Chapitre 7 Liens Tissés

Un matin , après quelques semaines de complicité grandissante, Léa m'a pris à part. "Lorenzo, est-ce que ça te dérangerait si Emma passait la journée avec moi demain ? Je sais que tu es débordé en ce moment, et j'aimerais bien qu'on passe un peu plus de temps ensemble."

J'ai hésité un instant, inquiet de laisser Emma avec quelqu'un d'autre, même si je savais que Léa était géniale avec elle. "T'es sûre que ça ne te dérange pas ?"

Elle a souri. "Pas du tout. Je crois que c'est important pour Emma de développer des liens avec d'autres personnes aussi. Et puis, ça nous donnera l'occasion de mieux nous connaître."

Le lendemain matin, j'ai laissé Emma chez Léa avec un petit pincement au cœur. Elle m'a fait signe de la main avec un grand sourire, et je me suis forcé à lui rendre son sourire, malgré mon inquiétude.

Toute la journée, je n'arrêtais pas de penser à Emma. Comment elle allait ? Est-ce qu'elle s'amusait avec Léa ?

Quand je suis finalement allé chercher Emma chez Léa en fin d'après-midi, elle m'a sauté dans les bras avec un enthousiasme contagieux. "Papa, devine ce qu'on a fait aujourd'hui !"

J'ai ri, la soulevant dans mes bras. "Je sais pas, dis-moi."

Elle a souri, les yeux pétillants d'excitation. "Léa m'a emmenée dans un parc d'attractions ! On a fait plein de manèges, on a mangé des glaces, et c'était trop génial !"

J'ai souri, touché par la manière dont Emma parlait de sa journée avec Léa. "Ça a l'air d'avoir été une super journée, ma puce."

Mais en rentrant à la maison, alors que le soleil se couchait doucement, j'ai eu la chance d'entendre davantage sur leur après-midi ensemble. Assis tous les trois autour de la table du dîner, je les ai écoutées raconter avec enthousiasme les moments qu'elles avaient partagés.

Emma a évoqué les manèges, les rires, les sensations de l'adrénaline. "Léa était super courageuse, papa ! Elle a même osé monter dans le grand huit avec moi !"

Léa a ri, se servant de la salade. "Eh bien, je n'allais pas laisser Emma y aller toute seule, non ?"

Emma a hoché la tête, un sourire étincelant sur son visage. "Oui, c'était super cool d'avoir une grande amie comme Léa à mes côtés."

J'ai observé leur interaction avec un sentiment de chaleur et de fierté. Léa avait un don pour faire briller les yeux d'Emma, pour lui offrir des moments inoubliables.

Après le dîner, alors qu'Emma était en train de se préparer pour aller au lit, j'ai pris Léa à part pour lui dire merci. "Vraiment, merci pour avoir fait de cette journée une si belle expérience pour Emma."

Elle a souri, touchée par mes mots. "C'était un plaisir. Emma est incroyable, et je suis contente d'avoir pu passer du temps avec elle."

Une fois qu'Emma fut couchée, Léa et moi nous sommes retrouvés dans le salon, seuls. J'ai pris une gorgée de mon verre, puis j'ai posé mon regard sur Léa. "Je suis content qu'Emma t'apprécie autant. C'est rare pour elle de se sentir si à l'aise avec quelqu'un."

Elle a souri doucement, fixant son propre verre. "J'apprécie beaucoup Emma aussi. Elle est intelligente, drôle et tellement aimante. Mais il y a quelque chose que je voudrais te dire, Lorenzo."

Mon cœur s'est emballé un peu. "Quoi donc ?"

Elle a pris une grande inspiration. "Aujourd'hui, quand on parlait, Emma m'a confié qu'elle aimerait que je sois sa maman. Elle m'a dit qu'elle est triste de ne pas avoir de maman comme les autres enfants."

Ces mots, ils m'ont surpris. Je n'aurais jamais imaginé qu'Emma ressentait ça si intensément. J'ai soupiré, passant ma main dans mes cheveux. "Je ne sais pas quoi faire, Léa. J'essaie de faire de mon mieux, mais je ne peux pas remplacer sa mère."

Elle a posé sa main sur mon bras. "Lorenzo, je crois que tu es un père incroyable. Mais je comprends aussi qu'Emma ait besoin de plus. Elle a besoin d'une figure maternelle dans sa vie."

J'ai levé les yeux vers elle, une certaine vulnérabilité dans mon regard. "Et est-ce que tu penses que tu pourrais être cette figure maternelle pour elle ?"

Elle a hoché la tête, ses yeux emplis d'émotion. "Je voudrais essayer. Si tu le permets."

J'ai regardé Léa, sa sincérité, sa douceur. Et dans cet instant, j'ai compris que parfois, la vie nous offre des opportunités qu'on n'aurait jamais imaginées. "Je te fais confiance, Léa. Et si tu penses que tu peux apporter du bonheur à Emma, alors je suis prêt à laisser une chance à notre famille de grandir."

Des larmes brillent dans les yeux de Léa. "Merci, Lorenzo. Ça signifie beaucoup pour moi."

Et alors que je la regardais, sa joie mêlée d'une tristesse contenue, j'ai compris que la vie, elle était faite de ces moments, de ces choix qui pouvaient bouleverser nos vies et les remplir d'une nouvelle signification.