*** Une insouciance redoutable ***
Les semaines passèrent, la fin de l'été approchait. Henry et moi avions décidé de reprendre à zéro. C'est sûr que ce n'était pas facile, mais on essayait. Julien et moi n'avions plus aucun rapport, même au travail, je l'évitai et si on venait à travailler ensemble, je restai froide et professionnelle. Je m'étai par contre rapproché de Hans mon supérieur. Lui et Nadège étaient mes complices dans le département.
Cela faisait un mois et demi que j'étais en stage, la fin du stage approchait et tout portait à croire que je continuerais mes études au Ghana. Maman préférait que je sorte du pays et aille dans un pays anglophone. Quelque mois plutôt, un peu avant les écrits du BAC, comme pas mal d'élèves en classe de terminale, je m'étais rendu à plusieurs ambassades pour prendre des renseignements sur les demandes de bourses de coopération. Sur ces sujets-là, beaucoup de gens spéculent, personne n'a jamais la vraie info, vaut mieux se rendre soi-même sur les lieux. Alors après avoir visité l'ambassade du Japon et d'Afrique du Sud, je fis un tour à l'ambassade du Canada, sur les conseils d'une amie et sœur Mary. Sur les lieux, je ne pus entrer car l'ambassade était fermée, alors je discutai avec l'agent de sécurité que je trouvai à la guérite et lui demanda les horaires d'ouverture. Il me demanda les raisons de ma visite et je lui expliquai que je cherchais des informations sur l'obtention des bourses. C'est alors qu'il m'apprit que l'ambassade était fermée depuis des mois et que l'ambassade ne pouvait à cet effet, octroyer des bourses à ce moment. Je le remerciai, et entrepris de m'en aller lorsque de nouveau ce monsieur de SGS ( l'agent de sécurité) m'interpella. Je revins vers lui et il me demanda si je pouvais lui donner mon numéro afin qu'il m'appele si jamais il y'avait du nouveau mais aussi pour garder le contact. Sur le champ, j'étais réticente. Je me suis demandé pourquoi, je me suis dit, ca c'est encore quelqu'un qui va me draguer ou m'embêter pour avoir un rendez-vous puis une voix intérieur me dit : « On ne sait jamais, donne tu ne perdras rien, tu pourras toujours l'éviter ou le remettre à sa place si le besoin venait à se faire ressentir. Et puis ne perds pas trop de temps à réfléchir là, donne seulement, on ne sait jamais.. ». C'est alors que je le vis en face de moi, avec son téléphone près à prendre mon numéro. Voyant que j'hésitai, il me dit :
- Non mais ne vous en faites pas mademoiselle, je ne vais jamais vous appeler à des heures qui ne vous conviendront pas. C'est juste pour garder le contact.
Sur ces mots, je lui donnai mon numéro. Puis je m'en allai. Il m'appela un quart d'heure plus tard et j'enregistrai aussi son numéro.
Puis quelques semaines après, deux semaines exactement pour être précise, après la proclamation du bac, il m'appela. Bien entendu avant, il avait bien essayé de m'inviter une ou deux fois, mais j'avais toujours refusé prétextant la préparation du bac comme obstacle à tout divertissement. Donc ce jour là, à ma grande surprise, il m'appela et me demanda mes résulats. Après lui avoir annoncer ma réussite, il me félicita, puis dans la discussion il me demanda quels étaient mes projets pour la suite de mes études. Je lui fis comprendre que je voulais continuer soit au Ghana soit en Afrique du Sud. En Afrique du Sud, j'y avais déjà des contacts, mais la rumeur de l'insécurité y régnant ne m'enthousiasmait pas beaucoup et du côté du Ghana, je n'avais aucun contact. Suite à ces propos il promit de me mettre en contact avec quelqu'un qu'il avait connu qui y était allé pour les études. Après l'échange des nouvelles. Il prit congés de moi et me rappela 2 jours plus tard avec le contact de la dame qui pourrait me renseigner.
