Insouciance
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Chapitre 5 Insouciance

-Quelques semaines plus tard-

Ça fait une semaine que Maya est sortie de l'hôpital, un gros soulagement pour moi. J'étais inquiète pour ma fille d'autant plus que je ne comprenais pas forcément son état de santé.

Aujourd'hui elle va mieux, elle est là, devant moi, avec ses jouets.

Une nuit, en faisant la ronde, je me suis rendue compte qu'elle faisait de la fièvre. Prise de panique je suis allée à l'hôpital et ils ont souhaité la garder avec eux.

Elle a passer quelques jours à l'hôpital (10 jours), chose qui m'a saigné mais je ne pouvais pas faire autrement.

Je ne voulais pas que Stan dépense pour son hospitalisation. Je l'ai déjà dit, même s'il faut que je vende une dent, je vais le faire pour Maya.

Je ne veux pas qu'il se sente indispensable. J'ai payé tous les frais et je suis contente.

Je vais ouvrir la porte quand j'entends quelqu'un cogner.

Moi : oui ?

Lui : je suis venue voir la petite.

J'ouvre grand la porte pour qu'il entre et je retourne prendre place au salon.

Quand elle voit son père, elle s'agite pour qu'il la prenne dans ses bras.

Lui (la prenant dans ses bras) : ça va Maya ?

Elle lui fait un sourire, je suppose que c'est sa façon de lui dire oui.

Lui : elle n'a pas fait de fièvre entre temps ?

Moi : non.

Lui : tu veux qu'on discute de la facture ? Je dois te remettre combien ?

Moi : rien du tout.

Lui : personne ne t'a obligé Dalina.

Moi : je répète que je ne veux pas de ton argent.

Il m'agace avec cette affaire ! Je lui ai déjà dit que je ne veux pas qu'il me rembourse je ne sais quelle somme.

Je vois tellement son jeu ! Une personne qui ne le connaît pas peut se dire que j'abuse, mais ce n'est pas le cas.

Cet homme n'est pas aussi gentil qu'on peut le penser.

Lui : je vais repasser le soir.

Moi : tu n'as pas besoin.

Lui : tu veux m'empêcher de voir Maya ?

Moi : je vais peut-être sortir.

Lui : tu vas où ?

Moi : ça ne te regarde pas.

Il dépose Maya sur son tapis de jeu, lui fait un bisou et s'en va.

Je respire un gros bol d'air frais lorsqu'il quitte les lieux.

Tzs Tzs

Moi (regardant Maya jouer) : allô ?

La personne (voix de femme) : allô madame.

Elle se présente en me précisant l'objet de son appel. Elle souhaite faire une collaboration pour sa marque de perruques.

Je cherche l'argent alors je ne suis pas contre.

Je vois quelques détails avec elle avant de raccrocher.

Ce que j'aime le plus avec le fait d'être un personnage public, c'est le fait d'avoir des partenariats.

Aujourd'hui j'en ai moins depuis que je ne suis plus miss, mais ça va, je suis contente qu'on m'appelle encore.

Je ne gagne pas énormément avec des partenariats de ce genre, mais cela me permet tout de même de tenir les deux bouts.

Je passe toute la journée à m'occuper de Dalina, jusqu'à ce que son père repasse par ici.

Moi : je vais faire une course rapide.

Lui : tu vas où ?

Moi : ça ne te regarde pas.

Lui : pourquoi est-ce que tu es toujours sur la défensive ?

Moi : tu ne me laisses pas le choix.

Lui : si tu as le choix d'être gentille. Je veux simplement savoir où tu vas.

Moi : je viens de te dire que cela ne te regarde pas. Fais-toi à ma réponse, c'est pourtant simple.

Il regarde la petite et :

Lui : tu ne changes pas.

Moi : pour te faire plaisir ?

Lui : pour que nos échanges soient moins agressifs. Ce n'est pas facile de discuter avec toi Dalina.

Moi : je ne cherche pas à ce que cela soit le cas.

Lui : je fais tout ce qui en mon possible pour qu'on s'entende bien pour la petite.

Moi : ne te prends pas la tête. Tout ton cinéma ne change pas l'image que j'ai de toi. Tu es un chien et je te l'ai déjà dit !

Il se tourne vers moi et :

Lui : je te laisse partir. Je n'ai pas envie de me prendre la tête devant elle.

Moi (faux sourire) : voilà !

Je profite du fait qu'il soit là pour garder Maya.

Je vais dans la chambre pour me changer, j'opte pour un pantalon noir taille haute et un débardeur en soie rouge. Histoire de rester relaxe, je prends des mules noires à trois bandes.

