Au nom de l'amour je l'ai choisi
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Chapitre 3 02

Chapitre 2

-Franck : Je t'en prie Anna, assied toi.

Je respire et je case mes grosse fesses sur une chaise. Il attend que je sois assise pour s'assoir à son tour. Hum c'est la galanterie que tu veux voir ?

-Franck : j'ai pris une salade de poulet et une salade de lardons. Tu veux laquelle ?

Les 2 ! hurle la voix dans ma tête. Je me racle la gorge.

-Moi : Lardons, svp.

Je sentais la sueur couler dans mon dos, sous mes aisselles et dans mon cou et ce, malgré la climatisation.

Je me suis tortillée sur ma chaise, mal à l'aise. Pourquoi est ce que j'avais mis cette chemise sans manches déjà? Maintenant Franck avait une vue directe sur mes bras pleins de graisse et striés de vergetures. Et la jupe? Noire, certes, mais qui quand je m'asseyais coupait mes ventres(oui oui j'ai plusieurs ventres) en 2 et laissait voir mes genoux constitués de 2 amas de graisse.

J'ai senti les larmes me monter aux yeux. Pourquoi je ne pouvais pas être, une fois dans ma vie, à mon avantage quand la situation l'exigeait? A lieu de ça j'étais juste une boule de stress puante et mal fagotée.

J'ai regretté encore une fois de ne pas être le genre de grosse à avoir un beau visage à défaut d'un beau corps. Au moins les yeux des gens auraient pu se poser sur quelque chose de joli. Alors que là, quelque soit l'endroit où se posait le regard tout n'était que laideur. Putain Anna, arrête de t'apitoyer sur ton sort.

Franck me passe la salade ainsi que les couverts. Il déplie une serviette en papier qu'il pose sur ses cuisses. Je fais pareil. Il met les tranches de pain entre nous et j'ai juste envie de lui dire de se dépêcher. L'odeur des lardons chatouille mes narines et j'ai trop envie de manger. Finalement il prend ses couverts dans chaque main et :

-Franck : Bon appétit.

Alors que je m'apprête à me jeter sur la nourriture, je me retiens. Anna, comporte toi. Déjà, tu vas manger calmement, et mastiquer au moins 15 fois avant d'avaler. Ensuite tu ne vas manger que la moitié de ta salade. Enfin tu n'auras droit qu'a 2 tranches de pain. COMPORTE TOI.

Je prend ma fourchette et je pique un crouton de pain dans ma salade. C'est tellement bon ! Je découpe quelque feuilles et hop dans ma bouche. Mmmmmmm, excellent. C'est trop bon, hors de question que je ne mange que la moitié de cette sublime salade. Je prends une tranche de pain que j'avale et je sens des picotements de plaisir dans tout mon corps. Juste 2 tranches ? Impossible c'est trop bon. Pourtant je prends soin de mastiquer lentement et de compter. Tout se passait bien jusqu'à ce que Franck lève les yeux vers moi. J'en ai oublier de compter.

-Franck: Tu ne parles pas beaucoup toi.

-Moi: Si mais seulement tu ne m'entends pas.

Il a éclaté de rire et j'ai secoué la tête, dépassée par tant d'injustice. Même son rire était beau, ce qui avouons le est terriblement injuste. Est ce que ce type avait un défaut? Un défaut apparent? Alors qu'il s'apprête à me répondre son téléphone sonne.

Franck se lève et va au niveau de son bureau pour répondre. Dès qu'il me tourne le dos j'enfonce 3 grosses bouchées de salade dans ma bouche, que je mâche aussi vite que je peux. Je prends une tranche de pain, que je trempe sans vergogne dans la vinaigrette et j'avale. Je croise les doigts pour que sa conversation me permette de manger plusieurs tranches de pain. Pour une fois Dieu entends ma prière, Franck semble s'éterniser au téléphone. Je mange 3 grosses tranches de pain, puis je fais un tri et mange tous les lardons de ma salade, ni vu ni connu. Maintenant il reste assez de nourriture dans mon assiette en carton pour faire croire que je n'ai pas beaucoup mangé. Seules les tomates abandonnées semblent me lancer un regard accusateur. Oui, oui, oui, oui je sais j'aurais du manger les tomates plutôt que les lardons, mais j'aurais bien aimé vous y voir, vous. En plus les lardons sont plus bons que des vulgaires tomates, un point c'est tout.

