Le pardon divin
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Chapitre 4 04

Episode n°4

Ursule prend une gorgée de son verre, regarde dans le vide quelques secondes avant de demander à me parler. Je m'excuse auprès de Kayvon. Mon amie si meurtrie et moi prenons la direction de ma chambrette.

Moi : Susu, tu as joué ton rôle à la perfection. Akié ! Avec les larmes et tout ! Non, la go, tu me wazzes quoi ! Je ne te savais pas si bonne comédienne !

Ursule : Tchip. Tu vas me le payer très cher, sois en sûre.

Moi: Je suis prête à payer le prix.

Ursule : Il a l'air d'être très sensible, le Kayvon. Tu as vu comment il me regardait quand je pleurais ?

Moi : Sa sensibilité le perdra. Pour la suite de notre plan, tu...

Je lui explique ce qu'elle doit faire les prochaines fois et elle me traite de folle quand je finis mon exposé. Elle ferait mieux de se mettre à mon école. Elle vivrait mieux sa vie. Je l'attrape par les épaules quand nous rejoignons Kayvon. Il détache ses yeux de la télé quand il entend nos pas.

Moi : Mon beau, je vais raccompagner Ursule.

Lui: Ok. Enchanté d'avoir fait ta connaissance Ursule.

Ursule: Enchantée et désolée d'avoir accaparé ta chérie. Dit-elle d'une voix mouillée

Lui: Il n'y a pas de mal. Au plaisir de te revoir. Répond-il en souriant

Je fais un bisou sur la tempe d'Ursule puis nous quittons le studio, ma main l'enlaçant par la taille.

Ursule: Je veux des croissants et une boîte de chocolats demain.

Moi: C'est comme si c'était déjà fait.

Je hèle un taxi dans lequel elle s'engouffre.

Moi: Merci encore ma belle.

Elle me fait un clin d'œil avant de fermer la portière.

Moi : Je parie que la série est finie. Dis-je en pénétrant dans le studio.

Il opine de la tête.

Moi : Zut ! Tu regardes quoi du coup ?

Lui: Une émission de variétés sur Telesud. Tu regardes avec moi ? Me demande-t-il en m'ouvrant ses bras

Je l'embrasse sur la tempe avant de poser ma tête sur son épaule.

Lui: On passe la soirée de demain chez moi, n'est-ce pas ?

Moi : Je ne pourrai pas passer la soirée avec toi. Ursule ne se sent vraiment pas bien et je ne veux pas la laisser seule. Tu sais, c'est la seule amie qui me reste et...

Lui, m'effleurant les lèvres: Je sais ma puce.

Moi : Mais on déjeune ensemble demain, d'accord ?

Lui : Ça marche. Tu me dis où et je te rejoins.

Moi : Ok... Kayvon ?

Lui : Oui ma puce.

Moi: Tu ne me laisseras jamais pour une autre comme Léonce l'a fait avec Ursule, n'est-ce pas ?

Lui, me prenant le menton : Mona, j'ai connu beaucoup de femmes et aucune n'a autant possédé mon cœur comme toi.

Moi, l'air incrédule: Hum ! Vous dites tous la même chose.

Lui ; Mais rare sont ceux qui le prouvent. Je suis prêt à te le prouver.

Il m'embrasse avec douceur avant de me serrer tout contre lui.

Moi: Merci de m'aimer autant et je partage ton sentiment mon beau.

Une heure plus tard, nous regagnons mon lit où nous ne tardons pas à nous endormir.

****

Je descends du taxi et pénètre dans le restaurant Roma. Je m'installe à la table réservée et sirote une limonade en attendant que Kayvon arrive. Quand on parle du loup...

Kayvon : Désolé du retard ma puce... il m'embrasse sur la joue... Une répétition qui a traîné en longueur.

Moi : Pas de souci. L'essentiel est que tu sois là.

Kayvon, parcourant la salle du regard: Joli, le restaurant. Je pensais qu'on déjeunait à l'Odika.

Moi : Désolée du changement de dernière minute mais j'avais vraiment envie de découvrir ce restaurant.

