Folie meurtrière
img img Folie meurtrière img Chapitre 3 La quatrième victime
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Chapitre 6 Vingt heures trente img
Chapitre 7 La pauvre victime du vilain meurtrier img
Chapitre 8 Le jeu du bon flic img
Chapitre 9 No.9 img
Chapitre 10 Mensonges img
Chapitre 11 Intuition img
Chapitre 12 No.12 img
Chapitre 13 Tout est... sombre img
Chapitre 14 Nouveau changement de mode opératoire img
Chapitre 15 No.15 img
Chapitre 16 Extincteur img
Chapitre 17 Il fallait regarder Scream img
Chapitre 18 Le rat dans la cage img
Chapitre 19 Si j'avais fait quelque chose ce jour-là... img
Chapitre 20 Coupables img
Chapitre 21 Aveux img
Chapitre 22 Aucune échappatoire img
Chapitre 23 Doutes img
Chapitre 24 Quelqu'un à l'intérieur img
Chapitre 25 Confrontation img
Chapitre 26 No.26 img
Chapitre 27 Cœur à cœur img
Chapitre 28 Je te promets un beau final img
Chapitre 29 La maison dans les bois img
Chapitre 30 Ce qui arrive ensuite img
Chapitre 31 No.31 img
Chapitre 32 Héros img
Chapitre 33 Aucune cohésion img
Chapitre 34 Pas de mal à une mouche img
Chapitre 35 Corps-à-corps img
Chapitre 36 Flash-back img
Chapitre 37 No.37 img
Chapitre 38 Je sais img
Chapitre 39 Monstre img
Chapitre 40 Crime contre l'humanité img
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Chapitre 3 La quatrième victime

Après s'être débarrassée de Débora et de son caméraman, Patricia se dirige en direction de l'immeuble au sein duquel résidait la victime. Un large bâtiment entièrement blanc, vide de couleurs primaires et sans vie, du moins de l'extérieur. Même les fenêtres des appartements sont soit cachées par des volets fermés, soit ne laissent transparaître aucune lumière puisque les pièces y sont plongées dans l'obscurité. S'il n'y avait pas des dizaines de policiers aux alentours, on n'aurait jamais pu deviner qu'il y a eu un meurtre dans cet immeuble car on pourrait supposer que personne n'y vit.

Patricia s'avance pour enjamber une marche, et se dirige vers la porte d'entrée. Elle salue plusieurs de ses collègues – dont certains qu'elle ne (re) connaît pas –, ainsi que des membres de la police scientifique. Les murs de l'intérieur de l'immeuble sont également dépourvus d'une autre couleur que du blanc terni par le temps. On peut cependant reconnaître quelques traces noires sur les murs, et parfois même sur le sol.

La policière est soudainement interpellée par l'un de ses collègues et amis, Marc Lecomte. C'est un homme ayant la quarantaine, plus petit que Patricia, de corpulence mince, les cheveux noirs courts, les yeux marron. Elle et Marc ont une relation amicale, ils se connaissent depuis presque huit ans. Elle est heureuse de le retrouver après quelques jours de congés, mais la situation ne prête pas réellement à sourire.

- Salut, Marc. Où est le corps ?

- Toujours aussi directe, répond sarcastiquement Marc.

- On ne perd pas de temps.

- Le corps est en haut, dans l'appartement numéro six. Je ne l'ai pas encore vu, mais je t'accompagne. Claire est déjà sur place.

Claire Ellis est une médecin légiste qui est également une amie proche de Patricia et dans une moindre mesure, de Marc. Elle a toujours été digne de confiance, tant au niveau professionnel qu'amical. Claire est probablement la personne en laquelle Patricia a le plus confiance. C'est avec plaisir que les deux femmes se retrouvent à l'étage, en face de la porte entrouverte de l'appartement numéro six. Claire ne sourit pas à Patricia, mais son expression faciale indique clairement qu'elle n'est pas mécontente de la retrouver. Ses yeux bruns incrustés dans son visage au teint métis fixent Patricia d'un air compatissant, presque comme si quelque chose de dramatique allait lui arriver.

- C'est si horrible que ça ? demande Patricia.

