Je mène une lutte contre mon fort intérieur. J'ai besoin de cet argent mais non je ne vais pas le prendre.
Qu'il garde cet argent pour s'offrir une bouteille de champagne en boîte de nuit. Moi je n'en veux pas.
Lui : tu vas jouer à ce jeu jusqu'à quand ? Tu peux mentir aux gens dehors, ou encore sur internet, mais à moi. Je te connais plus que tu ne te connais toi même. Ça fait combien de temps que ton aventure de pute est terminée ? Depuis tu vis comment ?
Moi : ça ne te regarde pas.
Lui : tu vis grâce à moi ! Tu vis grâce à ce que je te laisse ici.
Moi : tu penses que tu es le centre du monde ? Tu penses que sans toi je ne suis rien ?
Lui : sans moi tu n'as aucune éducation !
Je rigole et :
Moi : c'est toi qui m'a appris à lire peut-être ?
Lui : peut-être pas, mais c'est moi qui t'ai permis de poursuivre tes études supérieurs. Ah tu ne te souviens plus ? Tu ne te rappelles plus des fois où je payais cache ? J'ai payé trois ans tes études et tes dettes aussi.
Moi : c'est une chanson, vas-y, tu peux l'enregistrer. Que le monde l'entende pendant qu'on y est !
Stan a payé mes études à partir de la licence (lorsqu'on s'est mis en couple). Je voulais arrêter parce que je ne voyais pas l'intérêt de poursuivre (faute de moyens). De plus, je ne voulais pas faire comme les filles de mon âge à cette période. Je ne voulais pas vendre mon corps aux hommes pour qu'ils finissent mes études.
Ma scolarité dans cette école revenait à 4.500.000 CFA l'année.
Lui (poursuivant) : tu faisais moins la maligne à cette époque. Dalina j'ai payé 13.500.000 CFA sans compter le reste.
Moi : et je t'ai remercié. Pourquoi est-ce que tu te sens obligé de me le répéter ?
Lui : parce que tu es ingrate !
Moi : on y est ! Tu as le même refrain. Je savais que tu allais en arriver.
Lui : tu devrais avoir honte de ton comportement.
Moi : pour quoi exactement ? Avoir honte de quoi ? J'ai refusé tes 100.000 CFA parce que je ne veux pas. Pourquoi est-ce que tu me parles de tout ça ? Quand j'ai terminé mes études je ne t'ai pas remercié ? Pourquoi est-ce que tu te sens obligé de me rappeler que tu m'as aidé ? Tu es certain que je ne t'ai rien apporté ?
Lui : rien d'important.
Moi : très bien alors. C'est ton bilan. Je ne peux pas le remettre en question. Dans tous les cas ça ne m'intéresse pas.
Lui : je n'ai jamais vu une femme sans vision comme toi.
Moi : tu savais que je n'avais pas de vision et pourtant tu t'es mis avec moi ?
Lui : je pensais que ça allait changer. Mais je vois que non. Tu es pire qu'avant ! Tu préfères rester ici alors que tu peux travailler. Tu passes tes journées sur les réseaux sociaux alors que tu peux rentabiliser ton temps. Tu as une fille mais ça ne change rien.
Moi : sors de chez moi !
Lui : la vérité te blesse ?
Moi : dehors !
Je fonce devant la porte et je l'ouvre grand pour qu'il dégage.
Moi : tu sors j'ai dit !
Il dépose l'argent sur la table et j'insiste pour qu'il le récupère.
Ce qu'il dit n'est pas nouveau ! Ce n'est pas ça qui me fait mal.
J'ai mal quand je pense au temps passe avec lui.
Lui : quel homme voudra de toi ?
Moi : tant qu'il n'est pas comme toi, ça me va.
Il s'arrête devant moi et me regarde dans les yeux.
Lui : à moins que tu soumettes ton corps de pute à n'importe qui.
Moi (rapprochant ma bouche de la sienne) : venant d'une merde comme toi, je le prends comme un compliment.
Il passe sa main sur le mur pour m'intimider mais je ne bouge pas. Je le regarde droit dans les yeux.
Lui : ma crainte est que Maya finisse comme toi.
Moi : la mienne est qu'elle s'identifie à un homme comme toi.
Lui : dis-toi bien dans ta tête que si tu te mets avec un homme je récupère ma fille.
Moi : avec quelle force ? Je suis peut-être pauvre vois-tu, mais les bras longs j'en ai et tu en sais quelque chose.
Il recule et :
Lui : tu es minable comme personne.
Moi : ouais je sais.
Je claque la porte et je le laisse dehors.
Une fois derrière la porte je cherche en moi la force de penser à autre chose.
Au début je versais des larmes, mais maintenant, j'arrive difficilement à ce niveau.
Une fois de plus Maya pleure et je vais la prendre.
Moi : qu'est-ce que tu as ?
Je vais avec elle dans ma chambre et je la laisse sur mon lit. Elle s'en dort en moins de 10 minutes.
Elle dort vite lorsqu'elle est sur un lit normal mais j'ai peur qu'elle s'habitue et qu'elle rejette son berceau. À cette âge les enfants prennent facilement des mauvaises habitudes, je le sais.
Pendant qu'elle dort, je vais sur Internet pour voir ce qui se dit un peu sur tout le monde.
Je fais vite le tour et en plus je suis fatiguée de faire la même chose depuis le matin.
Quand j'entends quelqu'un cogner à la porte je vais voir de qui il s'agit.
Moi : c'est qui ?
Le gardien : c'est moi madame.
J'ouvre la porte et je le vois avec un carton.
Moi : c'est quoi ?
Lui : le papa de Maya a laissé ça pour vous.
