Introduction
- La police vient tout juste de retrouver le corps d'Amandine Lombard, la dernière victime en date du Tueur à la Main Rouge. Ce serial killer, qui s'en est déjà pris à un nombre conséquent de prostituées, sévit en région parisienne depuis près d'un mois. En effet, en l'espace de vingt-huit jours, il a été impossible pour les représentants des forces de l'ordre de Paris de mettre le tueur hors d'état de nuire, malgré une mobilisation de l'intégralité des services de police.
- Débora...
- Combien de jeunes femmes innocentes auront-elles encore à mourir avant que ce criminel ne se retrouve derrière les barreaux ? Et surtout, ce maniaque sera-t-il arrêté un jour, ou parviendra-t-il à assassiner toutes les prostituées de Paris ?
- Coupez, s'il vous plaît.
- On est en droit de se demander si l'incompétence des services de l'ordre sur cette affaire ne serait pas liée à une mauvaise volonté, les meurtres de plusieurs prostituées, elles-mêmes enfreignant la loi française, les arrangeant très clairement.
- Coupez, bon sang !
La communication depuis le plateau avec la journaliste Débora Logan est coupée, et le journal de 20H reprend normalement, entre le présentateur et les invités. Certains d'entre eux sont des policiers, d'autres des psychologues et un des rares criminologues que compte le territoire français est également présent. Semblant tous ignorer le passage de Débora à l'antenne, ils commencent à parler du profil de l'assassin, comme ils le font sur une périodicité régulière depuis le début des meurtres.
Mais il s'en fiche. Il en a assez vu. Ce ne sont pas les diagnostics psychiatriques ou les menaces de poursuites judiciaires qui l'atteignent. Autrement, il s'en prendrait à la totalité de la population. Lui sait parfaitement pour quelles raisons il agit et il ne laissera pas une reporter ternir son image, alors qu'il ne recherche simplement qu'une forme de justice.
Que les journalistes dévoilent à la population ce qui s'est passé est un fait, mais le traiter de « maniaque » ? Cela ne passe clairement pas. Il serre fortement ses poings, tentant de se contrôler afin d'éviter de casser tout ce qui est cassable autour de lui.
COMMENT OSE-T-ELLE ?
Il la connaissait d'avant, il aurait dû s'y attendre.
Elle doit payer...
Il reprend peu à peu ses esprits.
Il se dit finalement qu'il doit prendre son mal en patience jusqu'au lendemain, où il pourra mener les policiers dans un guet-apens. Il se rend désormais compte qu'il doit accélérer la cadence. Il a assez attendu et il est temps d'écrire le chapitre final de l'ouvrage qu'il avait commencé à rédiger.
Sa colère est beaucoup trop intense, et il ne peut pas attendre.
Plus maintenant.