Au nom de l'amour je l'ai choisi
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Chapitre 4 03

Chapitre 3

Ce matin je me suis levée pour aller marcher un peu. Avec tous les excès de la veille, je n'avais pas trop le choix. Les camerounais sont de grands sportifs et les routes sont pleines de gens qui se lèvent tôt pour courir ou pour marcher. C'est assez motivant quand tu te rends compte que tu n'es pas toute seule. C'est aussi motivant quand tu vois qu'il y a des personnes beaucoup plus grosses que toi. Mais ton moral peut passer du "+ " au " -" en un instant, quand après avoir vu un éléphant qui souffre comme toi, tu vois une gazelle passer, en courant, sans même un regard.

Bref j'arrive donc au bureau en pleine forme. Pas de croissants ni de pain au chocolat tentateurs aujourd'hui. Les cadres sont déjà depuis bien longtemps et je trouve une liste de choses à faire posée sur mon bureau. Je suis encore en train d'épurer mes tâches quand la directrice d'agence m'appelle au téléphone.

-Moi : oui bonjour madame

-Le boss : mon café !

Et elle raccroche sans autre forme de procès. Avant je croyais que c'était un mythe, les gens qui sont grognons tant qu'ils n'ont pas bu leur café, mais avec Mme Moussa, j'ai vite changé d'avis. Elle a tellement aimé mon café la 1ère fois que je l'ai fait, que, c'est désormais à moi et à personne d'autre que la tâche est attribuée.

Je prends donc le bol de la cafetière et je fonce dans son bureau. Je cogne et quand j'entre, je constate qu'elle n'est pas seule. Il est avec le directeur adjoint...Franck.

-Bonjour Mme Moussa, M Bile ,j'espère que vous allez bien.

La première ne prend pas la peine de me répondre et me tend juste sa tasse.

Je la sers et je rajoute un morceau de sucre.

-Franck : je vais bien Anna et toi ?

-Moi : bien. Vous voulez du café ?

-Franck : Ah Anna, je t'ai dis que tu peux m'appeler Franck, comme tout le monde et me tutoyer. Je vais me servir moi-même.

Il commence à se lever, pour aller chercher une tasse, je suppose.

Madame Moussa nous observe en fronçant les sourcils. Puis :

-Mme Moussa : Franck, pose tes fesses sur ton fauteuil et laisse Anna te servir, ça fait partie de son travail et toi Anna, si il te dit de l'appeler Franck tu l'appelle Franck ! Un point c' est tout. Non mais les jeunes d'aujourd'hui ont vraiment de faux problèmes.

Je vais donc chercher une tasse que je tends à Franck. Je tente un « Tenez M. Bile », ce qui me vaut un regard noir des 2 autres. Il ne prend pas la tasse et me regarde jusqu'à ce que je lui dise,

-Moi : tenez Franck.

Il accepte le compromis du vouvoiement et du prénom et prend sa tasse. Quand je veux rajouter du sucre, il m'informe qu'il prend son café noir. Comme seuls les hommes, les vrais le font pense-je en mon for intérieur.

Finalement je retourne travailler. A 14 heures je reçois un mail de Franck qui me demande de passer dans son bureau.

Je prends mon bloc notes et je fonce.

-Franck : Entre et assieds toi Anna.

Il prend le temps de finir un mail pendant que moi j'attends, le stylo levé, prête à prendre des notes.

-Franck : Bien. Je peux savoir pourquoi tu m'as fui comme si j'étais le diable en personne hier ?

Je ne m'attendais tellement pas à sa question que je laisse tomber mon bloc-notes et mon stylo. Je me penche aussitôt pour les ramasser et ce faisant je me cogne violemment la tête contre le bord du bureau.

-Franck : Wow ! Anna ça va ?

Toujours penchée sous le bureau, les fesses sur la chaise, je réponds.

-Moi : oui ça va.

Je ramasse mes affaires et je m'apprête à me redresser quand soudain je repense à sa question. Merde ! Je réponds quoi ? Et d'abord pourquoi il n'a pas oublié cet incident ? Je réfléchis à une réponse « potable » tout en massant mon front.

-Franck : Anna ?

-Moi : oui ?

-Franck : tu ne te redresse pas ?

Je ne réponds pas. Je suis tellement mal à l'aise. Mais je ne sais vraiment pas quoi répondre à sa 1ère question et je n'ai pas envie qu'il me regarde bafouiller.

-Franck : Annabelle ?