Moi : il y a quoi à l'intérieur ?
Lui : je ne sais pas madame.
Moi : attends.
Je vais chercher un couteau et je reviens ouvrir les cartons (il y en a deux).
En ouvrant le premier, je vois le lait de Maya et quelques pots pour elles.
Dans le deuxième carton je vois de la nourriture pour moi.
Lui : il m'a aussi donné de l'argent pour prendre les unités.
Moi : tu as fait tes courses ?
Lui : mes courses ?
Moi : oui ?
Lui : je fais mes courses tous les jours madame.
Moi : prends le deuxième carton.
Il est surpris que je lui dise ça, tant mieux pour lui.
Je lui demande d'aller déposer le carton avec les affaires de Maya à la cuisine.
Je préfère crever de faim que manger la nourriture que Stan me donne.
J'ai déjà été vulnérable face à ce comportement et il m'a sauté dessus comme un prédateur.
Oui, après que je me sois séparé de lui j'ai couché avec lui plusieurs fois. C'est pour cela qu'il continue de rentrer dedans.
Mais je ne veux plus ! J'ai pris la décision de fermer mes jambes face à cet homme.
Aucun homme n'a le droit d'avoir un tel effet sur moi. Je me le refuse.
En réfléchissant, je regarde le gardien.
Moi : tu as du Doliprane par hasard ?
Lui : non madame.
Moi : ok.
Je vais dans la chambre prendre mon sac et mes clés de voiture.
Étant donné que je fais très attention à mon apparence, je troque ma robe de maison contre une robe plus sexy.
J'appelle le gardien pour savoir si sa copine est là. Quand il me dit oui, je lui demande si elle peut jeter un coup d'œil sur la petite de temps en temps.
Je monte dans mon véhicule et je file à la pharmacie. Il y a une pas très loin de chez moi qui est ouverte à cette heure (20h30).
Je me gare et je descends la petite pente qui donne accès à la pharmacie.
Une fois devant la grille (oui à cette heure ils reçoivent les clients derrière une grille).
Moi : est-ce que je peux avoir une boite de Doliprane s'il vous plaît ?
La dame : 500 ou 1000 ?
Moi : 1000.
Elle : d'accord, attendez.
En attendant, je me tourne pour regarder la route. Je vois descendre un homme noir d'1m90 par là, en costume.
Il est charismatique à en perdre le nord ! Sa clé en main gauche et son téléphone en main droite le rendent attirant.
Je me tourne lorsqu'il se rapproche de moi et ça tombe bien parce que la dame est de retour.
Elle : ce sera tout ?
Moi : non, excusez-moi, j'ai oublié de vous demander un sirop pour toux sèche pour un bébé d'un an.
Elle : elle tousse depuis ?
Moi : 3 jours.
Elle : fréquemment ?
Moi : oui.
Elle : ok.
Je la laisse aller chercher et j'attends.
C'est à ce moment que je prête attention à la voix du monsieur derrière moi.
Une voix qui me fait sourire comme une idiote.
Lui (au téléphone) : bon je te rappelle, je suis à la pharmacie.
La dame revient et me donne le prix du sirop.
Mince je n'ai pas suffisamment.
Moi : vous savez quoi, je peux laisser le Doliprane. Mais faites passer le sirop de l'enfant. Ou bien attendez, le monsieur derrière peut passer je vais voir dans la voiture.
Je me retourne et :
Moi (m'adressant au monsieur) : vous pouvez passer.
Lui : sûre ?
Moi : allez-y.
Je fonce vers la voiture histoire de chercher de l'argent mais je ne vois rien. Il m'arrive de laisser 10.000 au cas où mais là je suis à sec.
Je retourne et je vois que la dame encaisse le monsieur.
Moi (m'adressant à lui) : ça vous dérange de rendre un service à une inconnue ?
Il se tourne et il me regarde.
Dalina tu joues à quoi là ?
Je viens de réaliser ce que j'ai dit.
Moi : euuuh ne faites pas attention.
Lui : je ne suis pas contre le fait de rendre service à l'ancienne miss Gabon.
Je regarde partout sauf en sa direction. Je suis gênée !
Comment il sait qui je suis ?
Mon visage ?
Lui (à la dame de la pharmacie) : je prends tous les médicaments. Faites également passer le Doliprane et celui de l'enfant.
Je regarde la scène sans trop savoir quoi dire.
Quelques secondes plus tard, lorsqu'il récupère les sachets, il me remet le mien.
Lui : c'est de ce service dont vous parliez n'est-ce pas ?
Sa voix à quelque chose de puissant.
Je ne sais comment la décrire.
Moi (le regardant) : bonne soirée.
Je me retourne, gênée par la situation et je vais vers ma voiture.
Une fois à l'intérieur, je dépose le sachet derrière et je reprends ma respiration avant de démarrer.
Alors que je m'apprête à faire la manœuvre, quelqu'un cogne à ma vitre.
Je me tourne et je vois le monsieur en question.
Je baisse la vitre et :
Moi : oui ?
Lui : ce n'est pas très poli de partir sans dire merci.
Moi : merci.
Lui : c'est mieux ainsi. Maintenant vous pouvez remonter votre vitre, je ne compte pas vous dire plus.
Moi : je ne m'attendais pas à plus.
Lui : vous venez de prouver le contraire. Vous avez répondu alors que je m'apprêtais à partir.
Moi : répondre, c'est de l'ordre de la politesse.
Il me regarde et il avance en souriant.
Il monte dans son véhicule et démarre.
Waouuuuh !
Inconnu 1, Dalina 0
D'habitude, c'est moi qui pars comme ça et là, mon cœur pique.