- Comme les trois précédentes victimes, elle a été étranglée. Pas de surprise de ce côté-là. Mais... il y a autre chose.

- Je veux tout de même voir.

Marc, n'ayant toujours pas vu la victime non plus, est également interloqué quant au comportement de Claire. Finalement, la médecin légiste se retourne, pousse la porte, et les laisse entrer. Patricia et Marc s'avancent dans un long couloir obstrué par quelques meubles et rempli de portes toutes fermées, à l'exception de celle de la salle de bains et du salon. Il y a en effet quelques policiers dans l'appartement, mais Patricia analyse visuellement les alentours. Si le tueur est bel et bien entré par effraction – comme le laissaient supposer les traces apparentes de coups au niveau de la porte d'entrée –, comment cela se fait-il que la victime ne se soit pas débattue ?

Patricia, Marc et Claire pénètrent dans la salle de bains.

Claire se tourne vers ses collègues, l'air anxieuse, et adresse à nouveau le même regard empathique à Patricia.

Marc se recule face à cette surprenante scène, et se tourne vers Patricia.

Patricia observe avec attention le spectacle macabre qui se dresse face à elle

Un spectacle étrangement familier...

Tout se passe au niveau de la baignoire. La victime, Amandine Lombard, a été étranglée. Cela dit, il est impossible de bien discerner les ecchymoses autour de son cou, puisque ces dernières sont camouflées par une corde en nœud coulant. Celle-ci trouve son maintien dans une attache de son extrémité à la barre de fer retenant le rideau de douche, et séparant la baignoire du reste de la pièce. La victime a donc été étranglée et pendue.

Patricia recule, choquée. Elle sait parfaitement pourquoi Claire a hésité à la faire entrer, ou pourquoi elle et Marc la regardent avec compassion désormais. Tous les trois savent pourquoi. C'est le même mode opératoire que pour une ancienne affaire difficile.

Claire s'avance doucement vers Patricia.

- Je suis sincèrement désolée. J'ai conscience que ça te rappelle de mauvais souvenirs.

- Il est impossible que ce soit une coïncidence. C'est trop... ressemblant, articule difficilement Patricia.

- C'est clair, réplique Marc sans réellement réfléchir.

Claire le regarde d'un air désapprobateur, avant de se tourner vers son amie.

- Tu n'es pas obligée de rester, Patricia.

- Je ne suis pas revenue pour que tu te débarrasses aussi facilement de moi, renchérit Patricia en esquissant le sourire le plus factice que Claire n'ait jamais vu de toute sa vie. Mais Claire se dit que son amie, à qui l'affaire du Tueur à la Main Rouge tient à cœur, a besoin de savoir. De toute manière, pour l'instant, rien ne relie Patricia au serial killer... en dehors de cette mise en scène.

Patricia regarde aux alentours. Sur le mur, une empreinte de main ensanglantée, appartenant probablement à la victime. Si le Tueur à la Main Rouge est surnommé ainsi, c'est parce que cette empreinte est en quelque sorte sa signature sur chaque scène de crime. Il fait saigner la main droite de sa victime après l'avoir assassinée, et dépose avec cette dernière une empreinte délicate sur une surface plate, généralement un mur. Les psychologues pensent qu'il s'agit d'une manière pour le tueur de représenter sa supériorité sur ses victimes : en effet, la main ensanglantée contre une surface représenterait l'appel au secours, l'ultime espoir, la dernière chose qu'est capable de faire une personne lorsqu'elle se fait attaquer... D'autres experts ont également avancé l'hypothèse comme quoi cette main rouge était une référence aux menstruations, toutes les victimes du tueur étant jusqu'ici des femmes. Ce sujet fait encore débat pour le moment. En revanche, personne n'a encore réellement réussi à comprendre pourquoi le serial killer s'en prenait exclusivement à des prostituées, toutes rattachées au même réseau de proxénétisme. Il y a bien évidemment eu de nombreux suspects, voire suspectes, mais rien de bien concret jusqu'à présent. Qui plus est, le fait que le tueur change si soudainement de mode opératoire surprend Patricia.

            
            

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