Jusqu'à il connait mon prénom entier ? C'est quoi sa mission sur cette terre ? Me mettre mal à l'aise de toutes les manières possibles et imaginables ?

-Moi : oui ?

-Franck : je te mets mal à l'aise ?

-Moi : oui !

Le soulagement est évident dans ma voix et je l'entends rire.

-Franck : c'est moi, mes questions ou mes exigences ?

-Moi : les 3, hurle-je, de sous le bureau.

Il rit de plus belle. Je vois ses pieds bouger et je sais qu'il se lève. Puis je vois ses genoux sur le sol, ses mains et enfin son visage.

Je me redresse précipitamment et, bien sur, je cogne ma nuque contre le bord de la table. Cette fois ci la douleur me fait tomber à genoux, comme l'autre « empêcheur de travailler en paix » de l'autre côté du bureau.

-Franck : Anna ça va ? Je viendrais bien voir, mais comme je te mets mal à l'aise...

-Moi : ça va, ça va.

Je le regarde finalement. Il toujours à 4 pattes et semble un peu inquiet.

-Franck : écoute, voilà ce que je te propose. On s'assoit, tous les 2 sur nos sièges respectifs, comme des gens normaux et on discute de tout cela.

Je commence à faire la moue.

-Moi : je préfère partir, si vous n'avez pas de travail à me donner.

Bravo Anna. Sois digne (même si tu es assise par terre) et professionnelle.

-Franck : humm ! J'ai peur que ce ne soit pas possible. Bon écoute on reste là, où on est et on règle nos problèmes.

-Moi : je n'ai pas de problèmes avec vous

J'ai murmuré, mais apparemment il a l'ouïe fine puisqu'il m'a entendu.

-Franck : mais moi non plus. Enfin si, je ne comprends pas pourquoi je te mets aussi mal à l'aise, ça me fait de la peine.

Il croit même que quoi ? Que ça ne fait pas de la peine à moi ?

Franck reste silencieux quelques instants, puis :

-Franck : tu veux que je parle à M. Abbah ?

-Moi : de quoi ?

-Franck : du fait qu'il t'ennuie ? Je ne veux pas qu'il t'ennuie

-Moi : tu vas dire à notre plus gros client que tu ne veux pas qu'il m'ennuie ?

-Franck : oui, pourquoi pas ? Ce n'est pas parce que c'est notre plus gros client qu'il doit se permettre d'ennuyer ma collaboratrice préférée.

Collaboratrice préféQUOI ? Pardon Franck, pardon seulement, ne fais pas ce que tu veux faire là.

Je pousse un soupir et je prends mon courage à 2 mains et je risque un :

-Moi: Franck qu'est ce que vous me voulez depuis 2 chapitres?

-Franck: 2 chapitres?

Ah il connait mon prénom entier mais il ne sais pas que depuis lundi, ma vie se déroule désormais en chapitres dans une chronique? Tsuiiip!

-Moi: oui!

Il ouvre la bouche pour parler mais finalement il semble décidé qu'il vaut mieux laisser tomber cette histoire de chapitre.

Puis il s'assoit au sol et me regarde en prenant un air coupable.

-Franck: En fait depuis hier je t'utilise un peu à ton insu.

Il jette le regard ailleurs et se met à gratter mon menton.

-Franck: tu ne le sais peut être pas, mais quand on a mangé ensemble hier j'ai pris soin de le dire à Marie de la compta.

Je le regarde avec horreur. Marie est la "congosseuse en chef" de l'agence et si tu dis quelque chose à Marie, tu peux être sur que toute la boite sera au courant dans les heures qui suivent.

-Franck: et ça fait bien 30 minutes que tu es dans mon bureau et Marie est encore au courant.

Je fronce les sourcils, je ne vois pas où il veut en venir.

-Franck: en fait, une collaboratrice a des vues sur moi. Elle me fait des avances de plus en plus poussées et embarrassantes. Son père, notre plus gros client, a déjà insisté pour qu'on l'emploi ici. Mais il est hors de question que je sacrifie ma personne pour lui faire plaisir au travers de sa fille.

J'ouvre les yeux ronds.

-Moi: Laura Abbah te fais des avances et tu ne veux pas? Mais pourquoi? Elle est belle!

Laura est juste FANTASTIQUEMENT belle, encore plus que Carine.

-Franck: elle ne m'intéresse absolument pas et hier son père m'a quasiment demandé quand est ce que j'allais venir lui donner la dot. Je n'ai même jamais pris un verre avec Laura. Elle me donne des boutons.

