*** Nora Izouret***
Enfin des vacances !! Voilà une semaine que j'ai voyagé. J'en avais grand besoin, l'année a vraiment été stressante. Et puis c'est toujours un plaisir de passer du temps en famille.
Ici je me repose, et puis je fais du tourisme aussi bien que du shopping.
Brrr ! Brrr ! Mon téléphone vibre. C'est un numéro inconnu, ça doit venir du Gabon.
-Allo ?
- Bonsoir Nora.
- Ah, c'est toi ? Bonsoir Ana.
- Comment vas ? Je ne te dérange pas ? dit-il.
- Non non, j'étais en train de me détendre devant la télé.
- Ok, j'appelais juste pour avoir de tes nouvelles.
- Ca va je vais bien et toi ? Ta journée ?
- Ca va, ça va. R.A.S.
- ok.
- Bon je vais te laisser, dors bien bébé, je t embrasse.
- Hummm, Bonne nuit, je t'embrasse aussi.
Comme vous devez l'avoir deviné, c'était Ana ou plutôt Henri-Anaelle au télephone. Lui et moi sortons ensemble depuis à peu près un an. Je dois dire que notre relation n'est pas des plus exemplaires ni des plus stables, mais bon...elle a ses bons et mauvais côtés.
Mais au fait je parle, je parle mais je ne me suis pas encore présentée. Je m'appelle Nora Yelena Izouret, j'ai 4 ans de mois qu'Henri c'est-à-dire 20 ans (nous sommes en 2006).
Je crois que je l'aime mais lui et moi c'est pas très évident, il est jeune, plutôt beau gosse, mais bon...je dirais un peu trop libre à mon gout. C'est un jeune cadre, il vit seul alors que moi je dépends encore de mes parents et je ne suis pas si libre que ça... vous pensez que je devrais vraiment lui faire confiance ?
Enfin bref, c'est mon mec et pour l'instant je continue de l'observer. En gros voilà pour mon introduction, je vous rappelle que je suis en vacances, donc je ne suis pas là pour vous parler de moi mais me détendre. Bon a plus on se revoit, après une bonne dizaine de chapitre, ok ? Et oui, dans cette histoire, je vais revenir c'est inévitable. Bon ciao amigos.
*** Dans la tête de Dora***
Un an plus tôt.... Nous sommes pendant l'été 2005....
Je sortais de successions de déceptions. Un an plus tôt, j'avais dû me séparer brutalement et indépendamment de ma volonté de celui que je pensai être l'amour de ma vie. Je l'avais connu lorsque je repris ma classe de seconde S. Ma mère m'avait envoyé à l'internat au Cameroun. Non pas tant pour me punir mais aujourd'hui avec du recul je pense, que c'était plus pour me donner une chance de me refaire loin des regards et du « kongossa » des gens comme on dit chez nous. Donc, j'avais connu Fields alors que je reprenais la seconde et lui reprenait la classe de 1ère C. Au Cameroun l'orientation dans les séries scientifiques C et D, se fait dès la classe de 1ère. Nous avions connu une idylle pendant 2 ans. Lorsque je passais en 1ère D, lui passa en Terminale C. Le Cameroun est l'un des rares pays de nos jours ou on passe encore le probatoire, Fields avait dû le passer et le réussir pour passer en Terminale. Loin de ma famille, dans ce pays que je découvrais mais dont en réalité j'avais des origines, Fields avait été l'une de mes principales raisons de tenir bon. Il était présent, m'encourageait et me comblait d'amour. On s'aimait et je croyais vraiment en nous. Je nous voyais vieillir ensemble. Etait-ce un rêve d'adolescente ? Etait-ce juste l'amour qui m'aveuglait ? Dieu seul sait. Nous nous soutenions mutuellement sur tous les plans, particulièrement les études, car c'était la raison de notre présence à l'internat mais aussi sur le plan religieux. Fields n'était pas baptisé, mais il croyait en Dieu et nous prions beaucoup ensemble. J'étais rentrée sur Libreville pour les vacances scolaires après avoir passé mon examen de probatoire et nous étions à la veille de mon anniversaire. Fields m'appela pour me faire part des résultats des examens que l'on proclamait à la CRTV, radio camerounaise. Nous étions le 5 Août 2005 à 23h lorsque Fields m'annonça au téléphone que j'avais échoué au probatoire et lui au bac. Colère, tristesse, déception, amertume m'habitaient désormais.
