Folie meurtrière
img img Folie meurtrière img Chapitre 5 No.5
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Chapitre 6 Vingt heures trente img
Chapitre 7 La pauvre victime du vilain meurtrier img
Chapitre 8 Le jeu du bon flic img
Chapitre 9 No.9 img
Chapitre 10 Mensonges img
Chapitre 11 Intuition img
Chapitre 12 No.12 img
Chapitre 13 Tout est... sombre img
Chapitre 14 Nouveau changement de mode opératoire img
Chapitre 15 No.15 img
Chapitre 16 Extincteur img
Chapitre 17 Il fallait regarder Scream img
Chapitre 18 Le rat dans la cage img
Chapitre 19 Si j'avais fait quelque chose ce jour-là... img
Chapitre 20 Coupables img
Chapitre 21 Aveux img
Chapitre 22 Aucune échappatoire img
Chapitre 23 Doutes img
Chapitre 24 Quelqu'un à l'intérieur img
Chapitre 25 Confrontation img
Chapitre 26 No.26 img
Chapitre 27 Cœur à cœur img
Chapitre 28 Je te promets un beau final img
Chapitre 29 La maison dans les bois img
Chapitre 30 Ce qui arrive ensuite img
Chapitre 31 No.31 img
Chapitre 32 Héros img
Chapitre 33 Aucune cohésion img
Chapitre 34 Pas de mal à une mouche img
Chapitre 35 Corps-à-corps img
Chapitre 36 Flash-back img
Chapitre 37 No.37 img
Chapitre 38 Je sais img
Chapitre 39 Monstre img
Chapitre 40 Crime contre l'humanité img
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Chapitre 5 No.5

Claire renchérit en adressant un sourire faussement enjoué à Marc avant qu'il ne quitte cette fois définitivement de la pièce.

Pendant ce temps, Patricia explore l'appartement d'Amandine Lombard, en croisant plusieurs de ses collègues dans le coin. Très vite, la policière remarque que la victime était quelqu'un d'artistique. Parmi ce qui saute le plus aux yeux, on remarque instantanément les reproductions d'œuvres célèbres comme Le Crid'Edvard Munch, La liberté guidant le peupled'Eugène Delacroix ou encore La jeune fille à la perle de Johannes Vermeer, toutes peintes sur de grandes toiles accrochées aux murs de la pièce qui fait à la fois office de séjour et de salle à manger. Patricia constate à quel point Amandine était douée. Une si talentueuse personne n'aura jamais la possibilité de partager son art au reste du monde... Cela lui a été arraché, de force, alors qu'il s'agissait probablement d'un loisir relaxant qui lui permettait de relativiser quant à sa situation financière précaire, et à ce qu'elle était contrainte de faire pour s'en sortir chaque mois. C'est pour cette raison que Patricia tient tant à toutes ses affaires, notamment quand il s'agit de meurtres. Elle se rend toujours au domicile des victimes pour voir ce qu'elles rateront maintenant qu'elles ne sont plus de ce monde. Cela tient énormément à cœur à Patricia. Elle sait que ça lui donne encore plus la rogne et donc la motivation d'arrêter leur assassin. D'ailleurs, elle était supposée être en congé jusqu'au lendemain, mais est tout de même venue aussitôt que Marc l'a prévenue.

Alors que Patricia observe avec attention le reste de la pièce, elle est surprise par une voix féminine familière :

- Je ne m'attendais pas à vous voir ici aujourd'hui, lieutenant Monroe.

Patricia se retourne et fait face à la personne qu'elle cherchait : Maggie Cohen. Le carré plongeant roux de la policière met en valeur son teint mat et ses yeux bruns qui traduisent une méfiance constante vis-à-vis de chaque personne qu'elle regarde. Cette impression est d'autant plus accentuée par le fait qu'elle porte des vêtements aux couleurs relativement ternes. Patricia fixe Maggie dans le blanc des yeux :

- Et pourtant me voilà.

- En réalité, j'étais sarcastique. Je m'y attendais. Je sais parfaitement que vous ne respectez pas toujours vos jours de congés, répond Maggie d'un ton presque amusé.

Presque.

- Oui, je suis venue ici car... Enfin bon, ma présence vous dérange ?

- Absolument pas. Plus on est de fous...

Maggie préfère ne pas terminer sa phrase compte tenu de la situation.

- Vous avez vu le corps ?

Maggie sait quel souvenir remémore le corps de la victime à Patricia, mais préfère ne pas parler de ce sujet.

- Oui, rien à m'annoncer de ce côté-là. Claire m'a également énoncé ses hypothèses. Je sais que les membres de la police scientifique travaillent encore à approfondir leur expertise. Ce que je voudrais savoir, c'est qui était exactement la victime.