Deux semaines plus tard, je remis le numéro à ma mère qui l'appela, celle-ci au dire de ma mère n'y vivait plus mais elle nous recommanda à son petit frère qui y vivait encore. Hummm ! je m'en rappele comme si c'était hier. Les choses sont allées tellement vite. Maman prit contact avec le petit frère, il s'appelait Mathéo, celui-ci nous aida dans les formalités de pré-inscription et nous donna toutes les informations à savoir pour voyager pour le Ghana, pour y vivre pendant l'année de langue et comment préparer l'après-la-langue. Si bien que 3 semaines avant mon départ j'étais prête et assez averti.
Trois semaines avant mon départ, Henry et moi, avions repris, mais je le trouvai distant et pas assez présent. Il passait plus de temps au boulot et discutait peu d'avenir avec moi. Tout ceci me fit reflechir. Après tout, j'avais 19 ans, certes j'étais jeune et naïve mais j'étais aussi consciente que beaucoup d'histoire serieuse pouvaient commencer à cet âge. D'autre part, je m'apprêtai à aller à l'université, je ne pourrai plus être le bébé de mes parents. Je devais commencer à penser à me prendre en main et ne plus voir un petit-ami juste prêt pour une partie de jambe en l'air mais aussi prêt à prendre ses responsabilités vis-à-vis de moi en cas de grossesse ou pas. Je sortais de l'adolescence et avait besoin de base solide pour entamer ma vie de jeune femme-étudiante. Donc, repensant à tout ça, c'est clair que je n'étais pas sainte mais j'avais besoin d'assurance et Henry était trop occupe pour m'en procurer. Lui et moi c'était plus physique. Il y'avait beaucoup de sentiments mais on en parlait jamais, notre premier langage c'était le corps à corps. Et à un moment ce langage perd son lexique s'il ne s'accorde pas avec la raison et la sagesse.
La fin des vacances approchait, chaque week-end, il y'avait des fêtes de bacheliers ci et là. J'avais fêté la mienne deux semaines avant. J'étais à trois semaines de mon départ, le week end, il y'avait une de mes camarades de classe qui donnait une fête chez elle au Charbonnages. Ce même week-end il y avait une after-parti de quelques collègues en boite à une ancienne boite de Libreville à la montée du quartier Louis appelée le « Wharol ». Je commençai donc ma soirée ce samedi-là en me faisant déposé chez Shéryll ma camarade de classe par maman à 18h, puis vers 21H30 Hans mon collègue vint me chercher pour aller en boite rejoindre les autres et en principe à 22h30 je devais rejoindre Henry qui m'attendait chez lui pour continuer la soirée.
Nous arrivâmes en boite, il y'avait deux autres collègues, on prit quelques bouteilles. La musique était à fond, l'ambiance était électrisante. Je me lâchai sur la piste sur le morceau « Whenever, Wherever » de Shakira. Hans était contre moi, et je ne ménageai aucun effort pour me déhanché contre lui. Puis plus la musique passait, plus je buvais de Smirnoff et plus l'envie de me faire tripoter m'envahissait. Hans me tenait par les hanches et accompagnait mes mouvements d'un même rythme. Je dois dire qu'il était bon danseur. Je le surpris me matant les courbures et cela eu l'effet d'activer l'envie qui commençait à m'habiter. Puis je sentis mon téléphone vibrer, lorsque je regardai c'était Henry qui avait tenté de me joindre. Je sorti en courant de la boite pour le rappeler, il me dit qu'il se faisait tard, et que c'était la 6e fois qu'il m'appelait. Il m'annonça qu'il s'apprêtait à dormir, et que je n'avais qu'à m'amuser et à lui faire signe en rentrant. Pendant qu'on discutait lui et moi, Hans vint me retrouver hors de la boite et me fit signe qu'on partait de là. Je coupai la conversation avec Henry et promis de le rappeler en partant de la boite. Hans arreta un taxi en direction de chez lui. J'appréhendais ce qui devait s'y passer mais une partie de moi, avait juste envie de laisser les choses se faire.