Fields et moi avions reçu beaucoup d'ultimatums cette année-là. De la part de nos parents et de l'Administration de l'internat catholique où nous étions. A l'internat, du fait de sa nature religieuse : les couples étaient proscrits. Pour nos parents : nous étions en classe d'examen, il était hors de question que des amourettes d'adolescents nous éloignent de l'essentiel, c'est-à-dire nos études. Il y'avait une pression terrible sur nos têtes, l'avenir de notre relation dépendait désormais en grande partie de la réussite à nos examens. Malheureusement pour nous, le sort avait décidé que l'on échoue. Je reçus donc l'appel de Fields, comme un coup de massue.
Nous étions encore en ligne, quand je posai mon dos sur le mur le plus proche de moi et glissait dessus comme pour m'asseoir contre celui-ci et j'éclatai en sanglot. Maman et ma petite sœur m'entendirent pleurer et se rapprochèrent de moi pour comprendre. Lorsque j'expliquai à Maman que je venais d'apprendre mon échec, celle-ci piaffa et tourna ses talons en disant :
- Tchiiiiip ! Tu t'attendais à quoi ? Voilà! La bonne dame à échouer. Au lieu de se concentrer sur l'essentiel, elle était trop occupée à autre chose. Maintenant c'est : « Maman, j'ai échoué ». En pleurant. Tu pleures quoi ? N'est-ce pas ce que tu voulais ?
Ma petite sœur qui n'y comprenait pas grand-chose, était restée à mes côtés et me consolait. Me voyant pleurer ; elle était elle-même à deux doigts de le faire. Maman grogna tout le reste de la soirée et moi je restai inconsolable jusqu'à ce que le sommeil m'emporte.
Le lendemain c'était le 6 Août 2005, le jour de mes 18 ans. Mon jour préféré dans l'année, le 6 Août dans le calendrier correspond à la fête de la « Transfiguration de Jésus ». Cette année-là, ce jour spécial était pour moi un cauchemar. J'avais le cœur noué. Ma mère ne parlait pas beaucoup et essayait de garder son calme par respect pour mon anniversaire. Elle me consolait presque. Mais rien n'y faisait. J'avais beau être au milieu des gens, ni mon cœur, ni mon esprit n'y étaient. Je me sentais dépourvu de toute énergie. J'avais déjà repris la seconde l'année dernière, je ne supportais pas un échec de plus. C'est vrai que je pouvais continuer au Gabon, on y passe pas le probatoire, mais ce serait renoncer à Fields. Mon Fields !
Quel choc ! Toute ma fierté ! Tout mon orgueil venait de prendre un coup et j'avais du mal à l'accepter. Echouer à mon examen signifiait tout simplement que je ne retournerais plus au Cameroun. Ce qui arriva. Fields et moi nous retrouvions séparés comme ça du jour au lendemain, sans avoir eu le temps de pouvoir se dire au revoir.
De plus ce jour-là, je recevais une révélation.
-4-
(Une suite bonus a l'occasion de la St Valentin, bonne fete a tous et a toutes...bizu...)
.... Suite de la revelation....
***Un anniversaire spécial***
Quelques semaines un peu avant que je ne rentre du Cameroun, ma mère, la nounou de ma sœur Fatou qui vivait avec nous et ma petite sœur, avaient prévu que lorsque je rentre on irait assisté à un concert le jour de mon anniversaire. Par conséquent ce fameux 6 Août, même si je n'en avais pas envie, je fus obligé d'accompagner ma petite sœur au concert de« Bébé Dj », un jeune chanteur ivoirien en vogue à l'époque. Arrivées à Gabon Expo (le lieu du concert), nous (maman, ma sœur et moi) apprenions que celui-ci était annulé. C'était dommage pour elles et tant mieux pour moi. Je n'avais pas le moral à être en publique ce jour-là. Encore que généralement, à ce genre d'occasions les jeunes de mon âge venaient souvent s'exhiber et/ou étaler leur vie. Tu y voyais les jeunes dont les parents avaient les moyens, vêtus des dernières nouveautés à la mode. Ceux qui passaient en classe supérieure le disaient à qui voulait l'entendre. Donc, je n'étais pas d'humeur à subir ça et Dieu merci, le concert n'ayant plus lieu.
