa main droite sur son visage et la pousse violemment au sol.
À ce moment-là, 7 personnes sortent des baraquements et prennent des pierres de gravas dans un tas qui est près de l'endroit où la voiture est garée.
Ils jettent des pierres comme des pavés sur Silas qui les prends sur tout le corps.
Il se protège la tête avec ses bras, mais certaines passent au travers.
Silas décide de s'enfuir de l'impasse, mais comme il a plu, et qu'il a des petites chaussures de sport, il glisse par terre.
Là, 5 hommes décident de le tabasser à terre à coups de pied.
Il se protège la tête comme on le lui a appris à la boxe.
Il sent les coups dans ses côtes et dans son ventre.
Il décide de regarder ses agresseurs à travers ses poings pour pouvoir trouver une issue.
Le plus grand est en face de lui, et Silas décide de lui agripper les testicules avec la main gauche.
Le fait de descendre l'homme lui permettrait de se lever.
À partir de ce moment-là, Silas à l'impression de vouloir se lever, et d'avoir envie de mettre un doigt dans l'œil de l'homme qui se trouve à sa droite.
Il en reste 3, mais Silas perd conscience du réel. Il agit mais il ne gardera aucun souvenir de ce qu'il a fait et de ce qu'il s'est passé.
La seule chose dont se souvint Silas, c'est qu'il se retrouvera seul dans l'impasse, avec personne dans son champ de vision.
Tyson arrive et dit à Silas de s'échapper le plus vite possible.
« Go Sile ! Go ! Go ! Go ! Go away quickly ! »
Silas saute dans la voiture, démarre, et passe la marche arrière. La portière droite restée ouverte se plie contre une voiture garée contre un mur.
Là, Silas descend, et le propriétaire sort de sa maison.
Une femme l'accompagne, et elle fait partie de ceux qui lui ont jeté des pierres au début de l'agression.
L'homme, un rasta de 60 ans, est en colère car sa portière avant gauche est enfoncée, et la peinture de la porte arrière est rayée. La voiture semble neuve en plus.
Silas est dépité, aussi bien d'avoir plié la portière du 4X4 de location autant que la voiture de l'homme.
Il décide de partir, mais quand il revient dans le véhicule, les clés ne sont plus sur le contact.
Un jeune homme est derrière lui à 20 mètres, avec les clés dans la main gauche, et un couteau papillon dans la main droite.
L'homme est torse nu. Il est dominicain. Plus grand, plus jeune, et beaucoup plus musclé que Silas.
« Hé gringo ! Tu ne sortiras pas de cette impasse sans payer ! » lui dit-il.
« Tu vois, jeune homme ! Des hommes, j'en ai tué plein à la guerre, et tu ne seras que le prochain, tu seras seulement un de plus ! » lui dit Silas en bluffant.
Silas n'a pas peur et ses mains ne tremblent pas, tout comme ses jambes. Il est calme.
Il sait très bien que l'homme ne pourra pas lui faire beaucoup de mal, vu la façon dont il tient le couteau.
Il se laissera blesser au bras et se débarrassera du couteau, puis il l'étranglera avec ses deux mains en lui brisant la trachée. Un bras, ça se recoud.
L'homme dodeline, et essaye de trouver la meilleure position pour attaquer, mais Silas l'incommode, car le vieux a l'air de savoir se battre.
Cela dure 2 minutes de tentatives avortées, et puis le jeune homme lâche les clés par terre et s'en va de l'autre côté de la rue en sortant de l'impasse.
Le propriétaire du véhicule arrive et dit que Silas doit payer les réparations.
Silas lui dit qu'ils vont faire un constat.
Il prend les papiers du véhicule et remarque que son portable et la bouteille ont disparu.
Son passeport est dans la boîte à gant, avec sa sacoche avec sa carte bleue. Ouf !
Mais, Silas qui se retrouve dans la cuisine de l'appartement du vieux rasta est plus blessé que prévu
Il saigne de la tête, et de ses bras également, du fait de l'impact des pierres.
Il se rend compte surtout que le rasta n'a pas d'assurance et qu'il va devoir le dédommager à l'amiable des travaux à faire sur sa voiture, qui il est vrai, a été achetée neuve il y trois mois.
Silas décide de revenir le lendemain avec 300 euros, mais il doit laisser son passeport en caution pour que l'homme le lâche.
Silas referme la porte pliée du véhicule de location tant bien que mal, car elle est pliée à l'envers de son emboîtement normal
Il peut enfin rentrer chez lui, et va fumer le reste de crack qu'il a pour faire tomber la pression.
Il se douche, et le sang coule des blessures que les pierres ont occasionnées, et elles sont nombreuses et profondes.
Il en a sur la tête dont une est assez profonde. Son arcade sourcilière gauche est ouverte, et il a des blessures aux bras des deux côtés.
Il a également des hématomes nombreux au corps et aux jambes. Mais il est vivant.
Demain, il ira avec les enfants à Oiapoque comme prévu faire les courses mensuelles, et se rendra dimanche à la police pour porter plainte.
« Ouf ! » fit-il à la première bouffée de fumée
Ça le détend complètement. Les douleurs disparaissent au fur et à mesure que la fumée entre dans ses poumons, puis la cocaïne dans son corps.
Le lendemain, Silas va chercher Éric chez sa mère. Il est frais. Il s'est couché à 2 h 30, et s'est réveillé à 9 h 00. Les enfants sont prêts.
Christine, son ex-femme refuse qu'Éric aille avec eux, car elle trouve Silas perturbé.
Ils s'engueulent, et Silas abandonne la dispute, car ses blessures doivent être visibles.
Il se faisait un plaisir de réunir ses trois enfants ensemble et de pouvoir profiter d'eux trois en même temps.
Ses deux enfants sont heureux d'aller à Oiapoque, car là-bas, ils vont pouvoir manger brésilien au poids, acheter des calabraises, ces saucisses fumées brésiliennes, du açaï, ce jus de graine de palmier noir et violet typique de la région amazonienne, des gâteaux et des bonbons brésiliens.
Pour eux, depuis le départ de leur mère, c'est tous les mois la fête quand Silas profite de faire les courses du mois en alimentaire à Oiapoque, du fait que les prix sont moins chers au Brésil.
Cependant, sur la route, André demande à son père de conduire moins vite, car Silas ne se rend pas compte de la vitesse qu'il prend sur la route sinueuse qui amène de Cayenne à Saint-Georges de l'Oyapock, la ville frontière avec le Brésil.
Cette nuit a laissé Silas dans un état d'exaltation prolongé, et altère son jugement sur le fait que conduire vite avec ses enfants est imprudent.
On est maître de sa conduite mais pas de celle des autres.
Et sur cette route, il vaut mieux respecter les limitations, ne serait-ce qu'à cause du gibier qui peut traverser la route au dernier moment.
La journée est une journée de famille, et cela fait oublier à tout le monde l'absence d'Andreana, et la nuit de la veille pour Silas.
Pendant le trajet, Silas a réfléchi à la veille, et sait qui est à l'origine du guet-apens, car il en est persuadé : il s'agit bien d'un guet-apens.