Une trentaine de minutes plus tard nous étions chez lui. Il promit de ne pas me brusquer et tout en m'avouant qu'il mourrait d'envie de me sauter dessus.
En réalité Hans me faisait des avances depuis un moment. Et de leur bande Henry, Julien et lui, je le trouvai plus calme, plus sage, plus mature et visiblement plus responsable. Il n'était pas le plus beau, mais il n'en demeure pas moins qu'il était grand de taille et avait un certain charme. J'avais appris qu'il venait de rompre avec sa petite amie dont il avait subventionné les études à l'étranger mais que celle-ci n'avait pas été sérieuse à la fin.
Il me déclara sa flamme, me promit de s'occuper de moi. De prendre soin de moi, si je lui en donnais l'occasion. C'était plutôt tentant. Il semblait respecter la femme et savoir s'en occuper. Il me parlait de certaines projections qu'il pouvait faire avec moi. Comme venir me rendre visite à l'étranger. Puis, pendant que nous discutions, il s'approcha de moi. Me prit dans ses bras sur le canapé. Je posai ma tête sur sa poitrine, puis à un moment il me releva le visage en passant un doigt sous mon menton. Puis il me regarda dans les yeux et m'embrassa.
Une partie de moi, avait envie d'être désiré mais l'autre ne ressentait juste rien par rapport à Hans. Donc pendant qu'il m'embrassait puis peu à peu me caressait et me déshabillait, moi je réfléchissais. Me demandant s'il valait la peine que j'abandonne Henry. J'aimais Henry, mais il ne me garantissait rien, du moins j'en avais l'impression. J'avais besoin d'assurance, de quelqu'un sur qui compter en cas de grossesse ou autre. Quelqu'un qui n'aurait pas honte de moi. Et Hans semblait avoir le bon profil, seulement, je ne l'aimais pas.
Hans me caressait et sans que je n'y ait trop prêté attention il m'avait déshabillé. Il me suça les tétons, puis descendit rendre hommage à mon entre. Sa langue balayait mon allée royale et la sensation qu'elle me procurait, envahit mon esprit et mit un terme aux réflexions que je me faisais intérieurement. Soudainement, il n'y avait plus de place pour la raison. Plus sa langue me travaillait plus je mourrais envie d'aller plus loin. J'avais quasi oublié que sur moi, il y ' avait Hans, que j'étais supposé être avec Henry. Tout ce que je voulais, c'est que l'homme qui m'arrachait les gémissements que j'émettais à cet instant, me chevauche et m'envahisse passionnément. Dans un élan de désir, j'entrepris de prendre son membre entre mes mains et de le caresser. Je pouvais le sentir se raidir et prendre du volume dans mes mains. Hans, rapprocha ensuite son visage du mien et m'embrassa de nouveau, mais cette fois, avec fougue. Je le sentais de plus en plus brulant, et son corps contre le mien, je pouvais sentir les battements de son cœur qui ne cessaient d'accélérer leur cadence. J'avais toujours son membre entre les mains que je comblais de ballades manuelles, quand il me le retira pour le vêtir d'un préservatif, qu'il prit au chevet du lit. Et le moment tant redouté arriva, il prit connaissance en profondeur et en intensité, avec passion, douceur puis fermeté de mon entre dans son intégralité. Dans un climat humide et enivrant, Hans me posséda. Il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne vienne. C'est alors qu'un soupçon de raison me revint. Et je réalisai, que je venais de commettre, ENCORE, ce que je n'aurai jamais dû laisser arriver.
Je fus envahit de honte, mais je ne pouvais accuser personne, sinon moi-même. Je me rhabillais aussitôt, mais Hans me tira dans ses bras. Et me dit :
- Tu n'as pas à avoir honte, je ne partirais pas. Je suis là. C'est une nouvelle étape et si tu veux bien, je la vivrais avec toi.