Cependant, le concert ne tenant plus lieu, ma sœur et moi accompagnions maman chez une de ses amis Maman Yoyo qui n'habitait pas loin de là, un quartier appelé « Plaine Orety ». C'était la première fois depuis que j'étais rentrée que je me montrais en publique.
Maman garait à l'intérieur de la concession et pendant qu'elle enlevait sa ceinture de sécurité et rangeait son sac pour descendre de la voiture ; ma sœur s'empressa d'aller saluer Jesse et Yannick les enfants de Maman Yoyo ; et moi je refermais le portail que j'avais ouvert à notre arrivé.
Quand Maman Yoyo me vit, après avoir salué Maman et Kimberley, elle m'ouvrit ses bras en me disant :
-Ma fifille Nana, te voilà enfin ! Danielle m'a dit que tu es rentrée il y'a quelques jours. Viens dans mes bras.
Nathalie était mon deuxième prénom, diminutif Nana ou Nathou.
Sans que je n'eut dit quoi que ce soit, elle ajouta :
- Ça va ? Alors quoi de neuf ? Et ce voyage ?
Je dus me faire violence et m'abstenir de laisser couler les larmes que je sentais au bord de mes yeux. Je puisais le peu d'énergie qu'il me restait et la tête baissée je répondis:
- Ça va Maman Yoyo. Ça va, je suis là. Le voyage s'est bien passé.
Me frottant l'épaule, elle ajouta :
- Mais c'est comment ? je ne te sens pas là. Qu'est ce qui ne va pas ?
Je coupai mon souffle et comme un automate, comme si de rien était, je repris la parole avec un semblant d'assurance pour lui dire.
- Non, non rien Maman. Ça va ! Ça va ! lui disais-je en me dirigeant vers la porte du salon où se trouvait désormais ma sœur, Jesse et Yannick. Comme pour fuir la conversation. Tandis que Maman Yoyo, suivi de Kimberley ensuite, allèrent retrouver Maman et d'autres personnes dans une des dépendances, externe à la maison principale dans laquelle nous les enfants étions.
Cela faisait une trentaine de minutes que nous étions là. Jesse, Yannick et moi étions au salon devant la TV en train de regarder une série sur Disney Channel « Phénomène Raven », si je m'en souviens bien. Jesse était plus âgée que moi de 4 ans et Yannick devait avoir 3 ans de moins que moi. Jesse avait senti que je n'allais pas bien, et étant assise à côté de moi, elle me caressait les cheveux comme pour me consoler.
Soudainement Kimberley vint en courant :
- Nounoune ! Nounoune ! Maman t'appelle ! Viens vite ! me dit- elle en faisant un geste de la main qui indiquait que je devais la suivre. Elle m'appelait Nounoune, un petit diminutif de plus pour Nathalie.
Moi qui semblais avoir oublié pour quelques secondes mes chagrins en présence des autres, je sentais mon cœur faire un « boum » dans ma poitrine.
- Mais qu'est-ce qu'il y'a Kymie ? Qu'est ce qui se passe là-bas ?, lui disait-je, pressant le pas à ses côtés en direction de le dépendance.
- Il parait qu'il y'a un message pour toi là-bas. Viens vite ! Tonton Essono viens de prendre les transes.
Je restai éberluée devant ses mots. Les transes ? Un message pour moi ? Mais que se passait-il donc ? Oh ! Seigneur !
