Le destin de Sophie
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Chapitre 4 Le destin de Sophie

Il me criait dessus les yeux complètement rouges.

- Ça va alors, calme-toi. Je ne voulais pas t'effrayer.

- Ça ne va pas, sors d'ici ... Va-t'en!!! Cria-t-il.

- Claude, tu n'as pas besoin de te mettre dans ce état. Je veux juste qu'on cause. Pourquoi tu me traites ainsi? Comme une chienne.

- Je ne veux rien causer avec toi. Je ne veux pas de bruit autour de moi. Dit-il en se levant du lit.

En me poussant hors de la porte, la manche de mon gilet s'accrocha sur le poignée interne de la porte. Je me suis retournée pour le retirer et mes yeux sont tombé sur un manteau de femme accroché dans la garde-robe derrière moi et au sol des chaussures à talon. Je compris tout de suite d'où venait la nervosité de Claude. Il n'était pas seul. Il était avec sa maitresse. C'est alors là où ma part de folie avait commencé...

J'ai poussé la porte en criant son nom à haute voix.

- Claude tu me trompes? où est -elle est ? Demandai-je en prenant la direction des toilettes.

Il n'y avait personne mais plutôt des slips et soutiens-gorges bien accrochés. Je suis revenue dans la chambre pour affronter Claude. Il était assis au lit les mains posées sur la tête. Les mots lui manquaient, il ne savait plus quoi dire ...

- Tu fais quoi ici? Où sont les enfants? Demanda mon effronté de mari.

- Les enfants vont bien. Elles dorment déjà. Claude, à qui appartiennent ces vêtements? Demandai-je intriguée.

- Hmmm, soupira-t-il

Sans tarder je me mis à lui crier dessus comme les mamans au village.

- Tu n'as pas honte? Où sont passés les vœux de fidélité prononcés le jour du mariage? Où est passée ta loyauté?

Il ne dit rien.

- Tu n'as même pas eu le courage de me dire que c'était fini? Tu n'es qu'un lâche. Reste avec elle mais n'oublie pas que c'est moi qui ai fait de toi un homme. Claude, tu me déçois... Criai-je en sortant.

Il me saisit le cou par derrière avec son gros bras, une clé quatorze quoi.

- Donc il t'est même arrivée de penser que j'étais venu ici pour toi? Je suis là juste pour les enfants, mets bien ça dans ta cervelle. Dit-il en m'appuyant le cou.

- Claude, lâche moi s'il te plaît, tu me fais mal ... criai

- Tu traites qui de lâche? Demanda-t-il en me giflant aller et retour.

Sa gifle me propulsa sur le lit. Il prit le dessus sur moi et me tabassa correctement en me donnant des coups de poing sur le visage. Il me botta dans tous les sens. Il dégageait mes mains à chaque fois que je les utilisais pour me couvrir le visage. J'avais réussi finalement à m'échapper de ses griffes. Il m'avait blessée aux lèvres et du sang jaillissait de ma bouche. La vue du sang me mit dans tous mes états. J'ai sauté à mon tour sur lui en criant ...

- Claude, tue moi une fois je meurs, tue moi je meurs, à quoi bon vivre?

Il me dégagea de force de sa chambre et c'est le mur du couloir qui accueillit ma tête. Oh que c'était douloureux! J'ai crié une fois de plus son nom.

- Claude !!!, je veux mourir, je vais me donner la mort et mon sang sera sur ta tête!!

- N'importe quoi. Vas mourir ailleurs!!! Lança-t-il.

Il se fichait pas mal de ma gueule. Où était passé son cœur? Les hommes ont parfois jusqu'à cinq maîtresses mais respectent toujours leurs épouses. Que lui avait-elle donné que je n'avais pas ? Avait-il aussi des enfants avec elle? Des questions sans réponses me traversaient la tête. J'étais allongée au couloir devant sa porte, épuisée et dépassée par les événements. Je vis une femme, enfin une silhouette, qui entra dans la chambre de Claude et referma la porte derrière. C'était sûrement elle. Celle qui était responsable de mes malheurs... C'était l'autre femme.

Je suis descendue dans ma suite profondément blessée et diminuée. J'avais mal. Tellement mal que la première idée qui me vint en tête était le suicide. Je me mis à fouiller partout dans mes effets pour chercher une lame. J'en avais besoin pour me couper les veines mais ne trouvai rien. Même pas des ciseaux, alors que je ne me déplaçais jamais

sans ma trousse de manucure qui contient ce genre d'objets. Je voulais me donner la mort sur place. Je voulais le punir...

J'ai essuyé mon visage, pris mon portefeuille et suis descendue dans le bar de l'hôtel. Il n'y avait point d'objet tranchant. Toujours en colère, j'ai acheté deux bouteilles de Whisky et suis montée dans ma chambre. Il me vint en tête l'idée de sauter par la fenêtre, après avoir bu à la trompette la moitié de la première bouteille. Mais nous n'étions qu'au deuxième étage. Sauter de là m'aurait seulement conduite à l'hôpital et non dans une tombe comme je le voulais. Je n'imaginais pas ma vie sans Claude. Plus grave encore il y avait une autre femme sur le tableau. Mieux je mourais une fois pour toutes.

Je me suis retournée et regardé Wendy. Elle était si fragile et avait encore besoin de sa maman. Ça n'avait pas été facile pour moi de vivre sans ma maman. Maman Jeanne, la femme actuelle de papa, est une femme exemplaire. Mais aucune maman n'est remplaçable. Je ne voulais pas infliger cette punition à mes enfants et du coup je me suis ressaisie. J'ai poussé la bouteille d'alcool de côté et commencé à imaginer Melissa dans sa tenue de ballet et de baptême. Je l'imaginais à l'école et même en robe de mariage. C'étaient des choses que j'aurais raté si je me donnais la mort ce jour là; J'ai tout fait pour chasser cette envie de suicide qui me hantait de plus en plus l'esprit et me suis endormie.