Kayvon : Mais la carte n'est pas donnée, ma puce.

Moi : Ne t'en fais pas pour ça. Je vais régler.

Kayvon, gêné : Mona...

Moi : Kayvon, je suis une femme moderne et ça ne me dérange pas du tout de régler le déjeuner de mon chéri et moi... Ne le prends pas mal. Ajoutais-je en voyant ses sourcils froncés.

Kayvon : On va partager la note.

Oh ! Il n'a pas pitié de lui, cet homme. Il va débourser plus de 20000 francs alors que ses finances sont très limitées en ce moment. Tout ça pour se jouer l'homme. Pfft !

Moi : Comme tu veux.

Kayvon : Tu es fâchée ?

Moi : Mais non. Je voulais juste faire plaisir à mon beau mais il tient à honorer son ego.

Kayvon : Ma puce...

Moi: Ça va.

Je fais signe au serveur. Nous discutons de choses et d'autres quand celui-ci s'éloigne de notre table. Nous mangeons en silence et s'il y a une chose que Kayvon déteste c'est le silence alors il se met à siffloter un air.

Kayvon : Je l'ai composé ce matin. Je te ferai écouter demain soir si tu acceptes de me revoir bien entendu.

Moi : Pourquoi n'accepterais-je pas ?

Kayvon : Tu m'as l'air fâchée mais ça ne me déplaît pas parce que ça te donne un air de tigresse.

Je souris. C'est le surnom que m'a donné l'homme de ma vie.

Moi : Tu n'as pas senti quelque chose vibrer ?

Kayvon : Rien.

Moi, sortant mon téléphone de mon sac: Je me disais bien qu'il y avait eu une vibration. C'est un message d'Ursule.

C'est une vérité nuancée. Il me fallait trouver une excuse pour pouvoir envoyer un doux message à mon Gilou.

Kayvon : Comment elle va ?

Moi : Pas très bien mais elle feint le contraire. Nous allons passer la soirée entre filles. J'espère que ça lui fera du bien.

Kayvon : J'espère aussi. Dit-il en prenant une cuillère de son dessert à l'ananas. Je passerai la soirée avec Richard (l'ami pour qui il a quitté les Etats-Unis). Rassure-toi, il n'y aura pas de filles.

Je lui fais un clin d'œil. Je lui ai dit que je suis extrêmement possessive. Le serveur nous apporte la note et la facture est très salée. Elle s'élève à 85000 francs. J'ai pris la formule entrée- plat -dessert. Je fais toujours honneur au déjeuner. Kayvon dépose deux billets de 10000 francs sur la table. Je sens qu'il le fait avec douleur mais bon c'est la vie. Quand on aime une femme comme moi, il faut pouvoir assumer. Il est gêné quand j'ajoute un pourboire. Je fais bien de me séparer de lui. Nous évoluons dans deux mondes différents et je risque de le pousser à être un autre homme pour pouvoir être à ma hauteur.

Il hèle un taxi pour moi, m'embrasse sur la joue pour me souhaiter un bon après-midi. Je regarde en arrière quand le taxi s'éloigne de lui. J'espère qu'il ne marchera pas pour rejoindre la salle de musique de son ami.

Mon téléphone sonne dès que je franchis le seuil de l'entreprise. C'est Gilou.

Moi : Ne me dis pas que c'est maintenant que tu as vu mon message.

Lui : Désolé ma puce. Mon téléphone était en mode silencieux. Comment va la prunelle de mes yeux ?

Moi : Bien mais tu lui manques terriblement. Je dors chez toi ce soir ?

Lui : Tu connais déjà la réponse ma tigresse. Tu as toujours le double des clés, n'est-ce pas ?

Moi : Oui. Je te réserverai une douce surprise.

Lui: J'ai hâte d'être à ce soir. Je te rappelle. Je t'embrasse.

Je raccroche le sourire aux lèvres. J'envoie un message à Kayvon quand je retrouve mon siège. Il faut bien entretenir le lien de soumission...