-5-
*** La revelation***
J'arrivai aux côtés de Kymie dans la dépendance, où se trouvaient ma mère, Maman Yoyo, un monsieur et deux autres dames. Maman était assise sur un banc et adossée sur un mur qui longeait l'ouverture de la porte par ma droite, sur laquelle je me tenais debout. Elle était à gauche de Maman Yoyo. Juste en face de moi était assis un homme derrière une table en bois, comme un médecin en face de ses patients. A ma gauche et en face de lui, assises sur deux chaises en plastique blanches et posant leurs têtes sur le mur qui longeait l'ouverture de la porte par ma gauche, deux femmes. C'était une salle, peinte en blanc avec une chambre annexe et une autre porte qui, je crois, donnait sur des toilettes. Il n'y avait aucun meuble, juste le bureau sur lequel le monsieur était assis et les deux bancs sur lesquels étaient assis les dames d'une part, ma mère et sa copine d'autre part. La chambre annexe quant à elle était vide. Je m'avancais vers Maman et me baissais en sa direction.
- Maman ! Tu m'as fait appel ? lui dis-je avec un ton inquiet.
- Shuuuuuuuttt ! Tais-toi d'abord, je vais t'expliquer tout à l'heure.
C'est alors que je réalisai que je n'avais pas fait attention à mon arrivé. Mais le monsieur en face, semblait être en train de discuter avec l'une des femmes qui, visiblement, était en état de transes. Elle avait les yeux fermés et entre deux mots laissait entendre des gémissements comme si elle avait mal ou fournissait des efforts pour parler. Elle respirait très fort comme quelqu'un d'essoufflé et parlait dans une langue du Gabon, que la dame à côté d'elle traduisait en français pour que nous puissions comprendre. Le monsieur de temps en temps posait des questions en français et dans le même scénario elle répondait. C'est alors qu'elle ouvrit les yeux et se tourna vers moi, tout en continuant de parler au monsieur et dit, selon que la traductrice nous rapporta :
- Elle ne doit plus repartir là-bas, ils ne veulent pas de son bien. Demandez-le-lui, elle vous le dira. Ils n'ont pas arrêté de la persécuter tout le temps. Si elle repart, alors dans bientôt, on vous appellera pour vous dire qu'elle n'est plus.
C'est alors que j'entendis Maman pousser un grand soupir. Ses yeux étaient devenus rouges, elle était aux bords des larmes. Elle qui avait essayé de masquer sa colère et sa tristesse tout au long de la journée semblait soudainement déboussolée. En effet, mon échec l'avait surement beaucoup affecté. J'étais l'ainée de ses enfants et elle comptait énormément sur moi, d'où son attitude. Mais là, elle était comme vidée de toute son énergie tout d'un coup mais toute aussi captivée par les propos de la traductrice de la dame en transes. Je cherchais toujours à comprendre ce qui se passait quand le monsieur qui s'appelait Essono, s'adressant à Maman Yoyo en Fang (langue Gabonaise) qui nous le traduisit ensuite, dit :
- Ils (les esprits) disent que tu as été beaucoup persécutée au courant de cette année, est-ce le cas ?
Maman se tournant vers moi.
- Oui Nana, dis- nous, c'est vrai ? d'un ton qui montrait vraiment son angoisse.
Je me souvins alors que cette année scolaire là, je ne dormais pas toujours bien. Je faisais beaucoup de cauchemars et parfois me réveillais la nuit très apeurée. Lorsque cela m'arrivait, je me levais et versais de l'eau bénite aux alentours de mon lit et me mettais à prier. Mais c'était devenu tellement courant que je n'en parlais pas et étais comme habituée à ces manifestations. C'était le même scénario, souvent les mêmes rêves. J'en avais fait un combat personnel et après avoir discuté avec quelques prêtres, j'avais fini par me dire que peut être je vivais tout cela parce que j'étais tout simplement différente et peut être dotée de dons spéciaux, ce qui expliquerait ces combats. Mais je n'en parlais pas beaucoup, sauf à Fields, et des rares fois, je racontais à ma mère mes rêves, mais pas comment je les vivais.
- Oui Maman, mais je t'ai dit que je faisais souvent des rêves et d'ailleurs cette année, il y'a un rêve qui m'est souvent revenu. J'en ai même fait part à Mamie lorsqu'on s'est vu à Douala il y'a deux semaines.
- Rêve ??! me répondit-elle étonnée.
