Folie meurtrière
img img Folie meurtrière img Chapitre 4 No.4
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Chapitre 6 Vingt heures trente img
Chapitre 7 La pauvre victime du vilain meurtrier img
Chapitre 8 Le jeu du bon flic img
Chapitre 9 No.9 img
Chapitre 10 Mensonges img
Chapitre 11 Intuition img
Chapitre 12 No.12 img
Chapitre 13 Tout est... sombre img
Chapitre 14 Nouveau changement de mode opératoire img
Chapitre 15 No.15 img
Chapitre 16 Extincteur img
Chapitre 17 Il fallait regarder Scream img
Chapitre 18 Le rat dans la cage img
Chapitre 19 Si j'avais fait quelque chose ce jour-là... img
Chapitre 20 Coupables img
Chapitre 21 Aveux img
Chapitre 22 Aucune échappatoire img
Chapitre 23 Doutes img
Chapitre 24 Quelqu'un à l'intérieur img
Chapitre 25 Confrontation img
Chapitre 26 No.26 img
Chapitre 27 Cœur à cœur img
Chapitre 28 Je te promets un beau final img
Chapitre 29 La maison dans les bois img
Chapitre 30 Ce qui arrive ensuite img
Chapitre 31 No.31 img
Chapitre 32 Héros img
Chapitre 33 Aucune cohésion img
Chapitre 34 Pas de mal à une mouche img
Chapitre 35 Corps-à-corps img
Chapitre 36 Flash-back img
Chapitre 37 No.37 img
Chapitre 38 Je sais img
Chapitre 39 Monstre img
Chapitre 40 Crime contre l'humanité img
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Chapitre 4 No.4

La jeune femme s'avance dans la salle de bains, afin de constater la baignoire, qui est vide. Marc a un millier de questions qui lui passent par la tête, alors il préfère directement demander à Claire :

- Peux-tu nous faire un rapport ?

Claire se lance. Cela risque d'être long.

- Il est encore trop tôt pour vous confirmer quoi que ce soit, mais voici mes hypothèses. Le tueur est entré par effraction, tandis que la victime était en train de prendre un bain et n'entendait pas ce qui se passait.

Premier signe d'alerte pour Patricia. Comment l'assassin a-t-il pu rentrer chez Amandine au moment précis où celle-ci prenait un bain ? Le timing est bien trop parfait. Surtout qu'il n'y a pas de fenêtre dans cette pièce de l'appartement. Elle doute que ce soit le fruit du hasard, et en conclut que le bourreau a observé sa proie au préalable... depuis l'extérieur de l'immeuble. Probablement avec des jumelles, une longue-vue ou encore le zoom d'une caméra d'un appareil électronique adapté. Tout est possible, à ce stade.

- Il a ensuite pénétré dans la salle de bains sans toucher à quoi que ce soit. Il a à peine poussé la porte qui était probablement déjà entrouverte. Peut-être qu'Amandine était endormie dans sa baignoire, qu'elle n'a pas eu le temps de remarquer son agresseur entrer, ou bien qu'elle s'est débattue dans l'eau. Comme vous pouvez le voir, il n'y a aucune trace indiquant que la victime se soit débattue. Pas hors de la baignoire, en tout cas. Il l'a étranglée avec une corde comme toutes les autres, et a retiré le bouchon de la baignoire afin de faire disparaître l'eau.

- Pas de traces d'ADN ? demande Patricia.

- Malheureusement, non. Vous savez tout comme moi que nous avons affaire à un individu extrêmement méthodique dans sa manière de procéder.

- Ou à un cordiste, renchérit Marc à nouveau, alors qu'il aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de prendre la parole.

Patricia et Claire le regardent avec insistance.

- Je suis désolé... Admettez qu'on ne peut pas écarter cette hypothèse. La manière dont il a pendu la victime est remarquablement soignée, même si ce ne sont pas les termes appropriés.

- En effet, il s'est énormément appliqué, répond Claire. Ce que je peux confirmer, c'est qu'il a bien laissé la signature de la main ensanglantée sur le mur après avoir étranglé sa victime mais avant de l'accrocher à la barre de fer avec le nœud coulant. On ne sait pas exactement comment il s'y est pris, mais il est clair et net que la méthode utilisée pour avoir une précision pareille a été chronophage.

- Les voisins n'ont rien vu ou entendu ? demande Patricia.

- Non, il a été discret. De toute manière, selon les rares personnes présentes à leur domicile aujourd'hui que les collègues ont pu interroger, personne ne se parle vraiment dans cet immeuble. C'est le concierge qui a découvert le corps en poussant la porte d'entrée de l'appartement, qui était déjà entrouverte. En ce qui concerne le tueur, pour une précision et une prise de temps pareille, il est sans aucun doute venu ici en sachant qu'il allait passer à l'acte. C'était bel et bien prémédité, tout comme pour les trois premières victimes. De plus, il est probable qu'il ait utilisé deux cordes différentes, une pour étrangler la victime, et une autre pour la pendre. Celle que nous avons en face de nous. Il était préparé. Ce n'est donc pas un excès de colère soudain. C'est pour cette raison que je ne pense pas que ce soit un simple psychopathe qui se laisse aller à ses pulsions, n'en déplaise à Débora Logan qui semble croire qu'elle en sait davantage sur le tueur que nous. Il est très méthodique dans sa manière de procéder, et très réfléchi.