Ces paroles me consolèrent, c'est ce que je voulais après tout quelqu'un de disponible, de disposé mais ... Mais au fond, mon cœur et mes sentiments étaient voués à Henry. Henry, qui ne me donnait aucune assurance. Henry avec qui tout semblait être juste sexuel. C'était lui, que mon cœur désirait. Je savais que je venais de me mettre encore une fois dans de beau drap, mais le savoir ne changerait rien au fait que j'y étais déjà. Le temps ne revient pas, et le vécu ne s'efface pas. Je demandais à Hans de se dépêcher de s'habiller, car il devait me raccompagner chez moi et c'était pas la porte à côté de chez lui.
Après 30 min, le taxi que nous avions pris de chez lui me déposa chez moi, Hans à bord attendit que ma mère vienne m'ouvrir la porte, il descendit pour la saluer. Puis il s'assura que j'étais rentrée dans la concession avant de repartir avec le même taxi. Une demi-heure plus tard, il m'envoya un sms, pour me signifier, qu'il avait bien regagné son domicile.
Il était 4h du matin. Et l'ensemble des évènements qui venaient de se produire, ne m'aidèrent pas à trouver le sommeil. Je pensais à ma vie pleine de trous. D'un côté j'avais Hans, qui avait beaucoup d'atouts et semblait matûre et respectueux mais que j'appréciais sans aimer, et de l'autre il y' avait Henry mon bel étalon, jeune, plein de vie, mais un peu trop à mon gout, qui ne parlait jamais d'avenir, de projets mais pour qui mon cœur battait éperdument. Ces longues minutes de questionnement, qui s'accompagnaient de larmes finirent par me donner des maux de tête qui se soldèrent par un sommeil au petit matin.
-12-
*** De l'ombre à la lumière***
Le lendemain c'est un appel entrant sur mon téléphone qui me réveilla. C'était Henry. Mon cœur se mit à battre. Je n'avais pas osé l'appeler à mon retour hier soir. Et vu, ce que j'avais fait, je n'avais pas le courage de lui parler.
Alors, à la 3e sonnerie, je me résolus à répondre.
- Bonjour Henry, dis-je timidement.
Il faut avouer que ma voix n'était pas claire car je venais de me réveiller aussi.
- Bonjour Dora, mais c'est comment je t'appelle depuis tu ne décroches pas. Je commençais à m'inquiéter. Hier en rentrant tu devais me faire signe, qu'est ce qui s'est passé ? Tu es où ? Ça va ? enchaina-t-il.
- Humm ! Non, en fait c'est maintenant que je me lève, et que je vois tes appels. Désolé effectivement, je devais t'appeler hier, mais dès que je suis rentrée je me suis assoupie. Je suis rentrée environ 30 à 40 min après que l'on se soit parlé en boite, puis Hans m'a ramené. Il devait être 1h 30, je crois bien. Enfin, bref, tu as raison j'aurais dû t'appeler mais la fatigue m'a emporté.
- Ha ok, y a pas de soucis, je voulais juste savoir comment tu allais car je commençais à vraiment m'inquiéter. Bon, sur ce, je te laisse te reposer, on se parlera plus tard en soirée. Ok? Fit-il.
- D'accord, y'a pas de soucis. Bisou. A plus. Lui dis-je, avant de raccrocher.
Seigneur Dieu comment allais-je gérer tout ceci ? Dans quel pétrin m'étais-je encore une fois de plus, fourré ? La honte ! Honte sur moi ! Il était 12h 10. J'étais plongée à nouveau dans mes pensées, lorsque mon téléphone sonna à nouveau. C'était Hans. Je décrochai, sans trop me laisser une autre option.
- Allo ? Bonjour chéri, me dit il.
- ... (silence de ma part).