- Oui Maman. C'est presqu'à chaque fois la même chose que je vois dans ce rêve. C'est un rituel ou on sacrifie un coq que l'on égorge et dont on verse le sang dans un seau qui contient de l'eau et des herbes. Ensuite, on me lave avec cette eau. Et après ce rituel, Le coq est préparé et on me demande de le manger avec d'autres enfants. Lui répondis-je naturellement.
- Quoi ???! S'exclama-t-elle.
- Mais et puis maman, c'est rien, j'ai vu tellement de choses. Mais bon, j'en suis comme habitué aujourd'hui.
- Non, non, non ! se tournant vers Maman Yoyo, elle ajouta : Tu vois les choses, Yô ! Ça c'est la sorcellerie ! eh ! Seigneur !
Elle éclatait presque en sanglot. Maman Yo la tenait par la main comme pour l'encourager. Tous ceux qui étaient avec nous nous écoutaient désormais. Celle qui était en transes, après avoir délivré son message semblait être revenue à ses sens.
- Mais Maman, pourquoi pleures-tu ? Lui disais-je en lui passant le bras par-dessus l'épaule.
- Mais... mes parents ! mes propres parents ! lâcha-t-elle en sanglotant.
- Maman ! Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu pleures ! On est quel jour aujourd'hui ? N'est-ce pas le jour de mon anniversaire ! Mes 18 ans de surcroît ! Quelle était la probabilité que je sois là aujourd'hui, ici avec vous ? À l'origine en ce moment, on devait être à un concert. Mais Dieu a décidé autrement. J'étais abattue car je n'ai pas eu mon examen mais pourtant Dieu sait que j'ai bossé pour l'obtenir. Mais dis-moi, si je l'avais obtenu et on était au concert, on aurait jamais eu ce message.
Je la regardais dans les yeux après avoir dévisagé l'assemblée et je lui dis :
- Rendons grâce à Dieu Maman. Ce message vient de me sauver la vie. C'est le meilleur cadeau d'anniversaire que l'on puisse espérer Maman. Parce que Dieu a permis que la vérité sorte. Il y'a deux semaines en allant dire aurevoir à Mamie je lui en avais parlé, elle m'a dit que tout ce qu'ils avaient pu faire quand j'étais petite sur mon corps, c'était pour me « blinder » car il voyait un grand malheur s'abattre sur moi bientôt. Mais t'inquiètes pas Maman car je lui ai tout simplement répondu que : « Moi Dora Nathalie, je ne suis même pas un peu inquiète, les gens pourront faire tout ce qu'ils veulent, rien ne m'atteindra car j'appartiens à Jésus seul. Personne, je dis bien personne, ne réussira à me faire du mal et si c'était le cas, que nul ne se réjouisse. C'est tout simplement que Dieu aura choisi que telle sera ma fin. »
Elle me regarda comme si elle découvrait sa fille autrement :
- Je suis une enfant bénie maman, si tu n'en as pas conscience, je te le dis. Rien ne m'arrivera. Dieu est au contrôle, je t'en conjure.
Essono nous sortit de ce moment de confessions en disant :
- Ah ça ! comme elle l'a dit. Dieu est au contrôle. Si la vérité est sortie, c'est que le mal est déjà maitrisé.
Essono était un monsieur âgé d'une quarantaine d'année, nous avions beau être en ville, mais il ressemblait à quelqu'un qui n'était pas beaucoup habitué à la civilisation. Pour preuve, il parlait à peine français, non pas parce qu'il ne savait pas le faire, mais parce qu'il le faisait vraiment avec peine. Ensuite son accoutrement était des plus simples, ses cheveux n'étaient pas peignés et il avait toujours un cure-dent ou un bout de bois à la bouche. Il avait reçu le don de voyance et pratiquait la médecine traditionnelle. Il exerçait cette activité dans la dépendance de la maison de sa sœur dans laquelle il vivait.
Le Hasard ! Nous étions de passage chez Maman Yoyo. Une simple visite de courtoisie s'est trouvée être l'occasion d'une révélation inédite sur ma vie.
- Ah ! Doux Jésus, tu ne cesseras jamais de m'étonner ! Pensais-je en mon fort intérieur