Chapitre 5 Fragilité Révélée

Les jours se sont écoulés, et chaque fois que je la voyais, Léa devenait de plus en plus un mystère que je voulais résoudre. On se retrouvait au parc, à parler de tout et de rien, à creuser un peu plus chaque fois. J'apprenais à connaître ses goûts musicaux, ses rêves d'enfant, ses peurs les plus profondes.

Un jour, alors qu'on marchait ensemble dans le parc, elle s'est arrêtée devant un tableau de fleurs sauvages. Elle les a observées pendant un moment, puis elle a soupiré. "C'est drôle, tu sais, ces fleurs-là. À première vue, elles ont l'air fragiles, vulnérables. Mais en réalité, elles sont fortes, elles ont survécu malgré tout."

J'ai regardé les fleurs, puis je l'ai regardée. "Ça te rappelle quelque chose ?"

Elle a hoché la tête, son sourire un peu triste. "Ouais, je suppose. On a tous nos batailles à mener, nos moments de vulnérabilité. Mais ça ne signifie pas qu'on est faibles."

Je me suis rapproché d'elle, nos épaules se frôlant presque. "T'as raison. Parfois, c'est dans nos moments les plus difficiles qu'on montre notre vraie force."

Elle m'a regardé dans les yeux, et j'ai eu l'impression qu'il y avait un truc qu'elle voulait me dire, quelque chose qu'elle gardait enfoui en elle. Mais elle a secoué la tête, comme si elle avait décidé de garder le silence.

Quelques jours plus tard, on s'est retrouvés dans un café. On s'était dit qu'il était temps de changer un peu de décor, d'explorer de nouveaux territoires de conversation. On a parlé de nos rêves d'enfants, de nos passions cachées, et puis elle a fini par poser une question qui m'a pris de court.

"Qu'est-ce que t'as appris de plus important de Valentina ?"

J'ai pris une gorgée de mon café, prenant le temps de réfléchir à la question. "Valentina, elle m'a appris que l'amour, c'est quelque chose qui continue à grandir même quand on n'est plus là. Elle m'a appris que chaque moment compte, que chaque instant de bonheur est précieux."

Elle a souri, un sourire qui m'a transpercé le cœur. "C'est beau. J'espère que tu pourras partager ces leçons avec Emma."

J'ai hoché la tête. "C'est mon but. Je veux qu'Emma grandisse en sachant à quel point sa mère l'aime, même si elle n'est plus là."

Elle m'a observé pendant un moment, comme si elle essayait de lire mes pensées. Puis elle a baissé les yeux vers sa tasse de café. "J'aurais aimé avoir quelqu'un comme toi dans ma vie quand j'étais plus jeune."

C'était la première fois qu'elle parlait de son passé, et j'ai su que c'était un pas important pour elle. "On peut tous apprendre de nos expériences, même les plus difficiles."

Elle a relevé les yeux vers moi, et il y avait une lueur de vulnérabilité dans son regard. "J'ai eu des moments difficiles, des trucs qui m'ont changée. Mais je suis en train d'apprendre que même dans les moments sombres, il y a de la lumière."

Je lui ai souri, touché par sa sincérité. "Tant que tu te rappelles ça, tu as déjà fait un grand pas."

On est restés au café encore un moment, à parler de nos expériences, de nos espoirs pour l'avenir. J'avais l'impression qu'on se rapprochait, qu'on partageait des parties de nous-mêmes qu'on n'aurait jamais osé montrer autrement.

Et quand je suis rentré chez moi ce soir-là, j'ai regardé Emma endormie dans son lit, et j'ai ressenti un truc. Un truc qui me disait que peut-être, juste peut-être, la vie nous offrait une deuxième chance, une chance de guérir nos cicatrices ensemble.