Stan (me voyant passer) : tu vas mettre du temps dehors ?

Moi : un aller-retour.

Je vais faire un bisou à Maya avant de quitter les lieux.

Après 20 minutes de trajet, je suis chez de luxe.

En me garant je constate que la voiture de l'inconnu est juste à côté de la mienne. Je ne sais pas pourquoi mais un sourire s'affiche sur mon visage.

Je descends de mon véhicule et je vais dans les locaux.

Je suis ici pour récupérer un chèque mais aussi pour prendre une paire de lunette. Je dois faire une vidéo avec pour la mettre sur Instagram (#Sponsorisé).

Une fois à l'accueil, je récupère ce pour quoi je suis venue.

Moi : merci !

La demoiselle de l'accueil me fait un sourire et :

Elle : à la prochaine.

Lorsque je me retourne, je vois l'inconnu passer.

Cet homme m'intrigue, c'est pas possible !

Je dis au revoir à la dame de l'accueil et je fais tout pour prendre le même ascenseur que lui.

Je monte dans l'ascenseur et je le regarde monter.

Il est sur son téléphone, je crois qu'il tape un numéro de téléphone pour passer un appel.

Alors que je m'attends à ce qu'il dise quelque chose, il ne dit rien.

J'ai envie de le bousculer. Pourquoi est-ce qu'il ne me dit rien ?

Pourquoi est-ce qu'il agit comme s'il s'agissait de la première fois qu'on se voyait?

Tant de questions que je me pose pour au final passer à autre chose.

Une fois en bas, il me laisse sortir et lance son appel.

Lui (à la personne) : je vais rester au bureau tard, est-ce que tu peux me faire livrer à manger aux environs de 20h15 ?

Allant dans la même direction que lui, j'entends ce qu'il dit.

Lui (après la réponse de la personne) : parfait.

Il raccroche et tousse.

Je ne sais pas si c'est pour attirer mon attention, mais je ne me tourne pas.

À quelques pas de nos véhicules, il délie enfin sa langue.

Lui : Vincent Dessoh.

Je lève mes yeux vers le ciel avec un sourire sur les lèvres. Heureusement qu'il est derrière moi et qu'il ne voit pas l'expression de mon visage.

J'aimais bien l'appeler l'inconnu, maintenant je sais qu'il s'appelle Vincent.

Moi (déverrouillant les portières de ma voiture) : inutile de me présenter.

Lui : Dalina Mengue, c'est surprenant, mais je sais.

Pourquoi surprenant ?

Je me tourne et je le regarde dans les yeux.

Moi : comment ça surprenant ?

Lui : en temps normal, j'ai du mal à retenir les noms des inconnus.

Je le regarde sans trop savoir qu'elle réponse lui donner.

Lui : pas ce regard !

Je n'arrive pas à cacher ce que je ressens lorsqu'il me parle et je sais qu'il en a conscience.

Quand ce n'est pas le regard aguicheur, c'est le sensuel.

J'en ai marre de moi parfois.

Moi : je peux te tutoyer ?

Lui : vas-y.

Moi : tu te prends pour qui ?

Il rigole et déverrouille sa voiture.

Grosse gamine que je suis, je monte dans mon véhicule avant lui et je démarre.

Oh non il ne va pas me laisser en plan aujourd'hui.

Je le regarde démarrer à travers le rétroviseur et il quitte le parking juste après moi.

Alors que je roule avec un sourire aux lèvres, je vois qu'il me colle derrière. J'accélère mais il ne lâche pas l'affaire.

Heureusement, aujourd'hui, la circulation est fluide à cette heure.

Je roule plus vite que d'habitude, histoire qu'il ne passe pas devant moi. Je n'ai pas envie qu'il me nargue avec son sourire, comme il sait le faire.

Manque de bol, je dois m'arrêter à la station pour mettre de l'essence.

Je le vois se garer vers le lavage et il descend de son véhicule.

Je le regarde et je rigole à l'intérieur de moi. Qu'est-ce qu'il fait ?

Il porte un costume bleu nuit qui lui va à merveille. Une chemise blanche qui n'a aucune marque et laissant penser qu'il fait attention à ses mouvements.

Je valide également sa chaussure de ville (deux boucles). Il doit avoir un sacré boulot pour s'habiller comme ça.

Il attend que je termine avec le pompiste et me fait signe de me garer.

J'ai envie de partir mais quelque chose, je ne sais trop quoi, me motive à me garer comme il le souhaite.

Je me gare devant son véhicule et je reste à l'intérieur. Je le regarde se rapprocher de moi avec un visage fermé.