- Voilà qui donnera matière à réfléchir à la psychologue...

- C'est peut-être un copycat? balance Marc sans conviction.

- Je pense que tout est possible, en effet. Mais ça voudrait dire qu'on a deux tueurs en série sur les bras, qui s'en prennent aux prostituées du même réseau de proxénétisme. Les meurtres risquent rapidement de doubler.

- Si c'est un copycat, vous pensez qu'il est possible qu'il cherche à m'atteindre personnellement ? demande Patricia de façon hasardeuse.

- Oubliez le copycat. Peut-être que c'est bel et bien le véritable Tueur à la Main Rouge, et qu'il en a appris davantage sur toi, Pat. Désormais, il cherche à t'atteindre pour fragiliser les forces de police, suggère Marc.

Patricia retient cette idée dans un coin de sa tête, bien qu'elle n'y réponde pas. Marc Lecomte est sans conteste l'officier le plus maladroit que Patricia n'ait jamais eu l'occasion de rencontrer, notamment dans sa manière de s'exprimer. Mais parfois, cela peut s'avérer très utile, presque ingénieux...

- Dans ce cas, il pourrait également s'en prendre à vous, renchérit Patricia en fixant tristement ses amis.

- Ah, tu penses ? répond Marc en ayant l'air gêné.

Claire ne répond pas, et préfère continuer à analyser la scène de crime après avoir redressé ses lunettes sur son nez. Elle a probablement loupé des dizaines d'indices. Patricia se tourne vers Marc :

- Je vais inspecter le reste de l'appartement. Tu viens avec moi, Marc ?

- Je vais rester avec Claire quelque temps. Je te rejoins bientôt.

- Bien. De toute manière, je suppose que la commandante est dans le coin.

Maggie Cohen est la supérieure hiérarchique de Patricia et de Marc depuis environ deux ans. Il est clair que la relation qu'entretient Patricia avec Maggie n'est pas aussi forte que celle qu'elle a avec Marc ou avec Claire. Cependant, les deux coéquipières ne sont pas pour autant en mauvais termes, bien qu'elles aient eu quelques désaccords par le passé. Patricia sort de la salle de bains, laissant Claire et Marc parler seule à seul.

- Tu n'es pas vraiment resté ici pour me faire la causette, pas vrai ? demande Claire.

- Comment t'as deviné ?

Claire lève les yeux au ciel.

- En fait, je suis resté ici pour te parler de Patricia.

- Je m'en doutais bien, affirme Claire en observant avec attention les traces sur la baignoire. Qu'est-ce qui te tracasse exactement ?

Marc est surpris par la question de son amie, tant la réponse lui semble évidente.

- Cette mise en scène, on sait parfaitement tous les deux ce que ça lui rappelle. Bientôt, elle ne traitera plus cette affaire de manière professionnelle. Ses émotions prendront probablement le dessus.

- Premièrement, j'ignorais que tu étais psychologue. Deuxièmement, sache que Patricia prend l'affaire du Tueur à la Main Rouge très au sérieux depuis le début. Elle en dort difficilement la nuit. Tu crois vraiment qu'elle n'a rien fait durant ses trois jours de congés pour tenter de rassembler des preuves sur l'assassin ? Bien sûr que si. Elle a même un peu délaissé Angelica, d'après ce que la petite m'a dit. Elle tient énormément à cette affaire, même sans... ça. Tu sous-estimes Patricia Monroe. Elle sait contrôler ses émotions. J'ai un passé difficile, moi aussi. Mais ça ne m'empêche pas de bien faire mon travail.

- Dois-je donc ne pas m'inquiéter ? C'est ce que tu me proposes, Claire ?

- Bien sûr que non. Mais ne traîne pas trop dans ses pattes, d'accord ?

Insatisfait de sa conversation avec Claire, Marc s'apprête à ressortir de la salle de bains lorsqu'il tombe nez à nez avec...

- Richard... lâche Marc, légèrement surpris par l'arrivée inopportune du médecin légiste. Tu vas bien ?

- Très bien. Je suis arrivé un peu en retard Claire, désolé.

Richard est un homme brun ayant la cinquantaine et mentalement légèrement perdu, même s'il est en très bonne forme physique et qu'il effectue un excellent travail. Il a du mal à entretenir une réelle relation avec ses collègues en dehors de Claire, qui est probablement celle qui est la plus attachée à lui. Richard représente un peu pour Claire ce que Marc représente pour Patricia en quelque sorte.

- Ça ne pose pas de problème, ne t'en fait pas. Je vais te briefer sur ce que j'ai analysé de la scène de crime jusqu'ici.

- Bon, je vous laisse entre vous les Experts.

            
            

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