Quand Franck revient s'assoir, j'essuie délicatement ma bouche avant de poser ma serviette sur la table. Il me regarde.

-Franck: tu as fini?

Je fais oui de la tête.

-Franck: tu ne manges pas grand chose, dis moi.

-Moi: c'est pour cela que j'ai une silhouette aussi fine. On en peut pas espérer avoir un corps comme le mien tout en s'empiffrant comme un cochon.

Il me regarde quelques secondes, interloqué, puis il éclate encore de rire. Il rit tellement que il a les larmes aux yeux. Je souris bêtement de mon côté. Il est mignon quand il rit. Je suis sure que ce con est mignon tout le temps, même quand il fait caca.

Quand il se calme, on entend quelqu'un frapper à la porte et entrer sans attendre la réponse. MERDE!

Le monsieur qui entre est notre plus gros client. Il a un énorme compte en banque bien garni. Toute sa famille possède un compte chez nous et il n'arrête pas de nous apporter de nouveaux clients. Il vient chez nous tout le temps, ce qui fait qu'il circule dans la banque comme si il était chez lui.

Pourquoi je dis merde? Eh bien parce qu'il me drague. Où est le problème me direz vous? Regardez le, mais regardez le. Il est laid, il est vieux, il a une haleine de cochon (il est tout le temps en train de manger de l'oignon, pour son cœur) et surtout il est vieux. Je suis dépitée par mon dragueur le plus constant. Est ce là le seul genre d'homme que je suis capable d'attirer? Du coup je me mets à regretter tous mes excès de la matinée. Pourquoi je ne me suis pas levée pour aller faire du sport? Pourquoi j'ai avalé ces viennoiseries comme si ma vie en dépendait? Et là pourquoi, au nom du ciel, je me suis enfilé les lardons et le pain? En ce moment je regrette de ne pas avoir la force, mais surtout l'inconscience ou la bêtise, de me faire vomir. Cette fois si les larmes sont au bord de mes yeux et il faut que je fuis avant d'être plus ridicule que je ne le suis déjà.

-Franck: Ah M. Abbah, bonjour, vous allez bien?

Ils échangent les politesses tandis que moi je me mets à ranger les reliefs de notre repas. Je mets le tout dans un plastique puis je me tourne vers Franck, tournant de fait, le dos à M. Abbah.

-Moi: Je vais vous laisser, merci pour le repas monsieur

-Abbah: mais non ma petite Anna, reste donc me tenir compagnie, moi ça ne me dérange pas.

Il dit ça en posant la main sur mon coude. Je sens avec horreur les larmes remplir mes yeux. Et Franck qui ne me lâche pas du regard! Il passe de la main posée sur mon coude à mes yeux que je plisse pour ne pas que les larmes débordent.

-Franck: non monsieur Abbah, Anna à du travail. Merci Anna et encore désolé.

Je me tourne et je file vers la porte. Je fonce aux toilettes et je m'enferme dans un box. Je laisse les larmes couler silencieusement. Bordel pourquoi je pleure? Tout ça c'est de ma faute, je ne fais pas assez d'efforts pour maigrir. Mais c'est tellement difficile. C'est tellement plus facile de dormir ou de manger ce que je veux. Tellement. Pourtant je ne suis pas partisante du moindre effort dans le reste de ma vie. J'ai bossé dur à l'école, je bosse dur ici. Ce qu'on me demande de faire, je le fais bien et vite et sans rechigner...du moins pas à haute voix. Mais pour mon corps, je n'y arrive tout simplement pas, c'est trop dur. Faire ce qui n'est pas bien est beaucoup plus facile. Et est ce que vous avez remarqué que les nourritures les plus bonnes (au goût) sont celles qui sont le plus mauvais pour la santé? L'okok, plein d'huile rouge et d'arachide, le sanga, le mais et le sucre, le DG, les frites et l'huile, les hamburger, les pizza, le soya, j'en passe et des meilleures.

