Le destin de Sophie
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Chapitre 1 Le destin de Sophie

Le destin de Sophie

- Maman où est mon manteau? Demanda Melissa ma fille aînée.

- Ton manteau est dans ta garde-robe, dois-je te le répéter tous les jours?

Sans le vouloir, je répondis sur un ton furieux que je ne pouvais m'expliquer.

Seule à la maison, je m'étais levée très tôt comme à l'accoutumée pour apprêter les enfants. Leur papa était parti comme d'habitude en voyage d'affaire dans une ville voisine. Tout d'un coup, j'avais commencé à me sentir mal dans ma peau. J'avais des sauts d'humeur et vociférais à la moindre contrariété.

- Et où est ta petite sœur? Demandai-je d'un ton colérique.

- Wendy est encore couchée.

- Non mais elle fait encore quoi au lit? demandai-je en sortant de la salle de bain avec l'intention d'aller la soulever de là.

En longeant le couloir qui menait à leur chambre, le téléphone sonna. Je regardai l'heure en me demandant qui pouvait bien m'appeler à cette heure du matin. Il était 06h25min. J'avais d'abord voulu laisser sonner, le temps pour nous de nous apprêter avant de rappeler, mais mon sixième sens me dit qu'on ne sait jamais, de décrocher le téléphone. Ce que je fis.

- Allo

- Oui Allo. C'est madame Djomo à l'appareil?

- Oui c'est moi. À qui ai-je l'honneur?

C'était une voix bizarre et le code du numéro n'était pas celui de Hambourg mais plutôt de la ville voisine où Claude était en voyage. J'entendais l'écho des voix de partout. Mon cœur se mit à battre. D'une voix tremblante je lui demandai, intriguée:

- Que puis-je faire pour vous?

La voix répondit:

- Nous vous appelons depuis l'hôpital Saint Francis de Flensburg. Votre époux a eu un grave accident sur l'autoroute.

- Pardon? Je ne comprends pas bien. Que dites-vous?

- Madame dépêchez-vous. Nous avons besoin de votre signature pour prendre certaines décisions.

Ainsi me répondit sèchement la dame au téléphone.

Je commençai à trembler, mes mains devinrent moites. J'avais l'impression que mes pieds ne touchaient plus le sol. Je n'entendais plus rien. J'étais devenue subitement douce et Melissa ne comprenait pas ce changement subite.

- Qu'est-ce qui ne va pas maman? C'était qui au téléphone? Demanda Melissa étonnée avec son regard d'enfant.

Je ne sus quoi lui dire sur l'instant. J'étais loin dans mes pensées. J'avais déjà tout imaginé. Je me posais des questions. Accident grave comment? Il était d'habitude très prudent sur la route, au point où j'avais l'habitude de me moquer de lui pour ce comportement d'éternel débutant. Il me répondait toujours qu'il préfère cette prudence et éviter les accidents plutôt que de jouer aux experts et risquer des accidents. Ça nous faisait rigoler.

Nous avions sans tarder pris le chemin de la garderie. Melissa n'avait cessé de me reposer sa question. Je lui dis à la fin pour avoir un peu de paix qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Bien évidement qu'elle n'y crut pas!

Je les avais déposées et informé le directeur de la situation tout en les prévenant qu'une autre personne allait éventuellement les récupérer. On avait l'habitude de les récupérer tous les jours à 16 heures et là je n'étais pas sûre d'être de retour à temps.

Après la crèche j'ai appelé mon lieu de service, Séraphin son cadet qui vit à Francfort et sa tante Yolande qui est dans la même ville que moi, pour les informer.

Cette dernière se mit aussitôt à crier à l'écoute de la nouvelle:

- Nooon, qui a fait ça à mon fils?

- Ouais tata Yo, calme toi. Je suis en train de partir sur Hambourg (Flensburg est un faubourg proche de Hambourg), dis-je d'une voix tremblante.

- OK, attends-moi je viens on y va ensemble. Proposa-t-elle.

- Non Tantine, c'est mieux que tu restes ici. Comme ça tu pourras récupérer les enfants au cas où je ne rentre pas à temps.

Elle était d'accord et me pria de la tenir informée de tout ce qui se passera là-bas.

Je pris le volant et me mis à conduire comme une folle. Le trajet Brême-Hambourg dure 1h20 min et j'y suis arrivée en moins d'une heure. Je brûlais presque tous les feux en chemin et cela m'était vraiment égal. Je ne gérais pas les autres conducteurs qui klaxonnaient à chaque fois pour me rappeler à l'ordre.

Je suis finalement arrivée vers 09h30. Dieu merci je pus trouver une place libre dans un parking à l'entrée de l'hôpital. Une dame à l'accueil m'indiqua où se trouvaient les urgences.

***Aux urgences***

J'arrive aux urgences et trouve que tout le monde y a le visage triste. On pouvait compter près d'une dizaine de personnes dans la salle d'attente.

Je fis signe de ma présence et une infirmière me demanda de patienter.

Je pus me trouver une place assise. La tête baissée, le visage couvert par mes mains, mon coude appuyé sur ma cuisse en train de tapoter mon pied sur le sol, je paniquais à l'idée de savoir Claude entre la vie et la mort. Du coup un mal de ventre commença à me torturer. C'est la sueur que vous vouliez voir? Je ne voulais pas me lever de peur que le médecin légiste n'arrive en mon absence, surtout que l'attente se faisait déjà très longue.

À un moment donné, n'en pouvant plus, j'avais décidé d'aller me soulager. Mon regard croisa au moment de me lever celui d'un monsieur assis face à moi et dont je n'avais pas remarqué la présence. Il avait l'air aussi triste mais faisait l'effort de dominer son humeur. Son visage me disait quelque chose mais je ne savais plus où je l'avais vu auparavant. J'étais en train de me poser cette question lorsqu'enfin le Docteur sortit du bureau.

- Madame Djomo...

- Oui c'est moi. Répondis-je en me levant.

Il avait appelé trois autres personnes que je n'avais pas cherché à connaître. Mon esprit était loin. Je ne voulais qu'une seule chose: être auprès de mon "époux".

Nous avons tous suivi le médecin qui nous a conduits dans une salle où on ne voyait que les pieds des patients. Je voulais déjà lui demander ce qu'on faisait là lorsqu'il me dit:

- Madame vous devez identifier le corps de votre mari.

- Je ... vous ... dites ... hein? Balbutiai-je, n'ayant rien compris du tout.

Il souleva le drap d'un trait et je vis Claude étalé et portant un simple sous-vêtement. Je n'avais pas encore réalisé ce qui se passait et voulais encore m'approcher pour mieux voir et comprendre.

- Désolé Madame, il a rendu l'âme il y a de cela deux heures suite à une hémorragie interne ...

- Pardon? Demandai-je n'en croyant pas mes oreilles.

- Nous avons fait tout notre possible. Dit-il les yeux rivés dans les miens.

Je vis mon monde s'écrouler. Je me suis du coup évanouie dans les bras d'un inconnu.

Je me suis réveillée des heures plus tard dans un lit d'hôpital.

            
            

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