Une fois devant ma vitre, il m'invite à laver mon véhicule. Je comprends qu'il veut qu'on échange. Quoique je sais qu'il a raison, j'ai besoin de nettoyer ce véhicule.

Oui je sais, tout ce qu'il me dit me paraît parole d'évangiles. Mais il a quelque chose qui m'intrigue.

Je ne sais trop quoi ! Aucun homme ne m'a fait cet effet !

Je prends mon sac et je descends de la voiture.

Lui : il y a un salon vip de l'autre côté.

Moi : pour ?

Lui : les personnes qui veulent se poser pendant qu'ils nettoient les véhicules.

Je passe souvent ici mais je ne savais pas qu'il y avait un tel service.

Je laisse des consignes au monsieur qui va laver mon véhicule et je suis Vincent. À quelques mètres seulement (150m) je découvre une salle climatisée.

Vincent m'ouvre la porte et passe après moi. J'avoue que je suis surprise !

Il nous trouve deux fauteuils libres et me demande de prendre place. Je fais ce qu'il me fait en évitant de sourire (je ne sais pas pourquoi est-ce qu'il me donne envie de sourire comme une idiote).

Lui : qu'est-ce que je dois savoir sur toi ?

Je le regarde avec des grands yeux, surprise de cette question.

Moi : je suis une femme, je suis vivante.

Lui (précisant) : que je ne sais pas.

Moi : je ne vais pas te dire mon âge. Je ne le donne pas aux inconnus. D'ailleurs cela concerne ma vie entière. Je ne te connais pas.

Lui : tu sais que je m'appelle Vincent Dessoh.

Moi : tu sais également comment est-ce que je m'appelle.

Lui : ton cœur te dit de m'en dire plus, vas-y.

Je le regarde de travers et :

Moi : tu te prends pour qui au juste ?

Le pire c'est qu'il n'est pas du tout dans la séduction. Il me regarde normalement. Il n'a aucun geste qui laisse penser qu'il veut quelque chose de particulier.

Je pense que c'est ce qui me rend dingue.

Je suis habitué à ces hommes qui s'intéressent à moi pour qui je suis. Lui, il semble viser autre chose, je ne sais pas quoi pour l'instant.

Moi : tu suis les femmes comme ça, tout le temps ?

Lui : c'est la première fois.

Moi : et tu penses que je te crois ?

Lui : quel est l'interêt de me poser une question si tu n'as pas l'intention de croire ce que je te dis ?

Moi : tes réponses, comment dire, elles m'agacent un peu.

Lui : parce que tu t'attends à ce que je te dise autre chose.

Moi : je crois que ça ne sert à rien que l'on discute.

Lui : je pense que si.

Je le regarde sans lui donner une réponse.

Lui : tu t'attends à ce que je te dise quoi ? Je te trouve sur la défensive.

Moi : tu sais quoi, je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de rester ici avec toi.

Il dépose sa main gauche sur mon bras droit et :

Lui : qu'est-ce que je dois savoir sur toi ?

Il est sérieux lui ? En faite je ne sais même pas comment me sentir. Il est imperturbable tandis que moi, je suis surprise qu'il soit aussi calme.

Moi : qu'est-ce ce que tu vas faire avec ces informations ?

Lui (me regardant droit dans les yeux) : je vais les retenir et m'en servir au moment opportun.

Moi : pardon ?

Lui : tu as bien compris ce que j'ai dit.

Moi : de quel moment est-ce que tu parles ?

Lui : je dois avouer que discuter avec toi c'est pas une chose facile. Peut-être qu'on va abréger cette conversation...

Tout d'un coup j'ai envie de continuer cette discussion. Je n'ai pas envie qu'il parte. Je m'y prends peut-être mal mais c'est parce qu'il me déstabilise. Comment lui dire de rester ?

Moi : on peut la continuer autrement.

Lui : vendredi soir, 20 h.

Moi : tu as peut-être besoin de mon numéro ?

Lui : si tu veux bien me le donner.

Je lui donne mon numéro et il l'enregistre.

Il se lève, me fait signe de me lever à mon tour et ensemble, on se dirige pour régler.

Il sort son portefeuille et :

Lui (au caissier) : personne ne sait vraiment occupé de nous. Ça, il faut le revoir.

Le caissier : je suis désolé monsieur Dessoh !

Je suis surprise qu'il connaisse son nom de famille.

Il range son portefeuille et m'ouvre la porte.

Moi : tu es un habitué ?

Lui : plus ou moins.

Moi : je vois.

Il m'accompagne jusqu'à ma voiture et juste au moment où je la vois, il prend son téléphone qui sonne dans sa veste.

                         

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