** Une semaine plus tard **

Je porte mon legging quand on sonne à la porte. J'entends une voix féminine et ça ne peut être que ....

Kayvon : Ma puce, c'est Ursule. Dit-il en ouvrant la porte de la chambrette.

Moi : Ursule ?

Kayvon : Oui. Pourquoi tu fais cette tête ?

Moi : Je ne m'attendais pas à la voir ici. Elle a pris sa journée et celle de demain également. Elle m'a dit qu'elle avait besoin d'être hors de Libreville.

Kayvon : Elle n'a pas l'air bien en tout cas.

Moi : J'arrive.

J'abhorre un sourire quand il s'en va. Il ne se doute vraiment de rien, l'ivoirien. Mes chaussures de ville à mes pieds et mon tissage relevé en un chignon, je vais retrouver mon amie qui était censée être hors de Libreville. Je l'embrasse, lui demande de ses nouvelles et elle se jette dans mes bras.

Ursule : Je ne tiendrai pas une semaine de plus sans lui, Lisa

Moi : Ne dis pas ça.

Ursule : Léonce est toute ma vie. Il faut que tu m'aides à le reconquérir. Je suis prête à tout. Il faut que Léonce me revienne.

Moi : Susu...

Kayvon : Euh ! Je vais y aller. Tu me rejoins quand vous aurez fini ?

Moi : Non mon beau. Donne-moi juste quelques minutes.

Ursule porte ses yeux sur moi avant de regarder Kayvon.

Ursule : Vous vous apprêtiez à sortir ? Oh ! Je suis vraiment désolée. Je fais vraiment n'importe quoi. Je...

Moi : Calme-toi ma chérie. On va juste décaler notre sortie de quelques minutes.

Ursule : Non, ça va. Je vais y aller. Je ne vais pas vous déranger davantage. Je vais faire des courses. Les magasins de Mbolo sont encore ouverts, n'est-ce pas ? Je vais y aller à pied. Ça va me faire du bien de marcher, de voir le monde s'animer autour de moi.

Je lui caresse la joue. Pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes, je suis en train de lui montrer ma totale admiration. Ma chérie maîtrise l'art dramatique. Je ne l'aurais jamais cru capable de surjouer avec tant d'habileté.

Moi : Viens avec nous.

Kayvon me jette un regard en coin. L'idée le contrarie fortement.

Ursule : Non, vous deviez passer un moment entre amoureux. Je ne vais pas le gâcher. Je vais aller à Mbolo. Ne t'en fais pas pour moi.

Moi : Tu viens avec nous, Susu. Tu ne vas pas bien et je ne vais pas te laisser seule. Il n'en est pas question. Ça ne te dérange pas non, mon beau ?

Kayvon : Pas du tout.

Je fais un effort surhumain pour ne pas rire. Le pauvre chéri !

Je vais chercher mon sac et nous quittons la maison. Nous faisons le tour du quartier avant d'aller faire un tour du côté de Mbolo. Nous faisons une halte au Parad'Ice (c'était encore ouvert hein paheu maintenant là...beh, je ne dis rien). Kayvon et Ursule ne sont pas très bavards alors je me charge de faire la conversation. Ursule nous propose de dîner chez elle. Je laisse mon compagnon décider et il ne dit pas non. Cela ne m'étonne pas.

Une heure plus tard, nous arrivons dans son douillet appartement. Elle nous installe au salon et revient avec des plateaux pour l'apéritif. Nous trinquons à l'amour éternel avant de nous plonger dans des discussions n'ayant ni queue ni tête. Ursule se détend au fur et à mesure que la soirée s'écoule et elle cherche à en savoir plus sur Kayvon. Ce dernier semble ravi que quelqu'une s'intéresse vraiment à son séjour en terre étrangère et à ses projets de spectacle.

Il est plus de vingt-trois heures quand nous retrouvons l'étroitesse de mon studio. Mon beau et moi prenons une douche avant de nous vautrer dans le lit.

Moi : Encore désolée pour le changement de programme, Kayvon.