- ça va ? bien dormi ?
- Oui ça va, lui dis-je sèchement.
- Je n'ai pas cessé de penser à toi et ce qui s'est passé !
- ...
- Hummm, je t'aime Dora. Et si tu le permets je veux vraiment quelque chose de sérieux avec toi.
- Hans je vais bien, bonne journée. Lui dis-je, avant de raccrocher.
Ces propos me troublaient encore plus, j'avais du mal à accepter, ce que j'avais fait, et je ne me faisais pas à l'idée de suivre Hans par intérêt. Car oui, Hans était le type d'homme que je voulais, mais il n'était pas celui que j'aimais. Etre avec lui était un choix de ma raison, tandis qu'être avec Henry était un choix de mon cœur.
Maman vint cogner à la porte de ma chambre pour me rappeler que la journée avait avancé et que des tâches ménagères m'attendaient.
Je me levai, pris mon bain, fis le ménage comme il se devait et continua le week-end tant bien que mal.
Le lundi qui suivit, vous vous doutez, l'ambiance n'était pas au beau fixe au boulot. Hans et moi partagions le même bureau.
J'évitai tout aussi Henry au téléphone. En réalité les jours qui suivirent ce weekend end là. C'est Henry qui m'appelait, moi j'étais trop mal pour oser. Quant à Hans, il cherchait davantage d'occasions pour que l'on discute mais j'évitais le sujet.
Le vendredi suivant, je reçu un appel de Henry. Je décrochais et restait silencieuse et froide comme depuis quelques jours :
- Dora ... Dora pourquoi ? Et je t'ai fait quoi ? me dit-il en pleurant.
- Henry ? lui dis-je inquiète.
- Dora, c'était d'abord Julien ! Maintenant Hans, mais... Mon Dieu, Seigneur ! Pendant que je t'attendais ....Doraaaaaaaaaa...Pourquoi ? Encore une fois tu me déçois. Mais cette fois c'est la bonne. Je ne veux plus entendre parler de toi.
- Attends.... Henr...., je ne finis pas ma phrase, qu'il raccrocha.
Coup de massue sur ma tête. Et bam, un choc que j'envisageai recevoir d'un moment à un autre mais qu'au fond j'avais mérité me diriez-vous. Je ne pus retenir mes larmes. Le front baissé je sortis du bureau en courant et me dirigeai dans les toilettes pour y pleurer. J'implorais la clémence de Dieu, j'implorais sa guidance pour la suite des évènements. Mon être entier tremblait de douleur. Je sentais comme une épine dans la poitrine au niveau du cœur. J'étais inconsolable. Je pleurais une dizaine de minutes à chaudes larmes, tout en essayant d'étouffer mes cris car j'étais dans l'enceinte du bâtiment de Moov. Je ne voulais pas qu'on m'entende, je ne voulais pas que tout ceci se sache. J'avais trop honte, j'avais trop mal. Puis, comme dans la plupart de mes moments de détresses, sur la cuvette du toilette ou je m'étais assise, la tête contre le mur sur le coté, je fis un signe de croix et récita un Notre Père, suivi de trois je Vous salue Marie... C'est peut-être anodin pour certains, mais pour moi, je ne voyais pas autre solution que la prière en pareil moment.
Après ces moments de recueillements, je trouvai le courage d'arrêter de pleurer et de sortir me rincer avant de reprendre place à mon poste.
Hans, se rendit compte que je n'allais pas bien mais je lui racontai des âneries pour me débarrasser de lui. Puis les jours passèrent. J'avais perdu l'appétit, je mangeais à peine. A la maison pour ne pas attirer l'attention de ma famille, j'essayais de masquer mes peines. Mais dès que j'avais des moments intimes, les larmes m'envahissaient de nouveau. Dieu seul sait le nombre de chapelets que je dus réciter pendant cette période, mon cœur, mon être réclamait l'indulgence de moi-même d'abord mais aussi et surtout d'Henry. Hans était un bon parti, mais être avec quelqu'un par intérêt ça ne m'a jamais ressemblé, ce n'était pas moi. C'est alors qu'après une semaine de jeune et prière je décidai de tout laisser tomber.