C'est au cours de ce sommeil que ma vie a changé. Je commençai à voir les choses autrement. Je voulais vivre et à fond sans Claude.

En effet, j'avais fait un songe dans lequel Dieu me parla. Il se présenta sous forme d'un homme avec qui je vivais une passion amoureuse, un véritable prince charmant. Toujours dans ce même rêve, il a pris ma main et essuyé mes larmes, m'a rassurée et serrée contre lui. J'étais tellement heureuse au réveil que je souriais et chantonnais malgré mes douleurs. J'avais une lueur d'espoir. C'était comme si le bon Dieu avait entendu mes cris. Me demandais-je intérieurement. En tout cas la bonne humeur était au rendez-vous.

J'avais la gueule de bois et un visage enflé, mais ça ne me disait plus grande chose.

Je voulais vite retourner en Allemagne pour raconter toute l'histoire à ma copine Éliane.

On s'est vite dépêché de partir après le petit déjeuner. J'avais pu estomper mes bleus avec un fond de teint et porté des lunettes pour cacher mes yeux afin ne pas éveiller de soupçons chez les enfants.

- Maman, où est papa?

Melissa n'avait cessé de me demander où était Claude.

- Ma chérie il va prendre un autre vol. On va se retrouver plus tard à la maison.

C'est ainsi que je pus rassurer la petite. Claude était mort pour moi cette nuit-là. Penser à lui ne me faisait plus mal comme avant. Dieu seul sait le nombre de fois que je lui avais déjà accordé une seconde chance. J'avais désormais une branche sur laquelle m'accrocher, ce rêve qui m'a accompagnée pendant et après tout le vol.

En arrivant à la maison il s'y trouvait déjà. Les filles sont allées l'embrasser toutes contentes pendant que j'étais occupée à mettre les bagages à l'intérieur. Ils avaient sûrement pris le premier vol. Ce n'était en tout cas plus mon problème.

- Je te l'avais dit Mel. Le voilà ton papa. Dis-en prenant la porte d'entrée.

- Oui maman, tu avais raison.

- Salut Claude. Dis-je sans pression.

Il ne répondit pas. Me prenait-il seulement pour morte? Je n'aurais su le dire. Je suis allée prendre ma douche en chantonnant. Après cela j'ai rapidement fait à manger aux enfants. Je me sentais légère au point de pouvoir m'envoler. Claude s'attendait à ce que je m'enflamme mais aucun mot ne sortit de ma bouche ce jour là. Il était allé jusqu'à croire que j'allais porter plainte pour violence contre lui. Mais je fis ne rien. J'avais beaucoup à faire pour perdre mon temps dans une histoire qui n'en valait pas la peine.

- Sophie, écoute je sais que j'ai mal agi. Je n'aurai jamais dû te frapper comme je l'ai fait hier. Je ne sais pas ce qui m'a pris. C'était sous le coup de la colère. S'il te plaît ne porte pas plainte. Je te promets que ça ne recommencera plus.

- Écoute Claude. J'ai compris une chose. Quand l'amour s'en va, il n'y a plus rien à faire. Que je porte plainte ou non ça ne changera rien. Ce serait du temps perdu, temps que je n'ai déjà pas. La seule chose que je veux c'est le divorce. Je veux te donner ta liberté. Tu n'auras même plus besoin de recommencer.

Il tomba à mes pieds et commença à me supplier.

- Non non, pas le divorce s'il te plaît!!!

- Non mais que veux-tu à la fin? Le beurre et l'argent du beurre?

- Non ce n'est pas ça. C'est que les enfants sont encore très petits. Un divorce pourrait les déstabiliser psychologiquement.

- Et puis quoi? Il fallait y penser avant. Je ne veux plus de toi à mes côtés. Je veux refaire ma vie. Tu n'as pas aussi les enfants avec ta nouvelle femme?

- Elle n'est pas ma femme et nous n'avons pas d'enfants ensemble. Que s'est-il passé? Tu as complètement changé en une seule nuit ?

- Oui, Claude. Je me demande ce qui voilait ma face depuis des années. Vas-t-en d'ici s'il te plaît. Je ne veux plus de toi.

Claude n'en revenait pas que ces mots soient sortis de ma bouche. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il m'avait tellement suppliée qu'on décida finalement de rester ensemble juste pour l'équilibre des enfants. Du moins jusqu'à ce qu'elles soient à mesure de comprendre ce que c'est qu'une séparation.

Il a dormis cette nuit là au salon et moi dans la chambre. J'avais informé ma copine Éliane de la situation. Elle trouva tout cela bizarre. Elle ne me prit pas au sérieux mais le plus important pour elle était que je sois heureuse et forte.

Claude et moi vivions comme grand frère et petite sœur. Il y avait des moments où on dormait ensemble sur le même lit mais chacun de son côté. Il faisait l'effort d'être toujours là pour ses enfants, d'assister aux réunions à la garderie ou de les amener jouer au parc quand il le pouvait.

On avait des projets ensemble. Pour tout ceci je n'aurais jamais souhaité sa mort.

Penser à tout cela m'avait endurcit le cœur à tel point que je n'arrivais même plus à couler une seule larme pour lui. Je pleurais désormais juste pour ma maman défunte maman qui me manquait et aussi pour les filles qui étaient devenues des orphelines ...

            
            

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