Kayvon : Ce n'est rien ma belle, dit-il en m'embrassant sur le front. J'espère juste qu'Ursule arrivera à surmonter sa déception très rapidement. J'aimerais bien t'avoir pour moi tout seul.

Je lui caresse la joue avant de l'embrasser chastement. Il retient mes lèvres et approfondit notre baiser.

Moi : Je n'ai pas envie, mon beau.

Il me regarde, perplexe les mains sous le haut de mon pyjama.

Kayvon : Tu es sûre ?

Plus que sûre. Hier, le cœur de ma féminité a expérimenté la vigueur de Gilou et s'en souvient encore. Il a besoin de repos.

Moi : Oui mais je peux te soulager si tu en as vraiment envie.

Kayvon : Je n'aime pas quand tu parles comme ça .

Moi : Quoi ! Je pense à te satisfaire, tu devrais être heureux, non ?

Il quitte immédiatement le lit.

Kayvon : Tu n'as pas envie que je te touche ? Tu m'as dit la même chose, il y a quatre jours. Ajoute-t-il quand je lui lance un regard interrogateur.

Moi : On ne peut pas passer une semaine sans avoir envie de câlins ? Si tu penses que non alors...

Kayvon : Que fais-tu ?

Je me déshabille et m'étends sur le lit.

Kayvon : Rhabille-toi, ma puce.

Moi : Sers-toi, Kayvon.

Kayvon : Arrête de parler comme ça.

Moi, irritée : Et toi arrête de voir tout en noir. Ça commence à me lasser !

Il me prend dans ses bras, me demande pardon. Nous restons dans cette position quelques minutes puis je me mets à le caresser. Il se place au centre du lit, s'abandonne entièrement à mes caresses. Il a la bouche pour rien, cet homme. Qu'il profite du moment de plaisir que je lui accorde, dans moins de deux semaines, il en sera privé...

** Le dimanche suivant **

Gilou : Bébé, on va être en retard.

Moi : Ce n'est pas si grave. On n'a quand même pas une audience avec le pape.

Il ouvre sa bouche puis la referme aussitôt. Je ne sais pas pourquoi il me stresse autant. Pfft ! Il m'a énervée et du coup j'ai envie de changer de tenue. Je troque ma jupe et mon chemisier en pagne contre une robe en pagne, chausse des sandales parce que la reine-mère n'aime pas me voir en talons. L'effluve de La petite robe Noire emplit la pièce. Je ne mets ce parfum que pour les grandes occasions mais la reine-mère ne supporte pas mon parfum ordinaire. J'ai déjà dit qu'elle m'horripile ?

L'impatience de mon chéri s'évanouit quand je le rejoins. Il est prêt à me déshabiller et à me rhabiller.

Pfft ! Je réglerai son compte plus tard. Pour le moment, j'ai juste envie de valider cet après-midi avec sa mère.

J'ai déjà dit qu'elle m'insupporte ?

La voiture de Gildas pénètre dans la vaste demeure de sa mère. Il descend de voiture et vient m'ouvrir la portière. Main dans la main, nous entrons dans le salon. La domestique nous sert des rafraîchissements.

J'entame mon verre quand Dame Clotilde fait son entrée. Je ne vous décris pas comment elle est habillée. Je n'aime pas son style vestimentaire.

Elle affiche un large sourire quand son fils se lève pour la saluer. Elle le serre fortement contre elle pendant quelques minutes. Quand elle finit de revivre la première fois où on l'a posé sur sa poitrine, elle se tourne enfin vers moi.

Elle me serre contre elle, me dit que je suis toute en beauté avant d'ajouter:

"Mais fais attention à ce que tu portes Mona. Les vêtements serrés ne sont pas très appropriés pour une femme enceinte."

Gildas : Maman !

Dame Clotilde : Quoi ! Tu n'es toujours pas enceinte, Mona ?

Je regarde ailleurs pour éviter de lui dire des choses que je pourrai regretter. Pourquoi faut-il toujours qu'elle enfonce le doigt là où ça fait mal ? Pourquoi ?

            
            

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