C'est d'ailleurs pour ça que tu as des gens qui te disent "j'aimerai bien manger une pizza/le sanga/le koki" mais jamais personne ne lève un matin en disant: "tient, je me ferais bien 2 carottes/ des tomates..."

J'essuie mes larmes et je m'apprête à sortir quand j'entends des gens entrer. Le bruit des talons hauts me font savoir que Carine fait partie des personnes qui viennent d'entrer. Comme elles n'entrent pas dans les box, je suppose qu'elles se remaquillent.

- Où est la baleine de service? J'ai des documents à lui faire relier.

Je reconnais la voix de la fille, c'est Laura.

-Carine: je ne sais pas. Elle doit encore être en pause.

-Laura: a manger pour passer le niveau supérieur à celui de la baleine. Il y a un animal plus gros que la baleine?

Je lève les yeux vers le ciel. Dieu! Bon sang, c'est même comment avec toi? La journée est obligée d'être encore plus merdique qu'elle ne l'est déjà? Si tu oubliais de me faire chier jusqu'à demain? on fait ça?

La voix de Carine me ramène dans la réalité.

- Carine: Il n'y a pas d'animal plus gros qu'une baleine. Mais pourquoi tu parle d'elle?

-Laura: euh pour rien, c'est juste qu'elle est tellement...

-Carine: grosse, oui on sait, c'est évident. Change un peu de disque. Tu me saoule à répéter tout le temps la même chose.

Carine, apparemment énervée sort des toilettes, suivie par Laura.

J'attends quelque temps puis je sors moi aussi. Je décide d'oublier toute cette journée et de me concentrer sur mon travail. alors que tout s'efface de mon esprit, je ne parviens néanmoins pas à oublier qu'il y a toujours un croissant qui m'attend bien au chaud dans mon sac. Puis je secoue la tête dégouttée par mon propre comportement.

Je pars relier les documents de Laura puis je file chercher la chemise de Franck. Il m'évite d'aller dans son bureau où M. Abbah se trouve toujours, et vient lui même chercher sa chemise.

Je vois 16h30 arriver avec soulagement, je vais enfin pourvoir rentrer et mettre cette journée de merde derrière moi. Mais c'était compter sans Carine, qui me demande de relire et de corriger des contrats.

-Moi: tu le veux pour quand?

-Carine: Pour hier!

Et elle retourne dans son bureau. Comme Carine est très pointilleuse, je relis lentement les documents et je finis à 17h30. Cette fois ci, après avoir remis mon travail à Carine, je prends mon sac, et je cours, aussi vite que ma graisse me le permet, vers la sortie.

Sur le parking, je vois du coin de l'œil Franck en train de mettre ses affaires dans sa voiture. Je fais semblant de ne pas le voir et j'accélère vers le portail.

-Franck: Hey Anna! Anna?!

Je m'arrête contrainte et forcée. Franck vient vers moi.

-Franck: tu m'as l'air d'avoir eu une rude journée et moi aussi. Viens on va boire un verre pour oublier tout ça.

La voix dans ma tête regarde Franck, la bouche en O, puis s'évanouie. Dieu, je croyais qu'on était tombé d'accord tout à l'heure dans les toilettes? Qu'est ce que tu me fais là? Je regarde Franck et tous les évènements de la journée repassent dans ma tête. Boire un verre? Lui et moi? Dans quel monde est ce possible?

-Moi: Non!...Non merci.

Je tourne les pieds sans attendre sa réaction et je fonce vers la route, je saute dans le 1er taxi en lui disant de me laisser juste un peu plus loin.

Hey! Arrêtez de crier. On va boire un verre ensemble pourquoi? Pour que je fasse des rêves et que je me fracasse le crâne lors du retour à la réalité? Non, vraiment, non merci. J'ai déjà assez de problèmes comme ça. Je vais rentrer chez moi, manger mon croissant et dormir. On se voit demain.

La GLQ.

            
            

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