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Le temps, il semble ralentir après tout ce bordel. Je me retrouve à la maison, les murs me regardant comme si ils connaissaient mon putain de secret. Valentina n'est plus là, mais sa présence, elle est partout. Les photos qu'on a prises ensemble, les lettres d'amour qu'elle écrivait, tout ça, c'est comme si c'était des bouts de son âme qui hantaient chaque recoin de cet endroit.
Emma, elle est là, innocente et vulnérable, et je me rends compte que je suis son seul parent maintenant. C'est à moi de la protéger, de l'aimer, de lui montrer que la vie, même quand elle fout le bordel, elle vaut la peine d'être vécue.
Les premières nuits, elles sont les pires. Je me réveille en sursaut, pensant que Valentina est à côté de moi, que tout ça n'était qu'un putain de cauchemar. Mais la réalité, elle me frappe en pleine face, comme un uppercut. Valentina est partie, et je suis seul avec Emma. C'est à ce moment-là que je me demande comment elle a fait ça, comment elle a réussi à être mère, parce que putain, c'est un putain de boulot.
Pourtant, chaque jour, on avance. Emma grandit, et je me mets au défi de lui donner tout ce dont elle a besoin. Les biberons, les couches, les sourires, les câlins, je fais tout ce que je peux pour qu'elle se sente aimée, pour qu'elle ne ressente jamais le vide que j'ai ressenti. J'ai l'impression que c'est ce que Valentina aurait voulu.
Quatre ans passent comme un battement de cil, et Emma est ma bouffée d'air frais. On passe des matinées au parc, courant après des pigeons, riant aux éclats comme si rien d'autre n'importait. Ses petits doigts agrippés à ma main, je la regarde explorer le monde avec des yeux émerveillés. Je ressens une chaleur dans ma poitrine, quelque chose que je croyais perdu à jamais.
Les ballades en voiture deviennent des aventures, avec Emma posant mille et une questions sur tout ce qu'elle voit par la fenêtre. On écoute des chansons idiotes à la radio, et je chante à tue-tête, parce qu'avec Emma, il n'y a pas de jugement, seulement de l'amour. Les moments à préparer ses repas et à la voir savourer chaque bouchée sont devenus mes petits trésors.
Et puis, il y a Emily. Une amie de Valentina, elle entre dans ma vie avec ce sourire chaleureux et ces yeux qui semblent comprendre. Elle offre de l'aide, pas comme une pitié, mais comme un soutien réel. Elle s'occupe d'Emma, me donne des moments de répit, et putain, ça me fait du bien. C'est comme si elle comprenait que parfois, j'ai besoin de respirer, de reprendre pied dans ce putain de chaos.
Je sais pas où ça va nous mener, elle et moi. Je sais pas si je suis prêt à ouvrir mon cœur à nouveau, à risquer d'être blessé. Mais pour le moment, elle est là, comme une bouée de sauvetage dans cette mer de tristesse. Et je me dis que peut-être, juste peut-être, il y a une lueur d'espoir au bout du tunnel sombre où je me suis perdu.