Je ne cherchai plus à envoyer de messages à Henry, je gardai mes distances vis-à-vis de Hans. J'étais fatigué de faire semblant.
C'est alors qu'à 2 semaines de mon départ pour le Ghana, Nadège, ma collègue et grande sœur au bureau m'interpella.
- Mais petite qu'est ce qui ne va pas ? je te vois dépérir ? et qu'est-ce que j'apprends ? Ça c'est quel désordre que tu as foutu comme ça ? Tous ces mecs-là ? Toi aussi.
A l'écoute de ses propos je fondis en larmes de nouveau, j'avais tellement honte de moi car j'avais du mal à accepter mes bavures moi-même, alors de là à ce que ce soit une personne externe à ce manège qui m'en parle. J'avais l'impression d'être nu, sans abri, exposé et plus encore que jamais humiliée.
- Non mais je t'écoute Dodo, qu'est ce qui t'a pris. Hans, henry encore ça pouvait passer, mais Julien en plus.... Et dans tout ça qui s'occupe de toi ?
- Ya Nadège, je ne sais pas quoi te dire. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Lui dis-je en sanglotant.
- Mais il faut m'arrêter ça, et si Maman Danielle, venait à l'apprendre, toi aussi...
- ... , seuls larmes et gémissements répondaient pour moi.
- Et dans tout ça je t'ai demandé, qui s'occupe de toi ?
- Yaya personne, et puis je ne veux même pas. Je n'ai pas besoin de leur argent. Je ne veux plus avoir à faire à l'un d'entre eux. C'est bon je me suis assez humilié. J'ai eu ma dose. Snif snif ! Je ne veux plus rien. Je n'ai plus rien à faire avec eux. Lui dis-je toujours en sanglotant
- Quoi ? tu dis quoi ? Tu veux dire que tous là te sont montés dessus gratuitement ? Non mais ma petite tu déconnes. Ça c'est quelle histoire ? Mais tu joues à quoi ? en tout cas, tu te débrouilles mais c'est trop facile. Donc ta mère se tue, t'élève et c'est pour que n'importe qui t'utilise n'importe comment ?
- Mais ?... lui dis-je étonné
- Il n'y a pas de mais, tu regardes parmi eux, celui qui te semble sérieux et il aura intérêt à s'occuper de toi.
- Mais...Yaya... si on parle de sérieux c'est Hans, mais moi c'est henry que j'aime...
- Alors fais un choix, mais fais le vite... Bientôt tu vas à l'étranger, et pour avoir été étudiante je te dis, ce n'est pas toujours facile d'attendre le support des parents seulement. Je ne te demande pas de te prostituer, mais je te dis, si tu choisis un homme, choisis le parce que tu veux aller loin avec lui, et tu sents qu'il pourra subvenir à certains de tes besoins. Car, la vie là ma petite. La vie là, c'est Dieu seul. Non mais, et puis quoi encore ? donc si tu tombes enceinte là tu veux dire que personne ne va s'occuper de toi ? Ehhhhh, écoutes moi bien. Tu as fais des erreurs, c'est vrai. Mais je te dis fais un choix, avance et ne recommences plus. Me dit-elle avant de se remettre sur sa machine. Hans et Henry sont mes petits frères, mais de toi à moi, comme je te dis souvent celui qui est dans le bureau avec nous est plus sage.
C'est alors, que la porte s'ouvrit sur Hans qui revenait de sa pause. Il nous salua et alla s'asseoir.
Je répondis le front baissé et le temps qu'il aille s'asseoir, je sortis me refugié de nouveau dans les toilettes pour mettre un terme à mes sanglots et me refaire une toilette.