- Amandine Lombard, vingt-six ans, célibataire et sans enfant. On n'a pas trouvé de famille ou d'amis, mais on cherche encore. Ce qu'on suppose donc pour l'instant être ses seules connaissances se rattachait à toutes les personnes côtoyant le réseau de proxénétisme auquel s'en prend le Tueur à la Main Rouge depuis vingt-huit jours. Elle n'avait pas d'activité professionnelle officielle, elle percevait donc une allocation chômage et parvenait difficilement à joindre les deux bouts. C'est ce que laissent supposer l'état de son frigo ainsi que certaines lettres envoyées par les propriétaires de l'immeuble, par les fournisseurs d'eau et ceux d'électricité.

- Elle était donc vulnérable financièrement, comme les trois victimes précédentes.

- En effet. C'est sans doute pour ça qu'elles se prostituaient, comme nous l'avions déjà supposé auparavant. De plus, elles étaient également potentiellement toutes les quatre vulnérables émotionnellement, puisque nous n'avons pas trouvé de famille pour n'importe laquelle d'entre elles.

- Ce bourreau est vraiment un lâche. Il sait très bien qu'elles étaient fragiles.

- En effet, c'est un lâche. Mais il n'est pas le seul. Le procureur en est également un pour refuser de mettre en sécurité les autres prostituées du réseau sous protection policière, ou d'instaurer un couvre-feu en ville par peur de manque de budget ou encore d'effectifs.

- Bienvenue à Paris, répond Patricia. Son ton sarcastique au possible trahit une lassitude générale des moyens qui sont mis en œuvre pour protéger la population depuis le début de l'affaire.

- De plus, un des rares criminologues que compte notre pays a avancé l'hypothèse comme quoi le Tueur à la Main Rouge s'en prenait à ces femmes car elles n'avaient pas de proches qui pleureraient leur disparition. De ce fait, il pourrait assouvir ses pulsions meurtrières sans faire souffrir d'autres personnes.

- Je doute que ce soit ça, surtout que ce serait loin d'être une excuse.

- La personne derrière tous ces meurtres ne réfléchit probablement pas comme vous et moi, lieutenant Monroe.

- Certes, mais admettez que pour quelqu'un qui veut tuer sans faire souffrir les vivants, laisser une signature sur chaque scène de crime et jouer avec la police depuis quasiment un mois n'est pas exactement la manière qui correspond le plus. Ça ne tient pas la route.

- Je sais bien. Malheureusement, on patauge tellement dans cette affaire que je me force à croire à ces théories fumeuses. Autrement, je perds pied. Et on sait très bien toutes les deux que je ne peux pas me le permettre. Ici, peu de policiers prennent cette affaire au sérieux. Plusieurs d'entre eux n'en ont rien à faire que des prostituées sans attaches familiales ou amicales se fassent brutalement assassiner. De plus, les civils n'ont pas réellement peur, contrairement à ce que pense notre chère journaliste Débora Logan.

Patricia soupire en repensant à son altercation avec cette dernière juste avant d'entrer dans l'immeuble.

- Toutes les femmes qui ont un emploi et une famille se pensent à l'abri. C'est peut-être le cas, d'ailleurs. Mais on ne sait rien de ce tueur. J'ai l'impression que la quasi-totalité de la population parisienne ne réagit pas comme il le faudrait, si tant est qu'il faille réagir d'une certaine manière.

Maggie jette un coup d'œil à ses collègues, qui discutent un peu plus loin de sorties au bar, plutôt qu'inspecter les lieux.

- En effet, personne ne réagit comme il le faudrait, le procureur le premier. C'est pour ça qu'on ne doit pas baisser les bras commandant, soutient Patricia en fixant Maggie dans le blanc des yeux.

- Je suppose que c'est pour ça que vous êtes venue. Il n'y a rien ici, malheureusement. Le tueur est trop méthodique, il ne laisse jamais aucune trace derrière lui. Je le sais d'avance, mais il faut bien que je respecte la procédure. Pourtant, je sais parfaitement que ce qui se trouve dans cet appartement ne nous aidera pas à retrouver la trace du tueur, ou encore d'éviter un autre assassinat. On perd notre temps ici, soupire Maggie.

- On ne sait jamais. Mais oui, au fond, je pense que vous avez raison. Pourtant, je reste ici pour encore une heure ou deux. J'attends une expertise plus poussée de la scène de crime par Claire.

- Vous ne rentrez pas chez vous ?

- Je ne suis pas simplement venue ici pour voir la scène de crime. Je suppose donc que je suis officieusement de nouveau en service à partir de maintenant.

- Vous n'êtes pas payée pour ça. Rien ne vous y force.

- Si. Cette scène de crime m'y force. Il y a eu une nouvelle victime, et à chaque fois qu'on en découvre une autre, je me dis que ça aurait pu être quelqu'un de proche de moi. Je me dis que ça aurait pu être ma fille.

                         

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