Je le regarde ébahie. Les hommes sont bizarres vraiment. Laura a tout pour elle. Elle est belle et en plus, elle est riche. C'est vrai qu'elle est méchante mais on ne peut pas demander à Laura d'être parfaite. Je ne comprends pas pourquoi Franck n'est pas intéressé.

La voix dans ma tête, me regarde, dépassée. "Tu ne vois VRAIMENT pas le vrai problème" me dit-elle. Quel vrai problème ?Ah oui, moi. Qu'est ce que je viens faire dans cette histoire? Puis mon cerveau, sans doute engourdi par présence de Franck se met enfin a fonctionner.

-Moi: Tu veux faire croire à tout le monde qu'on sort ensemble?

Franck secoue la tête de bas en haut, en prenant un air coupable.

-Franck: Désolé.

Je regarde Franck pour voir si il est sérieux. Je constate que oui. Et là, je sens monter du plus profond de moi un rire. Je ris. Encore et encore. Franck me tend un mouchoir sous la table et je me rends compte que je pleure de rire. C'est tout juste si je ne me couche pas sur le sol.

-Moi: Mais Franck, personne ne va te croire!

-Franck: et pourquoi? Je sais que je ne t'attire pas, mais ce n'est pas une raison pour....

Mon rire tonitruant l'empêche de terminer sa phrase. Il ne m'attire pas? 1ere nouvelle. Je ris encore puis je me calme. A 4 pattes, je passe sous la table pour me mettre près de lui.

-Moi: Francky, regarde-toi, regarde-moi. Personne, je dis bien personne ne peut croire qu'on sort ensemble. C'est comme si on te dit que Chris Hemsworth, l'acteur qui joue Thor, sort avec Gabourey Sidibé. Personne ne va le croire.

Je ris encore en tapant le sol de ma main.

-Franck: je ne connais pas les acteurs dont tu parles...

-Moi: regarde sur Google

-Franck: mais je ne vois pas pourquoi, on ne pourrai pas sortir ensemble. Tu est une très jolie jeune femme. Très attirante et je...

Cette fois si je me retrouve complètement étendue au sol, secouée par le rire. Franck soupire et me redresse , sans effort. je me retrouve donc dans ses bras. Toujours en train de rire.

Je me calme, histoire de reprendre mon souffle. Et j'entends donc distinctement la porte s'ouvrir après un bref "Toc toc". A la vue de Laura, qui nous regarde l'air ébahie, je ne peux m'empêcher de glousser. Mais au moins grâce à la réaction de Laura, Franck va voir que son histoire est à dormir debout.

-Laura: Qu'est ce que vous faites là?

-Franck: Ca ne se voit pas? D'ailleurs ça te dérangerait de nous laisser un peu d'intimité?

Laure prend bien 30 secondes pour comprendre ce que Franck veut dire.

-Laura: tu...tu...avec...avec...cette bababa....ELLE?!

Sans plus lui jeter un regard, Franck m'aide à me relever. Il met la main sur mon épaule et me fait un gros baiser sonore sur la joue.

Laura inspire profondément et expire, les yeux exorbités.

-Franck: après des mois d'appels de balle, Anna a enfin eu pitié de moi. Et nous voilà!

-Laura: toi avec ce ...ce...PHOQUE! Hors de question.

Elle n'attend pas la réponse et sort en claquant la porte.

Je regarde la porte fermé, ébahie moi aussi. Elle a crut a cette histoire?! Bon...en plus d'être méchante, Laura est bête aussi. Puis je repense à l'expression de Laura et je me tourne vers Franck. Quand nos regards se croisent, on explose de rire tous les 2. Au point de se retrouver une nouvelle fois au sol.

-Franck: Mon Dieu, sa tête! Si seulement j'avais eu une caméra. Bon sang, c'était mémorable.

Je ne peux que secouer la tête pour marquer mon assentiment.

Puis il se calme et me regarde songeur.

-Franck: en plus elle n'a aucune imagination et elle est jalouse. Te comparer à un phoque et puis quoi encore? Tu es plutôt comme un Teddy bear. On a juste envie de te prendre dans tes bras et te cajoler.

Il me regarde en souriant.

-Franck : maintenant que tu as constaté que notre histoire est plausible, tu veux bien l'aider stp Anna?

Je le regarde la bouche ouverte. Je sais que dois dire quelque chose. Mais mon cerveau est vide et la voix dans ma tête un masque à oxygène sur le visage essaie de reprendre son souffle depuis que Franck m'a parlé de cette stupide histoire.

Bordel qu'est ce que je vais faire?

La GLQ.

            
            

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